La police de Liverpool a annoncé avoir interpellé Raul Angel Fuentes Villota, un homme de 46 ans qui serait membre de l’ETA et aurait vécu ces 17 dernières années dans la clandestinité en Angleterre. La police est actuellement en contact avec l’ambassade d’Espagne à Londres pour mettre en place la procédure d’extradition. Raul Villotta, ainsi que d’autres membres présumés de l’ETA, avait été arrêté en juin 1991 suite à une fusillade. Tous étaient accusés d’avoir tenté de poser une bombe contre une voiture d’un officier de police dans la province de Vizcaya du Pays-Basque espagnol. Placé en détention provisoire, il avait été libéré en juin 1995. Trois mois plus tard, il ne s’était pas présenté à une audience, entraînant la délivrance d’un mandat d’arrêt européen à son encontre par les autorités espagnoles. Ces dernières l’accusent également d’être l’auteur de plusieurs actions meurtrières attribuées à l’ETA. Lors de son interpellation, Raul Villotta aurait affirmé aux autorités britanniques qu’il vivait depuis 17 ans avec de faux papiers en Angleterre dans l’attente d’instructions en provenance de l’organisation.

Inaki Imaz Munduate, soupçonné d’être un militant de l’ETA et d’avoir, entre autres, stocké des armes et des documents de l’organisation dans son appartement, avait été interpellé et placé sous contrôle judiciaire par le parquet de Pau en août dernier. Ce contrôle l’obligeait à se rendre deux fois par semaine au commissariat de Bayonne. Hier, il y a été interpellé avant d’être immédiatement remis aux autorités espagnoles. Ces dernières avaient émis un mandat d’arrêt européen immédiatement exécutoire, ce qui explique la rapidité de sa remise à l’Espagne, tout comme dans le cas d’Aurore Martin qui a subi le même sort il y a quelques semaines. Depuis le mois de janvier, les autorités françaises ont arrêté 17 membres présumés de l’ETA dans le cadre de leur accord de coopération avec l’Espagne.

Inaki Imaz Munduate

La militante basque française Aurore Martin, membre de Batasuna, a été interpellée jeudi 1er novembre à Mauléon en exécution d’un mandat d’arrêt européen émis par l’Espagne, plus d’un an après une première tentative avortée à Bayonne. La militante, qui a épuisé tous les recours légaux contre le mandat de Madrid, a été interpellée par des gendarmes, semble-t-il à l’occasion d’un contrôle routier fortuit. Elle a été remise aux autorités espagnoles le soir même.

Aurore Martin était visée depuis le 13 octobre 2010 par un mandat d’arrêt européen émis par un magistrat madrilène pour « faits de participation à une organisation terroriste et terrorisme », en l’occurrence avoir participé en Espagne à des réunions publiques comme membre du parti Batasuna. Autorisé en France, Batasuna est interdit en Espagne où il est considéré comme une organisation terroriste depuis 2003 et interdit pour ses liens présumés avec ETA. Aurore Martin était passée dans la clandestinité en décembre 2010 mais était réapparue depuis en public pendant des manifestations au Pays basque français.

France/Espagne: Aurore Martin arrêtée et livrée!

Les policiers d’élite du RAID ont arrêté hier une militante présumée de l’ETA à Macon, à 70 km de Lyon. Izaskun Lesaka a été interpellée en compagnie d’un homme dont l’identité n’a pas été révélée. Le ministère espagnol de l’intérieur a affirmé dans un communiqué que tous deux étaient en possession d’armes et qu’Izaskun Lesaka est ‘une des trois principaux responsables’ de l’organisation à ce jour. Lesaka vit dans la clandestinité depuis 2005 et avait été condamnée en France à sept ans de prison en janvier dernier. D’après la presse espagnole ce matin, la militante serait actuellement à la tête de l’appareil militaire de l’ETA et avait pour habitude d’utiliser des hôtels et des gîtes ruraux en France pour se cacher. L’arrestation s’est déroulée dans le cadre d’une enquête menée en coopération entre la Garde Civile espagnole et la police française.

Izaskun Lesaka

Le 10 juillet dernier, l’Espagne avait été condamnée pour avoir prolongé illégalement la détention d’une prisonnière membre de l’ETA. Inès Del Rio Prada a été condamnée à plus de 3000 ans de prison mais était libérable le 2 juillet 2008 en vertu d’un loi sur le cumul des peines qui avait fixé sa détention à trente ans. Peu avant sa libération, l’Audience Nationale, se basant sur la jurisprudence, avait prolongé sa détention jusqu’au 27 juin 2017. C’est cette décision qui avait été condamnée par la cour de Strasbourg, celle-ci estimant que l’Espagne avait violé les article 7 (pas de peine sans loi) et 5 (droit à la liberté et à la sûreté) de la Convention européenne des droits de l’homme. Le gouvernement espagnol avait alors immédiatement le renvoi de l’affaire devant la Grande Chambre, son instance suprême. Ce mardi, la CDEH s’est prononcée en faveur de cet appel, sans toutefois préciser à quelle date serait réexaminée l’affaire. En attendant, Inès Del Rio Prada reste incarcérée.

Au mois d’août dernier, le détenu basque Iosu Uribetxebarria s’était vu accorder la semi-liberté, première étape avant de pouvoir bénéficier de la liberté conditionnelle. Incarcéré depuis 1998, l’etarra souffre d’un cancer à un stade avancé, justifiant la nécessité de sa libération. Malgré sa grève de la faim, ainsi qu’un vaste mouvement de solidarité de l’ensemble des prisonniers basques en Espagne et en France, le ministère public avait fait appel de la décision de l’audience nationale de lui accorder la liberté conditionnelle. Finalement, la principale audience pénale espagnole a confirmé, par quatre voix contre et une pour, la liberté conditionnelle, ce qui signifie que Iosu Uribetxebarria va sortir de prison.

Le procureur de l’Audiencia nacional espagnole avait jusqu’à vendredi prochain pour faire appel de la décision de libérer Iosu Uribetxeberria, prisonnier basque atteint d’un cancer en stade terminal. Il l’a fait hier. Le prisonnier devra donc rester sous les écrous, car sa liberté conditionnelle ne pourrait être appliquée qu’après une décision définitive de la justice. Le représentant du ministère public reconnaît que Iosu Uribetxeberria “est atteint d’une maladie grave et incurable”. Il affirme, cependant, que sa vie n’est pas en jeux dans l’immédiat et lui exige sa repentance, condition de sa mise en liberté. Le procureur a demandé que la cour arbitre rapidement.

Défiant l’interdiction de manifester une nouvelle fois formulée par l’Audience nationale, c’est une chaise, vide, portant le nom de Iosu Uribetxebarria, qui a parcouru hier les rues de Donostia en faveur de la libération des 14 prisonniers basques gravement malades incarcérés dans les geôles espagnoles. Portée par une vraie chaîne humaine la chaise a franchi menaces et contrôles d’identité pour parvenir jusqu’à l’hôpital de Donostia où se trouve, toujours en détention, Iosu Uribetxebarria.

Alors que le sort de Iosu est suspendu à la décision du juge de l’Audience nationale, qui devrait prendre sa décision dans les prochains jours, dans les prisons françaises et espagnoles aussi, plusieurs centaines de détenus basques poursuivent les diverses mobilisations pour réclamer la libération immédiate des prisonniers malades. Ils seraient plusieurs dizaines à poursuivre des grèves de la faim, entamées, dans certains cas, depuis 21 jours. En outre, quatre rassemblements sont quotidiennement organisés au Pays Basque Nord pour réclamer la libération de Iosu et des 13 autres prisonniers malades.

Iosu Uribetxebarria

Le détenu basque Iosu Uribetxebarria a arrêté sa grève de la faim. Hospitalisé à Donostia-San Sebastian, il souffre d’un cancer du rein qui a métastasé aux poumons et au cerveau. Il avait engagé cette grève pour réclamer que lui soit appliquée une liberté conditionnelle, en raison de la gravité de son état, et pour pouvoir passer ses derniers jours avec les siens. Après quinze jours de grève de la faim, il a décidé d’abandonner sa grève de la faim pour ne pas mettre en danger sa vie.

Vendredi dernier, il s’était vu accorder la semi-liberté, un pas indispensable avant de pouvoir bénéficier d’une éventuelle remise en liberté conditionnelle. La décision sur cette remise en liberté, par contre, se fait attendre. L’Audience nationale, la plus haute instance pénale espagnole, a réclamé un complément d’information sur la situation médicale du détenu. Les appels à la remise en liberté de Iosu Uribetxebarria et d’autres détenus de l’ETA gravement malades ne cessent de se multiplier. De nombreuses personnalités ont manifesté leur soutien, alors que plus de 500 détenus poursuivent leurs mobilisations dans les prisons françaises et espagnoles.

Un défilé devait réclamer samedi la libération de Iosu Urietxeberria, condamné en 1998 à 32 ans de prison pour l’enlèvement d’un fonctionnaire pénitentiaire par ETA. Iosu Urietxeberria souffre d’un cancer incurable et n’a qu’une chance sur dix de survivre plus d’un an, selon un rapport médical de l’hôpital de Saint-Sébastien où il est soigné. Il est en grève de la faim depuis dix jours pour réclamer sa libération, rejoint par de nombreux prisonniers politiques de la gauche nationaliste basque et du mouvement révolutionnaire. Un juge de l’Audience nationale, la plus haute instance pénale en Espagne, a interdit la manifestation en estimant vendredi que le défilé pouvait constituer un « délit de glorification et justification publique du terrorisme ».