Les autorités iraniennes ont annoncé avoir arrêté une personne qui était avec Farinaz lorsqu’elle est tombée du balcon de l’hotel Tara à Mahabad. Toutefois, elles n’ont pas précisé si cette personne était membre des forces de l’ordre, ce qu’elle avait avoué, et pour quelle raison elle est inculpée.

Farinaz est décédée le 4 mai en fuyant les ‘gardes révolutionnaires’ qui tentaient de la violer. Elle avait tenté de leur échappé en passant d’un balcon à l’autre, tombant du 4ème étage. Le patron de l’hotel l’avait ‘vendue’ pour obtenir une cinquième étoile à son établissement. Le décès de Farinaz a déclenché des émeutes entre manifestants kurdes et policiers iraniens. Ces affrontements ont déjà fait deux morts du coté des manifestants, un troisième pourrait prochainement succomber à ses blessures.

Farinaz Khosrawani

Farinaz Khosrawani

De plus en plus de ‘gardes révolutionnaires’ sont déployés dans le Rojhilat (la partie iranienne du Kurdistan) alors que des manifestations se répandent dans toutes la région, notamment à Mahabad et à Sardasht. Le régime a coupé -au moins partiellement les arrivées d’électricité, d’eau et d’internet dans la ville. Les manifestants ont attaqué et incendié la prison à Mahabad, en libérant tous les prisonniers. Des manifestations de soutien ont eu lieu à Istanbul, à Kobané, à Hawler (capitale du Kurdistan irakien). Au moins une quinzaine de manifestants ont été arrêtés aujourd’hui à Sardasht.

EDIT : A Ourmia, à une centaine de kilomètres de Mahabad, des affrontements ont eu lieu entre les guérilleros du PJAK -parti affilié au KCK, comme le PKK- et les ‘gardes révolutionnaires’, un militaire iranien a été tué suite cela.

Affrontements à Mahabad.

Affrontements à Mahabad.

L’événement déclencheur du soulèvement est la mort d’une jeune femme kurde, Ferinaz Xosrawanî, à Mahabad qui s’est jetée du quatrième étage de l’hôtel où elle travaillait pour échapper à des policiers qui tentaient de la violer. Le propriétaire de l’hôtel avait accepté de laisser les agents des forces de sécurité violer Ferinaz en échange de la 5ème étoile de son hôtel, il a été « arrêté » pour sa propre protection (selon les forces de sécurité elles-mêmes). De nombreuses manifestations ont eu lieu. Le 7 mai, les manifestants ont incendié l’hôtel où a eu lieu le meurtre de Ferinaz, suite à quoi la police a ouvert le feu sur les manifestants faisant 27 blessés, deux morts, et des dizaines d’arrestations. Les manifestations se répandent par tout dans le Kurdistan Oriental (Ouest de l’Iran).

Depuis le début du soulèvement, au moins 700 personnes ont été arrêtées par les forces de sécurité et par les services de renseignement. Plusieurs d’entre-elles ont été arrêtées à l’hôpital alors qu’elles recherchaient des soins après s’être fait tirer dessus. La plupart des prisonniers sont emmenés dans les villes environnantes pour y être interrogées.

 

LIVE PHOTOSIranian police are shooting #MahabadRevolution

Posted by Kurdi Hollandi on vendredi 8 mai 2015

Emeutes à Mahabad.

Emeutes à Mahabad.

Cinq travailleurs grévistes de la mine de fer de la ville de Bafgh située dans la province de Yazd, au centre de l’Iran, ont été condamnés à des peines d’un an de prison assorties de peines coups de fouet, pour « troubles à l’ordre public », parce qu’ils avaient activement participé aux mouvements de grèves et aux manifestations populaires massives contre un plan de licenciements. Une gréve qui avait paralysé pendant plusieurs semaines cette entreprise qui est considérée comme l’une des plus grande mines de minerai de fer du moyen Orient.

Au cours de ces deux dernières années, des milliers de travailleurs de la mine de fer de Chadormalu, située prés de la ville de Bafgh, ont organisé à plusieurs reprises une série de piquets de grèves, des rassemblements et des sit-in pour protester contre les bas salaires et contre une vague de licenciements secs, faisant suite à un plan de privatisation partielle de leur entreprise. A la suite de ces grèves des dizaines de travailleurs avaient été arrêtés et convoqués devant des tribunaux locaux, à la demande des employeurs.

Travailleurs grévistes de la mine de fer de la ville de Bafgh

Travailleurs grévistes de la mine de fer de la ville de Bafgh

Les familles des victimes du massacre des prisonniers politiques 1988 ont été empêchées de rendre hommage à leurs proches au cimetière Khavaran, situé au sud-est de Téhéran. Les forces de sécurité et les agents du ministère du renseignement ont empêché les familles de tenir un rassemblement qui se tient traditionnellement le dernier vendredi précédent le le jour du nouvel an iranien. Les agents du régime ont barré les routes menant au cimetière et ont harcelés ceux qui voulaient participer à ce rassemblement.

En été 1988, le régime des mollahs a sommairement exécuté 30.000 prisonniers politiques dans différentes prisons à travers le pays. Il n’a cependant jamais reconnu l’existence de ces exécutions. La majorité des personnes exécutées étaient des activistes politiques qui purgeaient leurs peines de prison ou qui avaient déjà terminé leur peine mais qui étaient encore maintenus en détention.

Une des fosse commune de prisonniers politiques au cimetière Khavaran

Une des fosse commune de prisonniers politiques au cimetière Khavaran

Deux des frères Afchari, prisonniers politiques kurdes, Razegar (Habibollah) et Ali, 26 et 34 ans,s ont été pendus à l’aube du 19 février à Oroumieh, dans le nord-ouest du pays. Originaire de Mahabad, les frères Afchari avaient été arrêtés au printemps de l’année 2011, avec deux autres de leurs frères, Jafar et Vali. Ils avaient été torturés puis condamnés à mort dans un simulacre de procès pour « guerre contre Dieu ». Ali Afchari avait été blessé par balle lors de son arrestation. Malgré son état grave en raison de l’infection de ses blessures, ses bourreaux l’avaient privé du moindre soin médical.

Ils faisaient partie des détenus politiques kurdes protestataires en grève de la faim à la prison d’Oroumieh. Ils avaient été maintes fois menacés d’exécution par leurs bourreaux s’ils continuaient. Jafar et Vali, leurs deux frères, sont toujours incarcérés.

Iran: Deux frères, prisonniers politiques kurdes, ont été pendus
Iran: Deux frères, prisonniers politiques kurdes, ont été pendus

Le Comité de Coordination pour la Création d’organisations Libre des Travailleurs en Iran a annoncé qu’un des membres du comité, Hatam Samadi, avait été arrêté cette semaine sur son lieu de travail, et que son arrestation avait été rapporté à sa famille par les agents du Bureau local du Ministère des Renseignements de la ville de Sanandaj (Province du Kurdistan Iranien ou Rojhelat). Ribvar Abdollahi, un autre membre du Comité de Coordination pour la Création d’organisations Libre des Travailleurs en Iran, a lui aussi été arrêté et jugé le 4 février 2015 dernier, il est accusé « d’activités en vue d’organiser la diffusion de propagande contre le régime » et condamné à une peine d’emprisonnement d’un an, après une parodie de procès qui n’a duré que quelque minute. Son avocat a réussi cependant à le faire libérer temporairement moyennant caution.

Hatam Samadi

Hatam Samadi

Le militant syndicaliste iranien Fardin Miraki, membre du Comité de coordination pour aider à création de syndicats libres en Iran a été libéré moyennant une caution de 100 millions de Tomans jeudi 22 janvier. Fardin Miraki était un des militants ouvriers qui avait été arrêté par les agents des services du Ministère des Renseignements de la ville Sanandaj (Province du Kurdistan Iranien), le 22 novembre dernier.
La libération provisoire sous caution ne veut pas dire que Fardin soit définitivement libre pour autant. Il peut être à nouveau convoqué pour son jugement, et condamné à une lourde peine de prison.

Fardin Miraki

Fardin Miraki

Saber Mokhled Mawaneh, prisonniers politique kurde originaire de la ville d’Oroumieh, en grève de la faim depuis 33 jours et détenu dans la prison centrale d’Oroumieh (province d’Azarbaïdjan occidentale) a été pendu le mardi 6 janvier.

Arrêté en juillet 2012, Saber Mokhled Mawaneh a été sévèrement torturé pendant sa détention. Le régime l’avait accusé de collaboration avec des groupes d’opposition et de « Moharebeh » (« en guerre contre le Dieu ») et l’avait finalement condamné à mort. Saber Mokhled Mawaneh faisait partie d’un groupe d’une trentaine de prisonniers politiques kurdes détenus dans la prison d’Oroumieh. Pour protester contre les traitements inhumains qu’ils subissaient, ces prisonniers politiques ont observé une grève de la faim pendant 33 jours. Les autorités carcérales avaient menacé que si ces prisonniers ne cessent pas leur grève de la faim, les verdicts de condamnation à mort prononcés à leur encontre seront mis en application plus rapidement.

Saber Mokhled Mawaneh et l’entrée de la prison d’Oroumieh.

Saber Mokhled Mawaneh et l'entrée de la prison d’Oroumieh.

Le système iranien de contrôle d’internet, un projet lancé début 2013 doit être complètement opérationnel d’ici l’été 2015. « Le filtrage des pages avec des contenus immoraux a commencé hier (mercredi) soir sur Instagram », a indiqué un quotidien gouvernemental, qui précisé que « l’accès aux autres pages d’Instagram est possible ». « Avec le succès du filtrage des contenus offensants sur les réseaux sociaux, il n’est plus nécessaire de les bloquer complètement et les internautes peuvent utiliser ces sites. 5% à 10% des réseaux sociaux ayant des contenus jugés offensants sont concernés par cette interdiction.