Jeudi 12 novembre, Eddi internationaliste italienne ayant combattu dans les unités des YPJ, passera devant la Cour de Turin dans le cadre de son recours contre les mesures de surveillance spéciale qui lui sont infligées. Les comités turinois d’appui à l’administration démocratique du nord-est de la Syrie sera présent devant le palais de justice pour la soutenir. Ils organiseront un sitt-in et appellent toutes les personnes à participer en respectant les mesures de distanciation sanitaires. Le 17 mars 2020, la section des mesures de prévention de la Cour de Turin, avait décidé d’appliquer une mesure de la surveillance spéciale, définissant Eddi comme «socialement dangereuse» pour une durée de deux ans (voir notre article).

Les mesures qui sont appliquées à Eddi sont les suivantes :

  • Interdiction de participer à des assemblées publiques ;
  • Couvre-feu entre 21h le soir et 7h du matin ;
  • Interdiction de se rendre dans des locaux publics après 18h ;
  • Obligation de communiquer à la police tous ses déplacements ;
  • Obligation d’avoir avec elle un livret rouge qui permet à la police de contrôler le respect des règles qui lui sont imposées ;
  • Interdiction de quitter le territoire italien (Confiscation de son passeport, de son permis de conduire, et fin de la validité de sa carte d’identité pour voyager à l’étranger).

Plus d’infos ici.

Eddi internationaliste italienne en recours contre les mesures de surveillance spéciale

Eddi internationaliste italienne en recours contre les mesures de surveillance spéciale

Un jeune prisonnier kurde est mort, selon sa famille, des suites des tortures qu’il a subies dans une prison de la province de Kırıkkale, en Anatolie centrale. Serkan Tumay, originaire de la province de Bitlis, purgeait une peine de deux ans. Tumay avait été gravement maltraité par les gardiens de la prison de type F de Kırıkkale il y a environ un mois, et que ceux-ci lui avaient notamment cogné la tête contre le mur. Suite à ces violences, le victime aurait eu plusieurs fractures aux os et au crâne. La famille de Tumay suppose qu’il s’agissait de représailles des gardiens, car le jeune homme de 27 ans avait dénoncé à plusieurs reprises les conditions de détention inhumaines dans la prison de haute sécurité, notamment de la brutalité du personnel pénitentiaire. Après que les proches de Serkan Tumay aient été informés des récents mauvais traitements qu’il avait subis, Hakan Tumay, un frère du défunt, a fait une réclamation auprès du procureur général de Manisa qui a transmis un rapport aux autorités concernées à Kırıkkale. La famille a été informée, dimanche 18 octobre, du décès de Serkan survenu la veille. La famille du défunt a porté plainte contre l’administration pénitentiaire de Kirikkale pour torture ayant entraîné la mort. Ses parents, Hasibe et Kazım Tumay, ont appelé à la solidarité.

Serkan Tumay

L’Union des communautés du Kurdistan (KCK) a lancé la nouvelle campagne « Fin de l’isolation, au fascisme, à l’occupation – Assurons la libération [d’A. Öcalan]». Cette campagne a lancé un appel aux actions pour le 10 octobre. Durant tout le week-end des rassemblements sont organisés dans différentes villes d’Europe. À Bruxelles, ce rassemblement s’est tenu le vendredi 9 octobre devant la Commission Européenne. Juste après, l’Union des Femmes Socialistes (SKB) organisaient au même endroit un rassemblement pour dénoncer les nouvelles arrestations, en Turquie, de membres de l’ESP et des membres de l’organisation des jeunes du SGDF.

 

Le rassemblement d’hier vendredi à Bruxelles

Un militant écologiste originaire de Genève a été arrêté par les forces gouvernementales du Kurdistan irakien. Le 27 septembre il a traversé la frontière entre le Rojava et le Kurdistan sud dans le but de retourner en Suisse. Il était au Rojava depuis 2019 où il a participé à différents projets en lien avec l’écologie et l’agriculture. Lors de son passage il a perdu son passeport puis a été arrêté. Depuis cette date il est détenu par les autorités du Gouvernement régional kurde (KRG) et n’a pas pu s’entretenir avec un avocat.

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Abdullah Öcalan, ainsi que Ömer Hayri Konar, Veysi Aktaş et Hamili Yıldırım, détenus sur l’île-prison d’Imrali, se sont vus imposer une interdiction officielle de visite, alors qu’ils sont soumis à un isolement aggravé depuis des années. À la demande du procureur de Bursa, la juridiction d’exécution des peines de Bursa a émis une interdiction de visite de six mois pour Öcalan et ses trois codétenus, dans la prison d’Imrali. La décision aurait été prise le 23 septembre. Les avocats d’Öcalan avaient pu rencontrer leur client le 2 mai 2019 pour la première fois en huit ans. Quatre autres visites avaient ensuite été autorisées pars les autorités turques, entre mai et août 2019. Depuis, toutes les demandes de visite soumises par les avocats d’Öcalan, 107 au total, sont restées sans réponse.

Pénitentier d'Imrali

Vendredi 25 septembre, le parquet d’Ankara a ordonné l’arrestation de 82 personnes visant principalement des membres du HDP. Ils sont accusés d’ «incitation à la violence» dans le cadre des manifestations de soutien à Kobane en octobre 2014. L’enquête ouverte il y a près d’un an, nommée « Opération PKK / KCK », est la même qui a menée à l’arrestation des anciens coprésidents du HDP Figen Yüksekdağ et Selahattin Demirtaş en septembre 2019. Tous les membres du HDP détenaient, à l’automne 2014, des postes dirigeants (maires, députés ou cadres dirigeants du parti). Des affrontements avec les forces de sécurité avaient eu lieu lors des manifestations de 2014, mais aussi entre groupes politiques rivaux. Le parquet d’Ankara accuse notamment les suspects d’avoir «appelé à de nombreuses reprises le peuple à descendre dans la rue dans le but de mener des actions terroristes».

Arrestation d'un membre du HDP le 25 octobre 2020

Arrestation d’un membre du HDP le 25 octobre 2020

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Mehmet Yalcin est originaire de la ville de Varto, au Kurdistan nord. Il avait été incarcéré en 2005 en Turquie, puis libéré en attente de son procès instruit pour fait de « propagande en faveur d’une organisation terroriste ». Des procès qui se terminent immanquablement par de lourdes condamnations. C’est pourquoi Mehmet Yalcin, à ce moment-là, a choisi la voie de l’exil et arrive en France, à Bordeaux, en 2006 avec son épouse et ses trois enfants. Malgré ses demandes d’asile, il n’a eu de cesse de subir le harcèlement des autorités françaises et plus particulièrement de la préfecture de la Gironde. Alors qu’il devait être expulsé le 28 août dernier et se trouvait dans un centre de rétention, à Bordeaux, le tribunal administratif de cette ville ordonne sa libération, considérant que Mehmet ayant fait une nouvelle demande d’asile, son maintien en rétention était illégal. La préfecture devait alors lui délivrer une attestation de demande d’asile lui donnant le droit de rester sur le territoire jusqu’à ce que la Cour nationale des droits d’asile (CNDA) rende son avis. En lieu et place, il reçoit une assignation à résidence. Une décision préfectorale là encore cassée par le tribunal administratif.

Depuis le 13 août, Mehmet Yalcin se trouvait donc chez lui, attendant la fin de la procédure du CNDA. Jusqu’à ce que ce mardi 15 septembre, à 6 heures du matin, une vingtaine de policiers ne viennent l’appréhender. La raison officielle était un entretien administratif. En réalité, une fois au commissariat de l’aéroport de Mérignac et un interrogatoire sur sa situation administrative et son droit de séjour, il a été transféré, en voiture, jusqu’au centre de rétention du Mesnil-Amelot, près de l’aéroport de Roissy, en région parisienne. Aucune procédure n’a été respectée et personne n’avait plus la trace de Mehmet Yalcin: ni ses défenseurs, ni les organisations qui s’occupent des demandeurs d’asile et encore moins sa famille. Il a été expulsé par un vol vers Istanbul où la police d’Erdogan l’attendait.

Mehmet Yalcin

 

La nuit de samedi à dimanche 14 septembre, un jeune d’origine Kurde a été passé à tabac dans son propre appartement de la rue Paul Pastur, à Quaregon, par un groupe de huit fascistes d’origine turques. La victime avait dû feindre la mort pour que les agresseurs cessent les coups et quittent les lieux, après quoi il avait pu trouver de l’aide et être pris en charge médicalement. Il souffre d’une commotion cérébrale et de multiples hématomes, à tel point que son visage est totalement déformé. Les fascistes s’en sont pris à lui à la suite de la publication d’une de ses vidéos sur les réseaux sociaux en faveur de la cause kurde. Trois mandats d’arrêt ont été délivrés hier, mardi 15, à l’encontre de trois personnes impliquées dans l’agression.

L’appartement de la rue Pastur

Depuis plusieurs jours, le mouvement de la jeunesse kurde manifeste pour la liberté d’Abdullah Öcalan en réalisant une marche de plusieurs jours de Hanovre à Hambourg. Des Kurdes et des internationalistes de plusieurs pays européens y participent. Jeudi 10 septembre, des militant·es ont été arrêtés dans le train sur le chemin entre leur logement à Lunebourg (où ils avaient passé la nuit précédente) et le point de départ de l’étape d’aujourd’hui à Winsen-Luhe à la gare de Bardowick. Notons qu’auparavant, avait tenté de faire pour modifier l’itinéraire de la manifestation alors qu’il avait été préalablement approuvé. De plus les portraits d’Abdullah Öcalan restent interdites. Plus d’infos ici.

La police arrête des militant·es kurdes qui manifestaient pour la libération d'Öcalan

La police arrête des militant·es kurdes qui manifestaient pour la libération d’Öcalan