Différentes actions ont été menées en solidarité avec les prisonniers et prisonnières anarchistes, notamment Marcelo Villarroel, Gabriel Pombo da Silva, Claudio Lavazza, Juan Sorroche, Giannis Michailidis, Mónica Caballero, Francisco Solar, Anna Beniamino, Alfredo Cóspito et Boris. Parmi ces actions, l’incendie d’une voiture de patrouille de la police à Cochabamba, en Bolivie (communiqué ici) ainsi que l’incendie de plusieurs voitures du corps diplomatique grec à Berlin (communiqué ici).

 

 

Orlando Gutiérrez, le dirigeant du syndicat des mineurs boliviens, est mort des blessures qu’il avait reçues il y a quelques jours lors d’une agression. Orlando Gutiérrez avait été violemment battu par un gang fasciste qui protestait contre les résultats des élections boliviennes au cours desquelles le Movimiento al Socialismo (MAS) de gauche a triomphé. Gutiérrez, qui était partisan du MAS, était secrétaire exécutif de la FSTMB (Fédération syndicale des travailleurs miniers boliviens), le puissant syndicat des mineurs de Bolivie fondé en 1944 et qui domine la fédération syndicale du pays, le COB.

Depuis le lundi 3 août, la Bolivie fait face à plus d’une centaine de barrages routiers dans les neuf départements du pays, initiés par des syndicats paysans et renforcés dans les dernières heures par des mineurs et des organisations de quartiers urbains ainsi que la Centrale ouvrière bolivienne (COB, principale centrale syndicale de Bolivie). Ces blocages et grèves ont été lancés suite au énième report des élections. La COB exige des élections à court terme, et non en octobre, comme l’a établi le Tribunal suprême électoral (TSE). Le gouvernement provisoire de Jeanine Áñez, mis en place de facto et auto-proclamé après la démission forcée l’an dernier de l’ancien président Evo Morales, avait prévu des élections dans les 3 mois (voir nos articles ici et ici) et annoncées pour le 22 janvier. Celles-ci ont été reportées par « manque de temps » au 3 mai et depuis le début de la pandémie, la date des élections a été changée à 3 reprises au 2 août, au 6 septembre et enfin au 18 octobre.

Grèves et blocages en Bolivie

Vendredi 15 novembre, au moins 8 manifestant·es contre le coup d’état ont été tué à Sacaba (près de Cochabamba) après que les forces de sécurité aient ouvert le feu sur la foule. Les manifestant·s ont déclaré que les tirs avaient commencé après qu’ils aient tenté de franchir un poste de contrôle militaire. Mardi 20 novembre, au moins huit personnes qui tentaient de bloquer un dépôt de carburant dans la municipalité d’El Alto ont été tuées par les forces de sécurité. On dénombre également au moins 30 blessé·es. Jeudi 22 novembre, une manifestation massive se tenait pour dénoncer cette répression. Durant la marche les cercueils de 5 des 8 manifestant·es tués étaient portés par leurs camarades. La police bolivienne a réprimé cette manifestation avec des gaz lacrymogènes. Après les événements, les multiples blocages des entrées à La Paz par les opposant·es au coup d’état ont été renforcés. La répression du mouvement anti-coup d’état en Bolivie avait déjà fait plusieurs dizaine de mort·es et de blessé·es (voir notre article).

La police réprime une marche qui portait les cercueils de 8 manifestants

La police réprime une marche qui portait les cercueils de 5 manifestants

Vendredi 15 novembre, à Cochabamba, fief politique de l’ancien président Evo Morales, des violents affrontements ont opposé des milliers de manifestants aux forces de l’ordre tuant 5 personnes et faisant de nombreux blessés. À La Paz, ce sont 4 personnes qui ont été tuées par les forces de l’ordre. Depuis le coup d’état, au moins 24 personnes ont été tuées lors d’affrontements avec les forces de l’ordre. Les manifestant.e.s demandent le retour de Morales, exilé au Mexique depuis sa démission dimanche dernier et dénoncent un coup d’Etat fomenté par l’opposition. La sénatrice issue de l’extrême-droite chrétienne, Jeanine Añez, s’est, depuis, auto-déclarée présidente de la Bolivie, en l’absence de la majorité parlementaire nécessaire pour le faire, et après que les quatre autres personnes en ligne pour la succession aient été contraintes à la démission.

Affrontements à Cochabamba

Cesare Battisti, en cavale depuis décembre, a été capturé en Bolivie et devrait en principe être livré prochainement par le Brésil à l’Italie où il a été condamné à une peine à perpétuité. Un avion, avec à son bord des membres de la police et des services secrets italiens, est parti pour la Bolivie, où l’ex-militant des « Prolétaires armés pour le communisme » a été arrêté. C’est dans la ville de Santa Cruz de la Sierra que l’arrestation a eu lieu. Selon le quotidien italien Corriere della sera, le fugitif de 64 ans a été repéré dans la rue samedi en fin d’après-midi par une équipe spéciale d’Interpol. Battisti a vécu exilé au Brésil depuis 2004, après avoir passé près de 15 ans en France.

Cesare Battisti, après son arrestation en Bolivie

Le puissant syndicat COB (Central Obrera Boliviana), pourtant proche du gouvernement bolivien, a appelé à une grève de 72 heures mercredi avec barrages routiers et manifestations. La COB refuse un décret qui fait fermer une usine de textile de l’Etat employant 800 personnes, et des lois modifiant le fonctionnement des entreprises publiques et les droits à la pension des fonctionnaires. Vendredi, les manifestations ont donné lieu à de violents affrontements, faisant plusieurs blessés. Les manifestations les plus violentes ont eu lieu à Quillacollo, près de Cochabamba, à 400 km à l’est de La Paz, où les travailleurs ont lancé des pierres, des bâtons et des pétards sur les policiers, qui ont répondu avec des gaz lacrymogènes. La police a nié l’utilisation d’armes à feu, mais un dirigeant syndical a déclaré aux journalistes qu’il y avait deux manifestants blessés par balles, dont un grièvement. Plus de 100 travailleurs ont été arrêtés à Cochabamba.

Affrontements vendredi en Bolivie

Affrontements vendredi en Bolivie

Un policier a été tué et 10 ont été blessés lors d’affrontements avec des civils qui occupaient une mine d’or à Tacacoma, au nord-ouest de La Paz, en Bolivie. L’incident est survenu lundi, quand la police s’est rendue dans cette zone afin de faire appliquer une décision judiciaire d’expulsion d’un groupe d’habitants occupant depuis plusieurs jours la mine, exploitée par une coopérative privée. Les habitants protestaient ainsi contre le non-paiement d’une compensation pour l’exploitation du gisement aurifère. A l’arrivée de la police, les habitants leur auraient lancé des pierres et des bâtons, avant de précipiter dans le vide l’un des agents, qui est décédé dans la chute. Les occupants avaient aussi capturé quatre policiers, qu’ils ont relâchés.

Tacacoma

Tacacoma

Près de trois semaines après le début d’un mouvement de contestation, Potosi, ville minière et touristique du sud de la Bolivie en proie à la pauvreté et à l’exclusion, s’enfonce dans une crise qui a eu des répercussions jusqu’au coeur de la capitale La Paz. Potosi, avec ses 200.000 habitants, reste coupée du monde, des milliers de grévistes bloquant les routes et affectant ainsi la distribution de produits alimentaires à la population dans une des régions les plus pauvres de ce pays.

Après l’échec en début de semaine de nouvelles tentatives de discussions, des centaines de mineurs originaires de Potosi armés de bâtons de dynamite ont semé la panique à La Paz, au cours de violents affrontements avec la police antiémeutes, qui a procédé à une cinquantaine d’arrestations. Les explosions de dynamite ont causé de graves dommages à plusieurs locaux officiels, notamment à l’ambassade d’Allemagne. Les manifestants réclament notamment la construction d’une fabrique de ciment, des projets de restructuration de la mine de Cerro Rico, la construction d’un aéroport et d’hôpitaux. Le président Morales, dénonce une opération politique téléguidée par l’opposition de droite visant son gouvernement, 69% des habitants de Potosi ont voté pour Morales, et les organisations de masse favorables au président menacent de s’en prendre aux manifestants.

Affrontements entre policiers et mineurs le 22 juillet près du palais présidentiel de La Paz

Affrontements entre policiers et mineurs le 22 juillet près du palais présidentiel de La Paz

Ulser Pillpa Paitan, connu comme « le camarade Johnny » dans les rangs du PCP-SL, et qui avait a été arrêté en Bolivie en juin 2011 lors d’une opération contre le narco-trafic, et qui risquait prochainement l’extradition pour « terrorisme » vers le Pérou, s’est évadé mardi à l’aube avec trois autres prisonniers. Ils ont classiquement franchi le mur de la prison avec un corde de drap dans le quartier central de San Pedro de La Paz. Il s’était évadé une première fois en avril mais avait été repris en août.

Ulser Pillpa Paitán

Ulser Pillpa Paitán