Jeudi 4 février, les autorités danoises ont confisqué le passeport de Joanna Palani, jeune femme d’origine kurde iranienne. De retour d’Irak et de Syrie, où elle a combattu au sein des YPJ, elle est accusée de « menacer la sécurité nationale ». Une nouvelle loi, entrée en application en mars dernier, permet à la police de confisquer les passeports et d’interdire la sortie du territoire au nom de la « lutte contre le terrorisme ».

Joanna Palani lors d’une manifestation à Copenhague

Joanna Palani lors d’une manifestation à Copenhague

Jeudi passé (13) à l’aube, le centre anti-autoritaire BumZen, à Copenhague a fait l’objet d’une raid policier. Des policiers masqués et armés de l’unité anti-gang de la police criminelle, suivis de policiers d’autres services, ont menotté toutes les personnes présentes dans le bâtiment. Le prétexte invoqué était qu’ils étaient à la recherche de participants des affrontements survenus lors de la manifestation Reclaim the Streets du week-end précédent (voir notre article). Bien qu’environ 25 personnes étaient présentes lors du raid, aucune n’a été autorisée à superviser la police alors qu’ils fouillaient leurs chambres et leurs affaires. La police a emmené les personnes qui avaient leur adresse officielle au BumZen. Elles ont été inculpées en vertu du paragraphe 134a, (participation à une émeute).

Trois autres endroits ont été perquisitionnés le même matin. Deux jeunes de 17 ans ont été arrêtés et enfermés, sous l’accusation d’avoir brisé les vitres d’une banque à Østerbro. Le samedi 15 août une initiative de solidarité a eu lieu au BumZen, tous les fonds recueillis ont été versés aux prisonniers.

Policiers danois devant le BumZen

Policiers danois devant le BumZen

La nuit dernière (du 8 au 9), une manifestation ‘Reclaim the Streets’ a tourné à l’émeute à Copenhague, dans le quartier de Nørrebro. Un très grand nombre de cocktails molotov et de pavés ont été lancés vers la police anti-émeute lorsque celle-ci est arrivée vers 22h en apprenant que la manifestations attaquaient banques et agences immobilières en taguant et détruisant leurs vitrines. De nombreux magasins ont été pris pour cible, et plus tard dans la nuit, ce sont le musée de la police et un commissariat qui ont été visés par les centaines de manifestants masqués et vêtus de noir. Trois personnes ont été arrêtées, dont deux pour port d’arme. Il n’y a apparemment pas eu de blessés ni d’un coté, ni de l’autre.

Affrontements entre autonomes et policiers à Copenhague.

Affrontements entre autonomes et policiers à Copenhague.

C’est hier qu’a débuté le procès de dix personnes accusées de ‘financement du terrorisme’ et plus précisément, d’avoir procuré de l’argent au PKK. Cette affaire est liée à celle d’une chaîne de télévision kurde dont les autorités danoises ont interdit la diffusion en juillet dernier. Mesopotamia Broadcast, qui gère plusieurs chaînes accusées de faire la propagande du PKK a été reconnu coupable de ces faits et un tribunal danois lui a retiré ses droits de diffusion. Rof TV A/S et Mesopotamia Broadcast, les deux sociétés qui détiennent Roj TV, se sont chacune vue infliger une amende de cinq millions de couronnes danoises (670.000 euros) pour ‘propagande du terrorisme’ entre 2007 et 2010. Les dix accusés sont suspectés d’avoir rassemblé au moins 130 millions de couronnes (plus de 17 millions d’euros) qui auraient été transmises à l’organisation kurde. Tous les dix nient en bloc et pourraient être condamnés à dix ans de détention chacun.

Mesopotamia Broadcast, qui gèrent un certain nombre de chaînes accusées de faire les porte-paroles du PKK, a été reconnue coupable de soutenir l’organisation par un tribunal danois. La cour a infligé une amende à la compagnie, qui s’est également vue retirer ses droits de diffusion. Les autorités danoises ont statué que Mesopotamia Broadcast, qui contrôle Roj TV, NMC et Nûçe TV, avait bien reçu un soutien de la part du PKK. Roj TV A/S et Mesopotamia Broadcast, les deux sociétés propriétaires de Roj TV, ont chacune été condamnées à 670.000 euros d’amende pour avoir fait la propagande du terrorisme entre 2007 et 2010.

Deux contrats relatifs à l’identification biométrique viennent d’être signés par des sociétés françaises. Le groupe de services informatiques Steria a remporté un contrat avec la police danoise pour la conduite d’un programme sur huit ans d’identification biométrique d’empreintes digitales. Ce programme vise à transformer la manière de conduire les enquêtes criminelles de la police danoise, portera sur le basculement de l’actuel système biométrique vers des processus 100% numériques, afin de gagner en rapidité et en précision de reconnaissance des empreintes digitales. Steria équipera la police danoise de plusieurs outils qui permettront d’éliminer les interactions manuelles et permettront aux agents d’identifier et de signaler les profils de criminels en quelques secondes, contre plusieurs minutes jusqu’alors. Steria a déployé des solutions biométriques pour des clients dans 27 pays.

De son côté, Gemalto a annoncé lundi avoir conclu un contrat avec le gouvernement du Ghana pour fournir un système de gestion électronique des visas et de contrôle aux frontières basé sur la biométrie. Les services d’immigration du Ghana (GIS) voulaient un système électronique national basé sur l’authentification biométrique, dans ce pays d’Afrique de l’Ouest qui connaît une croissance rapide des déplacements transfrontaliers. En tant que maître d’œuvre, Gemalto déploiera des systèmes électroniques de contrôles aux frontières dans les principaux ports d’entrée du Ghana, et livrera un système entièrement informatisé de traitement et d’émission des demandes de permis et de visas, en collaboration avec Avalon Biometrics. Le projet couvre également l’installation d’un portail de services en ligne pour les demandes de visa, ainsi que des portiques électroniques à l’aéroport international de Kotoka à Accra, pour un contrôle des accès aux frontières automatisé.

France/Danemark/Ghana: Contrats de biométrie

En janvier, un tribunal de Copenhague a condamné la chaîne télévisée kurde ROJ TV à 400.000€ d’amende pour avoir fait de la propagande au bénéfice du PKK, organisée qualifiée de terroriste par l’Union Européenne. Néanmoins, le tribunal n’avait pas alors ordonné la fermeture du diffuseur. A la suite du verdict, le comité danois des radios et télévisions avait demandé que lui soit fournis un certain nombre de documents et de vidéos des programmes de la chaîne afin de décider d’autoriser ou non la chaîne à poursuivre la diffusion de ses émissions. Hier, affirmant n’avoir pas reçu tout ce qu’il désirait, le comité a décidé d’annuler la licence de diffusion de ROJ TV pour deux mois. Il a par ailleurs menacé la chaîne d’une annulation permanente de cette licence s’il ne recevait pas tous les dossiers de la chaîne. Dans son communiqué, le conseil a également déclaré que dans tous les documents passés en revue jusqu’à présent, il n’avait trouvé aucun programme encourageant la violence ou le terrorisme.

Huit personnes suspectées d’avoir fourni des fonds au PKK ont été arrêtées hier au Danemark. Selon la police, 24,6 millions de dollars auraient été envoyés au PKK depuis le Danemark. Elle a ajouté que 11,8 millions de dollars auraient été récoltés ces trois dernières années parmi la communauté kurde au Danemark. Ces arrestations sont liées à l’affaire dans laquelle la télévision kurde ROF TV a été reconnue coupable d’avoir enfreint la loi anti-terroriste danoise. Les personnes arrêtées sont âgées de 27 à 71 ans et sont accusées de ‘financement d’une organisation terroriste’.

Le Ministre de la Justice (social-démocrate) du Danemark a approuvé la charge de « terrorisme » contre cinq jeunes hommes. Quatre ont été arrêtés le 26 avril 2011 avec 30 litres d’essence devant l’académie de police à Brondby (Copenhague). Un cinquième a été arrêté en mai 2011. Ils admettent avoir voulu mettre feu à l’académie de police mais refusent que cela soit qualifié de terrorisme (ce qui entraîne des peines beaucoup plus grave).
Ils sont accusés d’une dizaine d’attaques au Danemark en 2010 et 2011 : jets de cocktails molotov, incendies de voitures et de batiment contre la police, des banques, l’ambassade grecque et contre des corporations spécistes.

Danemark: Ouverture d’un procès anti-terroriste contre 5 anarchistes

Le 10 janvier dernier, un tribunal de Copenhague a statué que ROJ TV était un instrument du PKK de par ses liens financiers, structurels et organisationnels avec l’organisation. La chaîne de télévision a été condamnée à une amende de 400.000 € pour avoir fait la propagande d’une organisation terroriste et pour avoir reçu des fonds de sa part. Vendredi, une banque danoise a pris la décision de geler ses comptes bancaires. Dans une lettre envoyée à la chaîne, la Danske Bank déclare avoir fait ce choix afin d’éviter de s’exposer à des poursuites pour complicité d’activités terroristes.

Logo de Roj TV

Logo de Roj TV