Le gouvernement veut faire passer d’ici le mois de juin un projet de loi visant à accélérer les expulsions et criminaliser le squat (voir notre article). Une première assemblée de lutte contre la loi anti-squat se tiendra ce lundi 3 avril à 18h30 au (nouveau) Centre Social Anarchiste, 21-23 Rue Godecharle, à Ixelles.

Pour en savoir plus

L’occupation du Centre Social Anarchiste, rue Godecharle

L'occupation du Centre Social Anarchiste, rue Godecharle

Le conseil des ministres a approuvé vendredi un premier arrêté royal exécutant la loi PNR (Passenger Name Record) relative aux données des dossiers passagers dans les avions (voir notre précédent article). D’autres arrêtés suivront pour le train, le bateau et les bus. Le texte adopté vendredi ouvre la possibilité d’enregistrer les noms des passagers et d’autres données les concernant avant qu’ils pénètrent dans un avion, et de les comparer avec des listes noires. Les nouvelles dispositions permettent également de comparer les données recueillies sur le billet d’avion avec celles figurant sur les documents d’identité. La prochaine étape consistera à élaborer un arrêté royal pour les liaisons ferroviaires internationales (TGV et Eurostar) entre quatre pays limitrophes, la France, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Belgique.

Les données PNR

Au moins quatre fascistes turcs ont attaqué des Kurdes devant l’ambassade de Turquie à Bruxelles. Ils étaient armés de couteaux et voulaient intimider les Kurdes et les Turcs de gauche venus voter « non » au référendum visant à étendre les pouvoirs d’Erdogan. Plusieurs blessés ont dû être emmenés à l’hôpital. Une dame de 60 ans a été poignardée à plusieurs reprises. La scène a été qualifiée « d’affrontement » par la presse. Au moins l’un des assaillants s’est retranché dans l’ambassade de Turquie. Les représentants de la communauté kurde à Bruxelles ainsi que des représentants du HDP ont à plusieurs reprises communiqué leurs inquiétudes sur une possible attaque le jour du vote, mais les réactions de la police, de l’ambassadeur et des représentants AKP étaient au mieux nulles, au pire hilares. Notons que les réunions visant à préparer cette journée de vote ont exclus le HDP: réunissant l’AKP (Erdogan, islamistes), le MHP (Loups Gris, fascistes), et le CHP (sociaux-démocrates, kémalistes).

Une dame de 60 ans poignardée en allant voter à Bruxelles.

Une dame de 60 ans poignardée en allant voter à Bruxelles.

Le 22 mars dernier, les poursuites concernant les « pancartes Vandersmissen » avaient été abandonnées, puisque les accusations de « atteinte à l’honneur, calomnie, diffamation, incitation au meurtre » avaient été requalifiées en injures, et donc tombaient sous le coup d’une prescription. Cette décision pouvait faire l’objet d’un appel dans les 30 jours, celui-ci vient d’être signifié aux inculpés, c’est apparemment le parquet qui fait appel.

Pour résumé: Tous ces chefs d’inculpation étaient liés à quelques pancartes qui avaient sillonné les manifestations bruxelloises d’octobre 2011 à juin 2012 en représentant le Commissaire Vandersmissen (voir l’ensemble de l’oeuvre ici) une gazeuse à la main surplombant la légende « Obersturmfuhrer Vandersmissen ». Le présumé concepteur et de présumés porteurs de la pancarte ont été convoqués. L’audience aurait dû se tenir en novembre, mais elle avait été reportée à la demande de l’avocat du plaignant.

Un aperçu de la pancarte

Un bloc antifasciste, appelé par l’Action Autonome de Liège s’était constitué lors d’une manifestation devant le centre fermé de Vottem à Liège, à l’occasion du 18e anniversaire de la prison pour sans-papiers. La police a « préventivement » et brutalement arrêté quatre (erratum, nous avions parlé auparavant de dix) manifestants qui le composaient. Une répression préparée et préméditée par la police. Plus de 600 personnes ont manifesté.

Bloc antifa à la manif du 26 mars 2017 contre le centre fermé de Vottem

Un meeting s’est tenu au Sacco-Vanzetti à Bruxelles avec la présence d’une quarantaine de personnes. Cette date avait été choisie par le premier Secours Rouge International (1921-1940) comme Journée Internationale des Prisonniers Politiques Révolutionnaires. La date fait référence au soulèvement de la Commune de Paris, il y a 146 ans. A l’occasion, nous avons demandé à plusieurs organisations et camarades de témoigner de la situation des prisonniers de leurs organisations ou dans leur pays.

Nous voulons remercier pour leurs interventions vidéos: Coup pour Coup 31 (intervention pour Georges Abdallah), Gael Roblin, le Secrétariat International du SRI (intervention pour Lutte Révolutionnaire), Marco Camenisch (pour Thomas Meyer-Falk, Georges Aballah et Mumia Abu Jamal), la Plataforma de Apoyo #detenidos27e (pour les prisonniers du PML(RC)), Red Voices of India, Proletari Torinesi per il SRI, Mediactivista et YDG France.

Nous voulons également remercier les camarades de la Plateforme Voix des Prisonniers, le Iranian Youth Committee et le Comité Liberté pour Musa Asoglu (intervention pour Musa Asoglu et Erdogan Cakir). Les interventions vidéos seront publiées dans les prochains jours sur notre chaine Youtube ainsi que sur notre page Facebook. Les interventions écrites des prisonniers seront publiées sur ce site.

#18mars #march18 #saccovanzetti #secoursrouge #rotehilfe #redaid #redhelp

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Contribution de Nikos Maziotis

Contribution de Nikos Maziotis

Programme des interventions (en personne ou en vidéo, sous réserve d’annulation ou d’ajout):

– Prisonniers en Turquie et au Kurdistan, avec focus sur le cas de Bilen Ceyran. (par la Plateforme Voix des Prisonniers)
– Répression politique en Iran sous la monarchie et sous la république islamique (Par le Iranian Youth Committee)
– La situation de Georges Ibrahim Abdallah, prisonnier communiste antisioniste emprisonné depuis 1984 en France (par Coup pour Coup 31)
– La situation de Musa Asoglu et Erdogan Cakir, deux prisonniers turcs du Front Populaire emprisonnés en Allemagne et en France (par le Comité Liberté pour Musa)
– Intervention solidaire pour Thomas Meyer-Falk, Georges Ibrahim Abdallah et Mumia Abu Jamal (par Marco Camenisch, anarchiste libéré le 10 mars dernier après 25 ans de prison en Suisse et en Italie)
– La situation des prisonniers naxalites en Inde (par Red Voices of India, la commission Inde du Secours Rouge International)
– La situation de Pola Roupa et de Lutte Révolutionnaire (par le Secours Rouge de Belgique)
– La situation de Nikos Maziotis (par une déléguée du Secours Rouge International qui vient de lui rendre visite)
– La situation du PML(RC), un groupe communiste espagnol réprimé pour son soutien armé à la lutte de libération du Rojava (par la Plataforma de Apoyo #detenidos27e)
– Intervention pour Kevin ‘Rashid’ Johnson, prisonnier Noir américain du ‘New Afrikan Black Panther Party’ (par le Secours Rouge de Belgique)
– Intervention pour les 10 prisonniers ATIK en Allemagne (par des membres de YDG)
– La répression en Italie, les prisonniers sous isolement extrême 41bis (par Proletari Torinesi per il SRI)
– Intervention solidaire avec les quatre inculpés du procès « Loi Travail » de Ploiret (par un militant de la gauche indépendantiste bretonne)
– Intervention sur la répression au Chili (par Mediactivista)

18 mars, journée internationale des prisonniers politiques révolutionnaires

18 mars, journée internationale des prisonniers politiques révolutionnaires

La commission « Lutte contre le terrorisme » reprendra ce vendredi après-midi ses travaux sur l’allongement du délai de garde à vue. Le délai de garde à vue est de 24 heures en Belgique. Passé ce délai, la personne arrêtée doit être relâchée ou faire l’objet d’un mandat d’arrêt par un juge d’instruction. Parmi les 30 mesures décidées par le gouvernement fédéral pour lutter contre le terrorisme figure l’allongement du délai à 72 heures en cas d’infraction terroriste.

La majorité a déposé en décembre 2015 une proposition de révision de la Constitution. Une majorité des deux tiers au parlement est toutefois nécessaire pour réviser cet article 12 de la Constitution. La coalition au pouvoir doit donc convaincre une partie de l’opposition. Les représentants des parquets et des juges d’instruction ont tous plaidé pour un allongement du délai à 48 heures, les avis divergeant notamment sur la nécessité d’une exception à 72 heures pour le terrorisme.

L’instauration de la commission

L'instauration de la commission

Le ministre de l’Intérieur souhaite que des tribunaux spéciaux pour le terrorisme soient mis sur pied à l’image de ce que l’Italie a fait dans le passé. Cette matière qui a considérablement évolué ces derniers mois implique, à ses yeux, une spécialisation qui ne peut se retrouver auprès des tribunaux classiques. « Aujourd’hui, les dossiers de terrorisme sont éparpillés entre les arrondissements. Or, il s’agit d’une matière où l’expertise est importante. La grande question, c’est de savoir quand le terrorisme devient du terrorisme. Avec des spécialistes qui peuvent s’occuper de cela, on peut aller plus loin qu’avec des juges occasionnellement confrontés à un pseudo-dossier de terrorisme », a expliqué le ministre au cours d’un entretien accordé à l’agence Belga. Ces tribunaux seraient au nombre de cinq, un par ressort de Cour d’appel.

La palais de justice de Bruxelles

La palais de justice de Bruxelles

A Gand, les propriétaires d’une maison sont revenus d’un voyage de deux mois au Vietnam et ont retrouvé leur maison habitée par une famille rrom originaire de Slovaquie. Ceux-ci pensaient en fait louer l’habitation régulièrement à une autre personne qui avait ouvert le lieu. L’affaire a rapidement gonflée, les partis politiques ont prétendu chacun à leur tour qu’il « n’y a pas de cadre légal pour expulser des squatteurs » (ce qui est faux, c’est d’ailleurs pour cela qu’un grand nombre de squats sont fermés peu après avoir ouvert).

L’affaire débouchera donc probablement sur une nouvelle loi: la procédure civile sera accélérée. Le propriétaire d’un immeuble squatté pourra se rendre devant le juge de paix afin que celui-ci ordonne l’expulsion de l’occupant. Il pourra également introduire immédiatement une plainte au parquet contre le squatteur et demander que le procureur du roi ordonne une expulsion. Le dépôt de la plainte est nécessaire pour que le « squat » soit considéré comme une infraction. Si le squatteur n’évacue pas les lieux malgré l’ordonnance du procureur, le plaignant peut faire appel et repasse dans la procédure devant le juge de paix. Si celui-ci ordonne l’expulsion, le refus de s’y conformer sera considéré comme une infraction et le squatteur pourra le cas échéant être arrêté.

Sur le même sujet, une manifestation aura lieu ce 21 mars, Porte de Namur, à Bruxelles

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