Un petit rassemblement s’est tenu ce jeudi après-midi devant l’ambassade de Grèce en solidarité avec le peuple grec qui résiste aux plans d’austérité imposés par la finance internationale. Notre Secours Rouge y a distribué l’appel à la solidarité des prisonniers de « lutte révolutionnaire ».

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Bruxelles: Rassemblement devant l’ambassade de Grèce

Une rassemblement en soutien aux luttes du peuple grec aura lieu demain jeudi devant l’ambassade de Grèce à Bruxelles à 16H30 (rue des Petits Carmes 10, 1000 Bruxelles – près du parc du Sablon). Notre Secours rouge propose d’y exprimer notamment la solidarité avec les prisonniers de « Lutte Révolutionnaire » dont le procès doit commencer les semaines qui viennent.

Trois personnes ont été blessées samedi à la suite d’un incendie provoqué par deux cocktails Molotov lancés par un groupe de jeunes encagoulés contre le commissariat d’Exarchia, dans le centre d’Athènes. Deux hommes et une femme, qui se trouvaient sur les lieux, ont été hospitalisés pour des brûlures. Leurs jours ne sont pas en danger. Les jeunes ont lancé un premier cocktail Molotov contre la façade du commissariat avant d’en lancer un second en quittant les lieux, dans une poubelle, située près d’un marché de primeurs, à proximité du siège du commissariat. Un véhicule de la police ainsi que deux autres voitures et une moto ont subi d’importants dégâts, selon la police.

Cette attaque intervient deux jours après que quatre policiers ont été sanctionnés à la suite de brutalités à l’encontre d’un manifestant mercredi et dévoilées sur internet. Une manifestation organisée à l’appel des syndicats a eu lieu jeudi à Athènes contre les violences policières. Un manifestant, hospitalisé depuis mercredi avec de graves blessures lors des incidents provoqués au cours de la manifestation, était toujours dans un état critique samedi.

Grèce: Commissariat attaqué

Des incidents ont éclaté mercredi à Athènes entre la police grecque et des manifestants alors que les émissaires de l’Union européenne et du Fonds monétaire international entamaient une mission d’évaluation de la situation budgétaire de la Grèce. Des milliers de personnes se sont rassemblées dans le centre d’Athènes à l’appel des syndicats des secteurs public et privé. La capitale était presque déserte, avec de nombreux magasins et services publics fermés pour la journée. En fin d’après-midi, les policiers ont fait usage de gaz lacrymogènes alors que des jeunes manifestants jetaient des pierres dans leur direction. Un manifestant a été hospitalisé après avoir été grièvement blessé à la tête. Il se trouvait dans un « état critique », mais « stationnaire » après avoir été opéré, a annoncé le ministère grec de la Santé. L’homme, un militant de gauche âgé d’une trentaine d’années a été opéré d’urgence en raison d’un hématome derrière la tête et placé dans l’unité des soins intensifs.

La vidéo des affrontements sur EURONEWS

Ce mercredi 6 avril, Christoforos Kortesis (à gauche sur la photo), Sarantos Nikitopoulos (à droite) et Vaggelis Stathopoulos, trois des six inculpés de Lutte Révolutionnaire, ont été mis en liberté conditionnelle, en attendant leur procès. ils ont interdiction de sortir du territoire grec, caution de 3000 euros (sauf pour Sarantos) et pointage au commissariat deux fois par mois. Nikos Maziotis, Panayiota Roupa et Costas Gournas restent détenus. Les six militants avaient été arrêtés en avril dernier en Attique.

Prisonniers de

Textes des prisonniers de l’organisation « Lutte Révolutionnaire » (Επαναστατικος Αγώνας)

Présentation:

“Lutte Révolutionnaire” a été, ces dix dernières années, l’organisation révolutionnaire la plus active en Grèce : attaques de commissariat à la bombe, à la grenade et à l’arme automatique, attaque de la Bourse d’Athènes avec 150g d’explosifs, attaque à la roquette contre l’ambassade des Etats-Unis à Athènes, etc.
Six personnes, parmi lesquelles trois en détention qui se revendiquent de l’organisation, devront passer en jugement pour ces actions.
Conformément à la ligne du Secours Rouge International qui consiste à soutenir en priorité les prisonniers révolutionnaires qui continuent à assumer leurs responsabilités
révolutionnaires, et qui parviennent à le faire de manière collective, nous publions dans ce numéro de “Solidarité Internationale” trois textes importants de ces prisonniers, introduits par eux-mêmes, – ainsi qu’une chronologie de la lutte de leur organisation.

Les documents publiés sont consultables sur la page spéciale « Textes et histoire de « Lutte Révolutionnaire »

Sommaire:

– 1. Introduction
– 2. Lettre politique à la société
– 3. Appel international à la solidarité
– 4. Lettre sur l’achèvement d’une année depuis la fusillade au cours de laquelle le révolutionnaire Lambros Foundas est tombé en combattant
– 5. Chronologie de l’organisation Lutte Révolutionnaire

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Des milliers de manifestants s’étaient rassemblés ce mercredi dans plusieurs villes grecques dans le cadre d’une grève générale de 24 heures contre les mesures d’austérité du gouvernement. Selon la police, ils étaient 16000 à Salonique et 20000 au Pirée et à Athènes (les syndicats parlent eux de 60000 personnes). Dans la capitale, de violents affrontements ont éclaté entre les travailleurs et les forces de l’ordre. 5000 policiers avaient été déployés dans le centre-ville, dont une grande partie formant un cordon devant le Ministère des Finances. A l’arrivée du cortège devant le bâtiment, ils ont tiré des gaz irritants et lacrymogènes, scindant la manifestations en deux. Les travailleurs ont répliqué en leur jetant divers projectiles. La police compte trois blessés dans ses rangs et a annoncé avoir procédé à cinq arrestations.

Manifestation contre l'austérité à Athènes

Lundi dernier, les accusés, membres présumés du groupe ‘Conspiration des Cellules de Feu’ et actuellement jugé pour ‘appartenance à une organisation terroriste’, avaient quitté la salle d’audience de leur procès au tribunal antiterroriste d’Athènes, situé dans la prison de haute sécurité de Kirydallos. Leurs demandes, entre autres, que les pièces d’identité des personnes assistant aux débats ne soient pas conservées par la police, ainsi que les débats ne soient pas enregistrés, n’avaient pas été entendues. La séance avait été ajournée à hier suite à leur départ. Ce lundi matin, la juge leur a opposé une fin de non-recevoir, justifiant la retenue des pièces d’identité par le fait que l’accès à la salle d’audience est régi par les règles de la prison. Les accusés ont dès lors immédiatement quitté la salle. Leur départ a été suivi par des affrontements entre quelques dizaines de sympathisants et des policiers en cilvil. Profitant de la confusion, les six accusés qui comparaissent détenus ont réussi à échapper à la vigilance de leur garde policière et ont pris la fuite. Ils ont été rattrapés à la course dans la cour du bâtiment. La séance a été ajournée à ce mardi. Les accusés, qui ont annoncé leur refus d’être représentés par leurs avocats dans ces conditions se sont vus attribués des avocats commis d’office. En outre, ils ont annoncé qu’ils entamaient une ‘grève de réfectoire’, n’acceptant plus les repas de l’administration pénitentiaire.

Ce matin, le procès de treize personnes, âgées de 19 à 20 ans, a débuté à l’intérieur de la prison haute sécurité de Kirydallos à Athènes. Ce tribunal dans le pénitencier avait été mis en place à l’époque pour les procès ‘antiterroristes’ impliquant les membres des groupes ’17 Novembre’ et ‘Lutte Révolutionnaire Populaire’ (ELA). Les treize suspects, dont quatre seront jugés par défaut car toujours libres, sont accusés ‘d’appartenance à une organisation terroriste’. Les arrestations avaient fait suite à l’envoi de plusieurs colis piégés à des ambassades à Athènes, et dans d’autres capitales européennes. Ceux-ci avaient été revendiqué par le groupe ‘Conspiration des Cellules de Feu’. Le tribunal, qui siègera durant quelques mois, examinera aussi l’implication des accusés dans trois actions ayant visé un ministère et les domiciles de deux responsables politiques en 2009. Un important dispositif policier a été déployé autour du bâtiment et plusieurs manifestations de solidarité ont d’ores et déjà été annoncées.

Ce midi, les prévenus ont quitté l’audience. Ils avaient demandé qu’aucun document ne soit requis auprès des personnes assistant à l’audience, et qu’elles ne subissent aucun contrôle de police ni fichage. Or, le juge a tout juste consenti à ce que les cartes d’identité ne soient pas photocopiées, mais simplement laissées à l’entrée. Les accusés ont donc quitté la salle, sous les applaudissements de nombreuses personnes du public et aux cris de ‘la passion de la liberté est plus forte que toutes les prisons’.

A quelques jours du procès de treize membres présumés du groupe ‘Conspiration des Cellules de Feu’ dans un tribunal installé à l’intérieur d’une prison d’Athènes, la police a effectué une vague de perquisition dans plusieurs quartiers d’Athènes, ainsi qu’à Salonique et près de Patras. Celles-ci se sont déroulées, selon la police, dans l’entourage des suspects arrêtés. Hier soir, elle a annoncé avoir procédé à deux arrestations dans le cadre des ‘enquêtes de la brigade anti-terroriste’ et que les recherches se poursuivaient.