La nuit dernière, la révolte s’est encore intensifiée à Minneapolis et dans le reste des États-Unis contre les crimes policiers et le racisme. Le commissariat de police de la ville a été incendié (voir la vidéo) et les policiers ont du fuir précipitamment, des magasins ont pris feu, et les pillages ont continué. La police a blessé de nombreuse personnes à la tête en leur tirant dessus avec des balles en caoutchouc. La révolte s’est propagée ailleurs aux USA : à Louisville, où la police aurait tiré à balles réelles, à Phoenix où le commissariat a été caillassé, New York, Los Angeles ou encore Saint-Paul.

Troisième nuit de révolte suite au meurtre de George Floyd

Troisième nuit de révolte suite au meurtre de George Floyd

Hier, le premier ministre français, Édouard Philippe annonçaient les nouvelles règles dans le cadre de la phase deux du déconfinement. À partir du 2 juin, les collèges, lycées, parcs d’attraction, grands magasins, salles de sport, salle de spectacle, etc seront ré-ouverts. Les personnes pourront sans limite de distance. En extérieur, des rassemblements seront autorisés jusqu’à 5000 personnes, à l’exception des rassemblements de plus de 10 personnes dans l’espace public. Les manifestations sont donc interdites.

Déconfinement, tout est autorisé sauf les manifestations

Déconfinement, tout est autorisé sauf les manifestations

Mardi 26 mai, des manifestations ont éclaté à San Bernardo et Cerro Navia contre le manque de nourriture. Dans les deux communes, les manifestants ont installé des barricades et y ont bouté le feu. La police est intervenue ce qui a conduit à des affrontements. Des événements similaires avaient déjà eu lieu dans d’autres villes du Chili dont El Bosque, Cerrillos, La Pintana et Puente Alto (voir notre article).

Émeutes de la faim à San Bernardo et Cerro Navia

Émeutes de la faim à San Bernardo et Cerro Navia

Hier, les habitant·es de Minneapolis sont descendus à plusieurs milliers dans les rues pour protester contre le meurtre de George Floyd par la police (voir notre article). Des voitures de police avaient été détruites et le commissariat pris pour cible. Des manifestant·es avaient également encerclé la maison du meurtrier. Celui-ci avait commandé plusieurs fois des repas depuis chez lui de peur de sortir mais les livreurs avaient systématiquement refusé de le livrer. Aujourd’hui, les habitant·es révolté·es sont à nouveau descendus dans les rues. Le commissariat et des voitures de police ont, à nouveau, été attaqués tandis que des manifestant·es scandaient des slogans réclamant l’abolition de la police. Des caméras de surveillance ont également été attaquées à la tronçonneuse. Par ailleurs, plusieurs bâtiments ont été incendiés, des pillages massifs de grandes surfaces ont eu lieu. Les policiers, dépassé ont tiré à plusieurs reprises des grenades lacrymogènes et flashbang depuis les toits des immeubles. Ils ont également utilisé des balles en caoutchouc. La garde nationale a également été déployée tandis que des des milices d’extrême droite armées de fusils d’assaut ont fait leur apparition. On signale des mouvements de révoltes ont également été signalé dans d’autres villes comme Los Angeles.

Deuxième jour de révolte à Minneapolis

Deuxième jour de révolte à Minneapolis

Lundi après-midi, des habitants de Huejutla ont dressé des barrages sur les routes Álamo-Tamazunchale et México-Tampico. Les manifestants demandent au gouvernement un soutien financier face aux conséquences de l’urgence sanitaire. En outre, mardi, les manifestants ont séquestré deux policiers municipaux  dans une communauté de la région de Huasteca. Les policiers municipaux auraient été emmenés dans la communauté d’Oxtomal, où ils sont toujours détenus, les protestataires ont déclaré qu’ils ne les relâcheront pas tant que le gouvernement n’aura pas répondu à leurs demandes. Enfin, les vitres des locaux du DIF municipal et du Tribunal de première instance on été brisés par des manifestants.

Blocage d'une route au Mexique ce lundi

Lundi 25 mai, la police de Minneapolis a arrêté un homme noir du nom de George Floyd suspecté d’avoir utilisé un faux billet dans un supermarché. Alors qu’il avait été mis à terre sur le ventre et menotté dans le dos, un policier a placé son genou au niveau de son cou pendant 10 minutes, le privant d’oxygène. Il est mort à l’hôpital. George Floyd a supplié plusieurs fois le policier de relâcher sa pression annonçant qu’il ne pouvait plus respirer. Plusieurs témoins, assistant à la scène ont également supplié le policier d’arrêter sa prise, en vain. Les témoins qui ont tenté d’intervenir ont été menacé par un second policier, un des témoin cependant a enregistré la scène sur son téléphone. Le meurtre a donc été filmé en direct.

Mardi, une manifestation d’hommage au défunt et contre les crimes policiers et le racisme a eu lieu à Minneapolis. Des milliers de personnes se sont rassemblées, des voitures de police ont été détruites et le commissariat pris pour cible. Des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc ont été tirées contre les manifestant·es. L’un des slogans de cette marche était « Je ne peux pas respirer », les derniers mots du défunt.

Le meutre de George Floyd filmé en direct

Le meutre de George Floyd filmé en direct

Les habitant·es révolté·es attaquent une voiture de police de Minneapolis

Les habitant·es révolté·es attaquent une voiture de police de Minneapolis

Samedi 23 mai, plusieurs manifestations se tenaient dans toute l’Allemagne pour dénoncer les mesures de confinement. À Hambourg, une manifestation de ce type avait été autorisée par le tribunal administratif de Hambourg, à condition de maintenir un nombre maximum de participants de 750 personnes. Elle avait attiré beaucoup de militants d’extrême-droite. Au moins 120 personnes ont décidé de contre-manifester contre les fantasmes de conspiration, les antisémites, l’agenda de droite et les nazis. La police est intervenue pour disperser la contre-manifestation utilisant notamment des auto-pompes et des gaz lacrymogènes.

La police disperse une contre-manifestation antifasciste à Hambourg

La police disperse une contre-manifestation antifasciste à Hambourg

Samedi 23 mai, quelques centaines de personnes dont des Gilets jaunes se sont rassemblées sur la place du Commando à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) pour protester contre les restrictions à la liberté d’expression et critiquer la gestion de la crise du coronavirus par le gouvernement. La manifestation ayant été interdite, la police est intervenue, ce qui a donné lieu à des incidents. Les manifestant·es ont lancé des projectiles tandis que la police utilisait des grenades lacrymogènes. Un homme comparaissait devant le tribunal de Saint-Nazaire, ce lundi mai, pour avoir lancé un projectile sur les forces de l’ordre, durant cette manifestation.

Répression d'une manifestation critiquant la gestion gouvernementale de la crise

Répression d’une manifestation critiquant la gestion gouvernementale de la crise

Après des manifestations quasi quotidiennes l’an passé, la contestation avait pu paraître étouffée en raison de la distanciation sociale liée à la pandémie. Mais le dépôt au Parlement chinois, vendredi, d’un texte visant à interdire « la trahison, la sécession, la sédition et la subversion » à Hongkong a de nouveau mis le feu aux poudres. D’autant que Pékin a demandé dimanche son application « sans le moindre délai ».  Des milliers d’habitants ont répondu présents dimanche malgré l’interdiction de manifester, pour dénoncer ce passage en force de la Chine sur une question qui suscite depuis des années l’opposition des Hongkongais. Alors que le nombre de manifestants enflait dans les quartiers de Causeway Bay et Wanchai, la police a eu recours aux lacrymogènes et aux gaz poivrés pour tenter de disperser la foule, avec l’aide de canons à eau. Certains protestataires ont jeté des projectiles sur les forces de l’ordre, érigé des barricades de fortune et utilisé les parapluies pour se protéger des gaz lacrymogènes. La police a annoncé 180 arrestations.

Affrontements ce dimanche à Hong-Kong

Samedi 23 mai, différentes organisations syndicales, de chômeurs et centres sociaux ont organisé une manifestation à Naples pour demander un revenu de base pour tous et toutes, l’arrêt des loyers, l’amnistie et pour revendiquer le droit à manifester ; « la crise est votre, on la payera pas nous » on pouvait lire sur une banderole. Le rassemblement d’environ 500 personnes s’est transformé ensuite en manifestation non autorisée, les forces de l’ordre ont essayé de la bloquer. Les manifestants ont emprunté les petites rues du centre ville sous les applaudissements des habitants avant d’être à nouveau arrêté par la police. Quelques échauffourées ont eu lieu, au moins 1 policier a été blessé.

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