Le nord du canton d’Afrin, au Rojava, occupé par l’État turc et les djihadistes qui lui sont affiliés depuis 2018, est le théâtre de crimes incessants contre les populations. Ces derniers jours, des miliciens de la Légion d’Al-Sham ont envelé deux civils du village de Borj Haidar, dans le district de Sherawa d’Afrin. Des miliciens de la faction Al-Jabha Al-Shamiya ont arrêté un civil du village de Zarko, dans le district de Raco, alors qu’il se rendait d’Azaz à Afrin et l’on emmené vers une destination inconnue. Le 20 juin, la police militaire a arrêté un jeune homme, sa mère et ses deux frères quelques jours plus tôt dans le village de Qurzihal, dans le district de Sherawa. Ils ont été battus par des miliciens de la faction Al-Jabha Al-Shamiyyah. Le canton d’Afrin avait une population de 200 000 Kurdes que les islamistes et les Turcs persécutent et poussent à l’exil pour installer les familles des jihadistes ayant quittés les zones reconquises par le régime.
La police grecque a mené un raid à l’aube dans le camp de réfugiés autogéré de Lavrio, près d’Athènes, et évacué de force les résidents. Le camp abritait une cinquantaine de réfugiés kurdes originaires de Turquie, de Syrie et d’Irak, dont 19 enfants. Lors du raid, la police aurait forcé les portes des chambres. Le camp de Lavrio ne servait pas seulement de refuge, mais aussi de centre de solidarité, offrant un soutien aux résidents et favorisant un sentiment de communauté. Il était depuis longtemps pointé du doigt par le gouvernement turc comme étant un “camp d’entraînement terroriste” et un refuge pour les membres du PKK et d’autres organisations de gauche interdites en Turquie. Selon les médias grecs, l’opération est un “geste envers le président turc Recep Tayyip Erdoğan” de la part du nouveau gouvernement de droite. On craint que certains des réfugiés kurdes ne soient extradés à la suite de cette action. Le ministère grec de l’immigration et de l’asile avait décidé en avril de fermer progressivement le camp de Lavrio, au prétexte qu’il était inadapté à l’accueil des réfugiés. Dans le cadre de ce processus, une centaine de réfugiés sur les 150 hébergés dans le camp avaient déjà été transférés vers d’autres centres d’hébergement de la région.