Les départements de police de plusieurs ville des États-Unis installent des dispositifs de technologie de détection et de localisation des coups de feu. La dernière en date est la police de Fresno (Californie) qui a mis en service cette technologie. Les capteurs du système ont été installés fin juin. Pour calibrer le système, des policiers ont tiré de nombreux coups de feu avec différentes armes dans différents districts de la ville.

Gunshot detection technology

Gunshot detection technology

Des affrontements ont éclaté entre des manifestants du mouvement Black Lives Matter et des policiers, ce dimanche 26 juillet, à Cleveland. En marge d’une conférence animée par des partisans du mouvement, un adolescent a été arrêté par la police locale, déchaînant la foudre des participants qui ont tenté de le libérer. Le mouvement de défense de la communauté afro-américaine Black Live Matter est né en 2013 après l’acquittement de George Zimmerman, un policier américain ayant abattu un adolescent noir Trayvon Martin.

Un des policiers présents sur place a utilisé du gaz poivre pour tenter de disperser la foule

Un des policiers présents sur place a utilisé du gaz poivre pour tenter de disperser la foule

Le 14 juillet dernier, la censure qui pesait sur les courriers entrants et sortants du prisonnier anarchiste Sean Swain a été levée. De nombreuses lettres ont ainsi pu parvenir à l’extérieur. Sean Swain est en prison depuis 1991 après avoir abattu le proche d’un procureur qui s’était introduit dans sa maison. Sean Swain était syndicaliste avant d’être incarcéré et a poursuivi son activité anarchiste en prison. En 2012, il a été accusé par les autorités pénitentiaires de la prison de Mansfield d’être le leader de « l’Armée des 12 Singes » (A12M), un groupe de prisonniers rebelles. Pour preuve, la prison a avancé que Sean avait un tatouage de ce groupe. Evidemment, le tatouage avait précédé le groupe rebelle et faisait référence au film éponyme. Depuis cette accusation, Sean est en isolement dans un quartier de haute-sécurité supermax, alors qu’un prisonnier a reconnu qu’il avait créé l’A12M et que Sean n’en était même pas membre.

Pour l’anecdote, Sean Swain se présente régulièrement aux élections pour être gouverneur de l’Ohio en tant que candidat anarchiste. Il promet de dissoudre la garde nationale de l’état, de remettre leurs armes (y compris les tanks et les hélicoptères de combats) aux tribus amérindiennes, de vider les prisons et de les transformer en squats autogérés, entre autres. La seule loi qu’il signerait serait qu’il soit légal de l’assassiner s’il reste dans son bureau plus de 90 jours.

Affiche pour Sean Swain.

L’algorithme de reconnaissance faciale de Google, FaceNet, utilisé par Google Photos dans ses versions non européennes peut identifier des visages avec une précision de 99,63%. Celui de Facebook, Deepface, 87,25% (83% selon le New Scientist quand les visages ne sont pas clairement visibles : l’algorithme expérimental de Facebook étant capable de reconnaître les gens à leur posture corporelle, à leur attitude). Celui du FBI : 85% (mais les photographies que l’agence traite sont souvent plus difficiles à analyser que celles postées sur les réseaux sociaux). Depuis 2011, Facebook utilise un système de suggestion de tags sur les photos que les gens y déposent, pour suggérer aux utilisateurs d’indiquer qui se trouve sur les photos (cette fonctionnalité n’est pas disponible en Europe à la demande des autorités européennes). Or, un utilisateur de l’Illinois vient d’intenter un procès à Facebook, estimant que ce système ne demande pas un consentement suffisamment explicite.

Des associations de défense de la vie privée ainsi que des représentants de grandes entreprises comme Google et Facebook, se sont récemment réunies, à l’invitation du gouvernement américain et du département du commerce, pour tenter d’établir des règles d’usages des technologies de reconnaissance faciale. Pour l’instant, il n’y a pas de loi fédérale qui en régisse l’utilisation. Seuls, l’Illinois et le Texas ont émis des lois s’opposant à l’utilisation de cette technologie sans le consentement éclairé des utilisateurs. 9 associations de défense des consommateurs et des libertés civiles américaines dont l’EFF et l’ACLU viennent d’annoncer qu’elles se retiraient des pourparlers en cours sur l’utilisation équitable des technologies de reconnaissance faciale pour le commerce. Elles n’arrivent pas à obtenir ce qu’elles considèrent comme des droits minimums pour les consommateurs, à savoir obtenir un consentement explicite des consommateurs.

USA: Débat sur la reconnaissance faciale

Après avoir visionné le film de 1996 ‘All Power to the People’ (disponible gratuitement ici), Claude, qui visite régulièrement les prisonniers politiques afro-américains depuis plus de 20 ans nous a donné les dernières nouvelles de Mumia Abu Jamal. Claude est revenue il y a quelques semaines de Philadelphie, l’état où est emprisonné Mumia. Sur place, il est souvent impossible de connaître le lieu même de l’emprisonnement de Mumia : l’hopital prétendant qu’il est à la prison, et inversement. Ni les médecins, ni sa famille, ni même un pasteur -ce qui a une autre importance aux yeux du personnel carcéral- ne peuvent voir Mumia. Lorsqu’il est brièvement hospitalisé, Mumia est menotté à son lit, alors qu’il est déjà très largement entravé par les nombreuses blessures sur son corps. On ne peut pas réellement savoir si Mumia souffre réellement d’eczéma et de diabète (ou d’autres pathologies plus graves) puisque les autorités pénitentiaires refusent de transmettre son dossier médical. Mumia a de nombreuses blessures sur son corps et sur son crâne, ses pieds sont tellement gonflés qu’il ne porte plus de chaussures mais des bandes de gaze, il est à présent en fauteuil roulant, dépendant du bon vouloir des matons pour se déplacer.

L’état de Mumia Abu Jamal, emprisonné depuis 33 ans aux Etats-Unis est plus que jamais critique.

Mumia, interviewé dans ‘All Power to the People’.

Mumia, interviewé dans 'All Power to the People'.

Des anarchistes ont sabotés les voies ferrées de la compagnie BNSF (Burlington Northern and Santa Fe Railway), très empruntées par les trains de transport de charbon. Un déraillement de 31 wagons de charbon a eu lieu sur une portion de voie de la région de Mace Creek, dans la partie nord-ouest de l’État du Missouri. Les porte-paroles de la BNSF ont indiqué qu’une partie des rails a été retirée et que le traffic ferroviaire en sera affecté pendant plusieurs jours. Selon le communiqué: « Cette action a été organisée en solidarité avec le prisonnier anarchiste Marius Mason, condamné à une longue peine, et avec Eric King, qui est en attente d’un procès prévu le 13 juillet 2015, sous l’accusation d’avoir lancé un engin incendiaire éteint à travers les vitres du bureau d’un politicien du Missouri. Cette action a été menée en solidarité avec tous les prisonniers, et pour la défense des ressources de notre Planète utilisées pour nous éliminer. Elle a été menée pour celles et ceux rendu-e-s malades, tué-e-s et rongé-e-s par le cancer par les forces du capitalisme. »

USA: Déraillement d’un train de charbon en solidarité avec deux prisonniers anarchistes

Nouveau rebondissement dans l’affaire Albert Woodfox. Alors que la libération de ce militant noir avait été annoncée en début de semaine, un procureur américain s’y est finalement opposé. A 68 ans, Albert Woodfox détient le record du nombre d’années passées en isolement (43 ans) dans une prison américaine bien que sa condamnation ait été cassée à deux reprises. Sa libération immédiate et sans conditions avait été ordonnée lundi par un juge fédéral mais le procureur général de Louisiane a fait appel de la décision et obtenu le maintien provisoire de Woodfox en détention.

Alfred Woodfox avait été incarcé en 1971 dans la prison d’Angola pour braquage avant de s’évader et de rejoindre les rangs des Black Panthers. Arrêté à nouveau et renvoyé à Angola, il forme avec deux autres prisonniers une section du Black Panthers Party à l’intérieur de la prison. Tous trois placés en isolement 23h/24 après avoir été accusés du meurtre d’un gardien blanc pendant une révolte de prisonniers datant de 1972. Robert King a été sorti de l’isolement en 2001 et libéré plus tard. Herman Wallace a été sorti d’isolement le jour de sa sortie de prison le 1er octobre 2013, il décédera d’un cancer trois jours plus tard. Albert Woodfox était le dernier des « Trois d’Angola », toujours emprisonné en régime d’isolement, il refuse de renier son engagement dans les Black Panthers.

Le juge fédéral James Brady a ordonné la libération inconditionnelle e Woodfox, arguant de « preuves de l’innocence » du détenu. En novembre, le 5e circuit de la Cour d’appel des Etats-Unis avait décidé une libération, mais cette décision avait été à nouveau annulée par une décision judiciaire au niveau de l’Etat en février dernier. Le juge Brady a fait état de cinq « circonstances exceptionnelles » autorisant une libération immédiate et inconditionnelle de Woodfox, dont son âge, son mauvais état de santé, le préjudice consistant à laisser un détenu pendant plus de 43 ans à l’isolement, et le fait qu’il a déjà été jugé par deux fois pour un crime survenu il y a plus de 40 ans.

Le Sénat américain a adopté mardi une réforme-phare qui réduit les pouvoirs de l’agence du renseignement NSA, en particulier la collecte massive de données téléphoniques autorisée après les attentats du 11-Septembre. Le USA Freedom Act limite le programme de la NSA de collecte des métadonnées des appels téléphoniques (heure, durée, numéro appelé), la plus critiquée des mesures de surveillance mises en place dans le cadre du Patriot Act.

Déjà adoptée par la Chambre des représentants, la loi doit maintenant être signée par le président Barack Obama. Elle prévoit de transférer le stockage des données aux compagnies de télécommunications, afin d’apaiser les craintes sur la surveillance des Américains par leur gouvernement. Les autorités n’auraient alors accès aux données que sur décision de justice. Le même texte prévoit par ailleurs de redonner à la NSA le pouvoir de traquer les suspects considérés comme des « loups solitaires » et de les mettre sur écoute. L’Agence nationale de sécurité a totalement interrompu la collecte de ces métadonnées depuis lundi 00H01 (04h01 GMT), en raison de l’expiration de la section 215 du Patriot Act qui fondait légalement cette collecte.

La section 215 du Patriot Act est le fondement juridique de la collecte des métadonnées (horaires, durées, numéro appelé) de tous les appels téléphoniques américains contenu dans le Patriot Act. Le Sénat n’ayant pas pu prolonger l’autorité légale du programme, les serveurs collectant les données sont désormais fermés. La Maison Blanche a qualifié dimanche soir d' »irresponsable » l’expiration de la collecte des données téléphoniques, demandant au Sénat de faire en sorte que l’autorité légale du programme soit rétablie le plus rapidement possible.

En retardant la procédure de quelques jours, les opposants au Patriot Act se sont offerts une victoire provisoire. Le Sénat va en effet continuer cette semaine à examiner le texte bloqué, lequel bénéficie du soutien d’un grand nombre de sénateurs, républicains et démocrates. Le vote final, dans le courant de la semaine, pourrait ensuite ouvrir la voie à un rétablissement de l’autorité légale de la collecte. Le texte en souffrance au Sénat, le USA Freedom Act, prolonge pour quelques mois la collecte des données par la NSA, le temps de permettre aux compagnies téléphoniques de mettre en place les moyens de les stocker elles-mêmes. Le texte a déjà été voté par la Chambre des représentants, et la Maison Blanche a multiplié cette semaine les appels en sa faveur.

Le siège de la NSA

Le siège de la NSA