A Sur (Amed/Diyarbakir), les massacres se poursuivent après trois mois de siège. Au moins 200 personnes sont prises au piège dans des caves alors que l’armée turque continue à bombarder sans relâche la ville. Des centaines de civils ont déjà été massacrés. Les « couvre-feux » sont actifs dans 20 villes de 7 province, dont Cizré (Sirnak) et Sur (Amed/Diyarbakir).

Champs de ruines à Sur

Champs de ruines à Sur

Le 17 février, une attaque avait visé un convoi militaire à Ankara, dans un contexte de guerre civile au Bakuré et d’agression turque contre le Rojava. Immédiatement, le gouvernement turc avait servit son agenda en accusant les YPG d’avoir conduit une action en Turquie. Les TAK (Faucons de la Liberté au Kurdistan), un groupe armé indépendant -et critique- du PKK a finalement revendiqué l’attaque ce 19 février.

Voir l’article concernant l’attaque du 17 février.

Le théâtre de l’explosion à Ankara

Le théâtre de l'explosion à Ankara

Une action kamikaze à la voiture piégée a tué 28 personnes mercredi soir à Ankara. La Turquie a accusé la résistance kurde de cette action, affirmant avoir identifié son auteur, Salih Necar, un Syrien de 23 ans. Quatorze suspects ont été arrêtés en rapport avec l’attentat. Le Parti de l’union démocratique (PYD), a démenti toute implication de son bras armé, les YPG, dans cette action qui a frappé un convoi de bus militaires arrêté à un carrefour en plein coeur de la capitale turque, où sont localisés de nombreux ministères, l’état-major des armées et le Parlement.

Sur le terrain l’intervention de la Turquie contre les Kurdes syriens est toujours plus active. Les bombardements se sont intensifiés et sous la supervision des autorités turques, au moins 500 rebelles syriens ont traversé la frontière turque pour se rendre à Azaz dans la province d’Alep (nord de la Syrie) pour lutter contre la progression des forces kurdes. L’aviation turque a également mené une série de frappes contre des camps du PKK dans le nord de l’Irak, dans le secteur d’Haftanin, non loin de la frontière syrienne. Ce matin, un convoi militaire a été visé par une attaque dans la province de Diyarbakir, tuant au moins six soldats et faisant de nombreux blessés.

Le théâtre de l’explosion à Ankara

EDIT:
L’attaque de ce matin a visé un convoi militaire dans la localité de Lice, dans la province de Diyarbakir. Au moins 7 soldats ont été tués par l’explosion d’un IED.

Le théâtre de l’attaque de Lice

Le théâtre de l'attaque de Lice

1.300€ de dons ont déjà été convertis en divers produits Celox (sachets de poudres, « seringues » remplies et pansements traités). Pour participer vous aussi à cette campagne, n’hésitez pas à faire un virement.

En tout: 2.400€ ont déjà été récoltés, 500$ ont été remis au Bataillon International de Libération, 1.300€ convertis en Celox.

Toutes les infos sont sur http://rojava.xyz/

Premier achat de Celox.

Une troisième journée de bombardements turcs a eu lieu ce 15 février dans le Canton d’Afrin, au Rojava, tuant et blessant des dizaines de personnes et forçant des centaines d’autres à la fuite. L’armée turque pilonne les positions des QSD, et spécifiquement celles de ces principales composantes, les YPG et Jaysh al-Thuwar. Le Premier Ministre turc Davutoğlu a menacé à de nombreuses reprises les forces kurdes, en particulier que si les YPG restaient à Menbagh (voir notre précédent article), l’aéroport serait détruit, et que si les Kurdes d’approchaient de Azaz, ils en seraient délogés. Le spectre d’une intervention terrestre turco-saoudienne n’a jamais été aussi présent qu’à l’heure actuelle.

Malgré l’agression, les QSD enchaînent les libérations.Ce 14 février ils libéraient Kafr Naya, ce 15 février ils libéraient la ville de Tal Rifaat, un important bastion islamiste.

Situation dans le nord d’Alep au 1 février 2016.

Situation dans le nord d'Alep au 1 février 2016.

Les neufs personnes arrêtées le 28 janvier en Espagne pour « soutien au PKK » (voir notre article) sont tous militant de l’organisation Reconstruccion Comunista. Au cours des 11 perquisitions qui ont eu lieu à Madrid, Valence et Bilbao, des substances pouvant servir à la fabrication d’explosifs auraient été saisis. Parmi les neuf arrêtés, Roberto Vaquero, le secrétaire général de RC a été emprisonné sans possibilité de liberté sous caution pour possession d’explosifs et appartenance à une organisation criminelle, un militant d’origine kurde de Turquie (considéré comme le « contact » avec le PKK) a été emprisonné avec une possibilité de libération sous caution de 10.000€, un autre (le « responsable de la sécurité du parti » a été emprisonné sous une caution de 6.000€.

Les six autres personnes ont été relâchés moyennant une interdiction de quitter le territoire et un retrait de passeport. En outre, les deux locaux de Madrid et Valence sont fermés et les activités de RC interdites pendant un an. Plutôt que le PKK, c’est en fait des YPG dont il serait question. Deux autres militants avaient été arrêtés en juin pour avoir combattu aux cotés des YPG. Le Bataillon International de Libération (voir notre campagne) a réagit sur sa page Facebook en soutien aux personnes arrêtées.

The Spanish internationalists are not alone!We protest the so called 'terror operation' made by the Spanish state…

Posted by International freedom battalion on Sunday, 31 January 2016

Répression contre RC

Répression contre RC

Ce 13 février, une manifestation pour la paix au Kurdistan et pour la libération d’Öcalan avait lieu à Stockolm. La manifestation se déroulait dans le quartier de Fittja avec autorisation de la police. L’une des camionnettes qui faisait suite au cortège a été la cible de coups de feu qui ont blessé un manifestant kurde, membre du PJAK (organisation apoïste au Kurdistan iranien). Le tireur a prit la fuite. Le manifestant blessé est dans un état critique.

La camionnette visée.

La camionnette visée.

Prétextant une attaque venue du Rojava, l’armée turque a bombardé à coups de mortiers, et d’avions les positions des YPG et de Jaysh al-Thuwar (Front des Révolutionnaires, membre des QSD) dans le canton d’Afrin, à l’ouest du Rojava, du coté de la ville d’Azaz. Au moins deux civils ont été tués. Des drones survolent également le canton pour trouver et détruire l’artillerie lourde. Cette nouvelle attaque de la Turquie contre le Rojava fait suite à la récente avancée des forces kurdes à l’ouest de l’Euphrate, visant l’unification du Rojava. Voir notre précédent article.

L’armée turque a confirmé avoir bombardé plusieurs cibles appartenant aux QSD ainsi qu’à l’armée du régime syrien. Le président du PYD (Parti de l’Union Démocratique, dont émane les YPG) a déclaré que les YPG s’opposeraient à l’entrée de la Turquie en Syrie et que les QSD ne se retireraient pas du nord de la province d’Alep. Ces derniers jours, la Turquie a déclaré qu’elle était ouverte à une opération militaire terrestre aux cotés de l’Arabie Saoudite dans le nord de la Syrie.

Mise à jour 21:55 Le bilan des bombardements s’alourdit, 3 combattants des QSD ont été tués selon les forces en question alors que la Turquie prétend en avoir tué 37.

Vidéo après l’un des bombardements.

Bombardements à Menagh.

Bombardements à Menagh.

Dans les opérations actuelles d’unification du Rojava par les QSD, le front d’Afrin continue de progresser vers l’est, avec la prise de l’aéroport de Menagh, qui fut un temps un avant poste du régime syrien avant de tomber entre les mains des groupes islamistes. Les Forces Démocratiques se dirigent à présent vers Tall Rifat, ville sous contrôle de factions islamistes de l’armée syrienne libre, convoitée par les forces du régime et par l’Etat Islamique. Menagh serait le premier aéroport sous contrôle du Rojava.

Sur le front de l’Euphrate, les QSD continuent de rassembler leurs troupes à hauteur du barrage de Tichrin, préparant toujours les libérations difficiles de Manbij et de Jarabulus.

La carte complète du conflit syrien au 1er février 2016 est disponible ici.

Situation dans le nord de la province d’Alep au 10 février 2016.

Situation dans le nord de la province d'Alep au 10 février 2016.