Des affrontements ont eu lieu à l’occasion de plusieurs marches non autorisées, dont trois simultanément, dénonçant la visite au Chili du président brésilien Jair Bolsonaro. Les troubles ont commencé à Santiago vers 20 heures, après que les manifestants ont commencé à descendre la rue Alonso de Ovalle, dans le but de se diriger vers le Palacio de La Moneda, le palais présidentiel. Les forces spéciales des carabiniers sont intervenues pour bloquer le passage, provoquant les affrontements. Les incidents ont provoqué des coupures de circulation et, selon les carabiniers, 13 personnes ont été arrêtées pour ces incidents.

Affrontements pour la visite de Bolsonaro

Affrontements pour la visite de Bolsonaro

La marche du 8 mars à Valparaíso s’est terminée par de graves incidents et des affrontements entre les manifestantes et les carabiniers. Les incidents ont abouti à l’arrestation de plusieurs personnes. Les incidents ont commencés quand, certaines participantes ont voulu franchir les barrières de sécurité.

Chili: Affrontements à la marche des femmes à Valparaiso

La chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Paris a repoussé mercredi la demande d’extradition de l’ex-guerillero chilien Ricardo Palma Salamanca, 49 ans, formulée par le Chili. Cet ancien membre du Frente Patriótico Manuel Rodríguez avait été condamné en 1994 à la prison à vie par la justice chilienne pour sa participation présumée à l’exécution d’un haut-responsable de la dictature d’Augusto Pinochet.

Le 30 décembre 1996, Palma Salamanca et trois autres détenus s’étaient évadés de la prison de haute sécurité de Santiago dans laquelle ils sont incarcérés, grâce à l’intervention spectaculaire d’un hélicoptère. Il devint l’un des hommes les plus recherchés du Chili. Après plus de 21 ans de clandestinité, il a été arrêté le 16 février 2018 à Paris mais remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire par la justice française (voir notre article). Malgré une demande d’extradition formulée par le Chili, il a obtenue l’asile politique en France. L’Etat chilien n’a pas de recours contre l’avis de la Cour d’appel et l’extradition ne peut donc être accordée.

Ricardo Palma Salamanca

Ricardo Palma Salamanca

Plusieurs organisations mapuches se sont rassemblées hier jeudi après-midi autour de la Plaza de Armas à Santiago pour manifester et exprimer leur solidarité avec la famille du jeune mapuche Camilo Catrillanca, tué par un carabinier (voir notre articule). La manifestation s’est tenue à l’appel du père de la victime, et revendiquait la démission du ministre de l’intérieur.

Des manifestants s’en sont violemment pris aux carabiniers, cinq d’entre eux ayant dû être hospitalisés suite à ces affrontements, l’un d’eux ayant été rossé jusqu’à l’inconscience. 20 manifestants ont été arrêtés suite à cette manifestation. Pendant ce temps, un groupe de manifestants a coupé le trafic sur la Ruta 5 Sur, dans le district d’Ercilla, dans la région d’Araucanie.

Un des carabiniers blessés hier

Un des carabiniers blessés hier

Plus de 400 travailleurs temporaires des docks de Valparaiso sont en grève depuis plus d’un mois. Employés par la société privée TPS ils touchent de très bas salaires, leurs conditions de travail sont précaires et ils ne bénéficient pas des garanties offertes par les travailleurs réguliers. La société TPS leur a proposé un prêt de 600.000 pesos (environ 900 dollars) et une prime de 250.000 pesos, auxquels le gouvernement a ajouté 250.000 autres pesos « pour la formation ». Mais les dockers réclament dès le début de la grève une prime compensatoire de deux millions de pesos et non un prêt.

Ils ont donc rejeté le projet d’accord et repris leurs manifestations et se sont affrontés aux troupes spéciales du corps des carabiniers qui cherchaient les à disperser à l’aide de gaz lacrymogène et de jets d’eau lancés par des véhicules blindés. Dans plusieurs des principales artères de Valparaiso, le trafic est interrompu. Dans la zone des quais, des dizaines de grévistes ont franchi les barrières donnant accès à la société du port.

Les affrontements à Valparaiso

Les affrontements à Valparaiso

Camilo Catrillanca, 24 ans, un jeune Mapuche, a été tué mercredi après-midi par des Carabiniers du « commando Jungle », un groupe spécial créé pour réprimer la résistance des groupes mapuches. Il a reçu une balle dans la tête alors qu’il sortait de son travail sur un tracteur, en compagnie d’un enfant. Les policiers ont ensuite prétendu qu’il était impliqué dans un vol de voiture. Les communautés mapuche se sont insurgées contre ce nouveau meurtre de la part de forces de sécurité.

Dans la capitale Santiago, des manifestants se sont rassemblés dans l’après-midi puis dans la soirée. Des barricades incendiaires ont coupé plusieurs points de l’avenue principale de la ville, générant un chaos de la circulation, ce qui a provoqué des incidents violents avec la police. D’autres manifestations de protestations ont débouché sur des affrontements, en pays mapuche mais aussi dans la ville de Concepción, où des barricades en feu ont également été érigées. Plusieurs attaques incendiaires ont eu lieu les nuits suivantes, dont une église et une station balnéaire.

Engin de chantier incendié après l’assassinat du jeune mapuche

Engin de chantier incendié après l'assassinat du jeune mapuche

En février de cette année, la police française avait arrêté Ricardo Palma Salamanca suite à un mandat d’Interpol émis par le Chili (voir notre article précédent).

Ce vendredi 8 novembre, l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) lui a accordé le statut de réfugié politique. Le président chilien, Sebastián Piñera, avait discuté du dossier de Palma Salamanca avec Macron lors d’une visite à Paris début octobre. Suite à la décision de l’Ofpra, il a annoncé son intention d’envoyer une lettre à Emmanuel Macron pour lui demander que le «traité d’extradition entre les deux pays soit respecté».

Ricardo Palma Salamanca

Ricardo Palma Salamanca

De nouveaux incidents ont éclatés hier matin dans les environs de l’institut national Barros Arana (Inba), où des manifestants cagoulés ont érigé des barricades incendiaires dans la rue afin de gêner la circulation. Des membres des forces spéciales sont entrés dans l’établissement et ont arrêté quatre manifestants, portant des combinaisons, ainsi que des cocktails Molotov, des gants, des masques et des bombes de peinture.

Chili: Quatre arrestations dans une université de Santiago

Dans la matinée de ce vendredi 2 novembre, Kevin Garrido Fernàndez a été assassiné dans la prison privée de Santiago Uno. La première version donnée par la gendarmerie (police de prison) indique que d’autres prisonniers l’aurait attaqué et poignardé à plusieurs reprises et qu’il serait mort dans la prison même. Ses amis dénoncent un crime d’État: la gendarmerie encourageant les combats entre détenus. Kevin Garrido avait été condamné à 17 ans de prison en haute sécurité, pour possession d’explosifs, possession et placement d’engin explosif.

Kevin Garrido

Kevin Garrido