Quarante ex-combattants ou proches d’anciens guérilleros des FARC ont été assassinés en Colombie depuis la signature de l’accord de paix avec le gouvernement, à la fin de novembre 2016. Douze proches d’ex-combattants, vingt-huit ex-combattants et dix chefs communautaires proches du parti de la FARC ont été assassinés. Ces assassinats résultent de quarante-quatre attaques contre le parti de la Force alternative révolutionnaire commune (F.A.R.C.) depuis la signature de l’accord de paix, qui a abouti au désarmement de 7000 guérilleros et à la transformation de la guérilla en mouvement politique de gauche. Ils s’ajoutent à plus de 150 assassinats de militants sociaux, syndicalistes etc.

C’est l’histoire de l’Union patriotique (UP) qui se répète: ce parti de tendance communiste créé lors de négociations de paix qui avaient échoué dans les années 1980, et dont quelque trois mille militants furent assassinés par des paramilitaires d’extrême droite avec la complicité d’agents des forces de l’ordre.

Des armes remises par les FARC

Des armes remises par les FARC

Les FARC et l’ELN ont convenu lundi à Quito d’un mécanisme conjoint pour défendre les accords de paix convenus entre ces organisations et le gouvernement. A l’issue d’une réunion de deux jours à Montecristi (ouest de l’Equateur), les délégations de la Force Alternative Révolutionnaire Commune (F.A.R.C.), parti fondé par les FARC a suite à la signature de la paix, et de l’ELN ont en outre dénoncé l’assassinat de défenseurs des droits sociaux et la menace des paramilitaires. Tant la F.A.R.C. que l’ELN ont dénoncé des manquements de la part du gouvernement dans l’application des accords.

Un fonctionnaire des Nations Unies et des armes livrées par les FARC

Un fonctionnaire des Nations Unies et des armes livrées par les FARC

Une équipe d’observateurs de la mission des Nations Unies, des membres de la police nationale et des les membres des FARC, qui participaient aux travaux de démantèlement d’une dépôt d’armes et de munitions des FARC, ont été pris dans une embuscade à 8H heure locale près de Caloto dans le département de Cauca (sud-ouest). Lors de l’attaque, un policier de 31 ans a été blessé. Il a été transporté à Cali et son pronostic est réservé. L’embuscade serait l’oeuvre des dissidents des FARC.

La mission de l’ONU en Colombie a annoncé fin juillet avoir vidé plus de dépôts caches d’armes des FARC dans le cadre de la dernière phase du désarmement de cette guérilla qui comptait plus de 7.000 combattants, mais a mis en doute son achèvement avant la date prévue du 1er septembre. La mission a précisé que la guérilla avait communiqué des informations sur 779 dépôts, bien que les FARC aient déclaré en compter plus de 900. Plusieurs centaines de membres des FARC ne se reconnaissent pas dans l’accord de paix signé avec le gouvernement du président Juan Manuel Santos et sont entrés en dissidence.

Agent de l’ONU pour le désarmement des FARC en Colombie

Agent de l'ONU pour le désarmement des FARC en Colombie

Un fonctionnaire de l’ONU a été enlevé en Colombie par des dissidents des FARC au moment même de la visite du Conseil de sécurité des Nations unies, venu exprimer son soutien au processus de paix avec cette guérilla. Les dissidents des FARC sont estimés à environ 400 sur quelque 7000 combattants de cette guérilla.

Les paramilitaires profitent eux du désarmement des FARC pour prendre le contrôle de nouveaux territoires et d’assassiner impunément des militants syndicaux, associatifs, ou défenseurs des droits humains. Plusieurs dizaines d’assassinats de cet ordre ont été commis au cours des quatre premiers mois de l’année, et à l’assassinat de ces militants se sont ajoutés ceux de membres des FARC démobilisés et des parents de guérilleros démobilisés. Les corps de ces victimes, dont une mineure de 14 ans, portaient toutes des signes de torture.

Dans un centre de guérilleros des FARC désarmés et démobilisés

Le gouvernement colombien et la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie FARC ont annoncé hier mardi, qu’ils signeront jeudi le nouvel accord de paix au Théâtre Colon de Bogota qui sera présenté au Parlement (et plus soumis à referendum). L’opposition l’a d’ores et déjà rejetée, réaffirmant que certaines de leurs demandes n’étaient pas incluses dans la nouvelle version. Les modifications sont pourtant substantielles: les FARC ont beaucoup cédé, au point que l’accord de paix tient plutôt de la reddition sous condition.

Les peines restrictives applicables aux combattants démobilisés ont été précisées : ils ne pourront pas sortir du hameau qui leur aura été assigné. L’accord de paix ne sera pas inclus dans le bloc de constitutionnalité comme les FARC le souhaitaient pour le protéger contre les aléas politiques futurs. Le nouvel accord supprime presque toutes les références à la communauté lesbienne, gay, bisexuelle, transgenre et intersexe (LGBTI) qui avaient amené l’église catholique a militer contre le précédent. Et en ce qui concerne une réforme agraire, il est explicitement précisé que la propriété privée sera scrupuleusement respectée. Les grands propriétaires terriens peuvent respirer tranquilles.

Combattants des FARC (archive)

Le président colombien Juan Manuel Santos a annoncé, jeudi 13 octobre, qu’il prolongeait jusqu’au 31 décembre, le cessez-le-feu conclu avec les FARC. Celui-ci expirait initialement le 31 octobre. Le chef de l’Etat a précisé qu’il espère trouver avant cette échéance « un nouvel accord » de paix. Le 28 août, les FARC avaient décrété la suspension définitive des hostilités avec Bogotá, dans la foulée de l’accord de paix conclu avec le gouvernement pour mettre fin à cinquante-deux ans de conflit armé. Mais, le rejet par référendum de ce pacte, le 2 octobre, avait plongé le pays dans une crise et remis en cause la trêve.

La signature de l’accord de paix à La Havane

La signature de l'accord de paix à La Havane

Le gouvernement colombien et les FARC sont arrivés à un accord de paix, après cinquante-deux ans de conflit armé. Il a été annoncé mercredi 24 août à La Havane, où se tenaient les négociations depuis quarante-quatre mois. Le texte doit être ratifié par les électeurs, appelés à se rendre aux urnes le 2 octobre, jour du plébiscite promis par le président Santos. D’ici là, les FARC tiendront en Colombie leur dixième et dernière conférence nationale, afin de soumettre à leur base le résultat des négociations et voter leur transformation en parti politique.

Gouvernement et FARC s’accordent sur ce point : l’accord ne prétend pas seulement mettre fin au conflit, il veut en éradiquer les causes, notamment sur le développement rural, la réparation des victimes, les mécanismes de justice transitionnelle. Dès la signature officielle de l’accord de La Havane, les guérilleros se cantonneront tous dans 31 zones délimitées. Une fois démobilisés, les membres de l’organisation seront représentés de droit au Congrès : durant deux législatures, ils seront assurés d’obtenir cinq députés et cinq sénateurs, quel que soit le résultat obtenu dans les urnes. A court terme, le débat politique se centre sur le plébiscite du 2 octobre. La victoire du oui n’est pas acquise. Le chef de file du camp des « anti » est l’ancien président Alvaro Uribe, qui demande la renégociation immédiate des accords.

40% des combattants des FARC sont des femmes

40% des combattants des FARC sont des femmes

Le gouvernement colombien et les FARC ont signé à La Havane un accord sur un cessez-le-feu définitif. Les FARC s’y engagent à se rassembler dans des zones démilitarisées pour livrer leurs armes à l’ONU en 6 mois tout au plus.
Les FARC ont obtenu une protection spéciale pour leurs futurs démobilisés et la création de corps d’élite ciblant les paramilitaires. Après trois ans et demi de négociations et plusieurs accords d’étapes, il ne reste qu’à régler des points de mise en œuvre pour signer le texte final.

C’est la troisième grande tentative de négociations. Dans les années 1980, les rebelles avaient entamé une trêve et pu créer un parti légal, l’Union patriotique. Mais 3.000 de leurs militants, dont nombre d’élus, ont été assassinés par les paramilitaires, et les guérilleros avaient repris le maquis. Sept ans plus tard, lors d’une nouvelle tentative de négociation, le président avait démilitarisé une zone grande comme la Suisse. Pendant trois ans, les FARC s’y sont renforcées, tandis que l’armée se modernisait grâce à l’aide américaine. La rupture des négociations, en février 2002, a marqué le début de l’année la plus meurtrière du conflit colombien.

Le président Juan Manuel Santos (g) et le représentant des FARC Timoleon Jimenez (d)

Le président Juan Manuel Santos (g) et le représentant des FARC Timoleon Jimenez (d)

Le prisonnier politique, responsable des FARC, John Jairo Hernandez Moreno est mort le 5 février, l’hôpital San Jorge Pereira, suite à la maladie du foie dont il souffrait depuis 2013 et qui a été traitée avec négligence par les autorités pénitentiaires et hospitalières. John Jairo Hernandez Moreno n’a pas reçu les soins spécialisés que son cas nécessitait entre autres en raison de l’augmentation des procédures pour traitements médicaux. Il n’a jamais été envoyé à l’unité de soins intensifs pour le traitement de pathologies. John Jairo Hernandez Moreno faisait partie de la liste des 71 prisonniers politiques gravement malades dont un groupe de personnalités comme Adolfo Pérez Esquivel et Noam Chomsky demandaient la libération.

John Jairo Hernandez Moreno

John Jairo Hernandez Moreno

Seize guérilleros des FARC ont été libérés pour la première fois dans le cadre du processus de paix négocié avec le gouvernement colombien. « C’est un premier geste unilatéral du gouvernement après avoir évalué le respect du cessez-le-feu unilatéral par les FARC, la diminution de la violence qui en découle et les avancées du processus », a annoncé le bureau du Haut commissaire pour la paix dans un communiqué.

L’ONU a accepté lundi de superviser le règlement final du conflit vieux d’un demi-siècle entre le gouvernement colombien et les FARC. Aux termes d’une résolution du Conseil de sécurité adoptée à l’unanimité, une « mission politique » de l’ONU sera établie, à la demande des deux camps, avec des observateurs internationaux chargés de surveiller notamment le désarmement de la guérilla. La mission sera mise en place « pour une période de douze mois », avec une possibilité d’extension, afin de « surveiller et vérifier » un cessez-le-feu bilatéral définitif, la cessation des hostilités et le dépôt des armes par les deux camps.

Sept des seize prisonniers libérés

Sept des seize prisonniers libérés