Trois soldats ont été tués et d’autres blessés dans une explosion au passage de leur convoi militaire vendredi dans le Kurdistan turc. la guérilla du PKK a fait exploser un IED au passage du convoi entre Tunceli et Elazig. Les combattants kurdes sont activement recherchés. L’armée a lancé une opération de ratissage avec l’appui d’hélicoptères de combat pour tenter de les retrouver. Plus de 350 soldats ou policiers ont été tués en quelques mois par la guérilla kurde. Les autorités évoquent le chiffre de 5.000 morts dans les rangs kurdes, mais intègre dans ce chiffre les civiles tués lors des opérations répressives.

Le lieu de l’embuscade

Le lieu de l'embuscade

Depuis hier, les hostilités ont repris entre les asayish (la police kurde) et les NDF (milices pro-Assad), à Qamishlo. Plusieurs combattants et civils ont été tués, les forces kurdes annonçaient en début d’après-midi que 45 combattants loyalistes s’étaient rendus. La prison et d’autres bâtiments officiels ont également été saisis par les YPG.

La ville de Qamishlo, située à la frontière turque était le berceau de la révolte kurde de 2003, où 30 Kurdes avaient été tués suite à un match de foot opposant une équipe kurde et une équipe arabe. C’est également une ville largement composée de Kurdes, d’Assyriens et d’Arméniens dont les familles ont fuit les persécutions et les génocides en Turquie lors de ces dernières décennies. Les forces kurdes contrôlent la ville (et en ont fait la capitale du Rojava), même si les forces syriennes ont jusqu’ici gardé le contrôle de la frontière, de l’aéroport et de divers bâtiments officiels. La saisie de la prison marque un tournant dans les relations avec le régime.

Un portrait de Bashar al-Assad déchiré par les combattants kurdes

Un portrait de Bashar al-Assad déchiré par les combattants kurdes

Josh Molloy, Joe Ackerman et Jac Holmes, trois Lions du Rojava, ces combattants étrangers qui luttent parmi les troupes kurdes en Syrie ont été arrêtés il y a 8 jours à Erbil. Les trois revenaient du Rojava où ils combattaient depuis le début de l’année 2015, ils souhaitaient retourner vers leur pays natal. Un tel voyage aurait pu être rapide, mais le gouvernement kurde irakien (KRG) a à nouveau fermé les frontières entre le Rojava et le Basuré, rendant ce point de la frontière infranchissable alors que la frontière entre la Turquie et la Syrie est extrêmement dangereuse.

Las d’attendre une hypothétique ouverture de la frontière à Semelka, les trois ont décidé de tenter leur chance en passant la frontière à Sinjar pour attraper un avion à Erbil ou à Soulémanié. Ils ont malheureusement été capturés par la police du KRG et sont depuis détenus à Erbil. Ils ont normalement pu recevoir la visite de représentants de l’ambassade du Royaume-Uni.

Josh Molloy (à gauche), Joe Ackerman (en haut à droite) et Jac Holmes (en bas à droite)

Josh Molloy (à gauche), Joe Ackerman (en haut à droite) et Jac Holmes (en bas à droite)

Un groupe d’une quarantaine de jeunes manifestants kurdes en provenance de plusieurs pays européens, Suisse et Allemagne, a tenté de s’introduire au siège du Conseil de l’Europe à Strasbourg vendredi midi. Ils n’ont pas eu le droit de rentrer dans le bâtiment du Conseil de l’Europe. Certains ont donc forcé le portail. Il y a eu confrontation avec les agents de sécurité. Des manifestants se sont emparés d’une statue en bronze avec laquelle ils ont endommagé plusieurs portes et détruit une vitre sur l’Agora, le bâtiment qui abrite les services administratifs de l’institution européenne. Des manifestants, qui criaient des slogans appelant à la libération d’Abdullah Öcalan, ont formé une chaîne humaine à l’extérieur du bâtiment. La police est intervenue en nombre et a délogé les manifestants. Un homme âgé de 20 ans a été interpellé et placé en garde à vue pour les dégradations commises en réunion.

La venue mardi à Strasbourg du Premier ministre turc, qui doit s’exprimer devant l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, est l’occasion de nombreuses mobilisations de la communauté kurde.

Incidents vendredi au Conseil de l’Europe à Strasbourg

Incidents vendredi au Conseil de l'Europe à Strasbourg

Un commando appartenant probablement au PKK a lancé une attaque dévastatrice à la voiture piégée contre le poste de la gendarmerie du district de Hani dans la province de Diyarbakir. Sept militaires auraient été tués et 39 autres blessés, ainsi que 8 civils. Une vingtaine d’ambulances ont été dépêchées sur les lieux. L’explosion était si puissante que les vitres des habitations avoisinantes ont volé en éclat. Cette déflagration a également secoué des bâtiments. Par ailleurs, les forces de sécurité affirment avoir neutralisés 13 membres du PKK dans la commune de Yuksekova (Hakkari).

La police anti-émeute allemande a utilisé samedi dans plusieurs villes du spray au poivre et des coups de matraque en intervenant dans des affrontements violents opposant des manifestants turcs partisan d’Erdogan à des contre-manifestants (Kurdes, allemands et turcs de la gauche révolutionnaires). Les partisans d’Erdogan avaient organisés des manifestations à Cologne, Nuremberg, Francfort, Stuttgart, Hambourg et dans plusieurs autres villes allemandes mineures sous la bannière de l’AYTK (Comité Européen des Nouveaux Turcs). Les militants brandissaient des drapeaux turcs et criaient « Allah Akbar » ou faisaient le signe de reconnaissance de l’organisation fasciste « loups gris ». Des contre-manifestations ont débouché sur des affrontements. La police de Cologne a procédé à 24 arrestations (dans les deux camps) et signale 5 policiers blessés par des jets de pétards et de bouteilles. A Stuttgart, douze policiers ont été déclarés blessés par des jets de pierres.

Contre-manifestants à Cologne


Contre-manifestants à Cologne

Les islamistes du Front Al Nusra et leurs alliés ont bombardé ce mardi Sheik Maqsoud, quartier d’Alep contrôlé par les YPG depuis qu’ils l’ont arraché au régime en 2012. Ce mardi 5 avril, au moins 14 personnes ont été tuées et 50 autres blessées. D’autres bombardements avaient eu lieu lundi, tuant 8 personnes et en blessant 20 autres.

Les YPG ont riposté en prenant pour cible la route Castello qui approvisionne l’ASL au nord de Sheikh Maqsoud.

Syrie/Rojava: Al Nusra bombarde les YPG à Sheikh Maqsoud

Les YPG et leurs alliés des QSD progressent au sud de la province de Ciziré (à l’est du Rojava). Au niveau de la gare ferroviaire de Ruwayshd, elles ne sont qu’à 45km de Deir Ezzor, alors qu’à Ayn-Issa elles sont à 48km de Raqqah.

En Europe, les YPG ont annoncé ouvrir une représentation diplomatique en République tchèque en ouvrant un nouveau site internet « YPG Europe« . Une autre représentation devrait ouvrir dans les prochains jours à Paris, le gouvernement français à d’ores et déjà annoncé qu’il ne reconnaitrait pas la représentation comme telle.

Carte de Ciziré au 31 mars 2016

Carte de Ciziré au 31 mars 2016

Sept policiers ont été tués et 27 personnes blessées (dont 13 policiers) dans une attaque à la voiture piégée ce jeudi à Diyarbakir, la principale ville du Kurdistan. L’explosion, télécommandée, s’est produite près de la principale gare routière de la ville au passage d’un car de police, elle survient à la veille d’une visite du Premier ministre Ahmet Davutoglu dans la ville. De nombreuses ambulances ont été dépêchées sur les lieux.

Le théâtre de l’attaque de ce jeudi

Le théâtre de l'attaque de ce jeudi

Pour la première fois, les forces de Daech on visé spécifiquement des combattants internationalistes au Rojava. La guérilla du TKP/ML, la TiKKO, active en Turquie contre l’armée, les institutions étatiques et les organisations islamistes, ont fourni au Rojava un important détachement de combattants. Une moto piégée a explosé le 25 mars, en début d’après-midi, à l’entrée du camp du TKP/ML TİKKO de la région de Serêkaniyê. Dans cette attaque 2 combattants maoïstes ont été légèrement blessés. L’explosion a provoqué des dommages matériels dans le camp, deux suspects ont été arrêtés par les asayiş (la police des cantons du Rojava).

Combattants de la TIKKO