Hier jeudi, ce sont finalement 22 personnes qui ont été interpellées lors de la vaste offensive visant la communauté kurde à travers toute la Belgique. Après auditions, la police fédérale a délivré huit mandats d’arrêts sous la qualification d’appartenance à un groupe terroriste. Les 14 autres personnes ont été relaxées. Seule l’identité des deux leaders présumés du Kongral-gel, successeur du PKK, a été rendue publique. Il s’agit de Zubeyir Aydar et de Remzi Karal. Il semblerait d’ailleurs que la Turquie ne va pas tarder a demander leur extradition.

Le responsable de la télévision ROJ TV dénonce la violence policière et l’importance de l’opération. Il estime les dégâts occasionnés lors de la perquisition a plus de 1.200.000 d’euros. Dès jeudi soir, un rassemblement spontané s’est formé autour du bâtiment de la télévision, entrainant des heurts entre les manifestants kurdes et les forces de l’ordre. Une policière a été blessée.

Lors des perquisitions, les enquêteurs auraient saisi de faux documents et d’importantes sommes d’argent. Accusée d’être à la solde de la Turquie par de nombreuses personnalités kurdes, la Belgique a rappelé sa ‘totale indépendance’ dans le cadre de cette affaire. La justice belge soupçonne plusieurs personnes de diriger des réseaux terroristes, de former des jeunes d’origine kurde dans des camps en Belgique ainsi que le financement occulte de plusieurs cercles kurdes.

Arrestations à Roj TV

Arrestations à Roj TV

Mercredi a eu lieu le troisième rassemblement hebdomadaire à l’appel du Comité International de Solidarité avec TAYAD (l’Association d’entraide avec les familles des détenus) pour empêcher l’extradition du révolutionnaire turc Faruk Ereven d’Allemagne vers la Turquie. Un nouveau rassemblement aura lieu mercredi prochain: même endroit même heure (devant l’ambassade d’Allemagne à Bruxelles, rue Jacques de Lalaing 8-14 à 1040 Bruxelles, 14h-15h).

Rassemblement pour Faruk Ereven

Rassemblement pour Faruk Ereven

En Belgique 6 centres de détention enferment les candidats migrants qui se sont fait arrêter par nos polices, afin de les renvoyer dans leur pays d’origine. Une centaine de personnes ont participé à la manifestation du 27 février devant le centre fermé de Bruges, un centre réputé pour des méthodes d’enfermement des plus répressives, les droits des migrants enfermés étant bafoués, les conditions de vie étant des plus précaires.

Ce rassemblement s’inscrivait dans une continuité d’actions européennes contre le système de contrôle et pour la liberté de migrer, pour la liberté de circulation et d’installation de tous et de toutes,et pour la fin des frontières.

Manifestation contre les centres fermés à Bruges

Manifestation contre les centres fermés à Bruges

Après la France, c’est au tour de la Belgique de lancer une vaste campagne dans les milieux kurdes. Tôt ce matin, ce ne sont pas moins de 25 lieux qui ont été perquisitionnés par 300 hommes de la police fédérale et des brigades spéciales, tant en Flandres qu’à Bruxelles et en Wallonie. Le siège de la télévision kurde Roj TV à Denderleeuw a notamment été la cible d’une descente. Cette chaîne est accusée par la Turquie d’être de porte-voix du PKK. Une quinzaine de personnes ont été interpellées, dont les deux personnalités que sont Zübeyir Aydar et Remzi Karal.

Logo de Roj TV

C’est dans le courant de la semaine passée qu’un cocktail Molotov a été lancé contre les bâtiments de l’École régionale et intercommunale de police de Bruxelles, l’Érip, 190, avenue des Anciens Combattants, à Evere, le plus grand centre policier de recrutement et de formation du pays.

Les auteurs ont dû pratiquer un passage et cisailler des grillages. Les dégâts matériels sont suffisamment importants (du béton a été fragilisé) pour avoir justifié le déplacement d’AIB Vinçotte et vérifier la stabilité du bâtiment. Par la suite, on a craint la fuite de gaz et l’Érip dû être évacuée en journée. Plusieurs vitres ont explosé et les flammes qui ont noirci un morceau de façade ont attaqué plusieurs locaux. L’engin incendiaire avait été déposé sciemment au pied d’une borne de Sibelga. La compagnie bruxelloise a dû couper le gaz.

Chaque année, des centaines de personnes sont enfermées dans les centres fermés pour le simple fait d’avoir choisi un meilleur avenir en Belgique. Pour leur montrer notre soutien et notre solidarité, une manifestation bruyante est organisée à Bruges ce samedi 27 février à 13h45. Rendez-vous à l’arrière de la gare de Bruges.

Affiche de la manif contre les centres fermés

Affiche de la manif contre les centres fermés

Le Comité International de Solidarité avec TAYAD (l’Association d’entraide avec les familles des détenus), appelait à un rassemblement devant l’ambassade d’Allemagne à Bruxelles ce mercredi 24 février 2010 pour protester contre la décision d’un tribunal de Düsseldorf d’accéder à la demande d’extradition des autorités turques visant Faruk Ereren, à qui il est reproché d’être un membre du DHKP-C, du Parti-Front Révolutionnaire de Libération du Peuple.

Manifestation pour Ereren

Manifestation pour Ereren

Ce midi, quelques dizaines de personnes se sont rassemblées sur la Place du jeu de balle. Le temps de dérouler la banderole qui disait ‘centres fermés, prisons – dedans comme dehors vive la révolte’ et les voilà parties en déambulation à travers les rues du quartier des marolles. Dans le mouvement, des équipes collent des affiches, d’autres crient des slogans, certaines personnes écrivent sur les murs tandis que la situation créée permet au reste de la troupe de distribuer des tracts dans un contexte ouvert à la discussion. Différents tracts ont été distribués, notamment un qui s’intitulait ‘beau comme des centres fermés qui flambent…’ dans lequel on pouvait notamment retrouver un passage sur les récentes arrestations en France de camarades accusés de s’être attaqués à la machine à expulser en sabotant de diverses manières des distributeur d’argent appartenant à des banques ayant balancé des sans-papiers.

Le tribunal de Düsseldorf a statué sur le cas de Faruk Ereren, ce détenu révolutionnaire d’origine turque soumis à un régime d’isolement strict depuis le mois de mai 2007. Le magistrat a finalement annoncé qu’il pourrait être extradé vers la Turquie. Cette décision a été prise en date du 29 janvier 2010, notifiée aux avocats en date du 6 février 2010 et le délai de recours est fixé au 6 mars 2010. La motivation du tribunal se base sur le cas de deux autres détenus révolutionnaires atteints de maladies graves et amnistiés pour cette raison par le Président turc de la république. La décision du tribunal soutient qu’en cas de retour en Turquie, Faruk Ereren serait lui aussi amnistié en raison de son état de santé.

Or, les prisonniers atteints de maladies graves à l’instar de Güler Zere ne reçoivent pas de soins appropriés en captivité car cela est entravé par l’administration pénitentiaire. Elle aussi s’est retrouvée confrontée à ces obstacles administratifs tandis que les soins requis ont été retardés pendant plusieurs mois, entraînant ainsi le développement et l’aggravation de la maladie. Seule une vaste campagne de dénonciation a obligé les autorités de la relâcher. Il y a un mois, un détenu de droit commun, atteint de maladie grave et privé de soins pendant des années, a perdu la vie alors qu’il se trouvait, pour ainsi dire, dans la longue file d’attente de l’Institut Médicolégal. Et puis, il y a le cas emblématique d’Engin Ceber: détenu pour avoir seulement distribué des revues, il a lui aussi perdu la vie à cause des tortures dont il a été victime dans les locaux de la Sûreté turque et en prison.

Le Comité International de Solidarité avec TAYAD (l’Association d’entraide avec les familles des détenus), appelle à un rassemblement devant l’ambassade d’Allemagne à Bruxelles mercredi 24 février 2010 à 14h (rue Jacques de Lalaing 8-14 à 1040 Bruxelles).

Affiche de soutien à Ereren

Affiche de soutien à Ereren

Le centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme s’est constituée partie civile dans le dossier des violences commises par quatorze policiers fédéraux des chemins de fer de la gare du midi à Bruxelles. Les quatorze policiers ont été inculpés pour des faits de violence, de racisme et d’humiliation au terme de l’instruction et sont renvoyés devant le tribunal correctionnel. Certains policiers inculpés ont été suspendus tandis que deux autres ont démissionné volontairement. La police fédérale dit attendre les résultats définitifs de l’enquête judiciaire pour prendre des mesures à l’encontre des autres inculpés.