L’Audience Nationale a interdit ce samedi une manifestation convoquée par le collectif ‘Adierazi EH’ (Exprime-toi, Pays-Basque), proche de Batasuna. Cette manifestation avait été organisée pour défendre la liberté d’expression au Pays-Basque, en référence à l’interdiction par la justice espagnole de Batasuna.

La haute instance pénale a estimé que ce rassemblement ‘conduisait à soutenir et à justifier les actions de l’organisation terroriste ETA’ et que ‘son objectif était de contourner l’interdiction judiciaire décrétée jeudi contre une manifestation similaire convoquée à la même heure au même endroit’. Le gouvernement régional basque a annoncé qu’il prendrait les mesures nécessaires et préventives pour éviter le rassemblement et qu’un important dispositif policier serait déployé sur place au moment prévu pour la manifestation.

Dans la vidéo envoyée notamment à la BBC, ETA annonce son souhait d’aboutir à une solution démocratique au conflit. ‘Dans son engagement d’un processus démocratique pour décider librement et démocratiquement de du futur du peuple basque, par l’intermédiaire du dialogue et de négociations, ETA se dit prête à accepter les conditions démocratiques minimales nécessaires pour mettre en route le processus démocratique, si le gouvernement espagnol le souhaite. ETA appelle tous les citoyens basques à continuer leur lutte, chacun dans leur domaine, quel que soit leur degré d’engagement.

La chambre du conseil de Bruges a rendu exécutoire le mandat d’arrêt européen à l’encontre du membre présumé de l’ETA, Luis María Zengotitabengoa, arrêté en Belgique le 21 août dernier, et s’est donc montrée en faveur de remettre l’accusé à l’Espagne . La défense a fait appel de la décision. Luis Maria Zengotitabengoa était recherché pour avoir loué une fourgonnette chargée d’explosifs qui a été interceptée, en janvier dernier, lors d’un contrôle de routine dans la province de Zamora. À la suite de la demande d’appel, Zengotitabengoa reste provisoirement à la prison de Bruges. Il comparaîtra dans les deux semaines devant la chambre des mises en accusation de Gand.

Devant le juge de Bruges, Luis María Zengotitabengoa a nié être membre de l’ETA. L’accusé aurait informé lui-même à la police belge de sa présence à Ostende et aurait aussi envoyé un fax à une autorité officielle de Durango (Biscaye) pour expliquer qu’il se trouvait dans la ville belge, selon son avocat. Il voulait se rendre au Royaume-Uni.
L’avocat a affirmé que son client « ne se trouvait pas à Ostende de façon clandestine », qu’il ne portait pas « de noms faux », ni de « documents faux ». Il a expliqué que lorsque l’accusé a été interpellé, il était en possession d’un document d’identité officiel et avait payé la facture de l’hôtel avec sa carte de crédit.

Luis Maria Zengotitabengoa

Le membre présumé de l’organisation indépendantiste basque armée ETA, Luis Maria Zengotitabengoa, interpellé le 21 août à Ostende, a demandé le statut de réfugié politique auprès de l’Office des étrangers. « La Convention de Genève prévoit que s’il y a un danger de violation des droits de l’homme, on peut demander l’asile politique. Or, beaucoup de rapports démontrent que les droits de l’homme ne sont pas respectés en Espagne vis-à-vis des Basques », a expliqué son avocat, Me Bekaert. M. Zengotitabengoa « ne souhaite pas être extradé vers l’Espagne mais que ce soit la justice belge qui traite son dossier », a encore indiqué l’avocat.

Un membre présumé d’ETA, Luis Maria Zengotitabengoa (photo), a été arrêté en Belgique lors d’une opération conjointe entre les polices espagnole et belge. L’arrestation a eu lieu à Ostende alors que l’homme arrivait à un hôtel avec de faux papiers. Zengotitabengoa, 29 ans, était recherché pour avoir loué une fourgonnette chargée d’explosifs qui a été interceptée, le 9 janvier dernier, lors d’un contrôle de routine à Bermillo de Sayago, dans la province de Zamora. Il est aussi soupçonné d’être lié à un appartement à Obidos, au nord de Lisbonne, où avait été retrouvé en février des explosifs et près de 1,5 tonne d’équipements appartenant à l’ETA. Cette opération porte à 58 le nombre de présumés etarras arrêtés par la police, en Espagne ou dans d’autres pays d’Europe, depuis le début de l’année.

Luis Maria Zengotitabengoa

Jon Kepa Preciado Izarra avait quitté l’Espagne en 2003 pour rejoindre la France car il y était recherché pour ‘appartenance à bande armée’ et ‘possession d’armes et d’explosifs’. Les autorités espagnoles l’accusaient d’être impliqué dans plusieurs attaques à la voiture piégée et à l’explosif contre des bâtiments publics. En 2004, il a été interpellé par la police française après la découverte d’un des plus grands ateliers clandestins d’ETA. Huit membres présumés d’ETA ont été jugés dans le cadre de cette affaire en 2009, écopant de peines allant de 18 mois à 16 ans de prison. Izarra en prenait alors pour dix ans.

Hier, la France a accédé à la réclamation de la justice espagnol. Le prisonnier, réclamé par l’Audience nationale, plus haute instance pénale espagnole, a été emmené vers Madrid par des agents espagnols. Il devra répondre ‘d’appartenance à bande armée’ et de ‘possession d’armes et d’explosifs’.

Le militant présumé d’ETA Zugaitz Izaguirre Ameztoy a été interpellé samedi à La Pineda-Vila Seca (Tarragone), en Catalogne. L’homme, âgé de 29 ans, a été condamné par contumace à sept ans de prison, pour appartenance à l’ETA. Il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt émis par l’Audience Nationale, la plus haute instance pénale espagnole. Né à Oiartzun, au pays Basque sud, il avait déjà été arrêté en 2003 lors d’une opération de la police nationale contre l’ETA.

Zugaitz Izaguirre Ameztoy

Zugaitz Izaguirre Ameztoy

Les autorités espagnoles ont déclaré qu’un des présumés leader du collectif Segi avait été arrêté dans le sud de la France dans la journée de jeudi. Depuis 2007, l’organisation est considérée comme terroriste par la cour suprême espagnole car elle est suspectée d’être un des viviers de l’ETA. Par contre, elle est bel et bien légale en France. Hier, les autorités françaises ont interpellé un homme qu’elles suspectent de faire partie de Segi avant de le livrer aux forces de police espagnoles.

Trois membres présumés de l’ETA, actuellement en détention en France pour d’autres faits, ont été mis en examen dans le cadre de l’enquête sur la fusillade de Dammarie-lès-Lys qui a eu lieu le 16 mars dernier. Mikel Karrera Sarobe, suspecté d’être le numéro un de l’ETA, Arkaitz Aguirregabiria de Barrio et Joseba Urbieta Alkorta ont été mis en examen pour l’ensemble des chefs d’accusation suivants: homicide volontaire en bande organisée, détention et transport d’armes, recel de faux et association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. De source judiciaire, on affirme que ce sont des analyse de traces recueillies sur les lieux de la fusillade qui auraient permis de remonter aux trois hommes. Ces trois mises en examen s’ajoutent à celle de Joseba Fernandez Aspurz, interpellé sur les lieux de la fusillade qui a fait état de son appartenance à l’ETA et est aujourd’hui écroué.