Vendredi 29 juin, les travailleurs en grève de l’entreprise Logesta, à Bologne, ont été attaqué par la police et la gendarmerie italienne, alors qu’ils tenaient un piquet. Vingt d’entre eux ont ensuite été nassés parmi lesquels Nicolas, un travailleur de 23 ans, qui a été frappé puis arrêté. Le lendemain, un rassemblement en solidarité a été organisé lors de son passage devant le juge. Nicolas a été libéré et son procès se tiendra le 18 septembre.

Logesta est une entreprise de transport appartenant au géant international « Imperial Brand ». Les travailleurs de la Logesta sont en grève depuis plusieurs jours afin de protester contre le licenciement de 24 de leurs collègues ainsi que la détérioration générale des conditions de travail.

Rassemblement en solidarité avec Nicolas, travailleur de Logesta emprisonné

Rassemblement en solidarité avec Nicolas, travailleur de Logesta emprisonné

Nicolo, militant antifasciste de Turin est emprisonné depuis mars dernier à la prison de la Vallette (Turin) pour avoir participé à une manifestation contre Casapound le 22 février. Après plusieurs demandes de mise en liberté, le juge d’instruction l’a assigné à résidence avec bracelet électronique, mais comme il n’y en a pas de disponible, il est toujours emprisonné. L’accusation principale est « association criminelle », mais il n’y a pas d’accusation plus spécifique que la participation à la manifestation. D’autres antifas turinois sont dans la même situation avec des obligations de pointage au commissariat, assignation à résidence ou à domicile, etc. La mère de Nicolo a commencé une grève de la faim pour demander la libération de son fils.

Voir le communiqué d’Antifascisti Bruxelles.

Liberté pour Nicolo

Liberté pour Nicolo

Marco R., l’un des inculpés des événements du 1er Mai 2015 (contre l’expo universelle de Milan) a été arrêté ce 8 juin à Toulouse. Il est inculpé de « dévastation et saccage » (8 à 15 ans de prison) et de « résistance » car il est accusé d’avoir participé au tabassage du commissaire divisionnaire assistant. L’enquête contre lui a commencé le 9 novembre 2015 et un mandat d’arrêt européen a été émis le 12 juillet 2016 à son encontre. La DIGOS (Division d’investigation générale et d’opérations spéciales) l’aurait finalement trouvé grâce à des écoutes téléphoniques avant de contacter la police française pour le faire arrêter. Marco aurait résidé ces trois dernières années à Toulouse où il étudiait la trompette, il a d’ailleurs été arrêté juste avant de monter sur scène dans un concert de jazz du milieu étudiant.

1er mai 2015 à Milan

1er mai 2015 à Milan

Une syndicaliste de 29 ans, Soumaila Sacko, membre de l’Union syndicale de Base, a été tué d’une balle dans la tête et un autre ouvrier agricole africain a été blessé à la jambe samedi soir près de Rosarno, en Calabre. C’est la région dont provient une partie des fruits et légumes, parfois même estampillés « bio », que l’on retrouve sur nos tables : agrumes, kiwis, tomates, en particulier. Ils sont récoltés par des milliers de travailleurs agricoles, originaires d’Afrique Sub-saharienne, rétribués à la journée. La paie tourne autour de 20 à 25 euros, pour dix heures de travail.

Lundi matin aucun travailleur agricole n’était visible aux croisements des routes de la plaine agricole où sont embauchés dès l’aube les ouvriers. La grève appelée par l’USB a été totale. L’activité a également été paralysée dans la région de Foggia alors que des rassemblements ont eu lieu ailleurs en Italie, notamment à Turin, à Potenza et à Rome. Mardi et mercredi, ce sera au tour des travailleurs du secteur logistique, très en pointe dans les luttes et organisés par les syndicats de base, comme le SiCOBASet l’USB, de débrayer pour protester contre le racisme, le travail au noir, le patronat mafieux et la politique gouvernementale.

Soumaila Sacko

Soumaila Sacko

Les Genevois Théo et Bastien ainsi que l’Italienne Éléonora pourront rentrer chez eux. Le contrôle judiciaire qui les contraignaient à rester en France a été levé, a-t-on appris lors de l’ouverture de leur procès, ce jeudi matin, à Gap. C’est le soulagement pour les familles et leur comité de soutien. Le procès est renvoyé au 8 novembre 2018.

Le 22 avril dernier, plus d’une centaine de personnes dont les trois de Briançon avaient franchi la frontière italo-française avec des migrants au col de Montgenèvre. Le trio est accusé «d’aide à l’entrée irrégulière» d’étrangers, avec comme circonstance aggravante selon le parquet d’avoir commis ces faits «en bande organisée». Le Conseil constitutionnel devra examiner, probablement d’ici fin août, si le délit d’aide à l’entrée sur le territoire français est compatible avec le principe de fraternité garanti par la Constitution française. La défense comme le procureur ont plaidé pour le renvoi, dans l’attente de la réponse du conseil constitutionnel à cette question.

Bastien et Théo à la sortie du tribunal

Bastien et Théo à la sortie du tribunal

Le parquet de Gap a invoqué des raisons de sécurité pour expliquer le transfert des trois militant.e.s vers la prison des Baumettes à Marseille. Plusieurs manifestations de soutien étaient prévues dont une devant la maison d’arrêt de Gap. Les inculpé.e.s resteront en détention jusqu’à leur jugement à la fin du mois de mai. Pour rappel ces trois personnes ont participé à une action de solidarité avec des migrants en les aidant à traverser la frontière au Montgenèvre. Six personnes avaient été interpellé.e.s dont trois sont toujours en détention. Elles sont maintenant accusées d’avoir « facilité ou tenté de faciliter l’entrée irrégulière en France d’une vingtaine d’étrangers en bande organisée ». Voir notre précédent article.

Six arrestations après l’action solidaire du col de Montgenèvre

Six arrestations après l’action solidaire du col de Montgenèvre

Quatre Italiens et deux Suisses ont été placés en garde à vue dans les Hautes-Alpes. Ils sont accusé d’ « aide à l’entrée d’étrangers en situation irrégulière sur le territoire national et en bande organisée ». Ces militants avaient participé ce dimanche à une expédition en solidarité avec les migrants qui passent par différents cols des Alpes pour arriver en France. Les gendarmes ont essayé en vain d’empêcher l’entrée en France des activistes et des migrants qui les accompagnaient. Cette action était une réponse au coup médiatique des « Identitaires » qui prétendaient avoir fermé le col de l’Échelle.

Six arrestations après l’action solidaire du col de Montgenèvre

A l’occasion d’une conférence de la Mensa Occupata le 1er mars à Naples (voir notre article), Georges Abdallah a fait parvenir cette déclaration :

Cher-e-s camarades,
De vous savoir aujourd’hui réunis autour de cette initiative de solidarité avec la lutte du peuple palestinien, nous apporte, à nous tous, prisonniers communistes et révolutionnaires arabes en Europe, beaucoup de force et d’enthousiasme.
Certainement, et ce ne sont pas des mots de circonstance, vous voir, camarades, quand on est derrière ces abominables murs depuis des décennies, les mots assument une charge et un poids différent.
Tout au long de ces années et à travers de multiples initiatives de solidarité avec la Palestine et ses combattants incarcérés, vous avez participé très efficacement à démontrer entre autre, que c’est toujours au niveau des instances politiques que se décide de la place et du poids du rituel judiciaire quand on parle des protagonistes révolutionnaires incarcérés ; vous avez participé très efficacement à démasquer et à dénoncer l’acharnement judiciaire et tout ce qui ressemble plus à une vengeance d’État.
Encore faut il préciser que cet acharnement judiciaire est ni fortuit, ni gratuit, mais il s’insère dans la dynamique globale de la contre-révolution préventive. Des prisons sionistes à celles du Maroc, des cellules d’isolement en Turquie à celles encore plus sombres en Grèce, aux Philippines et ailleurs en Asie et dans le monde, on constate toujours la même chose : l’acharnement judiciaire est seulement un élément de toute une panoplie à disposition de la contre-révolution permanente et préventive. Bien-entendu cette panoplie de mesures et de lois ne cesse pas de s’alourdir toujours plus au fur et à mesure que le système s’effondre dans sa propre crise.

Lire ici la suite de la déclaration

Une des nombreuses fresques de la Mensa Occupata à Naples.

Une des nombreuses fresques de la Mensa Occupata à Naples.

Environ 250 manifestants antifas se sont opposés pendant trois heures au force de l’ordre dans les rues de Gênes, samedi 2 mars. Des heurts ont éclaté alors que les policiers tentaient d’empêcher les manifestants de s’en prendre à un rassemblement fasciste organisé par CasaPound. Confrontés aux forces de l’ordre, les militants antifas ont bloqué une route, avant de lancer divers projectiles, dont des bouteilles, sur les policiers, avant d’allumer des feux et des fumigènes.

Les affrontements de gênes

Les affrontements de gênes

À Palerme, en Sicile, un responsable local du mouvement fasciste Forza Nuova a été roué de coups mardi soir par un groupe d’hommes masqués. Mardi, un militant du mouvement d’extrême gauche Potere al popolo (le pouvoir au peuple) a été blessé par des coups de couteau alors qu’il collait des affiches dans la banlieue de Pérouse, dans le centre du pays. Le lendemain, toujours à Pérouse, une bataille rangée entre militants de Potere al popolo et des militants de Casapound a fait au moins deux blessés.

Des heurts entre policiers et manifestants anti-fascistes ont fait au moins trois blessés jeudi soir à Turin. Trois policiers ont été blessés et deux étudiants arrêtés après des affrontements entre forces de l’ordre et ces jeunes manifestants antifascistes, venus protester contre la tenue d’une réunion dans le centre de Turin du mouvement fasciste Casapound. Des rassemblements de mouvements d’extrême droite et des manifestations de militants antifascistes seront placées samedi après-midi sous haute surveillance policière du nord au sud de l’Italie, notamment à Rome, Milan et Palerme, à une semaine des élections législatives du 4 mars.

Les affrontements de Turin

Les affrontements de Turin