Mardi 28 était un jour de grève et de mobilisations à l’appel des centrales ouvrières et du syndicat des enseignants Fecode. A Bogotá, plusieurs événements violents ont été enregistrés tout au long des mobilisations, mais les moments de plus grande tension ont eu lieu dans la ville d’Usme et dans le Portail des Amériques où les affrontements entre les manifestants cagoulés et les forces anti-émeute (Esmad) se sont poursuivis longtemps. A Usme, les Esmad sont intervenues contre des barrages routiers dressés par les manifestants. Durant la nuit, les policiers ont tenté de disperser les manifestants avec des pistolets paralysants et des gaz lacrymogènes. Des tirs présumés d’armes à feu et des détonations ont été signalés. A Medellín, les affrontements ont fait des dommages aux routes, aux infrastructures publiques et à la gare de La Palma Metroplús, et ont fait au moins quatre blessés.

Les affrontements à Usme

Les affrontements entre les communautés paysannes et indigènes qui revendiquent leurs terres et la Force publique qui défend les propriétés de la multinationale Kappa Cartón de Colombia ont repris (voir notre dernier article). Les derniers heurts se sont produits dans le village de San José de La Laguna, où les manifestants se sont opposés aux forces anti-émeutes (ESMAD). Un manifestant a été blessé, soignée à l’hôpital local, puis transférée à une clinique de Popayán.

Un des domaines disputés

Les affrontements ne cessent pas dans une zone rurale de la municipalité de Cajibío, Cauca. Ils opposent les communautés paysannes et indigènes qui revendiquaient leurs terres ancestrales, et les forces anti-émeutes (ESMAD) qui protègent les intérêts de la multinationale Smurfit Kappa Cartón de Colombia. La multinationale se plaint que plus de 10 de ses exploitations forestières aient été occupées et que des dizaines d’hectares de pins et d’eucalyptus, plantés par ses soins, ont été abattus. Quatre jeunes indigènes Misak ont ​​été blessés par les ESMAD et un jeune homme a été arrêté. Des affrontements dans cette même commune, le mois dernier, s’étaient soldés par la mort d’un paysan et l’incendie, par la foule, de la mairie (voir notre article).

Un des domaines disputés

Jeudi après-midi, une manifestation anti-gouvernementale s’est terminée en violents affrontements à Medellin, dans le secteur du Parque de los Deseos. Les manifestants s’en sont pris à des installations du chemin de fer et ont lancé des cocktails Molotov et des petites bombes artisanales sur les policiers anti-émeutes. Les affrontements se sont poursuivis dans la soirée. La police affirme que des coups de feu ont été tiré contre elle par une personne, un balle aurait touché le bouclier d’un policier. Un couvre feu pour mineurs a été établi dans le Nord de la ville

Au petit matin du 9 septembre 2020, deux policiers ont assassiné l’avocat Javier Ordóñez, en le tasant et le battant à mort (voir notre article). Cette mort est devenu le symbole des violences policières, meurtrières, contre les manifestants antigouvernementaux. Des manifestations ont eu lieu mardi à Bogota pour le premier anniversaire de ce meurtre. Ces manifestations se sont transformées en affrontements avec les forces anti-émeute. Plusieurs personnes ont été blessées, au moins une a été arrêtée, et il y a eu beaucoup de dégâts matériels, dont une moto de police.

De nouveaux affrontements entre manifestants anti-gouvernementaux et forces de sécurité ont eu lieu lundi après-midi dans le secteur de Puerto Rellena, dans la ville de Cali. Les manifestants ont tenté de barricader les rues du secteur, ce qui a provoqué l’intervention de la brigade anti-émeute, l’Esmad. Les manifestants ont lancé des projectiles sur les policiers qui faisaient usage de gaz lacrymogènes.

Lundi 30 juillet, le Front de guerre urbaine Camilo Torres Restrepo de l’ELN a mené une attaque d’un poste de police à Cúcuta, dans le département du Nord de Santander. Cette attaque avait pour but de répondre aux « actions de répression généralisée de l’armée et de la police » contre la population civile lors des mouvements de protestation qui ont débuté en avril (voir nos articles ici et ici). On dénombre 14 blessé·es.

Combattantes de l'ELN

Combattantes de l’ELN

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Jeudi 26 août, une grève nationale était organisée pour dénoncer l’inaction gouvernementale suite aux assassinats de leaders sociaux et d’ex-combattant·es, ainsi que pour protester contre un projet de réforme fiscale discuté en ce moment au congrès. Quelques 60 000 policiers étaient mobilisés dans le pays (dont 2500 à Cali) tandis que 400 000 militaires étaient prêts, au besoin, à intervenir. Les forces de sécurité nationale, en coordination avec le ministère de la Défense, avaient également préparé un poste de commandement unifié

Des manifestations se déroulées au cours desquelles des affrontements ont été signalés dans plusieurs villes du pays. À Bogota, les émeutes ont éclaté la veille dans le sud de la ville, principalement sur le « Puente de la Dignidad » (Pont de la Dignité). Les forces anti-émeutes (Esmad) ont mis plusieurs heures pour réprimer la manifestation et ont finalement arrêté huit personnes. D’autres affrontements entre manifestant·es et Esmad ont été signalés, le jeudi à Popayán, capitale du Cauca. Les manifestant·es ont notamment attaqué un bâtiment de la police nationale. On dénombre au moins quatre blessés.

Affrontements dans le cadre d'une grève nationale

Affrontements dans le cadre d’une grève nationale

De violents affrontements ont eu lieu dans la nuit du mercredi 18 août dans la commune de Suba, à Bogota, entre les forces anti-émeutes (Esmad) et des manifestants anti-gouvernementaux. Les manifestants ont érigé des barricades et allumé des feux de joie, forçant la suspension des transports publics dans ce quartier de la capitale. Ils ont affrontés la police avec des cocktails Molotov, des gourdins et des machetes. La même nuit, des barricades ont été édifiées dans d’autres endroits de Bogota.

Lundi, les forces de sécurité ont chassé les paysans occupants illégalement des terres de la firma El Retiro, dans le département du Cauca. Un des occupants, Huber Samir Camayo, a été tué par balle par la police à cette occasion. Le jeune homme a été transféré à l’hôpital universitaire de la ville de Popayán, où il est décédé après avoir subi une série d’interventions chirurgicales. Suite à cela, il y a eu une émeute contre le commissariat. Hier mercredi, après l’enterrement, il y a eu de nouvelles attaques contre les policiers restés dans le poste, provoquant l’intervention des forces anti-émeutes (Esmad). Les manifestants cagoulés se sont alors dirigés vers les bureaux du maire de Cajibío et les ont incendiés.