10 mai 2009 – Les huissiers contre les grévistes d’IAC

La lutte a commencé suite à l’annonce par la direction d’IAC de son intention de fermer deux de ses divisions situées à Meiser (Schaerbeek) et Delta (Auderghem) et de procéder au licenciement de 24 travailleurs, dont 12 délégués syndicaux. Les syndicats estiment que les directions d’IAC et de Fiat ne respectent pas la Loi Renault et considèrent que la direction saucissonne l’entreprise en divisions dans le but inavoué de procéder au licenciement collectif de travailleurs bénéficiant d’une protection syndicale.

Le 7 mai, les travailleurs d’IAC (le distributeur officiel de Fiat en Belgique) ont bloqué les accès au bâtiment notamment avec des voitures et ont soudé certaines grilles, après le rejet de deux pistes de compromis avancées par les syndicats dans le cadre de la concertation sociale en cours. Ils occupent l’atelier de Meiser, face au bâtiment du siège social de l’entreprise, et ont rentré dans l’atelier 140 voitures pour se constituer un ‘trésor de guerre’. Dans le communiqué Belga, il est question de voitures ‘prises en otage’!

Très vite, trois délégués syndicaux se sont vu remettre par huissier une citation à comparaître devant le tribunal de première instance de Bruxelles. Ce vendredi, tous les autres, soit une vingtaine de travailleurs, ont également reçu cette citation. Le patronat a introduit une action en référé, qui n’est pas unilatérale, pour demander au tribunal d’ordonner aux travailleurs du site de Meiser cités à comparaître de mettre un terme à leur occupation, de restituer les voitures actuellement bloquées dans l’atelier et de ne plus s’approcher du site, sauf pour y travailler. IAC réclame une astreinte de 1.000 euros par personne et par manquement. Dans l’exposé des motifs, le patronat présente le blocage des véhicules dans l’atelier comme un vol assimilé.

L’avocat mandaté par le patronat, Éric Carlier, est également le conseil de Carrefour Belgium. C’est cet avocat qui avait introduit au nom de Carrefour des requêtes unilatérales afin de lever les piquets de grève à l’automne 2008 lorsque des travailleurs de la chaîne avaient fait grève en solidarité avec le personnel du nouveau Carrefour de Bruges.

Les travailleurs ne partiront pas sans avoir obtenu un plan social correct. Nous considérons l’occupation comme un moyen légitime de contestation découlant du droit de grève. On ne peut se prononcer sur une occupation sans connaître le contexte qui a poussé les travailleurs à mener une telle action‘, a réagi Martin Willems, secrétaire permanent du SETCa-Bruxelles, qui est l’une des personnes citées à comparaître. ‘La direction estime qu’on ne respecte pas le droit à la propriété mais de notre côté, nous considérons qu’elle contourne la Loi Renault. Et la direction nous pousse à entamer une action devant le tribunal pour faire reconnaître la protection syndicale des douze délégués qu’elle souhaite licencier‘, a-t-il ajouté.

Calicots chez Fiat IAC

12 mai 2009 – La police intervient contre les grévistes

Mardi 12, la présidente du tribunal de première instance de Bruxelles a ordonné aux 20 travailleurs de quitter le site de IAC Meiser qu’ils occupaient depuis le jeudi 7. Ils devaient également restituer les clefs des véhicules qui seraient en leur possession. En cas de manquement, ils risquaient chacun une astreinte de 1.000 euros. Le patronat a obtenu de la justice de classe une ordonnance d’expulsion qui a été signifiée aux occupants dans la soirée.

Vers 19h45, la police de la zone de Bruxelles-Nord est intervenue sur le site (dans le style du communiqué Belga: elle ‘a libéré’ le site). La petite vingtaine de travailleurs qui occupaient les lieux ont tenté de bloquer les portes pour empêcher l’huissier d’entrer dans le bâtiment situé au 770 de la chaussée de Louvain à Schaerbeek. Les policiers ont réussi à forcer l’accès et ont débarqué dans le showroom de l’entreprise. Les occupants n’ont opposé aucune résistance et ont accepté de quitter les lieux après avoir été informés du contenu de l’ordonnance. Si les travailleurs refusaient de partir, ils risquaient chacun une astreinte de 2.500 euros.

Occupation du site de Fiat

Un véhicule stationné sur le parking du siège de Fiat Belgium, rue de Genève à Schaerbeek, à proximité du site IAC Meiser,a été incendié lundi au petit matin. L’origine de l’incendie est volontaire. La façade du bâtiment du siège de Fiat Belgium a été également endommagée par les flammes. Le laboratoire de la police fédérale s’est rendu sur les lieux.

16 mai 2009 – IAC licencie les grévistes pour ‘fautes graves’

La direction de Fiat Group Automobiles (FGA) à Bruxelles a décidé de licencier ‘pour faute grave’ cinq travailleurs d’IAC. Quatre travailleurs, dont deux délégués syndicaux, ont été licenciés pour avoir été présents sur le site occupé d’IAC de Meiser lors de la signification par voie d’huissier d’une seconde ordonnance d’expulsion. Pour la direction, ces travailleurs auraient dû quitter le site dès le moment où la première ordonnance d’expulsion a été rendue en référé. Les avocats des travailleurs licenciés estiment que puisque ces personnes n’étaient pas visées par la première ordonnance, elles n’ont pas enfreint cette ordonnance et donc n’ont commis aucune faute grave.

Le cinquième travailleur, un délégué syndical, a été licencié pour le motif d’avoir joué un rôle de leader dans le conflit social et d’avoir caché notamment les clés des voitures immobilisées par les grévistes en vue de se constituer un trésor de guerre. Les clés des voitures ont finalement été récupérées par la direction, après le délai fixé par la direction.

Notre entreprise a subi de graves préjudices économiques et d’image, du fait des événements intervenus au sein de la firme IAC. Même si cela a un impact négatif sur notre activité, nous attendons cependant avec confiance un retour rapide à la légalité. La Direction d’IAC se réserve le droit d’entamer toutes les actions légales nécessaires auprès des personnes responsables de cette situation.‘ déclare alors le président-directeur général de FGA, Martin Rada.

6 juin 2009 – Manif de solidarité avec les grévistes d’IAC

Une petite centaine de militants des environs de Bruxelles, surtout de la FGTB mais également de la CSC, ont répondu à l’appel d’urgence à la solidarité avec les travailleurs de IAC-Fiat. Les délégations syndicales venaient entre autres de Cytec, Spy, Sitel et Mobistar. De nombreux militants se sont spontanément mobilisés pour exprimer leur solidarité. Après quelques brefs speechs, les manifestants se sont dirigés vers le siège principal pour obtenir des pourparlers avec Mr Randa, le PDG. Comme d’habitude ces temps-ci, les portes sont restées fermées. Ils se sont donc dirigés en caravane de voitures vers la villa impressionnante du PDG à Tervuren, où ils étaient attendus non seulement par la police, mais aussi par quelques body-guards italiens engagé pour l’occasion.

Manifestation pour IAC

11 juin 2009 – La CSI épingle la Belgique pour les attaques juridiques contre les grévistes

Les attaques juridiques contre les grévistes se sont intensifiées en Belgique, indique le rapport 2009 des violations des droits syndicaux de la Confédération Syndicale Internationale (CSI). Ces patrons recourent à des juristes pour contrer les protestations des travailleurs. En octobre 2008, des firmes comme Carrefour, Cytec, Deli XL, Big et Ideal Floorcoverings, N-Allo, Elia, Sibelgaz, Eandis et UCB ont submergé les tribunaux de recours demandant l’interdiction de certaines formes d’action collective, comme les piquets de grève.

Généralement, les tribunaux estiment qu’il n’est pas permis d’empêcher les employés ou des tiers d’accéder à l’entreprise, indépendamment du fait qu’il y ait ou non recours à la violence à cette occasion. Certains juges émettent aussi des ordonnances ‘préventives’ alors même que rien n’indique que de tels actes puissent être commis. Selon les auteurs du rapport, ‘il ne fait aucun doute que de tels jugements dissuadent les travailleurs d’exercer pleinement leur droit à l’action collective et entravent sérieusement le droit de grève‘.

22 juin 2009 – Carrefour bloqué en solidarité avec les grévistes

Une soixantaine de personnes ont bloqué, lundi 22 juin entre 11h30 et 13h, le carrefour formé par la chaussée de Louvain et la rue de Genève à Schaerbeek, situé face au concessionnaire IAC, en guise de solidarité avec les douze travailleurs licenciés la semaine précédente. Les manifestants ont allumé un feu, au moyen de palettes en bois, au milieu du carrefour. Le feu a été éteint par les pompiers vers midi. La circulation a été interrompue sur la chaussée de Louvain où des barrages avaient été mis en place par la police. La circulation a été rétablie dès 13 heures.

Des travailleurs ont tambouriné sur des fûts métalliques tandis que d’autres sifflaient ou lançaient des pétards. Des manifestants avaient confectionné une oeuvre grandeur nature avec des pendus habillés de blanc, symbolisant les douze travailleurs non-protégés licenciés la semaine dernière. ‘Fiat réinvente la pendaison, merci Don Marchionne‘ (le patron de Fiat, dont le groupe est actionnaire à 99% d’IAC), pouvait-on lire sur un calicot.

20 juillet 2009 – Première audience au Tribunal du Travail pour les prétendues ‘fautes graves’

Le licenciement pour faute grave de trois travailleurs grévistes de la société ‘Italian Automotive Center’ (IAC), qui bénéficiaient d’une protection syndicale, a été débattu lundi au tribunal du travail de Bruxelles. Le tribunal, saisi par la direction de Fiat dans le cadre de la procédure de licenciement, se prononcera lundi prochain sur le sort des trois travailleurs. Les trois délégués syndicaux ont été licenciés pour faute grave avec deux autres travailleurs non protégés le 16 mai par la direction de Fiat Group Automobiles.

Une centaine de personnes avaient manifesté le 5 juin en faveur du droit à mener des actions collectives. La direction d’IAC a l’intention de fermer deux de ses divisions situées à Meiser (Schaerbeek) et Delta (Auderghem) et de procéder au licenciement de 24 travailleurs, dont 12 délégués syndicaux.

A la première audience du tribunal du travail pour les licenciements pour ‘fautes graves’, les avocats du syndicat obtiennent gain de cause pour deux travailleurs (G. Fasoli du SETCa et B. Aglietti de la CSC). Mais la faute grave avait été reconnue pour le troisième (E. Agostini de la FGTB). Agostini ira en appel, ainsi que la direction d’IAC qui va en appel de la décision concernant les deux autres travailleurs. Tout se plaidera donc de nouveau le 1er octobre devant la Cour du Travail de Bruxelles (2ème chambre, salle 0.8) à 14h30.

22 septembre 2009 – Première audience au Tribunal du Travail pour les ‘raisons économiques’ des licenciements des travailleurs protégés

Le 22 septembre, au tribunal du travail de Bruxelles a lieu l’audience relative à la demande de la direction de IAC que le tribunal reconnaisse les raisons économiques et techniques justifiant la levée de la protection des 12 travailleurs protégés qu’ils veulent licencier.

Normalement, et sauf exceptions, ce sont les commissions paritaires qui peuvent déroger au principe de protection et accorder la levée de la protection pour raisons économiques et techniques. Cette dérogation est normalement lorsqu’il y a un accord entre les parties (puisque tout se décide à l’unanimité en commission paritaire), et donc, en cas de restructuration, lorsqu’il y a un plan social qui permet de s’assurer que tout a été fait pour éviter les licenciements évitables et pour éviter toute discrimination entre travailleurs ou envers les mandataires syndicaux. Dans le cas d’IAC, les commissions paritaires n’ont pas décidé la dérogation. La direction de IAC entend aller au tribunal pour ‘faire appel contre la ‘non-décision’ de la commission paritaire‘. Cette prétention est une première et ouvre la porte à une remise en cause complète du rôle des commissions paritaires et de la règle de l’unanimité entre partenaires sociaux.

En abusant de la notion de ‘licenciement d’une catégorie déterminée de personnel‘, notamment, en ne prenant même pas la peine de respecter les compétences du CE en termes de détermination des critères de licenciement, l’avocat de IAC entend ériger en règle automatique un cas d’exception de la levée de protection. Le résultat, au cas où le juge aurait suivi ce point de vue, serait qu’il n’y aurait tout simplement plus de protection des délégués en cas de restructuration décidée unilatéralement.

1er octobre 2009 – Audience en appel pour les prétendues ‘fautes graves’

Ce jeudi à 14h30 a commencé l’audience en appel de trois grévistes d’I.A.C. Une soixantaine de personnes s’étaient mobilisées pour l’occasion. Le Secours Rouge a assuré une présence solidaire dans la salle et devant le siège du Tribunal du travail.

Rassemblement au procès

Le Secours Rouge a également signé l’appel proposé aux SR comme à plusieurs autres organisations, par la Ligne Communiste des Travailleurs. Voici le texte de cet appel:

Après des mois de luttes, la direction de IAC-(FIAT) a décidé de licencier 24 travailleurs, dont 12 délégués syndicaux. Pour ce faire, elle avait tout d’abord contourné la procédure de concertation de la Loi Renault en divisant artificiellement l’entreprise en 16 entités. Dans ce contexte, au mois de mai, les travailleurs occupent un garage à Meiser. Le conflit commence à prendre une tournure judiciaire avec des astreintes, avant que le patronat ne traîne des délégués devant les tribunaux.

La direction tente d’outrepasser les compétences de la commission paritaire en voulant lever unilatéralement la protection des délégués. Cette tentative est une première et ouvre la porte à une remise en cause complète du rôle des commissions paritaires et de la règle de l’unanimité entre partenaires sociaux. Dans ce domaine où la jurisprudence joue un rôle essentiel, la défense des principes syndicaux dans ce dossier est d’une importance capitale.

La criminalisation des conflits continue. Ces derniers mois, le patronat a accentué ses attaques à l’encontre des ouvriers et de leurs droits, et il est devenu courant de faire appel à la justice et aux huissiers. Pour le patronat, il s’agit, encore plus en ces temps de crise, de briser les luttes dès qu’elles apparaissent. Une nouvelle étape est franchie maintenant avec la tentative de lever la protection des délégués par la force, afin de pouvoir les licencier.

Cet été, un délégué chez Bridgestone à Frameries s’est fait licencier. Le patronat s’en prend d’abord aux ouvriers les plus combatifs, aux délégués, avant de passer aux autres.

Ce 1er octobre aura lieu une audience devant la Cour du Travail à Bruxelles concernant le dossier de ‘faute grave’ des trois travailleurs protégés de IAC: G. Fasoli (SETCa), B. Aglietti (CSC) et E. Agostini (FGTB). Le 20 juillet, les syndicats ont obtenu gain de cause pour les deux premiers. La ‘faute grave’ avait été retenue pour Agostini et les syndicats ont été en appel.

Devant ces faits graves, il n’y a pas d’autre alternative que l’unité la plus large des travailleurs dans la mobilisation. C’est tous ensemble que nous parviendrons à faire payer la crise aux seuls responsables: les capitalistes. L’unité, c’est d’abord l’unité au sein d’une entreprise lorsque le patron s’en prend aux travailleurs. Mais c’est aussi l’unité avec les travailleurs en lutte dans les autres entreprises du secteur et/ou du pays, ainsi que l’unité au-delà des frontières. C’est dans la mobilisation que cette unité peut porter des fruits.

Solidarité avec les travailleurs d’IAC!
Défense des droits syndicaux, du droit de grève et de la protection des délégués!
Unifions les luttes!

29 novembre 2009 – La direction d’IAC se paie (assez cher) la liquidation de la délégation syndicale

La direction de IAC FIAT a notifié le 30 novembre leur licenciement à neuf délégués syndicaux. Pour la direction il s’agit d’ainsi clôturer la restructuration entamée en décembre 2008. Cette restructuration a donné lieu à un conflit social dur. Depuis le début, les organisations syndicales dénoncent que le but caché du plan est une chasse aux délégués. Au lieu de suivre la ‘procédure Renault’, la direction avait refusé toute concertation en parlant de fermeture au lieu de restructuration, en refusant les alternatives proposées par les syndicats et en demandant aux tribunaux la levée de la protection des délégués. IAC (FIAT) a été déboutée de cette prétention par la justice, mais choisit aujourd’hui de quand même licencier les délégués en payant leur ‘protection’, (c’est-à-dire la sanction imposée par la loi en cas de licenciement illégal). La sanction que paierait la direction pour se débarrasser des délégués se monte à cinquante années de salaire au total pour les neuf délégués! L’affaire n’est pas close, reste le problème des 12 travailleurs licenciés abusivement en juin, suite au non-respect de la ‘loi Renault‘.

Calicots chez Fiat IAC
Occupation du site de Fiat
Manifestation pour IAC
Rassemblement au procès

– [fond rouge]INTRO[/fond rouge]

De publicatie van deze juridische gids is geen oproep om de wet te respecteren.

Het werk van Secours Rouge tegen repressie maakt integraal deel uit van de revolutionaire, anti-kapitalistische strijd.
Ook als we stellen dat men wettelijke middelen moet aanwenden, zijn we er ons van bewust dat dat niet volstaat om de bestaande orde omver te werpen.
Hoe kan het ook anders aangezien het recht louter de uitdrukking is van sociale krachtsverhoudingen en de reproductie van de bestaande orde vergemakkelijkt? De beperkingen van het burgerlijk recht aanvaarden om tegen de burgerlijke macht te strijden, is zoals je tenen afsnijden om in je schoen te passen.

Deze kleine gids kan helpen om keuzes te maken (is het legaal? Is het illegaal?) om te weten wanneer men de grens overschrijdt die wettelijke repressie toelaat, en dus de nodige maatregelen te nemen, te beginnen met de anonimiteit.

– [fond rouge]MANIFESTATIES[/fond rouge]

Toegelaten, getolereerd, verboden

De grondwet garandeert het recht op betogen. maar dit recht wordt verdronken in de politie- en gemeentelijke reglementen,… Gemeentes eisen een voorafgaande toelating die doorgaans na een telefonisch onderhoud wordt gegeven. Niet-toegelaten manifestaties riskeren in de kiem gesmoord te worden, maar worden soms ook getolereerd.

Er zijn twee zones waar de tolerantie volstrekt nihil is: op minder dan 50m van elke ambassade of consulaat (mogelijk mits toelating). In Brusse is het verboden in de ‘neutrale zone’ (die zone omvat de Hertogstraat, de Leuvenseweg van de Noordstraat tot de Koningsstraat, de Koningsstraat vanaf het kruispunt van de Vuurkruiserstraat met de Onderwijsstraat en de Treurenberg tot het Koningsplein, het Paleizenplein, de Troonplaats, de Brederodestraat en het gebied dat door deze publieke weg wordt omgrensd).

– [fond rouge]ANONIMITEIT[/fond rouge]

De politie filmt manifestanten met het oog op fichage, door politiefotografen in burger, vaste camera’s of zelfs helikopters. In sommige landen bestaat hiertegen een militante traditie van verzet: maskers, doeken, fotografen uit de betoging zetten,…
In België is het dragen van maskers, skimaskers, schmink niet illegaal maar sommige reglementen bestraffen het met boetes, ondermeer in Brussel-stad bijvoorbeeld.

[fond rouge]VERBODEN[/fond rouge]

Rebellie: (met geweld of bedreiging) is een strafbaar feit dat door politie-agenten vaak wordt aangehaald. Het gaat om verzet tegen agenten van de publieke macht die de wet toepassen, doormiddel van geweld (zelfs miniem) of bedreiging (indien de agent een reëel en imminent gevaar vreest).
Dit omvat: discussiëren terwijl je door een agent wordt vastgehouden, een agent slaan zonder dat er reden is voor wettelijke zelfverdediging, je doorbreekt een politiecordon. Verzwarende omstandigheden zijn ‘in bende’ (2 of meer) en ‘gewapend’ (een pancarte volstaat).
Geen gehoor geven aan een bevel is geen verzet of rebellie: je mag op de grond gaan liggen en je laten wegslepen (passief verzet zodat er twee of drie agenten nodig zijn om je te verwijderen), je opsluiten in een schuilplaats, vluchten om aan een arrestatie te ontkomen, duidelijk fantaisistische bedreigingen uiten.

belediging, smaad of laster

smaad: wordt bestraft met 8 dagen tot een jaar en een boete. Laster wordt bestraft met een gevangenisstraf van 15 dagen tot zes maanden en een boete. Wat smaad precies is, wordt beoordeeld door de rechtbank.

– [fond rouge]Op Openbare Plaats[/fond rouge]

(voor iedereen toegankelijk) heeft de politie het recht:
– je te vragen je identiteit te bewijzen. In theorie mag dat op eender welke wijze (rijbewijs, studentenkaart,…). In de praktijk zal het niet tonen van je identiteitskaart of paspoort resulteren in een administratieve arrestatie.
– een ‘veiligheidsfouillering’ uit te voeren, oppervlakkig en zonder je uit te kleden. Indien de openbare orde bedreigt is: zakken, personen, auto’s,… kunnen doorzocht worden. Dit mag maximum één uur in beslag nemen, de politie mag je niet dwingen hiervoor plaats te nemen in een combi.
– een ‘gerechtelijke fouillering’ uit te voeren indien ze over een aanhoudingsbevel beschikt. De fouille mag maximaal zes uur duren en je kan daarbij uitgekleed worden. Een intern onderzoek van het lichaam mag enkel uitgevoerd worden door een dokter.

– [fond rouge]VERSCHILLENDE TYPES VAN ARRESTATIES[/fond rouge]

Administratief: in geval van absolute noodzaak, bedreiging van de openbare orde, indien de politie vermoed dat je een inbreuk zal plegen. Er is geen aanhoudingsbevel, je wordt van je vrijheid beroofd voor maximum 12 uur. Je hebt geen recht op een advocaat, je hebt niet het recht iemand te verwittigen tenzij je minderjarig bent. Niet geregulariseerde buitenlanders kunnen tot 24 uur worden vastgehouden. De administratieve aanhouding in geval van ordeverstoring op de openbare weg in toestand van dronkenschap is beperkt tot 6 uur.

Gerechtelijk zonder aanhoudingsbevel: zoals de voorgaande maar de procureur des konings wordt op de hoogte gebracht. De maximale duur wordt opgetrokken tot 48 uur. Je hebt geen recht op een advocaat. Deze arrestatie is van toepassing bij betrapping op heterdaad.

Gerechtelijk met aanhoudingsmandaat: de procureur des konings of een onderzoeksrechter beslist. Je wordt gehoord binnen de 48u door een onderzoeksrechter die kan beslist een aanhoudingsmandaat uit te vaardigen. en je kan laten opsluiten in de gevangenis. In dit geval: eis een advocaat zelfs al is het weinig waarschijnlijk dat de politie dat recht respecteert. Je hebt het recht iemand te verwittigen op voorwaarde dat die oproep geen gevaar inhoudt op schade van een eventueel juridisch onderzoek.

– [fond rouge]GEBRUIK VAN GEWELD DOOR DE POLITIE[/fond rouge]

Een politieagent kan zijn toevlucht zoeken tot geweld op basis van drie principes: wettelijkheid (objectieven en omkadering voorzien door de wet); noodzaak (hij heeft geen andere middelen om zijn vooropgesteld doel te bereiken), proportionaliteit (hij mag niet meer geweld gebruiken dan strikt noodzakelijk). Hij moet bovendien kenbaar maken dat hij geweld zal gebruiken tenzij dat de actie zelf onmogelijk maakt.
Een agent mag zijn wapen gebruiken in drie gevallen: wettelijke zelfverdediging, tegen één/eerdere (waarschijnlijk) gewapende personen, in geval van absolute noodzaak om personen/goederen/plaatsen te beschermen die onder zijn hoede werden geplaatst.

– [fond rouge]VERZET[/fond rouge]

Indien een agent een illegale en flagrante inbreuk pleegt kan u hem daarvan weerhouden, zelfs door het gebruik van geweld. Dit geweld moet strikt noodzakelijk zijn en proportioneel (je kan de deur voor zijn neus dichtklappen, een cordon vormen maar geen vuistslagen geven tenzij je een vuistslag krijgt,…)
Dit is theorie, indien je voor de rechtbank verschijnt zal de politie een staalhard dossier opmaken. Je moet in staat zijn aan te tonen dat het geweld legitiem was.

– [fond rouge]BEROEP DOEN OP WETTELIJKE ZELFVERDEDIGING[/fond rouge]

De wettelijke voorwaarden zijn zeer strikt bepaald: je kan reageren op een aanval indien die gewelddadig is, begeleid door een ernstige bedreiging (je hebt het recht een vriend te verdedigen), actueel of imminent (enkele minuten later zijn het wraakmaatregelen et dus geen wettelijke zelfverdediging), onrechtvaardig (indien de politie geweld gebruikt en zich daarbij scrupuleus aan de wet houdt, heb je niet het recht om te reageren), gericht tegen personen (maar niet je fototoestel), proportioneel (je mag geen granaat lanceren als antwoord op een duw- en trekpartij).

– [fond rouge]GEWELD UITGELOKT DOOR PROVOCATIE[/fond rouge]

omschrijving van provocatie: feit dat woede of angst veroorzaakt, die door een spontane reactie een inbreuk uitlokt. Ze kan verontschuldigd worden in volgende gevallen: illegaal, gericht tegen één of meerdere personen, actueel. Verzamel getuigenissen en bewijzen.

Foto’s, vingerafdrukken, DNA
Een ministeriële richtlijn geeft de politie het recht personen die administratief zijn aangehouden te fotograferen « indien er vermoeden bestaat dat ze deel uitmaken van een beweging », wat natuurlijk van toepassing is bij manifestanten.

– [fond rouge]ONDERVRAGING[/fond rouge]

Een ondervraging betekent dat de politie niet genoeg bewijsmateriaal heeft. Wees vooral niet bang: het echte gevaar schuilt in het feit dat ze bewijsmateriaal aan het verzamelen zijn. Help hen niet. Je moet geen verklaring afleggen. De politie kan je eender wat vragen maar je bent niet verplicht om te antwoorden. Doe het dus niet. Je mag weigeren te antwoorden, de stilte bewaren en uitleggen dat je niets te zeggen hebt. Deze weigering kan niet beschouwd worden als een bekentenis.
Als je ondanks alles een verklaring aflegt, heb je het recht ze te herlezen, veranderen, zaken toe te voegen en een kopie te ontvangen. Je bent niet verplicht ze te ondertekenen. Doe het dus niet. Er zijn geen uitzonderingen op dit recht. De regels zijn hetzelfde voor de onderzoeksrechter.
Licht je celgenoten in over dit recht. Praat niet teveel: het is niet uitgesloten dat politie in burger in de cel aanwezig is of dat er microfoons in de cel werden aangebracht of dat één van je compagnons wat praatziek is in zijn verklaring.

– [fond rouge]ADVOCAAT[/fond rouge]

Je hebt recht op een advocaat indien je beschuldigd wordt. Je advocaat is je medestander in het kader van de wet: hij wil je vrijlating. Maar vergeet niet het politieke en collectieve dat op het spel staat. Je kan beter juridisch verliezen dan je mede-beklaagden te beschuldigen of je politieke logica te verliezen.

Bref historique du Black Panther Party

En octobre 1966, Huey Newton et Bobby Seale fondent le Black Panther Party for Self-Defense, qui deviendra vite le Black Panther Party. Ils rédigent un programme en dix points, qu’ils souhaitent être un programme politique concret qui touche directement la communauté noire. Leurs principales sources d’inspirations sont Franz Fanon, Malcolm X, et Mao.

Dans les premiers mois de son existence, le BPP se consacre à contrer les attaques de la police et les agressions contre les racistes blancs. La nécessité de s’armer se fait jour, et le financement de l’achat des armes se fait par la vente du Petit Livre Rouge de Mao. En décembre 1966, Bobby Hutton devient le premier membre du parti, mais très vite, le nombre de militant s’accroît. En effet, le BPP tient tête à la police d’Oakland, et gagne ainsi une certaine notoriété.

Groupe de Panthères Noires

En avril 1967, le premier numéro du journal des Panthers sort de presse, suite à l’assassinat d’un jeune noir de San Francisco. Composé de quatre pages, ses textes remettent en question les différents ‘faits’ établis par la police après la mort du jeune homme. Un peu plus tard, Newton est arrêté pour avoir tué un policier.

Huey Newton en prison

Le BPP entame le mouvement ‘Free Huey‘. Durant cette période, le parti s’enracine en s’alliant à divers groupes révolutionnaires et connaît un succès grandissant. L’organisation du parti ne s’est pas décidée dès sa création. Elle s’est construite au fil de l’évolution et de la croissance du mouvement. Le parti est divisé en ‘Chapitres’, qui sont propres à chaque Etat. Ensuite vient la branche (chaque grande ville en compte une). Enfin, chaque branche est divisée en sections, elles-mêmes divisées en sous-sections. Le comité central est l’instance dirigeante du parti. Il est composé d’un bureau politique qui définit les politiques à mener. A sa tête, le ministre de la Défense, secondé par le président du parti. On trouve également un ministre de l’Information (le journal du BPP tire à 125.000 exemplaires) et un secrétaire général chargé de l’organisation du parti au jour le jour.

Organigramme du parti

A côté de sa campagne pour l’auto-défense, le BPP met en place un programme social très important. Fred Hampton, fondateur du Chapitre du parti à Chicago lance les petits-déjeuners gratuits pour les enfants noirs (30.000 enfants en bénéficieront bientôt), ainsi qu’un programme médical visant à dépister l’anémie. Le BPP crée également la ‘Oakland Community School’ afin d’accueillir les jeunes de la communauté. Les objectifs du parti sont clairs: nourrir – soigner – éduquer.

Groupe de Panthères Noires

Tout cela déplaît aux autorités, et dès 1967, le FBI déploie contre le BPP le programme de répression utilisé dans les années 50 contre le Parti Communiste: le COINTELPRO. Le BPP va dès lors être la cible d’une campagne de harcèlement et de répression d’un caractère nouveau et d’une ampleur jusque là inégalée.

Toutes ces actions menées par le FBI entraînent un climat de suspicion au sein même du groupe, ainsi que des tensions avec d’autres organisations menant à une inévitable guerre. Toutes ces querelles et dissensions fomentées par le COINTELPRO vont finir par faire imploser le parti. Dès 1971, les militants radicaux les plus chevronnés sont soit morts, soit en exil, soit en prison. En 1973, le Black Panther Party disparaît.

Quelques protagonistes

Huey Newton

Huey Percy Newton: co-fondateur du BPP, il est né le 17 février 1942 en Louisiane dans une famille d’ouvriers. Il grandit à Oakland, Californie. Durant ses années de collège, il s’engage dans différentes associations politiques, progressistes et culturalistes noires. C’est alors qu’il rencontre Bobby Seale et fonde le parti.

Bobby Seale

Bobby Seale: co-fondateur du BPP. Il est né le 22 octobre 1936 à Dallas, au Texas. Après une enfance pauvre à Oakland, il devient mécanicien et s’engage dans l’armée d’où il est exclu. De retour dans sa famille, il milite dans plusieurs associations où il rencontre Huey Newton et fonde le parti en octobre 1966.

Bobby Hutton

Bobby Hutton: né en 1950, il fut le premier membre du BPP, qu’il rejoint à l’âge de 16 ans. Moins de deux ans plus tard, le 7 avril 1968, il est assassiné par la police d’Oakland.

Fred Hampton

Fred Hampton: il est né le 30 août 1948 à Chicago, où il passe toute son enfance. Brillant étudiant en droit, il milite durant ses études pour les droits civiques, et en novembre 1968 fonde le Chapitre BPP de Chicago. Il met en place des actions sociales telles que les petits-déjeuners et les soins médicaux gratuits pour les enfants défavorisés. Leader charismatique, il donne également de nombreuses conférences et rencontre un écho plus que favorable auprès de la population. Il est assassiné le 4 décembre 1969 par la police de Chicago.

Affiche de recherche d’Angela Davis

Angela Davis: née le 26 janvier 1944 dans l’état d’Alabama où ses parents sont enseignants. Elle étudie aux Etats-Unis, en France et en Allemagne. Elle reçoit sa maîtrise en 1968 et devient membre du Parti Communiste des Etats-Unis et du BPP. Elle commence à enseigner, mais est renvoyée à cause de ses convictions. En 1970, recherchée et arrêtée sous l’accusation de conspiration pour libérer des prisonniers du BPP, elle passe 16 mois en prison avant d’être acquittée. Aujourd’hui, Angela Davis enseigne à l’université et continue son combat politique et social.

La répression contre le Black Panther Party

Le programme COINTELPRO (COunter INTELligence PROgram) du FBI a été créé secrètement en 1956 pour lutter contre le Parti Communiste aux Etats-Unis. Il fut relancé en 1967 contre les groupes de libération afro-américains et contre la gauche révolutionnaire. Il a été mis à jour en 1971. Son but avoué par le FBI: ‘protéger la sécurité nationale, prévenir la violence et maintenir l’ordre social et politique existant‘. Tous les moyens, allant jusqu’à l’assassinat politique furent employés à cette fin.

De 1956 et 1971, il y a eu 2.218 opérations liées au COINTELPRO, 2.305 écoutes téléphoniques illégales et l’ouverture de 57.646 courriers. Sur les 295 opérations menées contre les organisations afro-américaines, 233 visaient le BPP. Une note du directeur du FBI indique: ‘Le but de l’action du Counter Intelligence est de perturber le BPP, et c’est sans importance de savoir s’il existe des faits pour prouver les accusations (contre le BPP)’.

Des agents ont été payés pour devenir membre du BPP, pour perturber son travail et pour pousser ses membres à se mettre hors-la-loi. Il permet de récolter un maximum d’informations et de se tenir au courant au jour le jour. Le FBI a orchestré la désinformation et la manipulation par la publication de fausses informations dans les médias pour briser les soutiens au BPP, par l’envoi de lettres anonymes afin de créer des divisions au sein du BPP. Cela a permis la création d’un climat de suspicion entraînant des tensions internes au BPP, et des tensions avec d’autres organisations entraînant parfois une guerre ouverte.

Le FBI s’est livré au harcèlement à travers le système légal: des officiers de police donnent de faux témoignages, fabriquent des preuves pour arrêter et faire emprisonner des membres du BPP. Les FBI a directement usé de violences extra-légales: le FBI et la police menacent et provoquent des assauts, du vandalisme, des bagarres pour effrayer et pour perturber le mouvement. Au total, 38 militants du BPP ont été tués durant l’année 1970 suite à des raids organisés par la police contre les bureaux du parti.

L’assassinat de Bobby Hutton

Le 7 avril 1968, huit membres du parti, dont Bobby Hutton, voyageaient dans deux voitures lorsqu’ils tombent dans une embuscade dans la police à Oakland. Bobby prend la fuite avec un camarade, et ils trouvent refuge dans un sous-sol. Très vite, ils sont cernés par plus de cinquante policiers qui prennent d’assaut le bâtiment, qui prend feu. Bobby en sort les mains en l’air, ayant enlevé son tee-shirt pour montrer qu’il était sans arme. Dès sa sortie, il est la cible de douze tirs qui le tuent sur le coup.

Hommage à Hutton

L’assassinat de Fred Hampton

Le 3 décembre 1969 à Chicago, après avoir donné une conférence, Hampton et quelques membres du parti se rendent à son appartement. Mais une taupe se trouve parmi eux. Il avait fourni au FBI un plan de l’appartement. Le soir même, il sabota les armes et durant le repas, drogua Hampton. A 4 heures du matin, lorsque les policiers prirent l’appartement d’assaut, Hampton est tué dans son sommeil. Tous les autres membres du parti présents ont également été la cible des tirs policiers, et notamment la compagne d’Hampton, alors enceinte.

L’inculpation d’Angela Davis

Durant l’été 70, Davis participe à la campagne pour la libération de Georges Jackson et des ‘Soledad Brothers’ (Lire les lettres de prison de Georges Jackson). Le 7 août, le frère du prisonnier tente de faire évader John McClain au moment de son procès. Avec deux camarades, ils prennent cinq otages, dont le juge. Dès leur sortie, la police fait feu sur leur véhicule, tuant quatre hommes. Davis est accusée d’avoir fourni les armes à Jackson. Elle se retrouve sur la liste des personnes les plus recherchées du FBI. Après des mois de cavale, elle est capturée à New-York. En 1972, après 16 mois de prison, elle est finalement acquittée.

Badge pour Angela Davis

Chronologie du Black Panther Party

1965

21 février: Malcolm X est assassiné alors qu’il s’exprimait à l’Audubon Ballroom, à Harlem.

1966

Mai: Stokely Carmichael est élu président du SNCC (Student Nonviolent Coordination Committee).

15 octobre: Huey P. Newton et Bobby Seale rédigent la première version du programme en dix points du BPP.

Décembre: Bobby Hutton, 16 ans, est la première recrue du BPP.

1967

1 janvier: Le BPP ouvre son premier bureau au 5624 Grove Street, à Oakland.

21 février: Deux ans après le meurtre de Malcolm X, les Panthères noires escortent sa veuve, Betty Shabazz, de l’aéroport aux bureaux de la revue Ramparts, où travaille Eldridge Cleaver. Impressionné, ce dernier rejoint le BPP.

1 avril: A Richmond, en Californie, Denzil Dowell est abattu par la police. Celle-ci prétend que ses agents ont tiré pour se défendre. Sa famille demande aux Panthères Noires de mener une enquête indépendante pour faire toute la lumière sur sa mort.

25 avril: Publication du premier numéro du journal officiel des Panthères: Black Panther Party – Black Community News Service.

2 mai: Trente Panthères armées s’introduisent dans le Capitole de Sacramento pour protester contre le Mulford Act, projet de loi destiné à empêcher le port d’armes en Californie.

28 juin: L’Etat de Californie adopte la loi ‘anti-armes’ Mulford, qui prohibe le port d’armes dans tout espace public. Les patrouilles de Panthères se retrouvent de fait hors-la-loi.

28 octobre: A 4h56 du matin, à Oakland, les officiers de police John Frey et Herbert Haines contrôlent le véhicule de Huey P. Newton, accompagné de Gene McKinney. Dans l’altercation qui suit, John Frey est abattu et son collègue blessé. Newton est lui aussi gravement blessé, il est arrêté alors qu’il vient d’arriver à l’hôpital.

1968

Janvier: Création d’un chapitre du BPP en Californie du Sud, par Alpentice ‘Bunchy’ Carter.

17 février: Pour l’anniversaire de Huey P. Newton, une grande manifestation ‘Free Huey’ est organisée à l’auditorium d’Oakland. Plus de 5000 personnes sont présentes, dont Stokely Carmichael, H. Rap Brown, James Forman, dirigeants du SNCC, ainsi que des membres du Peace and Freedom Party.

Mars: Arthur (Glen) Carter, frère de Bunchy Carter, est abattu par la police. Il est le premier Panthère noire à tomber sous les balles de la police.

Avril: Création d’un chapitre du BPP à New-York.

4 avril: Martin Luther King Jr. est assassiné à Memphis, dans le Tennessee. Sa mort enflamme les ghettos américains.

6 avril: Bobby Hutton, 17 ans, premier membre du Parti, est tué lors d’une fusillade à Oakland. Présent sur les lieux, Eldridge Cleaver est blessé et incarcéré.

Juin-juillet: L’alliance entre le SNCC et les Panthères noires tourne court. Chassé du SNCC, Carmichael rejoint le BPP.

15-16 juillet: Le procès de Huey P. Newton s’ouvre à Oakland. Plus de 6.000 manifestants se rassemblent pour l’occasion devant le palais de justice.

27-28 septembre: Huey P. Newton est condamné à une peine de 2 à 15 ans de prison. Quatre heures après cette condamnation, deux policiers tirent à bout portant sur la vitrine du local des Panthères sur Grove Street. Dans le même temps, la conditionnelle d’Eldridge Cleaver est révoquée. Il doit retourner en prison.

24 novembre: Trois jours avant de retourner en prison, Eldridge Cleaver disparait. Accompagné de sa femme Kathleen Cleaver, ils quittent le pays pour Cuba, Paris, et plus tard Alger.

1969

Janvier: Mise en place du premier programme de petits-déjeuners gratuits pour les enfants, à l’église Ste Augustine, à Oakland.

17 janvier: A Los Angeles, Bunchy Carter et John Huggins sont tués au Campbell Hall du campus de l’UCLA par des membres de l’organisation noire US (United Slaves). Le soir même, dix-sept Panthères sont arrêtées au domicile de John Huggins. La police prétend qu’elles préparaient leur vengeance sur US.

24 mars: De retour d’une tournée dans les pays scandinaves, Bobby Seale est inculpé pour avoir fomenté des émeutes lors de la convention démocrate d’août 1968. C’est le début de l’affaire des ‘Chicago 8’.

1 avril: Début du programme de petits-déjeuners à Chicago. A la fin de la semaine, 1.100 enfants sont accueillis et nourris.

2 avril: Le procureur de New York, Frank S. Hogan, engage des poursuites contre 21 Panthères de NY pour préparation d’un attentat contre la police, des grands magasins et le métro new yorkais. C’est le début de l’affaire des ‘Panthères 21’.

22 mai: A New Haven, dans le Conecticut, 8 Panthères sont arrêtées (dont Bobby Seale et Ericka Huggins) pour le meurtre d’Alex Rackley, membre du Parti à New-York. Début de l’affaire de New Haven.

23 mai: John Savage, membre du parti, est abattu par des membres de US.

8 juin: Bobby Seale est condamné à 3 ans de conditionnelle pour port d’armes près d’une prison (il s’était fait arrêter alors qu’il rendait visite à Huey P. Newton).

17 juillet: Le Parti lance à New Haven son premier programme de détection de l’empoisonnement au plomb contenu dans la peinture d’appartement.

18 juillet: Ouverture à Oakland du ‘Front uni contre le fascisme’, organisé par le BPP. Pendant trois jours, le principal sujet de débat est le contrôle de la police par la communauté.

15 août: Sylvester Bell, membre du BPP à San Diego, est abattu par des membres de US.

19 août: Bobby Seale est en prison pour deux affaires dans lesquelles il est accusé d’être impliqué.

3 septembre: Création de la section internationale du BPP en Algérie, sous l’égide d’Eldridge Cleaver.

18 octobre: Walter Pope, membre du BPP à Los Angeles, est abattu par la police alors qu’il vend le journal du Parti.

4 décembre: Fred Hampton et Mark Clark sont assassinés par la police de Chicago.

8 décembre: Attaque massive de la police de Los Angeles contre les bureaux du BPP àLos Angeles. S’ensuivent quatre heures d’affrontements armés.

1970

5 août: Huey P. Newton est libéré sous caution.

7 août: Jonathan Jackson, frère cadet de Georges Jackson, emprisonné depuis 1960, tente par une prise d’otage de faire évader John McClain du tribunal où se tient son procès. Assisté de Ruchell Magee et dʼun autre prisonnier, tous deux témoins dans le procès, ils prennent cinq otages, dont le juge. Dans leur fuite éclate une fusillade. Jonathan Jackson est abattu. L’arme avec laquelle il a fait cette prise d’otage a été enregistrée au nom d’Angela Davis, militante communiste et membre du comité de soutien de Georges Jackson. En quelques jours, elle devient la femme la plus recherchée des Etats-Unis. Arrêtée quelques semaines plus tard, elle devient une figure marquante du mouvement révolutionnaire américain.

Août – début septembre: Voyage d’une délégation du BPP, menée par Eldridge Cleaver au Viêtnam, en Chine, à Moscou et en Corée du Nord.

20 novembre: L’affaire de New Haven est définitivement classée. Les 8 Panthères noires, dont Bobby Seale, sont libres.

1971

Janvier: La branche d’Oakland ouvre l’institut intercommunal de la Jeunesse (renommé Oakland Community School en 1974).

26 février: Débat télévisé entre Huey P. Newton et Eldridge Cleaver à l’issue duquel la scission dans le BPP se confirme.

8 mars: Un bureau du FBI est cambriolé en Pennsylvanie. 800 documents d’archives des campagnes de répression contre des dizaines d’organisations américaines y sont volés.

19 mai: Date du 46ème anniversaire de Malcolm X, la Black Liberation Army (BLA) revendique sa responsabilité dans une fusillade qui a visé deux policiers.

21 août: Georges Jackson, maréchal du BPP dans la prison de San Quentin, est assassiné, alors qu’il était soi-disant en train de s’évader.

1972

18 août: Elmer ‘Geronimo’ Pratt est condamné à la prison pour le meurtre d’une jeune institutrice, Caroline Olsen, assassinée à Santa Monica. A l’heure du crime, Geronimo était à Oakland, à plus de 700 kilomètres de là.

1973

Avril: Elaine Brown et Bobby Seale se présentent aux élections à Oakland. Brown au conseil de la ville et Seale pour devenir maire d’Oakland.

3 mai: Zayd Shakur, Sundiata Acoli et Assata Shakur, membres du la BLA, sont arrêtés par une patrouille de police. La fusillade qui suit laisse Zayd Shakur et un policier au sol, morts. Assata Shakur, grièvement blessée, est arrêtée. Acoli parvient à s’enfuir.

1974

Eté: Risquant une inculpation dans deux affaires d’agression et de meurtre, Huey P. Newton par en exil à Cuba.

2 novembre: Huey P. Newton est inculpé pour le meurtre d’une prostituée, Kathleen Smith.

Après 1974

18 novembre 1975: Eldridge Cleaver et sa femme Kathleen reviennent aux Etats-Unis après 7 ans d’exil.

2 novembre 1975: Assata Shakur s’évade de la prison où elle purge sa peine et s’exile à Cuba.

Mai 1981: Mumia Abu Jamal, ancien membre du BPP à Philadelphie devenu journaliste, est accusé du meurtre d’un policier. Victime d’un procès truqué, il clame son innocence depuis le couloir de la mort. D’importantes campagnes de soutien ont lieu dans le monde entier. Il incarne la ‘Voix des Sans-Voix’.

22 août 1989: Huey P. Newton est assassiné dans une rue d’Oakland, alors qu’il sort de chez son dealer.

19 janvier 1995: Dhoruba bin Wahad (Richard Moore), emprisonné depuis 1973 pour le meurtre d’un policier, est déclaré innocent après avoir fait appel.

10 juin 1997: Elmer Geronimo Pratt, emprisonné depuis 25 ans, est innocenté du meurtre de Caroline Olsen.

1 mai 1998: Eldridge Cleaver meurt à l’âge de 62 ans.

Chronologie issue de Panthères noires. Histoire du Black Panther Party, Tom Van Eersel, Editions de l’Echapée, Paris, 2006.

Un héritier du BPP: la Black Liberation Army

La Black Liberation Army (BLA) était issue de l’expérience de la répression massive contre le BPP. Des structures clandestines s’étaient formées pour protéger ceux qui passaient dans la clandestinité. Il n’y avait pas de structure centralisée, mais de petites cellules autonomes, nombreuses dans certaines villes.

Le programme minimal était celui décidé le 31 mars 1968 entre différents courants nationalistes et anti-impérialistes du mouvement noir, à savoir la formation d’une Republic of New Afrika à partir des Etats de Louisiane, du Mississippi, de l’Alabama, de Georgia et de Caroline du sud.

En 1973 la plupart des cellules avaient été anéanties, la plupart des combattants tués ou arrêtés. A la mi-70 on consolida les restes du BLA par le BLA-Coordinating-Committee. Une minorité forma sa propre organisation en 78, la Revolutionary Task Force avec le soutien d’ancien Weathermen. Il y avait donc des activistes noirs et blancs, dans le but d’une ‘modification révolutionnaire et d’un processus croissant d’unification‘.

Assata Shakur (photo), une des fondatrices de la BLA, fut libérée de sa prison par un commando de cette organisation et se réfugia à Cuba. Cette action fut extrêmement populaire. Sur de nombreux murs de ghettos, on pouvait lire ‘Assata is welcome here‘.

Assata Shakur

Il y eut de très nombreuses actions contre des banques pour financer des programmes sociaux. Lorsqu’en 81 une attaque contre un fourgon à West Nyack (New York) amena l’arrestation de membres de la revolutionary armed task force, ce fut le début de la fin, des arrestations s’en suivirent.

Conférence de Claude Guillaumaud-Pujol sur Mumia et le BPP

Le 20 février 2009, le Secours Rouge a organisé à Bruxelles une Conférence de Claude Guillaumaud-Pujol sur le Black Panther Party et le cas Mumia Abu-Jamal. Claude Guillaumaud-Pujol est née le 16 avril 1945 à Tours. En tant qu’universitaire spécialisée en civilisation américaine, elle s’est rendue en 1990 à Philadelphie afin de mener sa thèse consacrée à la brutalité policière et aux minorités. Elle a enseigné dans les universités de Tours, Clermont-Ferrand et Marne-la-Vallée. Avec ses étudiants à Tours, elle fonde un groupe de soutien à Mumia Abu-Jamal et aux MOVE 9: ‘Just Justice TOURS’. Elle est également membre du Collectif national ‘Ensemble sauvons Mumia Abu-Jamal’ basé à Paris.

Lire le texte de la conférence – format pdf

Avant sa conférence publique, Claude Guillaumaud-Pujol a répondu aux questions d’une animatrice de la radio Passe-Muraille. Cet entretien a été diffusé sur les ondes le lendemain de la soirée, dans le cadre de l’émission sur la prison diffusée tous les dimanches.

Lire la retranscription de l’entretien

Pour en savoir plus

Quelques documents

1° Mumia Abu-Jamal fut un membre important du Black Panther Party. Il fut notamment dès 1969 chargé de l’information du Chapitre de Philadelphie. Le FBI le considère comme l’une des personnes ‘à surveiller et interner en cas d’alerte nationale’. A ce titre, il est l’une des cibles du COINTLEPRO. Après la dissolution du parti, il devient un journaliste très apprécié, notamment pour sa critique de la corruption de la police. En 1981, il est accusé, sans réelles preuves concrètes, du meurtre d’un policier et condamné à mort en 1982. En 2001, sa sentence de mort est provisoirement écartée suite à l’aveu d’un ancien tueur à gage. Malgré tout, il est toujours considéré comme coupable et se trouve toujours en prison à l’heure actuelle. Dans ce texte, Mumia Abu-Jamal se souvient de Fred Hampton:

Texte de Mumia à propos de Fred Hampton – format pdf

2° Lors du raid mené sur l’appartement de Fred Hampton le 4 décembre 1969, ce dernier dormait aux côtés de sa compagne Déborah Johnson, enceinte de 8 mois. Un mois plus tard naissait Fred Hampton Junior. Le 17 juin 1999, il écrit un texte ‘témoignage’ de cette nuit du 3 au 4 décembre.

Lire le témoignage de Fred Hampton Junior – format pdf

3° Bobby Seale, co-fondateur du Black Panther Party, a notamment écrit un ouvrage intitulé ‘A l’affût – Histoire du Parti des Panthères noires et de Huey Newton’. Il y explique pourquoi leur combat est une lutte de classe et non pas une lutte raciale. En 1970, il écrit également ‘Les femmes et le parti des Panthères Noires’ dans lequel il évoque le statut des femmes au sein du parti.

Lire quelques extraits des ouvrages de Bobby Seale – format pdf

4° Une brochure en ligne (format .pdf):

Jaquette de la brochure

5° Notre brochure (également format .pdf):

Jaquette du Cahier SR sur les BPP

Un site consacré aux BPP (en français)

7° Un site: it’s about time (tenu par d’anciens black panthers)

8° Voir notre dossier consacré à Mumia Abu-Jamal

Autres ouvrages:

SHAMES Stephen, JONES Charles E., SEALE Bobby, ‘Black Panthers‘, Editions de la Martinière, Paris, 2006

DAVIS Angela, ‘Angela Davis parle‘, Edtitions sociales – Collection Notre Temps, Paris, 1971

DAVIS Angela, APTHEKER Bettina, ‘S’ils frappent à l’aube‘, Editions Gallimard Témoin, Paris, 1972

DAVIS Angela, ‘Femmes, race et classe‘, Des femmes – Antoinette Fouque, Paris, 1983

VAN EERSEL Tom, ‘Panthères Noires. Histoire du Black Panther Party‘, Editions de l’Echapée, Paris, 2006

TSE-TOUNG Mao, ‘Le Petit Livre Rouge‘, Seuil, Paris, 1967

FANON Franz, ‘Les damnés de la terre‘, Editions Maspéro, Paris, 1961

JACKSON Georges, ‘Les frères de Soledad‘, Editions Gallimard, Paris, 1977

Groupe de Panthères Noires
Huey Newton en prison
Organigramme du parti
Groupe de Panthères Noires
Huey Newton
Bobby Seale
Bobby Hutton
Fred Hampton
Affiche de recherche d'Angela Davis
Hommage à Hutton
Badge pour Angela Davis
Assata Shakur
Jaquette de la brochure

– [fond rouge]Anmerkung[/fond rouge]

Dieser Rechtsratgeber ist keine Einladung sich an das Recht zu halten.

Die Antirepressionsarbeit der Roten Hilfe ist Teil des revolutionären antikapitalistischen Kampfes. Wir denken rechtliche Mittel sollten benutzt werden, aber wir wissen ebenso, dass diese nicht ausreichen um die bestehende Ordnung zu stürzen. Wie könnte es auch anders sein, denn das Recht bestätigt die sozialen Kämpfe und macht es einfacher die bestehende Ordnung zu reproduzieren. Einen Kampf gegen die Bourgeoisie zu führen innerhalb es bürgerlichen Rechts wäre wie wenn man sich einen Fuss abschneiden würde um in den Schuh zu kommen.

Dieser Rechtsratgeber soll bei Entscheidungen (Ist es legal oder illegal?) helfen um herauszufinden wann Rechtsbrüche entstehen und man auf Repression trifft.

– [fond rouge]Demonstrationen: Bewilligt, Toleriert, Verboten[/fond rouge]

Die Verfassung garantiert das Demonstrationsrecht. Doch dieses Recht ist völlig überfüllt mit Regeln der Polizei, der Städte etc. Die Gemeinden verlangen eine vorgängige Eingabe einer Bewilligung, welche zumeist, nach einem Telefonat ausgestellt wird. Verbotene Demos können im Keim erstickt werden, manchmal aber auch toleriert werden.

Toleranz gibt es gar nicht in zwei Zonen (Bestraft mit 250€ Busse): bei weniger als 50 Meter vor einer Botschaft oder einem Konsulat (möglich mit einer Bewilligung). In Brüssel gibt es keine Bewilligung in der “neutralen Zone” (d.h in der Rue Ducale, rue de Louvain (von der rue du Nord zur rue Royale), rue Royale (von der Kreuzung rue de la Croix de Fer, de l’Enseignement und rue du Treurenberg zum Place Royale), place des Palais, place du Trone, rue Bréderode und innerhalb der Zone beschränkt auf diese Strassen.)

– [fond rouge]Anonymität[/fond rouge]

Die Polizei filmt die DemonstrantInnen um Daten zu sammeln. Die Filmer und Photographen sind meist in zivil. Zudem gibt es Überwachungskameras und sogar Helikopter. In einigen Ländern gibt es die militante Tradition der Vermummung: Masken, Kapuzenpullis oder Photographen aus der Demo schmeissen… In Belgien ist das vermummen verboten.

– [fond rouge]Verboten[/fond rouge]

“Widerstand leisten”: Die Polizei zögert nicht vor dem Gebrauch dieses Mittels. Es beinhaltet das Hindern der Polizeikräfte am Durchsetzen des Rechts, mit Gewalt (auch Licht), oder Drohung.
Als Beispiele: Wenn man von einem Polizisten festhgehalten wird und man sich wehrt, ihn z.b., abgesehen von Selbstverteidigung, schlägt, oder wenn man versucht einen Polizeicordon zu durchbrechen. Wenn du in einer Gruppe bist (2 oder mehr), wenn du bewaffnet bist (ein Plakat genügt), ist es noch schwerwiegender. Das Verweigern eines Befehls fällt nocht nicht in den Straftatbestand “Widerstand leisten”; du kannst dich auf den Boden legen und dich wegtragen lassen (passiver Widerstand, 2 oder 3 Polizisten sind nötig), dich verstecken, wegrennen vor einer Verhaftung…????

“Beleidung, Beschimpfung, Verleumdung”

Verleumdung (Rufmord etc.) wird bestraft mit Gefängnis von 1 Tag bis zu 1 Jahr und einer Busse. Beleidigung wird mit Gefängnis von 15 Tagen bis zu 6 Monaten und einer Busse bestraft, wobei das Gericht beurteilt was beleidigend ist.

– [fond rouge]Die Polizei im öffentlichen Raum[/fond rouge]

Die Polizei hat das Recht zur Identitätsüberprüfung. Theoretisch kannst du das wie du willst (Fahrausweis, Legi…). Faktisch jedoch führt das Nicht-Vorweisen der ID Karte zu einer vorübergehenden Festnahme. Wenn du keine Papier dabei hast, kriegst du eventuell eine Busse.

Die Polizei hat das Recht dich oberflächlich zu durchsuchen ohne dass du dich ausziehen musst, in Fällen wo Recht und Ordnung in Gefahr ist: Menschen, Taschen, Autos können durchsucht werden. Dies muss innerhalb von 1 Stunde passieren und sie können dich nicht im Polizeiwagen durchsuchen.

Die Polizei hat das Recht dich genauer zu durchsuchen wenn sie einen Haftbefehl gegen dich haben. Die Durchsuchung darf max. 6 Stunden dauern und sie dürfen dich ausziehen. Ein “genaurer” Körpercheck darf nur ein zugeteilter Arzt vornehmen.

– [fond rouge]Verschiedene Arten von Verhaftungen[/fond rouge]

Präventive Verhaftung: In absolut dringenden Fällen (unmittelbare Gefährdung von Recht und Ordnung) wenn die Polizei denkt, dass du Recht brechen wirst. Es gibt keinen Haftbefehl, du erhältst einen Freiheitsentzug von max. 12 Stunden. Es gibt weder ein Recht auf einen Anwalt, noch darauf jemanden anzurufen (ausser bei Minderjährigen). Die Polizei darf Bilder von dir machen falls du verdächtigt wirst einer Gruppe von DemonstrantInnen anzugehören. AusländerInnen können für max. 48 Stunden festgehalten werden.

Richterliche Verhaftung ohne Haftbefehl: Ähnlich wie die präventive Verhaftung, aber die Staatsanwaltschaft ist informiert und die Festnahme kann bis zu max. 48 Stunden erweitert werden. Du hast kein Recht auf einen Anwalt. Diese Art von Verhaftung geschieht wenn du in flagranti erwischt wirst.

Richterliche Verhaftung mit Haftbefehl: Die Staatsanwaltschaft oder zuständige Strafverfolgungsbehörde ordnen dies an, du wirst innerhalb 24 Stunden einvernommen, dann wird entschieden ob du festgenommen und ins Gefängnis gesteckt wirst. In diesem Fall, verlange einen Anwalt, auch wenn die Polizei dir dieses Recht nicht wirklich eingesteht. Du hast ebenfalls das Recht jemanden anzurufen solange keine Gefahr der Absprache per Telefon besteht.

– [fond rouge]Gewaltanwendung[/fond rouge]

Die Anwendung der Polizei: Ein Polizist kann davon Gebrauch machen nach 3 Prinzipien:
Legalität (Zweck und Bereich des Rechts), Notwendigkeit (falls es keine andere Möglichkeit gibt den Zweck zu erfüllen), Verhältnismässigkeit (er darf nicht mehr Gewalt anwenden als nötig). Er muss ebenfalls vorher warnen, dass er Gewalt anwenden wird, ausser es macht sein Handeln damit nicht mehr wirkungsvoll.

Widerstand: Wenn ein Polizist offensichtlich und ernsthaft illegal handelt, kannst du ihn, auch mit Gewalt, daran hindern. Diese Gewaltanwendung muss allerdings notwendig und verhältnismässig sein (Türe vor seinem Gesicht zuknallen, einen Cordon bilden, aber nicht ihn schlagen, ausser er schlägt dich…)

Selbstverteidigung: Die rechtliche Lage ist ziemlich strikt, du kannst auf einen Angriff reagieren: wenn er gewalttätig ist und von einer ernsthaften Bedrohung ausgegangen werden kann (du hast auch das Recht einen Freund zu verteidigen), wenn er unmittelbar ist (einige Minuten später ist keine Selbstverteidigung mehr), wenn er unfair ist (wenn ein Polizist Gewalt anwendet und rechtliche Bedingungen bedenklich verletzt und du nicht legal reagieren kannst, wenn er gegen Personen direkt gerichtet ist (nicht z.b. deine Kamera), dann kannst du verhältnismässig reagieren (aber nicht etwa eine Granate werfen als Antwort auf ein Gedränge)

Gewalt aufgrund Provokation

Definition von Provokation: Ereignis, welches Angst oder Schrecken auslöst und zu einer spontanen Reaktion führt. Es kann entschuldigt werden unter folgenden Bedingungen: illegal, gegen eine oder mehrere Personen, unmittelbar. Versuche Beweise zu sammeln!
Fotos, Fingerabdrücke, DNA: eine richterliche Direktive erlaubt der Polizei Fotos zu machen bei einer präventiven Verhaftung falls du verdächtigt wirst zu einer Gruppe DemonstrantInnen zu gehören.

– [fond rouge]Befragung[/fond rouge]

Eine Befragung bedeutet meistens, dass zu wenig Beweise vorliegen. Hab keine Angst, die einzige Gefahr ist, dass sie Beweise sammeln. Hilf ihnen nicht. Du musst ihnen nichts sagen. Du hast das Recht die Aussage zu verweigern. Sag ihnen bloss, dass du keine Aussage machst. Diese Verweigerung kann nicht als Geständnis benutzt werden.
Falls du trotz allem etwas sagst, hast du das Recht das Protokoll nochmals zu lesen und deine Aussagen zu überprüfen. Du kannst eine Kopie verlangen. Du musst das Protokoll auch nicht unterzeichnen. Es gibt keine Ausnahmen für diese Rechte.
Dies gilt auch bei der Befragung der untersuchenden Behörde. Informiere diene Mitgefangenen über diese Rechte. Aber sprich nicht zu viel: es ist nicht unwahrscheinlich, dass es Mikrofone oder sogar Zivis in den Zellen hat oder dass deine Mitgefangenen gesprächig sind während des Verhörs.

– [fond rouge]Anwalt[/fond rouge]

Du hast das Recht auf einen Anwalt wenn du beschuldigt wirst. Dein Anwalt ist auf deiner Seite innerhalb des Rechtes: er möchte, dass du frei kommst. Aber vergiss nicht: Setze dabei nicht die politischen Prinzipien und das Kollektiv aufs Spiel. Lieber rechtlich verlieren als deine Mitgefangenen zu belasten oder deine politischen Prinzipien.

– [fond rouge]Notice[/fond rouge]

This legal guide is not an invitation to respect the law.

The anti-repression work of the Secours Rouge is part and parcel of the anti-capitalis revolutionary struggle. We think that legal means should be used, bu we also know that they won’t be sufficient to overthrow the established order. How could it be otherwise as the law fortifies a social power struggle and makes the reproduction of the established order easier. Acting within the bourgeois laws while fighting against the authority of the bourgeoisie is just like cutting your foot to get it inside your shoe.

This legal guide just helps to make choices (is it legal or illegal?) to find out when you cross the line where legal repression begins, and thus to make the customary arrangements against repression necessray, starting with anonymity.

– [fond rouge]Demonstrations: allowed, tolerated, prohibited[/fond rouge]

The constitution guarantees the right to hold a demonstration. But this right is swamped by a mass of different rules and laws. The municipalities demand a preliminary application which is accepted after a telephone conversation in most cases. Prohibited demonstrations may be nipped in the bud, but can also sometimes be tolerated.

Tolerance is inexistent in two zones (punished by a fine of 250€): at less than 50 meters away from any embassy/consulate (this is however possible with a permission). In Brussels, there won’t be any permission for a demonstration in the ‘neutral zone’ (this zone consists of the rue Ducale, rue de Louvain (from the rue du Nord to the rue Royale), rue Royale (from the crossroads between the rue de la Croix de Fer, de l’Enseignement and du Treurenberg to the Place Royale), place des Palais, place du Trône, rue Bréderode et inside the zone delimited by these streets).

– [fond rouge]Anonymity[/fond rouge]

The police films the demonstrators for the purpose of collecting information via plain-clothes photographers, permanent cameras or even helicopters. In some countries, the militant tradition is to prevent them from doing this effectively: masks, hoods, ejection of the photographers from the demonstration are used to hamper their work.
In Belgium, masks, hoods and making-up are prohibited.

– [fond rouge]Prohibited[/fond rouge]

Rebellion: Policemen do not hesitate to use this offence. It is resistance towards the police who are taking action to enforce the law. Be the resistance with violence (even light violence), or threats (the policeman fears a real and imminent danger).
This includes cases when: you struggle while you are held by a policeman, you hit a policeman excluding cases of self-defense, you charge into a police cordon. If you are in a group (two or more) and if you are armed (a placard is enough), it is an aggravation. Refusing to obey an order is not rebellion: you can lie down on the floor and let them drag you away, run away to escape from being arrested,…

Slander, insult, calumny

Calumny is punished by a prison sentence from eight days up to one year and a fine. Slanderous denunciation is punished by a prison sentence from fifteen days up to six months and a fine. The courts assesses what a calumny is.

– [fond rouge]The police in public places[/fond rouge]

The police has the right to:
– Ask you to prove your identity. In theory, you can do it anyway you wish (driving licence, student card,…). In practice, not showing your ID card often leads to a preventive custody. If you don’t have any papers with you, you may be given a fine.
– Carry out a ‘security body search’, superficial and without undressing you, in cases when the law and order could be threatened: people, bags, cars,.. can be searched. It has to be done within an hour, the police cannot force you into the police van to do it.
– Carry out a deeper body search if it has a warrant for arrest. The searching can last six hours, they are allowed to undress you. An internal body search can only be carried out by an appointed doctor.

– [fond rouge]Different types of arrests[/fond rouge]

Preventive custody: in cases of absolute necessity, of threat towards law and order or if the police thinks that you are going to break the law. There is no warrant of arrest, yet you are deprived of your freedom for maximum 12 hours. You don’t have the right to have a lawyer, neither to call someone to tell that you are there, except if you are a minor. The police has the right to take pictures of you ‘if they suspect you of belonging to a movement’, which applies to demonstrators. Foreigners can be kept in jail for maximum 24 hours.

Judicial arrest without warrant: likewewise to the precedent, but the prosecutor is informed, and the loss of liberty is increased up to 48 hours. You don’t have the right to have a lawyer. This type of arrest occurs when you are caught in the act of something illegal.

Judicial arrest with warrant: The prosecutor or the examining magistrate decides to go for it, you are heard within 48 hours by an examining magistrate, who can decide to issue a warrant of arrest and to send you to jail. In this case, demand for a laywer, even if the police will unlikely respect your right. You have the right to call someone so long as there is no risk that your call will spoil the possible judicial enquiry.

– [fond rouge]Force[/fond rouge]

The police’s use of strength: A policeman can resort to force according to three principles: legality (purpose and scope of the law), necessity (he has to have no other way to accomplish his purpose), proportionality (he cannot use more strength than needed). He also has to warn that he is going to use force, unless it makes his action ineffective.

A policeman can use his weapon in three cases: self-defence, against one (or more) armed person(s) or very likely armed person(s), or if absolutely necessary to defend persons/properties/places under his protection.

Resistance: If a policeman commits a serious and blatant illegality, you can prevent him of doing it, even with violence. This violence must be strictly necessary and proportional (you can shut the door in his face, form a cordon, but not punch him, unless he punches you,…)
This is theoretical, in case of trial, le police will have a watertight case, you will have to be able to prove that using violence was justified.

Plead self-defence: The legal conditions are very strict, you can respond to an attack: if it is violent, accompagnied by a serious threat (you have the right to defend a friend), present or imminent (a few minutes later, it is considered as reprisals and not self-defence), unfair (if the policemen uses strength scrupulously respecting legal conditions, you cannot react legally), directed against persons (but not your camera) and proportional (you are not allowed to throw a grenade in response to a hustle)

Violence excused by provocation. Provocation is defined as an event which gives rise to anger ou fear and leads to an offence by spontaneous reaction. It can be excused according to the following conditions: illegal, exerted against one or several persons, and in the present. Make sure to gather evidences.
Photos, fingerprints, DNA: a ministerial directive allows the policemen to take pictures of people under preventive custody ‘if they suspect them of belonging to a movement’, which of course applies to demonstrators.

– [fond rouge]Questionning[/fond rouge]

A questionning usually means that they don’t have enough evidence. Don’t be scared, the real danger is that they are gathering evidences. Do not help them. You don’t have anything to declare. The police may ask you anything, but you are not compelled to answer. Don’t do it. You can refuse to answer, keep silent and explain that you have nothing to say. This refusal can not be considered as a confession.
If, despite everything, you declare something, you have the right to reread it, to change it, to add something and to get a copy. You are not compelled to sign your declaration. There is no exceptions to these rights.
The rules are the same in front of the investigating magistrate. Inform you inmates about this fact. Don’t talk too much: it is not impossible that a plain-clothes policeman is in the cell, that microphones have been hidden or that one of you cellman will be very talkative during is questionning. 



– [fond rouge]Lawyer[/fond rouge]

You are allowed to get one if you’re accused. Your lawyer is your ally within the law: he wants your release. But don’t lose sight of the political and collective stakes. It’s better to lose on the legal ground than to charge your inmates or to loose your political principles.

– [fond rouge]Avis [/fond rouge]

La publication de ce guide légal n’est pas une invitation à respecter la loi.

Le travail anti-répression du Secours Rouge est partie intégrante du combat révolutionnaire anti-capitaliste. Si nous pensons qu’il faut utiliser les moyens légaux, nous savons qu’ils ne suffiront pas pour renverser l’ordre existant. Comment pourrait-il en être autrement puisque le droit ne fait qu’entériner un rapport de force social, ne fait que faciliter la reproduction de l’ordre existant? Adopter les limites du droit bourgeois pour lutter contre le pouvoir de la bourgeoisie, c’est se couper le pied pour le faire entrer dans la chaussure.

Ce petit guide légal se contente d’aider à faire les choix (Est- ce légal? Est-ce illégal?) pour permettre de savoir quand on franchit la ligne autorisant la répression légale, et donc de prendre les dispositions d’usage, à commencer par l’anonymat…

– [fond rouge]Manifestations: autorisées, tolérées, interdites[/fond rouge]

La constitution garantit le droit de manifester. Mais ce droit est noyé parmi les règlements de police, communaux,… Les com- munes exigent une demande préalable qui sera la plupart du temps acceptée après un entretien téléphonique. Les manifestations non-autorisées risquent d’être étouffées dans l’œuf avant d’avoir commencé, mais peuvent aussi être tolérées. Il y a deux zones où la tolérance est complètement nulle (sous peine d’une amende administrative de 250€): à moins de 50m de toute ambassade/consulat (possible avec autorisation). A Bruxelles, il n’y aura pas d’autorisation dans la “zone neutre” (la zone comprend la rue Ducale, la rue de Louvain (de la rue du Nord à la rue Royale), la rue Royale (du carrefour des rues de la Croix de Fer, de l’Enseignement et du Treurenberg à la Place Roy- ale), la place des Palais, la place du Trône, la rue Bréderode et l’intérieur de la zone délimitée par ces voies publiques, ainsi que le parlement de la Communauté Française, la maison des parlementaires flamands et le complexe du Forum appartenant à la Chambre).

– [fond rouge]Anonymat[/fond rouge]

La police filme les manifestants à des fins de fichage, via des photographes en civil, des caméras fixes ou même des hélicoptères. Dans certains pays, la tradition militante est de ne pas se laisser faire : masques, calicots, expulsion des photographes à l’intérieur de la manif’,… En Belgique, les masques, cagoules, grimages sont interdits.

– [fond rouge]Interdit[/fond rouge]

Rébellion: C’est un délit dont les policiers n’hésitent pas à se servir.C’est une résistance contre les forces de l’ordre qui agissent pour exécuter les lois, avec violence (même légère), ou menaces (le policier craint un danger réel et imminent). Ceci comprend les cas où : vous vous débattez alors que vous êtes maintenu par un policier, vous frappez un policier hors cas de légitime défense, vous foncer sur un barrage de police. Il y a circonstance aggravante si vous êtes en bande (2 ou +), si vous êtes armé (une pancarte suffit). Le refus d’obéir à un ordre n’est pas de la rébellion : vous pouvez vous coucher par terre et vous laisser trainer (résistance passive, il faudra deux ou trois policiers pour vous déplacer), vous enfermer dans un refuge, vous enfuir pour échapper à l’arrestation, proférer des menaces clairement fantaisistes.

Diffamation, injure,calomnie

Calomnie: la peine encourue est de huit jours à un an d’emprisonnement plus une amende. La dénonciation ca- lomnieuse est punie par un emprisonne- ment de quinze jours à six mois et une amende. Ce qui constitue la calomnie est évalué par le
tribunal.

– [fond rouge]La police dans les lieux publics[/fond rouge]

La police a le droit de:
– vous demander de prouver votre identité. En théorie vous pouvez le faire de n’importe quelle manière (permis de conduire, carte étudiant,..). En pratique ne pas montrer votre carte d’identité (ou votre passeport) amène souvent une arrestation administrative.
– procéder à une ‘fouille de sécurité’, superficielle et sans vous déshabiller, dans le cas où l’ordre public serait menacé: per- sonnes, sacs, voitures,… peuvent-être fouillés. Cela doit-être fait en moins d’une heure, la police ne peut pas vous forcer à monter dans un combi pour le faire.
– procéder à une fouille plus approfondie si elle dispose d’un mandat d’arrêt. La fouille peut durer 6h, vous pouvez y être déshabillés. Un examen de l’intérieur du corps ne peut être opéré que par un médecin mandaté.

– [fond rouge]Différents types d’arrestations[/fond rouge]

Administrative : en cas d’absolue nécessité, de menace à l’ordre public, si la police pense que vous allez commettre une infraction. Il n’y a pas de mandat d’arrêt, vous êtes privés de liberté pour maximum 12h. Vous n’avez pas le droit à un avocat, vous n’avez pas le droit à prévenir que vous êtes là sauf si vous êtes mineur. Les étrangers en situation irrégulière peuvent être privés de liberté durant 24 h. L’arrestation administrative en cas de troubles sur la voie publique en état d’ivresse est quant à elle limitée à 6 h.

Judiciaire sans mandat : Pareille que la précédente, mais le procureur du roi est prévenu, la durée maximale de privation de liberté est augmentée à 48h. Vous n’avez pas droit à un avocat. Ce type d’arrestation a lieu en cas de flagrant délit.

Judiciaire avec mandat d’arrêt : Le procureur du roi ou un juge d’instruction en décide, vous êtes entendu dans les 48h par un juge d’instruction qui peut décider de délivrer un mandat d’arrêt et vous faire mettre en prison. Dans ce cas, exigez un avocat : même s’il est peu probable que la police respecte ce droit. Vous avez le droit de prévenir quelq’un pourvu que cet appel ne risque pas de nuire à une éventuelle enquête judiciaire.

– [fond rouge]Utilisation de la force par la police[/fond rouge]

Un policier peut recourir à la force moyennant trois principes: légalité (objectif et cadre prévus par la loi), nécessité (il ne doit pas avoir d’autres moyens d’accomplir son objectif), proportion- nalité (il ne peut pas utiliser plus de force qu’il n’en faudrait). Il doit également avertir qu’il va faire usage de la force sauf si cela rend l’action inopérante. Un policier peut utiliser son arme dans trois cas : légitime défense, contre une/des personnes armées ou très probablement armées, en cas d’absolue nécessité pour défendre les personnes/biens/lieux confiés à sa protection.

– [fond rouge]Résistance[/fond rouge]

Si un policier commet une illégalité grave et flagrante vous pou- vez l’en empêcher, même par la violence. Cette violence doit être strictement nécessaire et proportionnelle (vous pouvez fermer la porte au nez, former un cordon mais pas donner des coups de poing, sauf si lui vous donne des coups de poing, …) Ceci est théorique, dans le cas d’un passage au tribunal la police aura un dossier en béton, vous devez être en mesure de prouver que l’usage de la violence était légitime.

– [fond rouge]Invoquer la légitime défense[/fond rouge]

Les conditions légales sont très strictes, on peut répondre à une attaque : si elle est violente, accompagnée d’une menace grave (vous avez le droit de défendre un ami), actuelle ou imminente (quelques minutes plus tard, ce sont des représailles et pas de la légitime défense), injuste (si les policiers utilisent la force en respectant scrupuleusement les conditions légales, légalement, vous n’avez pas le droit de réagir), dirigée contre des personnes (mais pas votre appareil photo), proportionnelle (on ne peut pas lancer une grenade offensive en réponse à une bousculade)

– [fond rouge]Violence excusée par la provocation[/fond rouge]

La provocation est un fait qui suscite la colère ou la crainte, qui entraine une infraction par réaction spontanée. Elle peut-être excusée moyennant les conditions suivantes: illégale, exercée contre une/des personnes, actuelle. Veillez à rassembler preuves et témoignages.

Photos, Empreintes, ADN: Une directive ministérielle donne le droit aux policiers de pho- tographier les personnes en arrestation administrative “s’il y a soupçon d’appartenance à un mouvement”; ce qui peut s’appliquer bien sûr aux manifestants.

– [fond rouge]Interrogatoire[/fond rouge]

Un interrogatoire signifie en général qu’ils n’ont pas assez de preuves. N’ayez surtout pas peur: le véritable danger est qu’ils sont en train de récolter des preuves. Ne les aidez pas. Vous n’avez rien à déclarer. La police peut vous demander n’importe quoi, mais vous n’êtes pas obligés de répondre. Ne le faites pas. Vous pouvez refuser de répondre, garder le silence et expliquer que vous n’avez rien à dire. Ce refus ne peut être considéré comme un aveu. Si vous faites malgré tout une déclaration, vous avez le droit de relire, de modifier, d’ajouter et d’en recevoir une copie. Vous n’êtes pas obligé de signer votre déclaration. Ne le faites pas. Il n’y a pas d’exception à ces droits. Les règles sont les mêmes face au juge d’instruction. Informez vos compagnons de cellule sur ce point. N’en dites pas trop : il n’est pas exclu que des policiers en civil soient en cel- lule, que des micros soient placés dans la cellule ou qu’un de vos compagnons soit très bavard dans sa déclaration.

– [fond rouge]Avocat[/fond rouge]

Vous y avez droit si vous êtes inculpé. Votre avocat est votre allié dans le cadre du droit : il veut votre libération. Mais ne perdez pas de vue les enjeux politiques et collectifs. Il vaut mieux perdre sur le terrain légal que de charger vos co-détenus ou perdre vos logiques politiques.

dernière actualisation: novembre 2019

Voici plusieurs années que le Secours Rouge met et remet ce guide en ligne. S’ilrestee encore insuffisante, c’est en raison du flou juridique qui règne sur la question.
Le principal problème est que non seulement les textes de lois sont susceptibles d’interprétation et font parfois l’objet d’une jurisprudence complexe, mais qu’à ces textes s’ajoutent une foule de règlements communaux. Dans plusieurs cas, ces règlements sont anti-constitutionnels, mais le savoir ne consolera que médiocrement le manifestant qui se retrouvera au cachot pour les avoir bravés. Il reste dans ces cas la possibilité de consacrer une fortune pour obtenir que le Conseil d’Etat annule le règlement après des mois de procédure… mais le conseil communal est libre de revoter le même règlement et tout est à recommencer.
Nous vous invitons à utiliser ce « guide » avec souplesse, en considérant que ce qui est autorisé dans une commune est parfois interdit dans une autre (les diffs de tracts sont parfois assimilées à une « activité publicitaire » interdite sur la voie publique…). Cet exercice est d’autant plus difficile qu’il faudra faire face au bluff de policiers qui prétendront interdites des choses autorisées… Mais enfin, un guide imparfait vaut mieux que pas de guide du tout.
Merci de nous signaler les lacunes, les confirmations, les questions qui se sont posées et qui n’y figurent pas, etc. Nous actualiserons et complèterons ce guide en ligne au fur et à mesure…

Que la publication de ce guide légal ne soit pas compris comme une invitation à respecter la loi.
Le travail anti-répression du Secours Rouge est partie intégrante du combat révolutionnaire anti-capitaliste. Et si nous pensons qu’il faut utiliser les moyens légaux, nous savons qu’ils ne suffiront pas pour renverser l’ordre existant. Comment pourrait-il en être autrement puisque le droit ne fait qu’entériner un rapport de force social, ne fait que faciliter la reproduction de l’ordre existant. Adopter les limites du droit bourgeois pour lutter contre le pouvoir de la bourgeoisie, c’est se couper le pied pour le faire entrer dans la chaussure.
Ce guide légal vise donc à aider à faire les choix (Est-ce légal ? Est-ce illégal?) et à permettre de savoir quand on franchit la ligne qui autorise la répression légale, et donc de prendre les dispositions d’usage, à commencer par l’anonymat…

1. Dans les « lieux publics »

1.1. Qu’est-ce qu’un lieu public ?

C’est la rue, les cafés, les transports en communs, les salles de spectacles, les réunions ouvertes à tout le monde. Mais pas : les parties des entreprises non ouvertes au public, les écoles, etc.

1.2. « Vos papiers ! »

Tout policier a le droit de demander la présentation des pièces d’identité dans un lieu public (les policiers en civil devront vous montrer leur carte). Théoriquement, on a le droit de prouver son identité « de quelque manière que ce soit » (permis de conduire, carte d’étudiant, passeport…), mais pratiquement, les policiers ne se satisfont que de la carte d’identité ou du passeport.
Si l’on a pas ses papiers sur soi, le policier peut nous donner une contravention et/ou procéder à une arrestation administrative pour vérification d’identité.

1.3. Les fouilles « de sécurité »

Les fouilles superficielles (dites « fouilles de sécurité ») sont autorisées sans formalité particulière dès que le policier considère que l’activité présente un risque de menace réelle pour l’ordre public : fouilles des vêtements, simple palpation du corps et des vêtements (sans déshabillage), sac, valise et voiture. Les policiers ne peuvent vous demander de les suivre dans un combi pour vous y déshabiller partiellement. La fouille ne doit pas forcément être effectuée par une personne de votre sexe. La fouille « de sécurité », comme la fouille du véhicule, ne peut durer plus d’une heure. Dans certains cas, les agents de sécurité peuvent procéder à cette fouille (voir 1.10.).

1.4. Les saisies

La police peut saisir tout ce qui a servi à commettre une infraction, ou tout objet « suspect ».
On a le droit de réclamer une liste des objets saisis (ils devront être restitués en cas d’acquittement, si aucune poursuite n’est intentée, ou si la confiscation n’a pas été prononcée par le tribunal qui vous aurait condamné).
La police n’a pas le droit de consulter le contenu d’un téléphone portable ni de confisquer celui-ci. Si elle estime qu’il contient une preuve importante, elle a besoin d’une autorisation du juge pour saisir et consulter le téléphone portable. Celui-ci ne peut pas être saisi définitivement, sauf si la police prouve qu’il a été volé ou utilisé pour commettre une infraction, et qu’un juge l’a décidé.

1.5. Arrestation administrative

La police peut vous amener au commissariat sans mandat (« arrestation administrative »). Théoriquement ils doivent le faire « en cas d’absolue nécessité », si vous faite obstacle à la liberté de circulation, si vous « perturbez la tranquillité publique », si des indices sérieux indiquent que vous vous préparez à commettre une infraction, etc. L’arrestation administrative a une durée maximale de 12 heures. Il existe quelques exceptions à cette règle. Une arrestation dans la zone ‘Eurostar’ entraîne une privation de liberté de 24 heures. Les étrangers en situation irrégulière peuvent être privés de liberté durant 24 heures. L’arrestation administrative en cas de troubles sur la voie publique en état d’ivresse est limitée à 6 heures. Il faut toujours insister pour qu’une personne de confiance soit avertie de l’arrestation. Pour les mineur-e-s, les policiers sont obligés d’accepter. Pour les majeur-e-s, l’appel sera autorisé pourvu qu’il ne risque pas de nuire à une éventuelle enquête judiciaire. Les motifs de ce refus doivent être mentionnés dans le registre de privations des libertés. Ce sont les policiers qui décident de vous laisser téléphoner vous-même ou de téléphoner à votre place (ce qu’ils font le plus souvent).
Le droit à l’avocat dès le commissariat de police est garanti en Belgique depuis le 1er janvier 2012. L’arrêt Salduz (Cour Européenne des Droits de l’Homme) passé en novembre 2008 mentionne l’obligation de présence d’un avocat dès le premier interrogatoire d’un suspect par la police sauf raisons impérieuses pour circonstances particulières dans le cadre du droit à un procès équitable. Le droit belge a transposé cet arrêt dans une loi publié dans le Moniteur le 5 septembre 2011.
Une directive ministérielle donne le droit aux policiers de photographier les personnes en arrestation administrative « s’il y a soupçon qu’un délit ait été commis ou qu’il y ait appartenance à un mouvement ». Autrement dit, c’est à leur discrétion, et pratiquement quasiment systématique pour les activités politiques.
L’arrestation administrative peut devenir une arrestation judiciaire à partir du moment où les policiers préviennent le procureur du roi. Sa durée maximale est de 48 heures (voir ci-dessous).

1.6. Arrestation judiciaire avec mandat d’arrêt

La police peut vous arrêter sur ordre du procureur du roi ou du juge d’instruction qui doit avoir « des indices sérieux de culpabilité » à votre charge. L’arrestation judiciaire a une durée maximale de 48 heures (c’était 24 heures avant le 29 novembre 2017). Au-delà de ce délai, seul un juge d’instruction peut décider, après vous avoir entendu-e-, de vous inculper, et/ou de vous envoyer en prison en vous décernant un mandat d’arrêt. Il faut exiger de pouvoir contacter un avocat et demander que ce soit mis dans le procès-verbal.

1.7. Arrestation judiciaire sans mandat d’arrêt

La police peut vous arrêter sans ordre du procureur du roi ou du juge d’instruction en cas de flagrant délit. Les policiers doivent immédiatement avertir le procureur du roi qui décide de maintenir ou non l’arrestation. L’arrestation judiciaire a une durée maximale de 48 heures (c’était 24 heures avant le 29 novembre 2017). Au-delà de ce délai, seul un juge d’instruction peut décider, après vous avoir entendu-e, de vous inculper et/ou de vous envoyer en prison en vous décernant un mandat d’arrêt.

1.8. Maltraité-e

Si vous avez été brutalisé-e, faites établir un certificat médical dans les 48 heures (pensez que les hématomes n’apparaissent qu’au bout de quelques heures). Recueillez les témoignages (e.a. photographiques). Si vous avez reçu des coups, exigez des soins et une visite à l’hôpital.

1.9. Conseils en cas d’interpellation

Restez calme, ne cherchez pas inutilement le conflit, résistez aux provocations mais soyez ferme face à tout débordement (tentative de saisie d’un agenda par exemple).
Si les policiers sortent de la légalité et commettent un acte manifestement abusif et grossièrement illégal, on peut résister, même activement, même violemment, mais en proportionnant toujours sa résistance à l’acte abusif (vous pouvez vous cramponner à l’agenda que le policier essaie de vous arracher des mains, mais non lui allonger des coups de pieds).
Il ne s’agit pas de rébellion. Le mieux est toujours dans ce cas d’ameuter des témoins et de leur expliquer ce qui se passe, de demander à ce que l’on photographie ou filme la scène, que l’on note les détails, votre nom, que l’on recueille les témoignages.
En cas d’arrestation, il faut vérifier que les heures de début et de fin de l’arrestation, qui doivent être notées dans un registre spécifique, correspondent à la réalité. Le registre doit aussi mentionner la raison de l’arrestation, les objets saisis et l’identité des policiers qui ont procédé aux fouilles. Les policiers doivent demander de signer le registre à la sortie. Si le registre n’est pas complet ou contient des erreurs, il ne faut surtout pas le signer.
Lors d’une arrestation, vos effets (ceinture, portefeuille, téléphone,…) sont placés dans un sac scellé en votre présence. On vous demandera de signer un bordereau à ce moment (bordereau attestant que ces affaires sont les vôtres), et au moment où l’on vous remet ce sac, à votre libération. Ce document n’est pas une document judiciaire. Certains policiers remettent les effets malgré le refus de signer le reçu, d’autres non.

1.10. Et les vigiles?

Une loi approuvée le 1er décembre 2016 par le conseil des ministres prévoit une série de changements pour les vigiles et agents e sécurité (Securail, STIB, etc.). Jusqu’ici, les contrôles, à l’entrée d’un magasin ou d’une salle de spectacle par exemple, n’étaient pas obligatoires. On pouvait refuser de s’y soumettre et surtout, ces contrôles ne pouvaient se réaliser de manière systématique. Désormais, les vigiles pourront procéder à des palpations superficielles et fouiller vos sacs. Des fouilles qui devront néanmoins se justifier par la présence d’une menace potentielle lors d’un événement ou encore lorsque le niveau de la menace le justifie. Les vigiles pourront donc empêcher l’accès aux personnes à certains lieux et auront également la possibilité de contrôler votre identité. Autre volet important de la réforme : les vigiles pourront être armés dans des domaines militaires, au Parlement européen, ainsi que dans les ambassades

2. Aux manifs

2.1. Conseils pour aller à la manif

Pour aller à la manifestation, laissez votre agenda à la maison et idéalement votre téléphone chez vous (en cas de poursuites judiciaires, la police peut évidement aller chercher chez votre opérateur toutes les informations contenues sur votre carte SIM, mais il n’y a aucune raison de leur simplifier la vie et de leur donner accès à des informations sans instruction judiciaire). Si vous prenez votre téléphone, il est important d’active le verrouillage (et si possible, pour les smartphones, activez le chiffrement et enlevez votre carte SD).
Adoptez les chaussures de sport ou de sécurité. Habillez-vous de sombre pour vous fondre si besoin dans la foule des manifestants. Prenez un bonnet, une casquette ou une capuche « au cas ou ». Les plus motivés y ajouteront des gants et, à tout hasard, des lunettes de protection. Dans tous les cas, prenez un peu d’argent, le numéro de téléphone de votre avocat (éventuellement écrit au bic sur votre bras), votre carte d’identité et les prescriptions médicales si vous suivez un traitement.
Si possible, n’allez pas seul-e-s à la manif. Le mieux est d’y aller en groupe et de revenir en groupe. Il est utile de discuter des choix et des craintes des autres membres du groupe.

2.2. Manif autorisée, manif « tolérée », manif interdite

Manifester compte parmi les droits constitutionnels entravés d’innombrables règlements de police. Les communes exigent une autorisation préalable, le plus souvent demandée via un formulaire en ligne.
Manifester sans autorisation crée une situation d’insécurité juridique puisque vous pourriez vous faire réprimer par la police locale pour manifestation « non autorisée » (cf. le chapitre 9).
Sauf à redouter des incidents – ce qui l’amène à étouffer les manifs dans l’œuf – la méthode adoptée par la police en Belgique est généralement de tolérer les manifestations non autorisées.
Les policiers en civil viennent aux renseignements (« combien de temps cela va-t-il durer ? », « quel sera l’itinéraire ? ») et sauf exception (trajet trop contraire à la circulation automobile, durée trop longue, manque d’effectif, proximité d’une représentation diplomatique, tenue d’un Sommet européen, etc.), la manifestation sera tolérée et encadrée. Mais rappelons-le : c’est un simple usage, une simple manière de faire. La police trouve pour l’instant plus « économique » de procéder ainsi, cela peut changer du tout au tout très rapidement, et à chaque événement.
Que la manifestation soit statique ou mobile, qu’elle viennent de tel ou tel courant politique auquel est associé telle ou telle pratique (tags en chemin par exemple), autant de facteurs qui commanderont la tolérance ou la répression.
La tolérance est totalement nulle à proximité d’une représentation diplomatique (un règlement de police interdit à Bruxelles des manifestations à moins de 50 mètres d’une ambassade) ou dans la « zone neutre » Selon l’Article 11 du Règlement général de police de la ville de Bruxelles: La zone neutre comprend la rue Ducale, la rue de Louvain (de la rue du Nord à la rue Royale), la rue Royale (du carrefour des rues de la Croix de Fer, de l’Enseignement et du Treurenberg à la Place Royale), la place des Palais, la place du Trône, la rue Bréderode et l’intérieur de la zone délimitée par ces voies publiques. Le 8 mars 2012, la chambre a adopté une modification à ce règlement, étendant la zone neutre. Celle-ci inclut dorénavant, outre le périmètre précité, le parlement de la Communauté Française, la maison des parlementaires flamands et le complexe du Forum appartenant à la Chambre. Tout rassemblement dans cette zone peut entraîner une arrestation administrative ainsi qu’une amende de 250€.

2.2. Vous êtes filmé-e

A chaque manifestation des policiers filment et photographient les manifestant-e-s à fin de fichage. Dans certains pays, il y a une discipline des manifestant-e-s qui, à défaut de l’empêcher totalement, limite considérablement cette activité (on empêche les photographes d’opérer au sien même de la manif, on se masque, on se groupe derrière des calicots, etc.).
Attention, la technique est très au point. Lors du Sommet de Laeken en 2000, les manifestants ont été poursuivis sur base de photos prises de l’hélicoptère de la police ! Ils étaient parfaitement reconnaissables sur les clichés.
En Belgique, la ‘loi anti-burqa’ (Loi visant à interdire le port de tout vêtement cachant totalement ou de manière principale le visage) est entrée en vigueur début juillet 2011. Celle-ci puni tous ceux qui se présentent dans les lieux publics le visage masqué ou dissimulé en tout ou en partie, de manière telle qu’ils ne soient pas identifiables.

2.4. Utilisation de la force par les policiers

Tout policier peut « en tenant compte des risques que cela comporte », recourir à la force en respectant trois principes :
– 1. Principe de légalité : l’objectif poursuivi doit être légitime et prévu par la loi (contrôle d’identité légal, fouille légale, arrestation légale…)
– 2. Principe de nécessité : il ne doit pas y avoir d’autre moyen que la force pour atteindre l’objectif légal.
– 3. Principe de proportionnalité : l’usage de la force doit être strictement nécessaire pour atteindre l’objectif poursuivi.
En outre, l’usage de la force doit être précédé d’un avertissement, sauf si cela rend l’action inopérante.
Les policiers peuvent faire usage de leur arme dans trois cas :
– 1. Légitime défense.
– 2. Contre des personnes armées ou en direction de véhicules où se trouvent des personnes armées en cas de flagrant délit commis avec violence, et quand les policiers ont de bonnes raisons de croire que ces personnes ont une arme prête à l’emploi et qu’elles vont l’utiliser.
– 3. En cas d’absolue nécessité pour défendre les personnes, les lieux ou les biens confiés à leur protection.
Pratiquement, la police a une interprétation TRÈS extensive de ce cadre.

2.5. Peut-on photographier ou filmer la police?

On a le droit de filmer la police mais ils ne se laissent pas faire et peuvent prétexter une rébellion à posteriori. En revanche, la jurisprudence n’est pas claire concernant la diffusion de ses images, d’autant que les procès portent parfois sur le cadre de la diffusion des images (des policiers ont porté plainte pour « diffamation » parce qu’ils étaient reconnaissables sur les photos d’une exposition sur les violences policières..

3. Dans un lieu privé

3.1. Qu’est-ce qu’un lieu privé ?

Les domiciles particuliers, les entreprises dans leur partie fermée au public, les écoles, les réunions ou les fêtes où l’on ne peut entrer que sur invitation (domicile, dépendances, local utilisé à des fins personnelles)

3.2. Les cas où la police peut entrer chez vous sans mandat

La police peut entrer chez vous en cas de flagrant délit, d’indices sérieux relatifs aux infractions sur les stupéfiants, en cas d’incendie ou d’inondation, ou si vous avez donné votre accord.

3.3. Les cas où la police peut entrer chez vous à votre insu

Le juge d’instruction peut autoriser les services de police à pénétrer dans un lieu privé à l’insu du propriétaire ou de l’occupant, ou sans le consentement de ceux-ci s’il existe des indices sérieux que les faits punissables constituent ou constitueraient un délit punissable de plus d’un an de prison ou sont ou seraient commis dans le cadre d’une organisation criminelle et si les autres moyens d’investigation ne semblent pas suffire à la manifestation de la vérité. (cf point 5)

3.4. Munie d’un mandat, la police peut-elle entrer chez vous à n’importe quelle heure ?

Non, la perquisition doit avoir lieu entre 5 heures du matin et 21 heures.

3.5. Avez-vous le droit le droit d’assister à toute la perquisition ?

Il semblerait que oui, mais c’est un point que nous ne sommes pas parvenus à éclaircir totalement.

3.6. Conseils aux militant-e-s à la porte desquels les flics viennent sonner

Restez calme. N’ouvrez pas tout de suite (en cas de perquisition ordinaire, c’est-à-dire s’ils ne prennent pas d’assaut votre appartement en défonçant les portes). Vérifiez s’il s’agit bien d’une perquisition.
Les policiers peuvent présenter une simple demande de visite domiciliaire comme s’il s’agissait d’une perquisition. Or, vous avez le droit de vous opposer à la première (sauf point 3.1.). Ne cédez pas aux pressions : les policiers présenteront votre refus d’ouvrir sans mandat comme quelque chose de « louche », et a contrario le fait que vous les laissiez entrer comme « la preuve » que vous n’avez rien à vous reprocher. Refusez cette logique. Pas de mandat, par d’accès !
Demandez à voir le mandat qui peut être glissé sous la porte ou dans la boîte aux lettres. Le lire posément, vérifier la date, notez le nom du juge d’instruction. Prévenir un proche et/ou un avocat. Ensuite ouvrir.

4. Le « droit de résistance »

4.1. Qu’est-ce qu’une « rébellion » ?

C’est une résistance contre les forces de l’ordre qui agissent pour exécuter les lois, avec violence (même légère) ou menaces (le policier doit craindre un danger réel et imminent). C’est un délit.
Vous n’êtes pas en rébellion si vous refusez seulement d’obéir à un ordre ; vous résistez passivement (vous vous couchez par terre, etc.), vous vous enfermez dans un refuge, vous vous enfuyez pour échapper à une arrestation, vous proférez des « menaces » clairement fantaisistes.
Vous êtes en rébellion si vous vous débattez quand vous êtes tenu-e par un policier ; vous frappez un policier sans légitime défense ; vous foncez violemment sur un barrage de policier.
Vous êtes en rébellion avec circonstances aggravantes si vous êtes « en bande » (deux personnes suffisent) ; vous êtes armé-e (ne serait-ce que d’une pancarte, d’un boulon).
Bien entendu, les policiers usent et abusent de l’accusation de rébellion, et cela donne lieu à une jurisprudence complexe. Si résister passivement en se couchant par terre ne peut être qualifié de rébellion, on a vu des militants poursuivis pour rébellion « parce qu’ils s’étaient raidis » lorsque les policiers les avaient empoignés! Cette interprétation abusive est néanmoins en recul: il faut que la réaction physique du manifestant soit dirigée contre le policier pour qu’il y ait rébellion.

4.2. Quand pouvez-vous résister légalement?

Si un policier commet une illégalité grave et flagrante (entrer dans une maison sans mandat de perquisition, ni accord des occupants, coups sur un manifestant au sol,…), vous avez le droit de l’empêcher, même par la violence.
Il faut que cette violence soit proportionnelle, c’est-à-dire strictement nécessaire pour éviter l’action illégale des policiers (vous pouvez leur refermer la porte au nez ou former un cordon humain, mais pas leur envoyer des coups de poings pour les empêcher d’entrer – mais s’ils frappent, vous pouvez répondre à leurs coups).
Ceci pour la théorie, car c’est le tribunal qui décidera si l’illégalité était assez flagrante pour pouvoir résister (et les policiers fourniront certainement une version bétonnée et à leur avantage des faits). Avant d’agir, il est prudent de s’assurer qu’on sera en mesure de prouver l’action illégale des policiers.

4.3. Peut-on invoquer la « légitime défense » contre un policier?

Oui, comme contre n’importe qui, et ils peuvent aussi s’en servir contre vous. Mais les conditions légales sont très strictes. On peut répondre à une attaque (conditions cumulatives) :
– 1. S’il y a violence,
– 2. Accompagnée d’une menace grave (pas seulement contre celui qui riposte mais aussi contre d’autres personnes : votre ami-e se fait sauvagement frapper par un policier, vous avez le droit d’aller le défendre si toutes les présentes conditions sont réunies),
– 3. Actuelle ou imminente (on ne peut donc pas riposter dix minutes après l’attaque ; cela sera considéré comme des représailles et pas comme de la légitime défense)
– 4. Injuste (illégale, arbitraire : si les policiers utilisent la force en respectant scrupuleusement les conditions légales, légalement, vous n’avez pas le droit de réagir).
– 5. Dirigée contre des personnes et pas des biens (vous ne pouvez pas résister si le policier démoli votre appareil photo, mais bien s’il maltraite un autre manifestant).
– 6. Proportionnelle (on ne peut répondre à une bourrade par un coup de barre de fer).

4.4. La violence peut-elle être légalement excusée par une provocation policière ?

La provocation est un fait qui suscite la colère ou la crainte, qui entraîne une infraction par réaction spontanée. Pour que votre violence soit légalement excusée pour cause de provocation policière (physique ou verbale), cette dernière doit être :
– 1. Illégale
– 2. Exercée contre une ou des personnes
– 3. Actuelle
Ici aussi, veillez à rassembler preuves et témoignages.

4.5. L’arrestation illégale et arbitraire

Une arrestation est illégale si elle ne repose sur aucune base juridique, si elle est non-conforme à la loi. Elle devient arbitraire si le policier y procède par caprice, par représailles (« tu la fermes ou je t’embarque »), s’il commet une faute lourde, si le policier a une volonté de nuire et de ne pas respecter la loi. Le policier ne commet un délit que si l’arrestation est illégale ET arbitraire.

5. Espionnage policier

La loi du 20 juillet 2002 (modifiée par la loi du 6 janvier 2003) concernant les « méthodes particulières de recherches et d’enquête» autorise le placement secret de micros et de caméras dans les domiciles privés pour faciliter les enquêtes sur les infractions pouvant déboucher sur une condamnation de plus d’un an de prison — c’est-à-dire presque toutes les infractions prévues par le Code pénal à l’exception d’une poignée d’entre elles (comme la grivèlerie, l’abandon de famille, ou l’empoisonnement de chevaux…). Pour toutes les autres infractions, le seul fait qu’il existe des « indices sérieux » de faits punissables « portant atteinte au respect des lois » suffit à ce que soient appliquées les « méthodes particulières de recherches ». L’infraction ne doit même pas être commise car la loi est non seulement « réactive » mais « proactive » : elle peut s’appliquer dans le cas où une infraction pourrait être commise…
La loi prévoit une « cause d’excuse légale » pour toutes les infractions commises par les policiers appliquant ces « méthodes particulières de recherche » — le jeu de la rétroaction ayant même permis de couvrir les infractions commises par des policiers avant le vote de la loi… La loi prévoit que le Procureur peut ordonner une perquisition ou intercepter du courrier sans mandat du juge d’instruction non seulement du suspect mais aussi de tiers (une personne à qui le suspect a écrit par exemple)…
La loi prévoit l’organisation de « dossiers répressifs confidentiels » dont les pièces (par exemple les films des caméras cachées, les enregistrements des micros) ne seront accessibles qu’au procureur et au juge d’instruction. Ni l’accusé, ni son avocat, ni même le juge ne pourront accéder à ce dossier ! Ils devront se contenter de procès-verbaux rédigés par les policiers à partir de ces films et enregistrements.

5.1. L’analyse de risque

Le quotidien politique a été transformé considérablement par la technologie d’information. Des dates de réunions sont convenues par mail, messagerie ou SMS, des informations sont rapidement recherchées dans des sites web etc. Qu’il s’agisse du PC, de l’internet ou de la téléphonie mobile, chaque outil procure des possibilités qui peuvent et doivent être utilisées dans la militance. Toutefois, la sécurité ne doit pas être oubliée. Elle ne doit pas paralyser non plus. Nous devons nous adapter à la situation actuelle et à la contre-révolution par notre mode de travail en utilisant ces moyens techniques. Il peut être pertinent, par exemple, d’utiliser TAIL ou se rendre dans un cyber-café pour effectuer différents types de recherches.

5.1bis. Les méthodes particulières de recherches

Les méthodes particulières de recherche sont: l’observation, l’infiltration et le recours aux indicateurs. Ces méthodes de recherche, de collecte, d’enregistrement et de traitement des informations sont mise en oeuvre en vue de poursuivre les auteurs d’infractions sur la base d’indices sérieux que des faits punissables vont être commis ou ont déjà été commis, qu’ils soient connus ou non.

5.2. Les écoutes téléphoniques

Dans le cadre normal : les écoutes se font sur mandat du juge d’instruction. Elles peuvent porter sur le contenu des conversations, ou simplement sur le recensement des numéros appelés et des numéros appelants (appareils « Zoller » et « Malicieux » pour la téléphonie fixe, requêtes aux opérateurs). En vue de permettre l’écoute, la prise de connaissance ou l’enregistrement direct de communications ou de télécommunications privées à l’aide de moyens techniques, le juge d’instruction peut à l’insu ou sans le consentement de l’occupant ou du propriétaire, ordonner la pénétration à tout moment dans un lieu privé ou un domicile.

5.3. Les écoutes directes

Elles se font dans le même cadre légal que les écoutes téléphoniques. Partez de l’idée qu’aucune information n’est à l’abri de la police, mais que les techniques de celle-ci sont parfois très lourdes et parfois fragiles. Théoriquement, les flics peuvent écouter à travers une fenêtre, voire à travers une cloison. Ils peuvent y faire pénétrer un micro pas plus gros qu’un fil. Ils peuvent semer des micro-mouchards dans les cafés et lieux que vous fréquentez, etc. Les écoutes directes sont légales dès le moment où elles se font depuis l’espace public et sans intrusion dans le domicile de la personne visée, c’est-à-dire quand l’appareil d’écoute se trouve à l’extérieur. C’est le procès Varga (2007) qui fait jurisprudence.

5.4. Photographies et enregistrements vidéo

Il semblerait qu’elles se fassent dans le même cadre que les écoutes téléphoniques, mais nous n’avons pu confirmer cette information.

5.5. Comptes bancaires

Le procureur du roi peut requérir, s’il existe des indices sérieux que les infractions peuvent donner lieu à une peine d’un an ou plus, la liste des comptes bancaires et toutes les données à ce sujet: la liste des transactions bancaires réalisées sur une période déterminée y inclus les renseignements concernant tout compte émetteur ou récepteur.

5.6. Infiltrés et provocateurs

La loi déjà mentionnée sur les « méthodes particulières de recherches » autorise non seulement l’espionnage par micro et caméra, mais encadre aussi l’usage des infiltrés et des indicateurs. C’est aussi pour cela que la loi prévoit une « clause d’excuse légale » pour toutes les infractions commises par les policiers appliquant ces « méthodes particulières de recherche ». La loi autorise policiers à commettre des délits pour autant qu’ils ne soient pas légalement plus graves que le délit sur lequel ils enquêtent… Le procureur du roi peut autoriser l’indicateur à commettre les infractions qui sont absolument nécessaires au maintien de sa position d’informateur. Elles doivent être proportionnelles à l’intérêt de maintenir la position de l’indicateur et ne peuvent en aucun cas directement et gravement porter atteinte à l’intégrité physique des personnes.

5.7. Filature et géolocalisation téléphoniques

Elles se font dans le même cadre légal que les écoutes téléphoniques. Grâce à votre téléphone portable on peut non seulement écouter mais aussi vous suivre à la trace. La précision est de l’ordre de quelques mètres. Pour s’en prémunir, on peut par exemple, retirer la batterie de son téléphone portable (ce qui devient difficile avec les récents smartphones), le laisser à la maison ou le passer à quelqu’un d’autre. Ici aussi, les données que les opérateurs sont tenus de stocker constituent une réserve d’informations (qui s’est connecté à qui à partir de quel endroit) à disposition de la police et de la justice.

5.8. Espionnage des mails et de la circulation sur le net

Elles se font dans le même cadre légal que les écoutes téléphoniques. Vos mails peuvent être lus par la police, sur demande du juge d’instruction. Les fournisseurs d’accès internet ont l’obligation légale de garder plusieurs mois d’archives.

5.9. Codage du disque dur et cryptage des communications

Il est possible de protéger la confidentialité de sa correspondance électronique et des données stockées sur votre ordinateur au moyen du cryptage. Le cryptage n’est pas interdit en Belgique. Il est d’ailleurs utilisé par les banques, des ONG comme Amnesty International, des bureaux d’avocats, etc. Le Secours Rouge international utilise les programmes classiques comme PGP pour les mails, Veracrypt pour les disques durs, « Signal » comme messagerie. Néanmoins, cette protection reste plus que relative dans la mesure où son emploi peut être peu sûr, par exemple s’ils placent un logiciel-espion sur le clavier,…

6. Au commissariat

6.1. Convoqué-e !

Vous avez reçu une convocation « pour une affaire vous concernant ». Inutile d’appeler la police: ils ne vous diront pas de quoi il s’agit. Il n’y a aucune obligation à se rendre à une convocation au commissariat. Mais vous prenez le risque d’en recevoir une deuxième, une troisième, et finalement de voir la police venir vous trouver. Il n’est pas clair si des refus successifs de répondre à une simple convocation peuvent déboucher sur un signalement, en pratique, cela semble varier selon la gravité supposée du dossier.

6.2. Embarqué-e !

La police peut vous amener au commissariat dans le cadre d’une « arrestation administrative », d’une « arrestation judiciaire avec mandat d’arrêt », ou d’une « arrestation judiciaire sans mandat d’arrêt » (cf. point 1.6, 1.7, 1.8).

6.3. Les fouilles

Avant la mise en cellule, la police procède à une fouille dite « fouille à corps ». Il s’agit d’une fouille plus approfondie que la simple fouille « de sécurité ». Elle peut impliquer que l’on vous demande d’enlever quelques vêtements. Elle ne requiert pas le déshabillage complet car la finalité de cette fouille est de trouver des objets dangereux. Elle doit être effectuée par un policier du même sexe.
Toute fouille plus approfondie relève de la « fouille judiciaire ». Elle ne peut se faire que si vous êtes sous le coup d’un mandat d’arrêt. Elle peut durer au maximum six heures. Tout examen de l’intérieur du corps (anus, vagin, bouche) ne peut se faire que par un médecin avec un mandat du juge d’instruction, ou du procureur du roi s’il y a flagrant délit. La « fouille judiciaire » doit en principe être faite par un policier du même sexe sauf en cas de manque d’effectif.

6.4. Empreintes digitales/photos/ADN

Les empreintes digitales peuvent être prises sur une personne âgée de plus de 14 ans qui est l’auteur d’un délit punissable en Belgique et qui est soit à disposition des autorités judiciaires soit entendu, et dont le lien avec un fait concret a été prouvé et pour autant qu’il ne s’agisse pas d’un fait mineur. Toutes les personnes qui peuvent faire l’objet d’une prise d’empreintes peuvent aussi faire l’objet d’une photographie d’identification. C’est le cas également des personnes arrêtées administrativement dans le cadre du maintien et du rétablissement de l’ordre public si de sérieux incidents ont éclaté lors de l’événement, ainsi que pour toute personne arrêtée administrativement dont l’identité n’a pu être établie avec certitude dans les délais requis. Une directive ministérielle donne également le droit aux policiers de photographier les personnes en arrestation administrative ‘s’il y a soupçon qu’il y ait appartenance à un mouvement (directive notamment dirigées contre les groupes de hooligans, mais qui concerne aussi les manifestants). La finalité de ces prises de vue est l’identification ultérieure de la personne dans le cadre d’autres infractions ou troubles de l’ordre public. Notons ici que:
– si on a affaire à des personnes qui agissent conformément à la loi,
– si des magistrats compétents ont donné en ce sens des directives générales ou particulières,
– si les principes relatifs à l’usage de la contrainte ont été respectés,
– alors, la contrainte, dans le sens où le policier agit contre la volonté de la personne concernée, peut être utilisée pour relever les empreintes digitales et prendre des photos.
Un échantillon ADN ne peut être prélevé qu’en cas d’arrestation judiciaire et à la requête d’un juge d’instruction.

6.5. Sous traitement ?

Si vous souffrez d’une maladie antérieure à l’arrestation qui nécessite des soins particuliers ou réguliers, signalez-le le plus vite possible à un officier de police. Exigez de recevoir votre traitement (c’est le moment de produire vos prescriptions). Expliquez (si possible devant témoins) les conséquences néfastes que pourraient provoquer un manque de soins.

6.6. L’interrogatoire

Vous avez le droit de ne rien dire. Vous avez le droit de relire, de modifier, ou d’ajouter quelque chose à votre déclaration. Vous avez le droit d’en recevoir copie. Vous ne la recevrez pas toujours tout de suite, mais parfois plus tard, et sur votre demande. Il faut donc la demander, mais il n’est pas illégal de ne pas la recevoir tout de suite. Vous avez le droit de ne pas la signer. Il vaut mieux ne pas la signer, ce qui n’entraîne aucune sanction. La signature d’un PV erroné peut être très dommageable. On peut aussi signer par inadvertance un document autorisant les policiers à faire une perquisition sans mandat à son domicile. Vous pouvez demander une copie de l’audition gratuitement. Ces droits ne souffrent d’aucune exception.

6.7. Conseils aux militant-e-s concernant l’interrogatoire

Ne dites que vos noms et adresse. Pour le reste, répétez simplement : « je n’ai rien à déclarer », ou « je fais usage de mon droit au silence ». Ne vous laissez pas entraîner dans un enchaînement de questions d’abord anodines (« quel est le métier de vos parents ? »). Répétez calmement « je n’ai rien à déclarer », ou « je fais usage de mon droit au silence » cinquante fois s’ils posent cinquante questions. Les policiers connaissent cette attitude et, s’ils font les étonnés pour vous faire croire qu’elle est « exceptionnelle », ils savent que vous êtes dans votre droit. Si vous avez l’air suffisamment têtu-e ou déterminé-e, l’interrogatoire sera vite fini. Il est possible qu’on vous remette en cellule quelques heures pour vous « amollir » avant une nouvelle tentative. Gardez la même ligne de conduite. Les arguments des policiers selon lesquels cela « aggravera votre cas », « prolongera votre garde à vue », « indisposera la justice », etc. ne sont que des ruses éculées pour obtenir des informations. Vous n’êtes pas au café : n’essayez pas d’évangéliser les flics ! Vous êtes sur leur terrain : ne provoquez pas la confrontation. Ne racontez pas votre vie à vos éventuels compagnons de cellule, mais rappelez leur leurs droits, informez les des limites de la détention administrative, etc. N’en dites pas trop, il n’est pas exclu que des policiers en civil soient en cellule, que des micros soient placés dans la cellule ou qu’un de vos compagnons soit très bavard dans sa déclaration.
Ne signez rien ! Un banal document peut contenir votre acceptation d’une « visite de consentement » à votre domicile, c’est-à-dire une perquisition sans mandat et en votre absence. L’enjeu, c’est l’information. La police la veut, elle ne doit pas l’avoir. Ce n’est qu’en fonction de ce critère que vous sortirez vainqueur ou vaincu de cette épreuve.

6.8. Inculpé?

Vous pouvez être entendu comme témoin, comme suspect-e ou comme inculpé-e. Une inculpation n’implique pas forcément une privation de liberté, et vous pouvez traverser les étapes judiciaires successives (Chambre du Conseil, Chambre des mises, et finalement tribunal) sans forcément passer par la case prison. Mais le juge d’instruction peut néanmoins restreindre votre liberté (interdiction d’aller à l’étranger, de fréquenter certaines personnes, etc.) – restrictions qui devront être validées par la Chambre du conseil (cf. point 8.7.)

7. Chez le juge d’instruction

7.1. L’interrogatoire

Ici aussi, vous avez le droit de ne rien dire. Vous entendrez de la bouche du juge les mêmes arguments que de la bouche des flics en faveur de la collaboration. Il est de la plus élémentaire sagesse de ne faire une déclaration qu’après en avoir mesuré les éventuelles conséquences avec vos proches, vos camarades et votre avocat. Si vous êtes inculpé-e-, vous pouvez être mis-e sous mandat d’arrêt, c’est-à-dire emprisonné-e. Il s’agit alors dans tous les cas d’une procédure judiciaire et non plus administrative. Endéans les cinq jours, cette arrestation devra être confirmée ou infirmée par une chambre du conseil.

7.2. L’avocat

Suite à l’arrêt «Salduz», vous pouvez disposer d’un avocat dès votre premier passage chez le juge d’instruction. Votre avocat est indiscutablement votre allié, mais il n’a pas forcément la même logique que vous. Certains avocats ne se préoccupent que de la liberté de leur client, quoiqu’il puisse en coûter aux co-inculpé-e-s. C’est une logique qui n’est pas acceptable pour un-e militant-e. Les avocats ont cet avantage et cet inconvénient de réfléchir en termes de droits. Sur ce terrain, ils sont de précieux conseil, mais ils ont tendance à « enfermer » votre situation sur le seul terrain du droit, sans en mesurer les autres enjeux (politiques, collectifs, etc.). Il est parfois utile de « perdre » un peu sur le terrain légal si c’est pour davantage gagner sur le terrain politique et collectif. Cette analyse là, votre avocat ne pourra pas la faire pour vous. Il pourra juste vous aider à la faire en vous donnant la mesure des risques légaux et pénaux.

7.3. Le mandat d’arrêt

Le mandat d’arrêt est un acte par lequel un juge d’instruction prive de liberté un individu pendant le déroulement de l’enquête qui le concerne, après l’avoir inculpé. Sous mandat d’arrêt, l’inculpé est en détention préventive. Le mandat d’arrêt doit être délivré dans les 24h de la privation de liberté de la personne, que le juge doit avoir entendue quant aux faits reprochés et à sa situation personnelle. Le mandat d’arrêt doit être motivé, ce qui signifie qu’il doit faire apparaître les raisons qui ont conduit le juge d’instruction à ordonner la privation de liberté de l’inculpé. Le degré de précision de cette motivation varie suivant l’importance de la peine à laquelle les faits suspectés pourraient donner lieu s’ils étaient établis. Si l’infraction suspectée est de nature à entraîner une peine de plus de 15 ans de prison, la motivation devra uniquement faire apparaître l’absolue nécessité d’un mandat d’arrêt pour les besoins de la sécurité publique. Si la peine susceptible d’être encourue est inférieure à 15 ans, le mandat d’arrêt devra exposer non seulement les considérations qui témoignent de cette absolue nécessité pour la sécurité publique, mais également les éléments qui autorisent à craindre certains risques. Le mandat d’arrêt peut être levé à tout moment par le juge d’instruction.

8. En prison

8.1. Introduction

Il ne sera question ici que des questions qui se posent les premiers jours de la détention.

8.2. Au secret/à l’isolement

La mise au secret (et sac durée) est décidée par le juge d’instruction, alors que l’isolement peut être décidé par l’administration pénitentiaire. Les procédures diffèrent suivant les établissements pénitentiaires. Ce qui suit est donc à considérer comme des ‘règles générales’ qui sont adaptées suivant les prisons et les situations.
L’isolement peut être imposé à la suite d’une mesure de sécurité particulière, d’un régime de sécurité individuel particulier ou d’une sanction particulière. Ces mesures ne peuvent être maintenues plus de 7 jours, et prolongées au maximum 3 fois. Lors de l’isolement en cellule, le détenu est privé d’activités communes, sauf celles qui ressortent du droit à la liberté de culte et de philosophie ainsi qu’au séjour en plein air. Le directeur peut autoriser le détenu à prendre part à des activités de formations communes. Le détenu à l’isolement conserve le droit à recevoir des visites de personnes extérieures dans un local équipé d’une séparation vitrée. Le téléphone est limité à un entretien par semaine, sans préjudice du droit à téléphoner à un avocat ou à une personne chargée de l’assistance judiciaire. La loi prévoit que le détenu à l’isolement puisse recevoir une visite régulière du directeur et d’un médecin-conseil pour s’assurer de l’état du détenu.

8.3. L’accès au dossier

L’accès au dossier est accordé au cas par cas. Mais toujours dans les 24h ou 48h qui précèdent la chambre du conseil. (voir point 8.7)

8.4. La visite des proches

Sauf raison impérative, la prison ne peut refuser la visite des parents proches, excepté lorsque le prisonnier se trouve à l’isolement. Les règlements varient de prison à prison sur ce que l’on peut apporter à la visite. Les prévenu-e-s n’ont généralement pas le droit de porter leurs propres vêtements, mais ils ont droit à leur linge (prévoir du linge blanc, certaines prisons refusent les t-shirts de couleur…). Un nombre limité de livres est généralement autorisé (attention, parfois les journaux sont comptés comme des livres).

8.5. La cantine

Le service social de la prison prévoit un petit minimum en arrivant : vous recevrez quelques timbres, du savon, et parfois même un bon d’achat immédiat pour la cantine. La détention coûte cher, et c’est dans les premiers jours que l’on a grand usage d’unités téléphoniques, de timbres, etc. Vos proches doivent au plus vite verser de l’argent à votre nom sur le compte de la prison (il faut téléphoner à la prison pour obtenir ce numéro).

8.6. Pour contacter une prison

Les adresses et numéros de téléphones de toutes les prisons de Belgique sont accessibles sur notre page ‘Prisons’

8.7. La Chambre du conseil

Dans les 5 jours de la délivrance du mandat d’arrêt par le juge d’instruction, l’inculpé devra comparaître devant la chambre du conseil assisté d’un avocat. La chambre du conseil est une juridiction d’instruction qui statue sur la régularité du mandat d’arrêt et sur le maintien en détention préventive de l’inculpé. Après avoir entendu l’inculpé et son avocat, la chambre du conseil peut décider de lever le mandat d’arrêt et d’ordonner la libération de l’inculpé. En cas de maintien en détention préventive, le mandat d’arrêt sera confirmé pour une durée d’un mois. L’inculpé devra ensuite comparaître de mois en mois.

9. La répression « administrative »

9.1. Généralités

Les communes peuvent se baser sur certaines de leurs prérogatives (lutter contre les troubles sur la voie publique, les entraves à la circulation, veiller à la propreté de l’espace public) pour prendre des mesures qui limitent directement l’activité politique. Il ne s’agit pas de mesures judiciaires mais administratives : le policier communal (ou l’auxiliaire de police) dresse un procès-verbal et le/la manifestant-e ou le/la colleur/euse d’affiche doit payer une amende. Ces mesures vont en s’élargissant et en s’amplifiant. Elles deviennent un vrai problème pour la militance. Il est à noter que la plupart de ces mesures violent des droits constitutionnels ou des droits politiques fondamentaux, et qu’il est techniquement possible d’aller en justice contre la commune pour violation de vos droits constitutionnels, et de gagner cette procédure. En effet, la Convention Européenne des Droits de l’Homme n’admet une dispersion des manifestants que dans les cas où des délits sont projetés ou a fortiori, commis. La dispersion d’une manifestation pacifique interdite par un règlement communal est par exemple abusive, car cela viole la Constitution et la Convention Européenne des Droits de l’Homme qui garantissent la liberté de manifester, d’expression et de réunion. Il faut néanmoins préciser que ces démarches juridiques pour faire « valoir vos droits » devant le Conseil d’Etat ou à la Cour des Droits de l’Homme à Strasbourg prennent un temps fou et coûtent une fortune – pratiquement, elles sont hors de portée d’une initiative individuelle. D’autant qu’au mieux, la commune risque de devoir annuler l’acte administratif condamné… quitte à le revoter à l’identique la semaine suivante et attendre la prochaine condamnation…

9.2. L’affichage

Certains règlements communaux font payer pour affichage sauvage le/la colleur/euse surpris-e en train de coller, mais parfois aussi, à défaut, l’éditeur/trice responsable (pourtant légalement responsable du seul contenu de l’affiche), voire même le « bénéficiaire » de l’affichage. Le Secours Rouge a été confronté au cas d’une commune s’en prenant, faute de trouver l’éditeur responsable, à la graphiste qui avait signé l’image de l’affiche ! Et à défaut de paiement, ce sont les huissiers qui prennent le relais. Pratiquement, à moins de se limiter aux quelques rarissimes espaces d’affichage libre, la pression de ces communes est telle qu’elles font du choix de l’illégalité le meilleur choix : renoncer à mettre un éditeur responsable ou une signature collective trop identifiable, et ne pas se faire attraper en collant…

9.3. Les manifestations

Si, dans la situation actuelle, le choix de l’illégalité semble le plus opportun dans les communes qui répriment le plus largement (jusqu’à l’éditeur responsable inclusivement) l’affichage « libre » ou « sauvage », il semble qu’il reste de bon conseil de demander l’autorisation de manifester. Ces autorisations sont rarement refusées, et si c’est le cas, il est alors encore temps de réfléchir à l’organiser sans autorisation. La répression des manifestations non-autorisées obéit à des critères très variés, allant du caractère plus ou moins vindicatif du bourgmestre ou du chef de corps à des considérations de classe (on embarquera moins vite des étudiants belges que des réfugiés kurdes) en passant par des considérations « techniques » (plus ou moins d’embarras de circulation estimé, plus ou moins de policiers disponibles)…

1.Appel du SRI aux journées d’action

Georges Ibrahim Abdallah est un militant communiste libanais. Il a été arrêté à Lyon en 1984. En 1987 il a été condamné à la prison à perpétuité comme fondateur supposé des Fractions Armées Révolutionaires Libanaises. Il était légalement libérable après 14 ans de prison, et il est en prison depuis 29 ans malgré neuf demandes de libération. Récemment, un tribunal la lui avait accordée, mais ce jugement n’a pas été appliqué par les autorités jusqu’à ce qu’un tribunal rende un avis contraire, sous la pression des Etats-Unis et d’Israël, qui ont exprimé leur « sérieuse inquiétude » que Georges Abdallah retourne sur le champ de bataille.

Georges n’est qu’un exemple des nombreux révolutionnaires prisonniers, qui restent des décennies derrières les barreaux parce que leur identité révolutionnaire n’a pas été brisée et parce qu’ils continuent à se comporter comme des révolutionnaires.

Le Secours Rouge International appelle à deux journées d’action les vendredi 5 et samedi 6 juillet.

A cette occasion une douzaine de prisonniers révolutionnaires, communistes, anarchistes et antifascistes emprisonnés en Italie, en Grèce, au Maroc et en Suisse mèneront une grève de la faim de solidarité avec Georges.
Montrons notre solidarité avec Georges Ibrahim Abdallah et tous les révolutionnaires prisonniers de longue durée non repentis et luttons à leurs côtés pour leur libération !

Appeal in English

2. Mobilisations en France

Paris: Samedi 6, rassemblement devant le siège du Parti Socialiste pour les 1er et 2e arrondissements à l’appel du Secours rouge arabe et du Comité Anti-impérialiste. Des affiches pour Georges sont collées sur la façades.

Collage Georges Ibrahim Abdallah siège PS Paris

Lille: Samedi 6, un groupe de militants solidaires du nord de la France et de Belgique a accrochés six banderoles aux entrées autoroutières de Lille – et dans le centre ville.

banderoles Georges Ibrahim Abdallah Lille 6 juillet 2013

Carvin: Stand et intervention pour Georges Abdallah du comité « Bassin Minier » au Festival de la Résistance, samedi 6.

Carvin Festival Résistance Georges Ibrahim Abdallah

Feuchy (Pas-de-Calais): La banderole « Libérez Abdallah ! » est déployée sur le fronton de l’usine Fraisnor occupée par les travailleurs en lutte contre la liquidation de leur entreprise depuis fin mai.

Fraisnor Georges Abdallah

Bordeaux: Un rassemblement a eu lieu le samedi 5.

Rassemblement Georges ibrahim Abdallah Bordeaux

Toulouse: Réalisation d’une peinture murale

peinture murale toulouse georges ibrahim abdallah

Le blog français de la campagne pour la libération de Georges Abdallah

3. Mobilisations hors de France

Tunis: Collages d’affiches jeudi 4 par le Comité tunisien pour la libération de Georges Ibrahim Aballah. Un rassemblement s’est tenu ce vendredi 5 juillet devant l’ambassade de France à Tunis, à l’occasion de la visite de François Hollande.
Voir l’article du quotidien libanais Al Safir sur cette mobilisation

affiche Georges Abdallah Tunis

Ambassade France à Tunis Manifestation Georges Ibrahim Abdallah

Montréal: Rassemblement vendredi 5 à l’appel du Secours Rouge Canada, devant le consulat de France.

Georges Ibrahim Abdallah Montréal

Rassemblement devant le consulat de France à Montréal

Berne: vendredi 5 au soir, un rassemblement a eu lieu à Berne, devant l’ambassade de France, à l’appel du Secours Rouge de Suisse.

Rassemblement Georges Ibrahim Abdallah Berne

Winterthur: Des affiches ont été collées.

winterthur georges ibrahim abdallah

Bâle: Une banderole a été accrochée devant le siège de la banque française BNP-Paribas

BNP Paribas, Bale, Georges Ibrahim Abdallah

Hambourg: Rassemblement à Altona et meeting à l’Internationales Zentrum organisés le samedi 6 par la section hambourgeoise du Netzwerk Freiheit für alle politische Gefangenen.

Rassemblement Georges Abdallah Hambourg

Stuttgart: Rassemblement sur la Schillerplatz et un meeting à Arabischen Kulturclub organisés le samedi 6 par la section locale du Netzwerk Freiheit für alle politische Gefangenen. En outre, des collages ont eu lieu dans la ville de Stuttgart.

Georges Ibrahim Abdallah Stuttgart

Affiche Stuttgart Georges Ibrahim Abdallah

Magdeburg: Les inculpés de « Zuzamen Kampfen » ont mené une grève de la faim de solidarité.

A l’Infoladen de Magdeburg où a eu lieu la grève de la faim de solidarité

Magdeburg

Le site de la campagne pour Georges Abdallah en Allemagne

Rome: Rassemblement devant l’ambassade de France (une trentaine de personnes) et une soirée de soldiarité avec projection d’un film sur les prisonniers politiques arabes (une cinquantaine de participants).

Bruxelles: Un rassemblement a eu lieu vendredi 5 à l’initiative du Secours Rouge de Belgique en face de la résidence de l’ambassadeur de France.

Georges Ibrahim Abdallah manifestation Bruxelles

Rassemblement Bruxelles Georges Abdallah

Zürich: Des banderoles ont été accrochées et des affiches ont été collées en différents endroits de la ville le samedi 5. Le dimanche 6, une banderole a été accrochée sur le consulat de France.

Georges Ibrahim Abdallah Zürich

Banderoles Georges Ibrahim Abdallah Zurich

consulat France Zurich Georges ibrahim Abdallah

4. Mobilisation dans les prisons

Andrea

En Suisse, Andrea « Andi » Stauffacher (membre de la Révolutionarer Aufbau et du Secrétariat du Secours rouge international) et Marco Camenisch (prisonnier vert-anarchiste de longue durée) sont en grève de la faim. Cette grève est leur contribution aux journées internationales d’action pour Georges Ibrahim Abdallah. Mercredi 3, le service compétent de l’Office cantonal de correction a posé à Andi un ultimatum : soit elle cesse la grève de la faim dans les 24 heures, soit elle est transférée dans une prison de haute sécurité. Cet ultimatum est une réponse à l’initiative collective des prisonniers politiques pour participer à la campagne pour Georges. C’est le même département qui maintient Marco en prison alors qu’il est libérable depuis longtemps, parce qu’il maintient son identité anarchiste, il ne doit pas sortir. Andi a refusé de céder à l’ultimatum, et elle a été transférée.

Communiqué de la grève de la faim (en français) – format PDF

Communiqué de la grève de la faim (en allemand) – format PDF

Communiqué de la grève de la faim (en anglais) – format PDF

Communiqué de la grève de la faim (en italien) – format PDF

Réaction d’Andi à l’ultimatum en anglais – format PDF

Réaction d’Andi à l’ultimatum en allemand – format PDF

Réaction d’Andi à l’ultimatum en italien – format PDF

Réaction d’Andi à l’ultimatum en français – format PDF

Dix prisonniers politiques marxistes-léninistes-maoïstes, membre de l’Union Nationale des Etudiants du Maroc/Groupe Aziz ELBOUR et de la Voie démocratique basiste, sont entré vendredi 5 juillet en grève de la faim en solidarité avec Georges Ibrahim Abdallah dans le cadre des journées internationales d’actions. Ces prisonniers ont été condamnés fin avril à des peines de deux à trois ans de prisons suite à des manifestations à l »université de Marrakech et sont détenus à la prison locale de Boulmherez de Marrakech. Il s’agit de Ibrahim ENNAJMI, Hamid ELBAGHDADI, Abdelhak ETTALHAWI, Aziz ELBOUR, Hicham ELMASKINI, Hamid ZADOU, Mohamed ELWAKASSI, Mohamed ELMOADEN, Boujmâa JAMOU, Mohamed AHRIK.

groupe Aziz Elbour

Lire le communiqué des prisonniers en arabe – format pdf

Lire le communiqué des prisonniers en français – format pdf

Déclarations d’autres prisonniers politiques solidaires:

Solidaritätbotschaft von Thomas Mayer-Falk (déclaration de solidarité de Thomas Mayer-Falk en allemand)

Déclaration de Marco Camenish en allemand et en anglais – format PDF

Déclaration de Marco Camenish en français – format PDF

Communiqué de solidarité de deux prisonniers du PC-pm, en italien – format PDF

Communiqué de solidarité de deux prisonniers du Pc-pm en allemand – format PDF

Communiqué de solidarité de deux prisonniers du Pc-pm en français – format PDF

Déclaration de solidarité de Sadi Naci Özpolat, condamné pour appartenance au DHKP-C et détenu à Bochum, en allemand – format PDF

Communiqué de solidarité de D. Koufontinas et de K. Gournas en anglais – format PDF

Communiqué de solidarité de D. Koufontinas et de K. Gournas en français – format PDF

Communiqué de solidarité de D. Koufontinas et de K. Gournas en allemand – format PDF

Lettre de solidarité de Nadia Lioce (BR PCC) en italien – format PDF

Communiqué de solidarité des inculpés de « Zuzamen Kampfen » en allemand – format PDF

En soutien à cette grève de la faim Netzwerk Freiheit für alle politischen Gefagenen a édité et diffusé dans plusieurs ville un dépliant:

La publication du Netzwerk Freiheit für alle politischen Gefagenen

Lire la publication du Netzwerk Freiheit für alle politischen Gefangenen

5. Autres appels et initiatives:

Appel du Secours Rouge Arabe

Emission sur Radio Galère 88.4 jeudi 4 juillet de 18H à 20H avec les collectifs PACA, Bordeaux,Toulouse, Paris, Nord Pas-de-Calais.

Le site de radio Galère

La page de l’événement facebook

En Allemagne aussi une émission radio a traité des journées d’action pour Georges et plus particulièrement de la grève de solidarité des prisonniers politiques.

Pour écouter cette émission

Carvin Festival Résistance Georges Ibrahim Abdallah
Georges Ibrahim Abdallah Montréal
winterthur georges ibrahim abdallah
A l'Infoladen de Magdeburg où a eu lieu la grève de la faim de solidarité
Georges Ibrahim Abdallah manifestation Bruxelles
Andrea
La publication du Netzwerk Freiheit für alle politischen Gefagenen
Journées internationales en solidarité avec Georges Ibrahim Abdallah (5-6/7/13)