Le bureau du procureur général espagnol a dévoilé son rapport annuel pour l’année 2019. Dans le chapitre dédié au « terrorisme national » on y trouve les Comités de Défense de la République (CDR) ainsi que la plateforme Tsunami Démocratique au coté d’ETA, des GRAPO et d’autres groupes armés anarchistes. Le bureau du procureur général définit les CDR et le “Tsunami Démocratique” comme des « mouvements indépendantistes catalans violents ». Le document se base sur la relation présumée entre 9 personnes arrêtée en septembre 2019 dans le cadre de l’opération Judas (voir notre article) et les CDR. Le bureau du procureur prétend ainsi que ces 9 militant·es feraient partie d’une « équipe d’intervention tactique » des CDR chargée de préparer des « actions violentes ». Les actions de solidarité, avec les personnes condamnées dans le cadre du “Tsunami Démocratique”, sont également ciblées par le bureau du procureur. Celui-ci note notamment la préparation de ces actions via des moyens de communication cryptés tels que Telegram.

Un extrait du rapport du bureau du procureur général

Un extrait du rapport du bureau du procureur général

Le prisonnier de l’ETA, Igor González Sola, a été retrouvé mort dans sa cellule individuelle de la prison de Martutene à Saint-Sébastien vendredi 5 septembre. González Sola avait été condamné en 2005 à 20 ans pour les crimes de « collaboration avec une bande armée », « dépôt d’armes » et « falsification de documents officiels ». En novembre 2018, le Secrétariat général des établissements pénitentiaires a approuvé son transfert de la prison de Madrid II au pénitencier de Soria. En juillet dernier, il avait été transféré à la prison Martutene de Saint-Sébastien.

Igor González Sola, à droite, avec Carmelo Laucirica Orive, un autre membre d’ETA, lors de leur procès

Unai Etxebarria, un gardien du club Granada CF avait porté, durant un match, un T-shirt soutenant les huit jeunes originaires d’Altsasu au Pays Basque. Ces derniers avaient été condamnés à des peines de prison allant de 2 à 13 ans de prison suite à une rixe impliquant deux membres de la Guardia Civil en octobre 2016 (voir notre article). Cette marque de soutien avait déclenché une campagne de l’extrême-droite à laquelle le club avait réagi en ouvrant une procédure disciplinaire contre Unai Etxebarria. Cette procédure a mené, il y a quelque jour, à son licenciement. En réaction, 200 personnes se sont réunies, dimanche à l’appel du collectif Gu Ere Bai! en soutien à Unai Etxebarria dans sa ville natale de Getxo, au nord de Bilbao.

Unai Etxebarria avec le T-shirt soutenant les huit jeunes originaires d’Altsasu

Mardi 21 juillet, des agents de la police nationale ont arrêté Miren Itxaso Zaldua Iriberri, une militante de ETA portant le nom de guerre de Sahatsa, à Hernani (Gipuzkoa). Elle accusée d’avoir participé à l’exécution du président du Parti Populaire d’Aragon, Manuel Giménez Abad, menée le 6 Mai 2001 à Saragosse. L’arrestation intervient après que les experts de la lutte antiterroriste au sein de la police aient trouvé de nouveaux indices dans les documents de l’ETA saisis par la police française au cours de différentes perquisitions et livrés à l’Espagne en février 2018. Miren Itxaso Zaldua Iriberri aurait également été reconnue par un témoin durant l’opération. Arrêtée en 2005 à Lannemezan (France), elle avait déjà été condamnée à 17 ans de prison pour son appartenance à ETA. Elle avait ensuite été libérée en 2017 avant d’être expulsée vers l’Espagne.

Miren Itxaso Zaldua Iriberri

Miren Itxaso Zaldua Iriberri

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Samedi 4 juillet, le groupe de soutien de Pablo Hasél a organisé des rassemblements de soutien et de solidarité dans plusieurs villes de Catalogne et d’Espagne. Ils demandent une amnistie pour le rappeur communiste, qui a été condamné à trois peines de prison en seulement dix jours (voir notre article). Les manifestations se sont tenues à 19h00 à Barcelone, Valence, Lleida, Tarragona, Sabadell, Banyoles et Molins de Rei. Des rassemblements de solidarité ont également été organisés dans plusieurs villes d’Espagne, comme Madrid, Séville, Malaga, Cáceres et Saragosse.

Rassemblements de soutien à Pablo Hasél dans plusieurs villes

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Mercredi 27 juin, le Mouvement Pro-Amnistie et Contre la Répression a organisé une manifestation dans les rues de la ville d’Iruñea pour réclamer la libération des prisonniers politiques basques et en particulier de Patxi Ruiz, ancien membre de ETA emprisonné depuis 1998 (voir notre article). La manifestation avait été interdite par les autorités et la police était présente en nombre, ce qui n’a pas empêché l’action de se tenir.

Manifestation du Mouvement Pro-Amnistie et Contre la Répression

Manifestation du Mouvement Pro-Amnistie et Contre la Répression

La chambre criminelle de la Cour suprême a confirmé les peines de six mois de prison ferme auxquels les 13 rappeurs du collectif « La Insurgencia » avaient été condamnés pour « apologie du terrorisme ». Ils avaient écrit et chanté une chanson de soutien aux GRAPO. Ils avaient rendu hommage à leur rôle dans résistance antifasciste armée face au régime franquiste. Les rappeurs de La Insurgencia rejoignent ainsi Valtonic et Pablo Hasel, dans le groupe des rappeurs condamnés par l’état espagnol, pour avoir écrit des textes soutenant des groupes armés indépendantistes ou antifascistes (voir nos articles ici et ici).

Banderole de soutien aux rappeurs de La Insurgencia

Banderole de soutien aux rappeurs de La Insurgencia

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Jeudi 11 juin, la Cour provinciale a rejeté la demande d’annulation du mandat d’arrêt européen qui avait mené à l’arrestation de Gabriel Pombo Da Silva au Portugal (voir notre article). Gabriel Pombo Da Silva est un militant anarchiste qui avait libéré en 2016 après 30 ans de prison. Cependant, l’état espagnol veut lui faire purger un supplément de peine de dix ans de prison pour des faits datant des années ’90. Il se trouve toujours à la prison de Badajoz où on l’empêche d’accéder à son courrier. Plus d’infos ici.

Gabriel Pombo da Silva

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Lundi 15 juin, le tribunal correctionnel 3 de Lleida a condamné, à deux ans et demi de prison et à une amende de 2400 euros, le rappeur communiste Pablo Hasél. Il été accusé d’avoir attaqué un collaborateur de la police qui avait témoigné d’une prétendue agression contre un garde de sécurité qui avait lui-même agressé un militant en 2017. Ce collaborateur s’était rendu au domicile de Pablo Hasél, où une bagarre aurait eu lieu. Il s’agit de la troisième condamnation prononcé par le système judiciaire espagnol contre Pablo Hasél en moins de 10 jours (voir notre article).

Le rappeur Pablo Hasel

Le rappeur Pablo Hasel

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Des documents déclassifiés de la CIA confirment que Felipe González, président socialiste du gouvernement espagnol de 1982 à 1996 a approuvé la création des « Groupes antiterroristes de libération » (GAL). Il s’agissait d’un escadron de la mort constitué pour combattre ETA en dehors de tout cadre légal, essentiellement en assassinant des militants suspectés d’en faire partie. Le rapport déclassifié de la CIA indique que le gouvernement espagnol « semble déterminé à adopter une stratégie peu orthodoxe vis-à-vis de l’ETA ». Après une phrase censurée, l’agence écrit que « González a accepté la formation d’un groupe de mercenaires, contrôlé par l’armée, pour lutter contre les terroristes en dehors de la loi ». Après une autre phrase censurée, il a ajouté que « les mercenaires ne seraient pas nécessairement espagnols et auraient pour mission d’assassiner les dirigeants de ETA en Espagne et en France ». Plus d’infos ici.

Entre décembre 1983 et juillet 1987, une trentaine d’assassinats sont commis en France. La nouvelle coopération « antiterroriste » entre la France et l’Espagne, suivi d’une vague d’expulsions de militants basques réfugiés en France, va accélérer la disparition des GAL. Au cours des années suivantes, tout est fait pour éviter le grand déballage sur cette «guerre sale». De Bayonne à Bordeaux, la plupart des enquêtes judiciaires s’enlisent, quand elles ne sont pas directement freinées par le pouvoir politique. Les rares procès qui ont finalement lieu en France aboutissent uniquement à la condamnation de lampistes, malgré la mise au jour de complicités au sein de l’appareil policier français. «La raison d’Etat prime sur tout», justifie alors le procureur de Bayonne.

25 septembre 1985, quatre militants basques sont assassinés à l'hôtel Monbal, à Bayonne