Le Parti communiste des Philippines (PCP) a annoncé qu’il mettait fin à un cessez-le-feu en vigueur depuis cinq mois. Cette annonce survient après une troisième séance de négociations de paix qui se sont achevés la semaine dernière près de Rome sans accord sur une trêve définitive. Le PCP a déclaré hier mercredi qu’il restait favorable à des négociations de paix mais a ordonné à ses combattants de reprendre le 11 février leur actions militaires contre les forces gouvernementales.

Le PCP dénonce le gouvernement d’avoir profité du cessez-le-feu pour empiéter sur les territoires contrôlés par la NPA. Les militaires et policiers philippins se sont servis de la trêve pour se livrer à des agissements hostiles, y compris des violations des droits de l’Homme dans les villages des zones rurales sous influence maoïste. Selon le PCP toutefois, il est possible de négocier tout en poursuivant le combat jusqu’à ce que des accords de fond soient trouvés sur les racines du conflit armé. Un prochain round de pourparlers de paix est prévu le 2 avril à Oslo.

Combattantes maioïstes aux Philippines

Combattantes maioïstes aux Philippines

Deux membres de l’ELN emprisonnés ont été libérés ce weekend en Colombie, après avoir été désignés « facilitateurs de paix » par le gouvernement, l’une des conditions préalables aux pourparlers prévus à partir du 7 février à Quito. La semaine dernière, le gouvernement du président Juan Manuel Santos et l’ELN avaient annoncé le lancement le 7 février dans la capitale de l’Equateur voisin de pourparlers officiels, à l’issue de discussions menées en secret depuis janvier 2014.

Ces négociations formelles, qui devaient être précédemment entamées en octobre dernier, avaient été annulées au dernier moment par M. Santos, l’un des prisonniers de l’ELN, l’ex-député Odin Sanchez, n’ayant pas été relâché. Selon les conditions posées en préalable, l’ancien parlementaire, retenu de puis avril, doit être libéré le 2 février, tandis que le gouvernement doit gracier deux guérilleros emprisonnés et en nommer deux autres facilitateurs de paix (voir notre article). Avec les libérations annoncée ce weekend, l’une de ces conditions est désormais remplie. L’ELN a précisé dimanche que les guérilleros qui devraient être graciés, Nixon Cobos et Leivis Valero, se trouvent dans un « état de santé délicat » et « seront remis en liberté simultanément avec Odin Sanchez ».

Combattants de l’ELN

Combattants de l'ELN

Deux maoistes (dont une femme) ont été tués par les forces de sécurité de Dantewada dans le Chhattisgarh. Selon la police, lors d’une opération de contre-insurrection, une équipe du District Reserve Group (DRG) et un groupe maoiste auraient échangé des tirs. Le combattants maoistes se sont échappés dans la forêt. Un stock de médicament a été retrouvé près des corps. Les deux membres de la guerilla faisaient sans doute partie de l’équipe d’approvisionnement médical de la PCI (M).

Guerilleros à l’entrainement

Guerilleros à l'entrainement

La police indienne a arrêté mardi à Dehri-On-Sone deux maoïstes qui encaissaient un « levy » (impôt levé par la guérilla) de 10.000 roupies auprès d’une entreprise privée creusant un canal proche du barrage d’Indrapuri, sur la rivière Stone, dans le district de Rohtas (état de Bihar). Les deux arrêtés avaient été identifiés comme Arun Kumar, alias Birbal, et Dhiraj Kumar. Arun Kumar était recherché dans le district de Aurangabad. Les maoïstes avaient exigé le paiement du « levy » au directeur de la société UVB, une entreprise privée. Les autorités indiennes tentent de toutes les manières de tarir les revenus de la guérilla – elles ont ainsi procédé dernièrement à une opération de démonétarisation surprise des billets de banque de grosses coupures.

Le barrage d’Indrapuri

Le barrage d'Indrapuri

Le gouvernement péruvien a prolongé l’état d’urgence dans la région amazonienne de la Valle de los Rios Apurimac, Ene et Mantaro (VRAEM), pour y poursuivre la lutte contre la guérilla maoïste. Plusieurs colonnes de la guérilla du PCP-SL s’opposent, dans cette région, aux forces combinées de l’armée et de la police péruviennes. L »état d’urgence permet aux forces de sécurité de lever l’inviolabilité des domiciles privés, de suspendre la liberté de réunion et d’autres droits civils.

Avant-hier mardi un camion chargé de cinq personnes a été pris en chasse par la police de Canayre (VRAEM) au cours d’une opération de routine. Les cinq occupants ont réussi à semer les policier en traversant en bateau la rivière Apurimac. Mais ils ont abandonné leur camion dans lequel les policiers ont découvert des armes, des munitions, divers équipements (batteries, lampes, outils, bottes etc.) utiles aux guérilleros et un drapeau du PCP-SL.

Le matériel saisi mardi dans la région VRAEM

Le matériel saisi mardi dans la région VRAEM

Tout en reconnaissant avoir abattu une membre de la NPA, l’armée gouvernementale a démenti avoir subi des pertes dans la fusillade survenue ce week end dans la localité de Barangay Biangan, dans le North Cotabato (voir notre article). Elle dément ainsi catégoriquement la déclaration faite par le porte-parole de la NPA à propos de cet incident qui affirmait que huit militaires avaient perdu la vie à cette occasion.

Le lieu de la fusillade à Barangay Biangan, North Cotabato

Le lieu de la fusillade à Barangay Biangan, North Cotabato

Alors que les négociations de paix se poursuivent entre le gouvernement et l’insurrection maoïste, une fusillade entre forces gouvernementales et guérilleros maoïstes a fait neuf morts, huit militaires et un guérillero, hier samedi, dans le North Cotabato. Un détachement mixte de policiers et de militaires du 39e bataillon d’infanterie était intervenu après avoir appris que des guérilleros avaient menacé un chauffeur de la Société de développement des terres Santos (SLDC), dans le village de Malasil, parce qu’il ne payait pas l’impôt levé par la guérilla. Les forces de sécurité ont alors accroché une unité de la NPA qui a résisté, causant de lourdes pertes aux militaires. La fusillade a duré une demi-heure.

Déploiement de l’armée hier dans le North Cotabato (Mindanao)

Déploiement de l'armée hier dans le North Cotabato (Mindanao)

Les dernières opérations de guérilla urbaine menée par le DHKP-C, les tirs de roquettes contre le quartier général de la police et le siège de l’AKP à Istanbul, (voir notre article d’hier) auquel il faut peut-être joindre le mitraillage d’une patrouilleuse de police ce samedi matin à Esenyurt, district de la rive européenne d’Istanbul, font suite (et répondent) à une série de revers subis par l’organisation.

Nous avions parlé de la mort de deux combattants dans le Dersim (voir notre article) mais c’est un total de seize guérilleros que le DHKP-C a perdu dans la région à la fin de l’année, dont dix dans un seul bombardement de l’aviation turque. A ces pertes se sont ajouté l’arrestation dans la province d’Izmir de Çiğdem Ş., présentée comme une dirigeante de l’organisation pour la zone égéenne. Agée de 35 ans, elle avait déjà été arrêtée en 2012, soupçonnée d’avoir planifié une attaque contre la police, et avait été libérée en 2016. Jeudi 19, une vaste opération anti-DHKP-C a eu lieu dans le district d’Okmeydanı à Istambul a débouché sur 5 arrestations.

L’opération policière à Okmeydanı

L'opération policière à Okmeydanı

Une roquette de RPG a été tirée en direction du quartier général de la police à Istanbul, mais a manqué sa cible et a fini par percuter le mur d’enceinte du Directoire de la Sécurité provinciale sans faire de victime. Le bâtiment visé est situé dans le quartier de Fatih, sur la rive européenne du Bosphore. L’action n’a pas encore été revendiquée mais pourrait être le fait des TAK, les « Faucons pour la Libération du Kurdistan » (TAK), qui avaient déjà attaqué de la même manière l’aéroport Sabiha Gökçen d’Istanbul.

Mise à jour: Il y a eu deux roquettes (l’autre contre l’AKP est entrée à l’intérieur), des drapeaux du DHKC ont été laissés en guise de revendication sur place, l’action était dédie à la mémoire des 10 combattants DHKC portés disparus au début du mois de novembre dernier suite à un bombardement turc.

Le point du tir de la roquette

Le point du tir de la roquette

Une équipe d’un bataillon anti-guérilla COBRA appartenant à la CRPF, chargée de débusquer les IED posés par les maoïstes dans une jungle de Latehar, dans l’état de Jharkhand, a été victime de l’explosion de l’un d’eux mardi. Un chien entraîné à détecter les explosifs a été tué et son maître-chien blessé. Le vendredi précédent, cinq membres des forces de sécurité avaient été blessés par un IED dans les environs (voir notre article). Les IED étant parmi les principales menaces pour les forces anti-guérilla, chaque bataillon de la CRPF a été doté d’une demi-douzaine de chiens entraînés à détecter les explosifs.

Entraînement des chiens à l’École militaire de Nagrota

Entraînement des chiens à l'École militaire de Nagrota