A Dessau, le 18 janvier, un cocktail Molotov a été lancé contre le commissariat. Un tag a été inscrit sur la façade OURY JALLOH DAS WAR MORD (Oury Jalloh, c’était un assassinat). Des véhicules d’intervention arrivant juste après l’incendie ont vu leurs pneus crevés par des miguelitos (clous tordus) placés là par des inconnus.
Deux semaines auparavant, des affrontements avaient eu lieu entre la police et des participants à une manifestation en mémoire d’Oury Jalloh, demandeur d’asile mort en garde à vue dans ce commissariat en janvier 2005.

A Magdebourg, le 23 janvier, la veille de la remise prévue de 46 nouvelles voitures de patrouille à la police de la ville, une douzaine de ces véhicules qui attendaient sur le parking d’un garage a été détruites par le feu. Les dégâts s’élèveraient à au moins 500.000 Euros.

Allemagne: Attaques contre la police
Allemagne: Attaques contre la police

Samedi, plus que 1.000 personnes ont manifesté contre la Conférence internationale d’armement (commençant ce mardi) et le Congrès européen de la police (qui commence mi-février). A la dislocation de la manifestation, des petits groupes se sont affrontés à la police dans les quartiers de Neukölln et de Kreuzberg. La nuit s’est soldée par 35 arrestations dont 13 pénales. Une nouvelle manifestation est prévue pour ce mercredi. Par ailleurs, des incidents ont eu lieu après une descente de police sur le squat berlinois du Rigaer 94.

Allemagne: Affrontements à Berlin

C’est en 2005 déjà que le BKA a entrepris d’utiliser les possibilités de ces technologies pour surveiller les préparatifs contre le G8. La publication des données relatives à l’exploitation par la police allemande des informations issues de la téléphonie mobile montre une augmentation importante de leur utilisation. Parmi les cas relevé, la géo-localisation des contre-manifestants anti-fascistes à Dresde. La police a contrôlé tous les appels et tous les SMS du sud de la ville pendant quatre heures et demie. Cette mesure de surveillance a touché 12.000 habitants, 20.000 contre-manifestants et 3.000 fascistes. Ces données ont par la suite été exploitées pour arrêter certains contre-manifestants.

Allemagne: Augmentation de la surveillance IT

La décision d’emprisonner Christa Eckes, ancienne militante de la RAF, pour son refus de témoigner à un procès contre d’autres anciens militants de la RAF a été définitivement levée par la Haute-Cour de Karlsruhe qui justifie ainsi sa décision:  » C’est pourquoi prévaut le principe que la vérité ne peut être recherchée à tout prix – et ici au prix d’une très forte mise en danger de la vie d’un témoin gravement malade. »

Lire la lettre de remerciement de Christa sur le blog de l’Inter

Plus de cent cinquante personnes ont manifesté à Karlsruhe ce samedi pour que l’Etat allemand renonce à l’emprisonnement de Christa Eckes. Comme les autres militants de la Fraction armée rouge cités, Christa refuse de témoigner dans un procès contre la RAF. Ce refus fait encourir une peine de six mois d’emprisonnement dans le but, comme son nom même l’indique (Beugehaft) de faire céder, de faire plier ceux qui refusent leur collaboration. Commencée devant le tribunal constitutionnel, la manifestation a traversé le centre-ville très fréquenté. Cette mesure était d’autant plus extrême que Christa Eckes est atteinte d’une leucémie, qu’elle est en chimiotherapie et qu’elle entame dans les prochains jours une nouvelle phase d’un traitement très lourd.

Dans les prochains jours, la décision du Tribunal constitutionnel par rapport à son droit de refuser de témoigner sera connue. Dans tous les cas, les expertises médicales concernant l’incompatibilité de son état de santé avec la détention ont déjà été présentées.

Allemagne: Manifestation pour Christa Eckes

Le procès des deux anciens membres des Cellules révolutionnaires arrêtés en France et extradés en Allemagne devrait avoir lieu en mars/avril. L’acte d’accusation ne repose que sur la parole du repenti Hans-Joachim Klein, truffé d’invraissemblances. Christian, gravement malade, a été libéré en octobre. La détention est, comme d’habitude, l’occasion de multiples vexations politiques: Sonja s’est vu refuser le droit de recevoir le quotidien Süddeutsche Zeitung (un quotidien comme Le Soir), en raison de ce que l’abonnement est financé par la Rote Hilfe (Secours Rouge). Mi-décembre, les avocats de Sonja avaient fait une nouvelle demande de liberté pendant la durée de l’instruction. La réponse du juge est tombée la veille de Noël : Sonja est maintenue en prison parce « qu’elle risque de fuir »…

Le site de soutien (en français)

Le 15 décembre dernier, les autorités allemandes ont procédé à l’arrestation de Eyyup Doru, le représentant en Europe du parti pro-kurde BDP (Peace and Democracy Party) actuellement confronté à une vague de répression de l’oeuvre de gouvernement turc. Depuis 1998, Doru vit à Rennes grâce à un passeport ‘titre de voyage’ délivré par les autorités françaises en vertu de la législation sur le statut des réfugiés. Celle-ci stipule que la France donne asile aux étrangers bannis de leur patrie pour cause de liberté. Son passeport mentionne qu’il peut se rendre dans tous les pays sauf la Turquie. Différents pays l’ont déjà arrêté par le passé, mais l’ont toujours relâché immédiatement, Doru benificiant de la protection internationale conférée par le statut de réfugié statutaire. Néanmoins, le 15 décembre à Munich, et alors qu’il raccompagnait une délégation du BDP venue de Turquie pour une série d’entretiens au sein des institutions européennes, Eyyup Doru à été arrêté et présenté devant un juge qui lui a signifié sa mise en détention en vertu d’un mandat d’Interpol émis en 2007 à la demande de la Turquie. Celle-ci dispose maintenant de 40 jours pour envoyer l’acte d’accusation. Eyyup Doru risque l’extradition.

Eyyup Doru

Eyyup Doru

Le 6 Décembre au soir, l’agence de la Deutsche Bank située Karl Marx Strasse, à Berlin, a été attaquée en souvenir d ’Alexandros Grigoropoulos, assassiné par les policiers en 2008 à Athènes. Les vitres ont été brisées, la façade couverte de peinture et de tags. Le communiqué de revendication rappelle que la population grecque se voit imposer des programmes d’austérité drastiques, entre autre pour payer des crédits à la Deutsche Bank, qui fait partie de ceux qui profitent de l’actuelle « crise » grecque.

La Cour européenne des droits de l’homme vient de rendre, le 1er décembre 2011, un arrêt Schwabe et M. G. c. Allemagne portant sur la conformité à la Convention d’une procédure d’internement préventif. Le 3 juin 2007, lors d’un contrôle d’identité réalisé à proximité de la prison de Rostock, la police a découvert dans le véhicule de deux personnes des calicots appelant à la libération de militants emprisonnés pour la durée du sommet du G 8. Dès le lendemain, les deux personnes étaient elles-mêmes emprisonnées jusqu’à l’issue du sommet, le 9 juin.

Cette procédure n’est pas un internement administratif, dans la mesure où elle a été prononcée par un juge sur base d’une loi du Land de Macklenbourg-Poméranie occidentale. Elle présente cependant un caractère préventif puisque l’objet de cette législation est de permettre la détention de personnes considérées comme étant sur le point de commettre une infraction. La Cour européenne a jugé que l’internement de ces deux personnes n’est pas conforme aux dispositions de le Convention. D’une part, le fait qu’elles aient eu l’intention de commettre une infraction n’est pas établi. D’autre part, une mise en détention, alors que la police disposait d’autres moyens légaux comme la saisie des bannières ou des assignations à résidence dans leur ville d’origine. Enfin, la détention des requérants a également porté une atteinte excessive à leur liberté de réunion et de manifestation.

Depuis plusieurs mois, trente-trois ans après les faits, se tient en Allemagne un procès contre Verena Becker pour participation à l’action de la RAF contre le procureur général de l’époque, Siegfried Buback, que la RAF tenait pour responsable direct de la mort d’Ulrike Meinhof. L’Etat allemand veut contraindre les anciens militants de la RAF à témoigner. Ces militants ont publié un texte commun affirmant leur refus (lire ici ce texte).

Face à ce refus, l’Etat allemand utilise depuis des mois la menace de l’emprisonnement grâce à la disposition juridique du Beugehaft, (« astreinte par corps »), un arti­cle du code de pro­cé­dure pénale qui permet d’envoyer en prison pour six mois une per­sonne qui refuse de témoi­gner devant la jus­tice. Mais pour la première fois il met cette menace à exécution. Christa Eckes s’est vue notifier une décision d’incarcération; elle devrait sous quinze jours être emprisonnée dans un hôpital pénitentiaire. Un hôpital. Car Christa Eckes est actuellement en chimiothérapie, avec un pronostic vital de 50% selon ses médecins. Alors que cet état de santé permettrait normalement à un détenu de sortir de prison pour raisons de santé, c’est l’inverse qui se passe pour Christa Eckes, qui avait été arrêtée en 1974, à l’age de 24 ans, et qui a purgé deux longues peines de prison dans les années 70-80-90 (elle était d’ailleurs en prison en 1977, au moment de l’action contre Buback).