Lors du rassemblement à Brest en soutien avec Afrin à l’appel des Amitiés Kurdes de Bretagne, un groupe d’islamistes porteurs du drapeau turc a violemment attaque le rassemblement. Plusieurs manifestants ont été blessés et emmenés à l’hopital. Les manifestants ont repoussé eux-mêmes les attaquants, et trois de ces derniers auraient finalement été arrêtés.

Les agresseurs pro-Erdogan

Les agresseurs pro-Erdogan

Ramazan Güleken, combattant du THKP-C / MLSPB (une des composantes du Bataillon International de Libération), a été tué par un bombardement de l’armée turque sur le front de Rako dans le canton d’Afrin le 27 janvier dernier.

Affiche du THKP-C / MLSPB en hommage à Ramazan Güleken

Affiche du THKP-C / MLSPB en hommage à Ramazan Güleken

Quelques 25.000 combattants des divers groupes islamistes désignés sous le nom générique d’Armée syrienne libre (ASL) auraient quitté la défense de la province d’Idleb contre le régime pour participer à l’attaque turque contre le canton d’Afrin. La Turquie les rémunère à hauteur de 500 dollars par mois, (3.000 dollars pour les blessés et 15.000 dollars pour les familles des combattants tués), et, avec les transfuges de Daesh, ils servent de chair à canon aux Turcs. Pour un militaire turc tué à Afrin, cinq islamistes tombent face à une résistance à la fois acharnée et active (avec de nombreuses contre-attaques) des FDS. L’un des dirigeants du groupe Faylaq al-Cham, Mahmoud al-Damys, a d’ailleurs été récemment tué à Afrin.

Il est fait état de tensions de plus en plus profondes entre les islamistes démotivés et les états-major turcs qui privilégient encore l’usage de proxys pour les combats d’infanterie. Les islamistes pourraient sortir grand perdant de leur empressement à jouer les mercenaires d’Erdogan, car le régime de Damas a profité de l’affaiblissement de la défense d’Idleb pour y lancer une offensive. Les forces de Assad ont déjà conquis plusieurs villages et points stratégiques, et les journalistes présents à Idleb font état d’un large mécontentement de la population qui s’estimerait trahie par l’ASL. Ces même journalistes évoquent un possible accord tactique et provisoire entre le régime et la Turquie visant à laisser les mains libres, l’un à Afrin pour liquider les FDS, l’autre à Idleb pour liquider l’ASL.

Un tank turc en appui-feu dans la bataille d’Afrin

Un tank turc en appui-feu dans la bataille d'Afrin

Trois militants de YDG (Nouvelle Jeunesse Démocratique) de la ville de Mersin en Turquie viennent d’être condamnés à des peines de prison pour leur participation à la campagne de YDG en soutien à l’autodéfense armée des villes kurdes lors des massacres de l’armée turque en 2015. Ces peines vont de 1 an à 4 ans de prison.

Affiches de la campagne YDG

Affiches de la campagne YDG

Aux abords du château Saint-Ange, à quelques centaines de mètres du Vatican, des manifestants kurdes sont venus dénoncer l’invasion turque du canton d’Afrin par l’armée turque et ses alliés jihadistes. Au même moment Erdogan était reçu par le pape François à Rome. Il y a eu des incidents: au moins deux manifestants ont été arrêtés par la police.

Face à face à Rome

Face à face à Rome

Le samedi 3 février, 5000 personnes ont participé de manière non-violente à la manifestation autorisée « lutte contre la dictature en Turquie ». La police n’a autorisé que peut de temps avant la manifestation avec comme point de ralliement le Claramatte (lieu proche de Claraplatz, point de ralliement officiel) à 13h, et non à 14h. Ce qui a permis de considérer tout rassemblement sur le Claraplatz comme illégal. Toutes les personnes qui s’y rendaient étaient soumises à des contrôles et devaient se laisser prendre en photo. Deux personnes ont été arrêtées sur place. Cet harcèlement policier visait surtout les soutiens solidaires non-kurdes. Tou-te-s celles et ceux qui, aux yeux de la police, n’avaient pas « l’air d’être kurdes » encouraient le risque d’être poursuivi-e-s et arrêté-e-s. Plusieurs manifestant-e-s ont rapporté que des policer-e-s leur ont dit que cette manif n’était « pas pour les « suisses » et que seul-e-s les « kurdes » avaient l’autorisation d’y participer.

Avant même que la manifestation n’ait lieu, des unités de police cagoulées sont entrées dans un appartement du Revolutionärer Aufbau Basel, sans mandat de perquisition. Trois personnes en train de préparer la manifestation ont été provisoirement arrêtées et un calicot a été confisqué. Selon un témoin, la police aurait menacé les personnes présentes que ceux qui participeraient à la manifestation seraient arrêtés. Dès le début de a manifestation, des policier-es- cagoulé-e-s armé-e-s de fusils à balles en caoutchouc se sont dirigé-e-s vers la partie de la manifestation regroupant le plus de « non-kurdes » et ont tenté d’arracher un calicot aux manifestant-e-s. La police s’est heurtée à une résistance unie et s’est finalement retirée. Au final au moins 15 participant-e-s ont été arrêté-e-s. Tou-te-s ont été relâché-e-s depuis.

Manifestation pour Afrin à Bâle

Manifestation pour Afrin à Bâle

Hülya Emeç, journaliste kurde, est en détention depuis le 15 janvier 2018, retenue à l’aéroport de Zürich. Reporter de l’agence de presse Dicle (DIHA) qui a été fermée en 2016, elle est sous procès en Turquie depuis 2009 pour appartenance à une organisation terroriste. Le 9 octobre 2017, la décision d’une peine de prison de 7 ans et 6 mois a été approuvée. Avant cela, la reporter travaillait pour l’agence de presse Firat (ANF) et la chaîne de télévision Van TV. Les autres procès ouverts par les tribunaux turcs dus aux différents articles écrits par Hülya sont actuellement en cours.

Après que le tribunal ait décidé de détenir Hülya Emeç, elle s’est vue contrainte pour sa sécurité de fuir la Turquie dans des conditions difficiles, pour aller au Pérou puis au Brésil. Elle a ensuite acheté un billet pour la Turquie, avec escale en Suisse à l’aéroport de Zürich, sans visa. Durant cette escale, la police zurichoise, ayant appris que Hülya avait l’intention d’immigrer en Suisse, a cherché à la renvoyer en Turquie. Elle a donc été mise en garde en vue, où elle a ouvertement informé la police de son intention de demander asile. Cela fait une semaine que Hülya est en détention, privée de son téléphone, et elle n’a pas le droit d’entrer en contact avec des personnes à l’extérieur, même ses avocats.

Hülya Emeç

Nous relayons ci-dessous la déclaration des YPG International suite à l’offensive militaire turque contre le canton d’Afrin :

Il y a quelques jours, l’armée turque a franchi la frontière syrienne pour lancer une attaque contre la région d’Afrîn.
Le régime AKP-MHP accuse grossièrement le PYD de régner par la terreur, alors que contrairement à la Turquie, tous les partis politiques sont légaux et qu’il n’y a pas un seul prisonnier politique au Rojava (combien dans les prisons turques ?).
Ils accusent aussi de façon grossière le YPG de se battre aux côtés de Daesh (!) alors même que l’État turc soutient toujours Daech contre YPG.
Les allégations turques sont préjudiciables et ne parviennent pas à cacher leur objectif réel: empêcher toute forme de démocratie pour les peuples de Syrie, détruire toute forme d’autonomie pour le peuple kurde et contrôler la région à travers les gangs réactionnaires qu’ils parrainent.
Le Tabur International YPG continuera à se battre pour la révolution, à la défense de TOUS ses ennemis. C’est pourquoi certains de nos camarades se sont rendus dans la région d’Afrin pour stopper l’agression turque, tandis que les autres ont décidé de poursuivre la lutte contre Daech sur le front sud.
Erdoğan a fait une terrible erreur en attaquant Afrîn. La résistance des YPG/YPJ continuera jusqu’à ce qu’il ne reste plus un seul soldat turc sur la terre syrienne. Cela sera leur Viet-Nam. Afrîn sera la tombe du régime AKP-MHP.

Ils ne passeront pas !

Bijî berxwedana YPG-YPJ!
Bijî piştgiriya enternasyonalist!

Egalement l’intervention vidéo du TKP/ML TIKKO Rojava engagé dans la résistance aux cotés du Bataillon International de Libération (sous titres anglais et français) :

Combattants des YPG International

Combattants des YPG International

Une centaine de manifestants kurdes et turcs, ainsi qu’une délégation de notre Secours Rouge, se sont rassemblés dans le quartier européen en solidarité avec le canton d’Afrin, au Riojava, attaqué par l’armée turque et ses complices d’al Quaïda. Ce petit rassemblement annonce celui, plus important, qui se tiendra samedi 27 à 14H à la gare centrale.

Au rassemblement de cet après-midi


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Au rassemblement de cet après-midi
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