Des milliers de personnes ont célébré le Premier Mai à Santiago du Chili dans un défilé qui s’est terminé par des incidents qui ont fait 40 blessés, dont un grièvement. La manifestation s’est déroulée pacifiquement, par l’Alameda, l’une des principales avenues de la ville, qui passe devant le palais de la Moneda. A la fin du cortège, des groupes de manifestants cagoulés ont lancé des cocktails Molotov, les forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogène et arrêté 20 personnes.

Chili: Affrontements ce Premier Mai à Santiago

Chaque année, des milliers de jeunes descendent dans les rues de Santiago et d’autres grandes villes du pays en mémoire de Rafael et Eduardo Vergara, deux jeunes militants abattus par la police lors d’une manifestation contre le régime de Pinochet en 1985. Les manifestants ont érigé des barricades dans le quartier de Villa Francia, où sont décédés les deux frères, mais des rassemblements similaires ont eut lieu tout le week-end à travers le pays. Tous ont été invariablement réprimés par les forces anti-émeutes et de violents affrontements ont émaillé les multiples rassemblements. Selon les Carabineros, 92 personnes ont été interpellées dimanche à Santiago et six autres personnes dans d’autres villes. Samedi, ils avaient déjà procédé à 31 arrestations.

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Jeudi 20 mars un véhicule diplomatique a été incendié dans la ville de Thessalonique. L’action a été revendiquée en solidarité avec trois révolutionnaires actuellement en procès: Freddy Fuentevilla, un ancien militant du MIR (Movimiento de la Izquierda Revolucionaria), Juan Aliste et Marcelo Villarroel sont des anciens militants du MAPU-Lautaro. Ils sont accusés de plusieurs attaques de banques, dans l’une desquelles un policier a été tué.

Dans la nuit du 6 Mars, l’agence bancaire Santander à Neukölln (Berlin) a été attaquée par un engin incendiaire. L’action était notament dédiée à Tamara Sol et Sebastian Oversluij Seguel.

Le 11 décembre 2013, le militant anarchiste, Sébastien Oversluij Seguel, 26 ans, a été abattu à Pudahuel, une banlieue de Santiago, au cours d’une tentative de hold up par un gardien de sécurité privé de la Banco Estado. Le 21 janvier 2014, Tamara Sol Farías Vergara est entrée dans une agence de la même banque dans le centre de Santiago, et a ouvert le feu sur la garde en criant : « Vengeance ». Peu de temps après elle a été arrêtée. Tamara a refusé toute coopération avec les autorités, et est maintenue en détention préventive.

Après avoir passé environ 20 ans en prison, José Miguel Sanchez a été libéré.
Déjà à minuit le 28 février, sa famille et ses camarades s’étaient rassemblés devant la prison de l’ex-Penitanciaria pour le saluer dans la rue. Parmi banderoles, tracts, des pétards et des slogans en faveur d’autres prisonniers révolutionnaires. Entre étreintes, des salutations et des affrontements verbaux avec les gardes, la journée s’est terminée par aucune arrestation. José Miguel Sánchez Jiménez était un membre actif de la lutte contre la dictature de Pinochet, faisant partie de la guérilla du FPMR. Dans la prétendue « transition démocratique » il a continue à lutter, avant d’être arrêté et condamné à 20 ans de prison pour différentes actions.

Chili: José Miguel Sanchez libéré après 20 ans de prison

Depuis le début du mois de décembre, un vaste mouvement de grève secoue plusieurs ports de la côte chilienne. A l’appel des syndicats, les ouvriers réclament que les intérimaires soient inclus dans la convention collective de travail. Au moins treize ports ont suivi le mouvement. Lundi, dans le port de Mejillones situé dans la région d’Antofagasta (nord du pays), six policiers ont été blessés et les bureaux de la société Ultraport démolis dans une manifestations rassemblant plus de 100 ouvriers. D’après les autorités locales, les ouvriers du port, parmi lesquels plusieurs dirigeants syndicaux, ont lancé des pierres contre les bâtiments de la société tentant d’interpeller les employés administratifs. Les six policiers blessés étaient affectés à la surveillance du site.

Grève au port de Mejillones

Grève au port de Mejillones

Vendredi, des centaines de personnes ont défilé dans le centre de Santiago en hommage à Matias Catrielo. Il y a six ans, le jeune mapuche de 21 ans, étudiant en architecture, a été tué par la police dans un domaine appartenant à un grand propriétaire, Werner Luchsinger, dont une partie est revendiquée par les communautés capuches. De violents affrontements ont éclaté entre les forces de l’ordre et les manifestants qui dénonçaient par ailleurs la violente répression dont sont victimes les communautés autochtones.

Répression d'une manifestation en mémoire d'un jeune mapuche

A la mi-novembre, Monica Caballero et Francisco Solar et trois de leurs camarades étaient arrêté en Espagne pour avoir participé à une attaque à l’explosif contre la cathédrale de Saragosse. Les deux premiers avaient été acquitté en juin 2012 dans l’affaire ’Caso Bombas’. Ils étaient alors poursuivis pour une série d’attaques contre l’Etat chilien et ont été acquittés faute de preuves. Dans la nuit du 5 décembre, une action de blocage a été organisée à Santiago en solidarité avec les cinq inculpés. La circulation a été interrompue sur une grande artère de la capitale avec des barricades. Une diffusion de tract contre la société carcérale et en solidarité avec les prisonnier a été effectuée.

Solidarité avec des prisonniers anarchistes à Santiago

Io Giuria avait été filmée, le 13 juin dernier, en train de lancer un cocktail Molotov durant une manifestation estudiantine. Depuis plus de deux ans, les étudiants chiliens manifestent pour exiger une réforme de l’éducation et sont systématiquement violemment réprimés. De violents heurts émaillent chacun des immenses rassemblements. Les images de Io Giuria ont été largement diffusées, et la jeune femme est finalement arrêtée le 19 juillet. Incarcérée durant plusieurs jours, elle est finalement placée en résidence surveillée (d’abord totale, puis uniquement la nuit) dans l’attente de son procès. Celui-ci a eu lieu fin novembre et le verdict est lourd. Elle écope de trois ans de prison. Le parquet avait quant à lui exigé cinq ans d’emprisonnement.

Io Giuria

Io Giuria

Plusieurs milliers de personnes ont participé, le 27 novembre à Santiago du Chili et dans cinq autres villes, à une marche en hommage au syndicaliste et salarié de la société Chilectra, Juan Pablo Jimenez, retrouvé mort d’une balle dans la tête sur son lieu de travail. La police n’a pas pu établir les circonstances du décès si ce n’est que la balle a été tirée de l’intérieur de l’entreprise. Sur la rue Alameda, une des artères principales de Santiago, des combats ont éclaté entre forces spéciales des Carabiniers et les manifestants.

Chili: Affrontements après la mort d’un syndicaliste