Ce lundi 15 avril après-midi, Ivan et Janos, membres du Réseau Résistons ensemble contre les violences policières et sécuritaires, diffusaient le petit bulletin mensuel du Réseau qui existe depuis 2002, et est à son 118ème numéro dans la Cité du Luth à Gennevilliers (92). Ils ont été arrêtés par 8 policiers sortis de trois voitures de la BAC et d’une voiture de police sérigraphiée, garées en travers de la chaussée, bloquant le trafic. Puis ils ont été amenés sous la contrainte au commissariat de Gennevilliers dans des véhicules séparés. Une fois au commissariat ils ont été placés en cellule de garde-à-vue, leurs empreintes ont été relevées et ils ont été pris en photo. Lors de leurs auditions respectives on leur a signifié l’accusation d’avoir détenu des affiches et tracts dont le contenu serait considéré par la police comme diffamatoire. On leur a également signifié qu’ils pourraient être convoqués pour la poursuite de cette affaire. Ils ont pu sortir du commissariat après ce qui curieusement leur a été présenté comme des « auditions libres », plus de deux heures après leur arrestation. A leur sortie les policiers ont refusé de restituer le matériel saisi et ainsi que de leur délivrer un reçu.

Contact : ijsolidarite@free.fr

Deux contrats relatifs à l’identification biométrique viennent d’être signés par des sociétés françaises. Le groupe de services informatiques Steria a remporté un contrat avec la police danoise pour la conduite d’un programme sur huit ans d’identification biométrique d’empreintes digitales. Ce programme vise à transformer la manière de conduire les enquêtes criminelles de la police danoise, portera sur le basculement de l’actuel système biométrique vers des processus 100% numériques, afin de gagner en rapidité et en précision de reconnaissance des empreintes digitales. Steria équipera la police danoise de plusieurs outils qui permettront d’éliminer les interactions manuelles et permettront aux agents d’identifier et de signaler les profils de criminels en quelques secondes, contre plusieurs minutes jusqu’alors. Steria a déployé des solutions biométriques pour des clients dans 27 pays.

De son côté, Gemalto a annoncé lundi avoir conclu un contrat avec le gouvernement du Ghana pour fournir un système de gestion électronique des visas et de contrôle aux frontières basé sur la biométrie. Les services d’immigration du Ghana (GIS) voulaient un système électronique national basé sur l’authentification biométrique, dans ce pays d’Afrique de l’Ouest qui connaît une croissance rapide des déplacements transfrontaliers. En tant que maître d’œuvre, Gemalto déploiera des systèmes électroniques de contrôles aux frontières dans les principaux ports d’entrée du Ghana, et livrera un système entièrement informatisé de traitement et d’émission des demandes de permis et de visas, en collaboration avec Avalon Biometrics. Le projet couvre également l’installation d’un portail de services en ligne pour les demandes de visa, ainsi que des portiques électroniques à l’aéroport international de Kotoka à Accra, pour un contrôle des accès aux frontières automatisé.

France/Danemark/Ghana: Contrats de biométrie

Nezif Eski est un militant franco-turc détenu en France pour son soutien au DHKP-C. Le 20 décembre dernier, le Tribunal correctionnel de Paris l’a condamné à cinq ans de prison dont quatre ans ferme. Dans l’attente de son procès en appel, Nezif est détenu à la prison de Fresnes où des fouilles intégrales se font de manière systématique après chaque parloir et avant chaque fouille de cellule. Ces fouilles se font en violation articles 57 et R.57-7-80 du code de procédure pénale qui stipule que «Les fouilles doivent être justifiées par la présomption d’une infraction ou par les risques que le comportement des personnes détenues fait courir à la sécurité des personnes et au maintien du bon ordre dans l’établissement.»

Le 13 mars dernier, Nézif a refusé de se soumettre à la fouille intégrale (mise à nu). Il a demandé que les éléments permettant de justifier cette fouille lui soient présentés. Non seulement aucun élément ne lui a été présenté mais il a été mis à nu de force par trois gardiens puis placé en quartier disciplinaire. Ses vêtements ont été déchirés, et une fois à terre sur le ventre, un surveillant s’est assis sur son dos de manière à pouvoir écarter ses fesses… Depuis, Nezif est en grève de la faim contre les fouilles corporelles humiliantes qui contreviennent au règlement de la prison de Fresnes où il est incarcéré. Pour lui écrire: Nezif ESKI, 966711 Div2sud079, Allée des thuyas, 4261 FRESNES CEDEX, France

France: Un prisonnier politique en grève de la faim depuis un mois

Alors qu’elles s’en étaient retirées vendredi, les forces de l’ordre ont réinvesti ce matin le carrefour des Fosses Noires, à l’entrée de la Zone d’aménagement différé (ZAD). Celui-ci avait été ‘libéré’ avant le week-end pour laisser passer les manifestants qui participaient à ‘Sème Ta ZAD’, manifestation de ‘remise en culture des terres’ qui a rassemblé plus de mille personnes samedi. Les autorités avaient annoncé qu’il resterait libre. Mais ce matin, les gendarmes sont revenus prendre position et filtrer les passages au carrefour, entraînant la colère des occupants qui avaient déjà annoncé hier soir leur intention de s’opposer à tout retour des forces de l’ordre. Depuis la fin de la matinée, les tirs de gaz lacrymogène et de grenades assourdissantes visent les opposants qui tentent de reprendre le contrôle de la voie et répliquent par des tirs de pierres et de cocktails Molotov. Plus personnes ont été blessées, et deux opposants ont été arrêtés. Cet après-midi, quelques 150 gendarmes sont toujours sur place.

Un appel au rassemblement de soutien à été lancé pour ce lundi à 16h, devant la préfecture de Nantes pour dénoncer la réoccupation militaire du carrefour.

Affrontement à la ZAD

Affrontement à la ZAD

Le Conseil d’Etat a reconnu vendredi la possibilité pour EDF de limiter le droit de grève dans ses centrales nucléaires, comme l’électricien, devenu une société privée, l’avait fait lors des mouvements sociaux de 2009. A cette époque, plusieurs organisations syndicales avaient contesté auprès du Conseil d’Etat des mesures prises par la direction générale, qui avaient notamment impliqué des réquisitions de salariés sur des sites de production nucléaire.

« Le Conseil d’État affirme tout d’abord la compétence de principe des organes dirigeants d’EDF pour limiter ainsi le droit de grève », dit la plus haute juridiction administrative française dans un communiqué publié vendredi, soulignant que, même privée, EDF reste « responsable d’un service public ». L’institution a également jugé que les mesures prises par le groupe n’étaient pas disproportionnées, comme le dénonçaient les syndicats.

Du 14 au 21 avril 2013 se déroulera en France la semaine internationale de solidarité avec les prisonniers politiques. En 2004, réunies à l’occasion de la première conférence internationale sur les prisonniers politiques à Donostia (Pays basque), plusieurs organisations ont adopté une déclaration faisant du 17 avril la Journée internationale des prisonniers politiques. Cette date, choisie en référence à la Journée du prisonnier palestinien instituée en 1975.

cliquer ici pour voir le programme

France: Semaine pour les prisonniers politiques

Demain, jeudi 11 avril 2013, un rassemblement de solidarité à Georges Abdallah aura lieu à 18h devant la Sous-Préfecture de Bayonne pour dénoncer
la décision de la Cour de Cassation (le jeudi 4 avril 2013) qui a permis de casser la libération conditionnelle de Georges Abdallah acordée le 19 novembre 2012 par le Tribunal d’Application des Peines à Paris, ainsi que l’extermination lente en prison à l’encontre des prisonnier(ère)s politiques.

Manifestation à Bayonne pour Georges Abdallah

Manifestation à Bayonne pour Georges Abdallah

Samedi, la Wikimedia Foundation a accusé la DCRI (Direction Générale du Renseignement Intérieur) d’avoir fait supprimer un article de son encyclopédie sous la menace. Selon elle, la DCRI a ‘contacté un bénévole et a insisté pour qu’il utilise ses droits administratifs pour supprimer immédiatement l’article. Sous la menace, il a supprimé l’article. Le bénévole, qui n’a aucun lien avec l’article incriminé, a été menacé d’un placement en garde à vue et d’une mise en examen’. Elle poursuit ‘La Fondation s’oppose vivement à des tentatives gouvernementales d’intimider les bénévoles … dans les cas où il n’y a pas de menace apparente, nous demandons plus d’informations avant de supprimer du contenu. Faire autrement serait autoriser la censure’. L’article en question, daté du 24 juillet 2009, qui porte sur une station hertzienne militaire, a été remis en ligne dans la nuit de vendredi à samedi par une personne qui habite en Suisse. La DCRI a réagit en mettant en avant le fait que l’article contenait des informations militaires classées et que la publication de ces informations violaient le code pénal. De son côté, le ministère de l’Intérieur conteste toute menace (‘La personne a été mise en garde contre le risque d’engagement de poursuites judiciaires’), tout en confirmant la demande de suppression. La Wikemedia Foundation avait, début mars, refusé d’effacer l’article étant donné que la DCRI avait refusé d’apporter les précisions demandées et exigé la suppression pure et simple du texte.

Lors d’un récent rassemblement pour exiger la libération de Georges Ibrahim Abdallah à Paris, la police avait interpellé 44 manifestants. Après avoir passé 18 heures en garde à vue, l’un d’entre eux, membre du Collectif pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah, s’est vu accusé d’être ‘l’organisateur d’une manifestation non déclarée’. Vendredi, il a été condamné à 1500 euros d’amende avec sursis.

Le 10 janvier de cette année, la chambre de l’application des peines de la cour d’appel de Paris avait décidé que Georges Abdallah pouvait être libéré dès le moment ou le ministère de l’intérieur rendait un avis d’expulsion contre lui. Le ministre avait empêché cette libération en ne signant pas cet arrêt, et le parquet avait été en cassation contre cette décision de libération. Il vient d’avoir gain de cause, ce 4 avril la cours de cassation a cassé et annulé la décision du 10 janvier 2013 et déclaré irrecevable la demande de libération conditionnelle de Georges Ibrahim Abdallah.

EDIT: Voici les motifs de la cassation : Les juridictions de l’application des peines ne peuvent accorder la libération conditionnelle tant que le condamné n’a pas été placé sous le régime de la semi-liberté. Disposition applicable à un étranger condamné qui n’est pas l’objet de l’une des mesures d’éloignement du territoire (cf article 729-2).