Neuf personnes, soupçonnées d’avoir participé aux dégradations et aux violences lors de la manifestation nantaise du 22 février contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, ont été interpellées ce lundi matin à Nantes. 30 enquêteurs ont procédé aux arrestations, lors de cette opération de police judiciaire d’envergure. Un appel est lancé pour un rassemblement devant le commissariat de Nantes Waldeck-Rousseau ce lundi à 18 h, en soutien aux personnes qui se sont faites arrêter.

La manifestation anti-aéroport avait rassemblé des dizaines de milliers de personnes le 22 février. Une dizaine de policiers et gendarmes avaient été blessés et hospitalisés, selon la préfecture, et 14 personnes avaient été interpellées. Le maire de la ville avait porté plainte contre X pour tous les dégâts causés. Cinq jeunes gens, interpellés lors de la manifestation, avaient été condamnés fin février à des peines allant de travaux d’intérêt général à de la prison ferme mais sans mandat de dépôt.

Le 7 mars, 400 personnes s’étaient rassemblées devant le siège du groupe à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) à l’occasion d’un comité central d’entreprise consacré à la fermeture, début 2014, du site d’Amiens où travaillaient 1.173 salariés. Les forces de l’ordre ont reçu une pluie de projectiles pendant trois heures: barres de fer, grilles d’égout, arceaux de parking, panneaux de signalisation et morceaux de chaussée. Dix-neuf policiers avaient été blessés, dont deux sérieusement.

Trois salariés de l’usine Goodyear d’Amiens ont été condamnés ce lundi à six mois de prison avec sursis par le tribunal de Nanterre pour cette manifestation. Deux des manifestants ont en outre été condamnés à verser 3.950 et 1.800 euros au titre du préjudice moral à deux des policiers qui s’étaient constitués parties civiles. Un quatrième prévenu, qui le jour du procès avait assuré qu’on l’avait « confondu avec quelqu’un d’autre », a été relaxé contre l’avis du parquet.

Cinq élus de la CGT Goodyear sont en garde à vue depuis hier matin 8 heures à Amiens. La garde à vue a été prolongée de 24 heures. Ils sont accusés de menaces de mort et de violences en réunion lors de comités d’entreprise extraordinaires. Cette garde à vue intervient suite à une plainte déposée en 2008 par le syndicats des cadres CFE-CGC. Mais cette plainte avait été classée sans suite à l’époque. La CFE-CGC se serait portée partie civile, ce qui aurait permis une réouverture de l’enquête.

L’occupation de l’usine Goodyear en janvier

L'occupation de l'usine Goodyear en janvier

Mardi 25 février, une audience de remise en liberté s’est tenue pour deux personnes accusées d’avoir participé à un feu d’artifice devant le centre de rétention de Vincennes suite à l’émeute. Une vingtaine de personnes était présente pour apporter du soutien aux deux incarcérés. La juge a décidé de les faire sortir après 8 jours.

Dans l’après-midi certaines personnes solidaires sont suivies plus ou moins ostensiblement. Dans la soirée, une maison occupée, dans le 19e arrondissement de Paris est particulièrement ciblée. Un groupe de personnes solidaires entreprend de harceler les policiers en civiles. Le groupe découvre une camionnette Citroën jumpy blanc immatriculée 9420 XC 94, vingt mètres au dessus de la maison. Les vitres arrières sont voilées mais des signes de présence émanent de la voiture lorsque le joyeux groupe s’approche. Menaces et secouage du véhicule: deux policiers en descendent et s’enfuient. Les semaines suivantes la surveillance n’a pas cessé ( filatures, contrôles d’identité impromptus…)

La CGT appelle à une manifestation devant le tribunal de grande instance du Havre, le 31 mars 2014, à 11h30, pour exiger la relaxe totale et sans condition des 4 militants de l’Union Locale CGT contre lesquels le Procureur de la République du Havre a requis, le 21 février dernier, des peines de 2 mois de prison avec sursis et 300€ d’amende, d’un côté, et de 6 mois de prison ferme et 500€ d’amende de l’autre.

Cette manifestation sera l’occasion de dénoncer l’acharnement de l’institution judiciaire à l’égard de tous les syndicalistes CGT qui luttent pour défendre les droits des salariés et d’exiger que le gouvernement et sa majorité parlementaire donne suite aux revendications de la CGT pour une loi d’amnistie ; une loi pour renforcer la protection des militants syndicaux et associatifs qui agissent dans le cadre d’actions collectives ; une loi pour supprimer de la liste du fichier des prélèvements génétiques, tous les militants syndicaux et associatifs interpellés dans le cadre d’actions collectives.

Fin 2013 et début 2014 furent marqués sur Montauban par une grève des postiers de 26 jours. Un protocole de fin de conflit a été signé, mais la Poste a par la suite déposé trois plaintes contre deux syndicalistes (dont le secrétaire départemental de la CGT) pour harcèlement moral, pose de cadenas sur les grilles du centre de tri, et occupation des locaux. Le 18 mars une cinquantaine de manifestants s’est rassemblée devant l’entrée du commissariat pour soutenir le convoqué du jour. La secrétaire générale départementale de la CGT a dénoncé : «la criminalisation de l’activité syndicale qui prend une ampleur démesurée en France et sur tout le département.»

Une nouvelle manifestation est annoncée ce lundi à 13 h 45 devant les grilles de Bridgestone Béthune à l’appel d’une intersyndicale CGT-SUD-CNT-FSU. Motif cette fois? Soutenir cinq salariés convoqués par la direction dans le cadre d’une procédure disciplinaire. Deux d’entre eux sont des représentants syndicaux, un troisième est syndiqué, les deux derniers sont des salariés non-protégés. Le 19 février dernier, un cortège de manifestants partis du centre de Béthune avait fait halte devant les grilles provoquant un débrayage. Les cinq salariés concernés risquent une mise à pied.

Une manifestation a tourné avant-hier 19 mars en échauffourées devant le monument aux morts de Papeete. Des centaines de grévistes manifestaient contre la réforme de la fonction publique communale, alors que les autorités de la Polynésie française et de l’Etat devaient commémorer la fin de la guerre d’Algérie. Les grévistes reprochaient au Haut-commissaire de la République, de ne pas les recevoir. Des coups ont été échangés entre grévistes et policiers. La réforme de la fonction publique communale ne prend pas en compte les spécificités insulaires et va provoquer des pertes de revenus importantes pour beaucoup d’employés. La grève est massivement en Polynésie qui compte 4.800 agents communaux.

heurts à papeete

heurts à papeete

Le 7 février, une campagne d’affichage était organisée pour protester contre un rassemblement de fascistes identitaires près de Meximieux. Un antifasciste est convoqué au TGI pour complicité de dégradation de biens publics. Rassemblement solidaire devant la Maison de la Justice et du Droit 34 cours de Verdun à Bourg-en-Bresse ce jeudi 20 mars à 15h30.

Un cortège de lycéens a défilé à Amiens mardi. Des pneus ont été incendiés, le feu a endommagé une voiture, et des vitres ont été brisées. vers 10 heures devant le lycée Saint-Rémi quelques dizaines de jeunes venus d’autres lycées d’Amiens sont venus appeller les élèves de cet établissement privé à rejoindre le mouvement. Ils auraient tenté -en vain- de bloquer le portail de l’établissement avec des poubelles pour y pénétrer. Des fenêtres ont été brisées, des pierres et des oeufs lancés. Un jeune homme a été interpellé.

L’équipementier aéronautique Ratier (1.100 salariés) installé à Figeac (Lot) a été condamné par la cour d’appel d’Agen à verser 950.000 euros au total à neuf salariés, membres de la CGT et reconnus victimes de discrimination après 15 ans de procédure. Dans son arrêt , la chambre sociale de la cour d’appel d’Agen conclut que les neuf hommes ont « été victimes d’une discrimination à raison de leur activité syndicale ». Elle condamne la société Ratier-Figeac à leur payer des sommes allant de 31.000 à 175.000 euros pour le préjudice financier, ainsi que 5.000 euros chacun au titre du préjudice moral.

Dans cette affaire engagée en 2000, la Cour de cassation a déjà donné raison par trois fois aux salariés. Cependant, l’entreprise Ratier « envisage de se pourvoir en cassation » d’ici la mi-avril, « après une analyse juridique précise ».