De Seattle à New York, en passant par Chicago et Los Angeles, des milliers d’Américains sont descendus dans les rues lundi soir, après la décision de ne pas poursuivre un policier blanc qui avait tué un jeune Noir à Ferguson en août. Des centaines de manifestants ont convergé sur Times Square à New York, avec des panneaux noirs affirmant «le racisme tue» et dénonçant le racisme de la police. «Pas de justice pas de paix», scandaient des manifestants, dont le flot a grossi au fil des heures. La police était omniprésente avec un hélicoptère qui survolait également la place. Le chef de la police new-yorkaise avait fait le déplacement à Times Square, où quelqu’un lui a lancé un liquide rouge à la figure.Deux autres manifestations avaient lieu à ce moment à New-York.

A Washington, plusieurs centaines de protestataires se sont aussi réunis devant la Maison Blanche, scandant «les mains en l’air ne tirez pas», le slogan devenu cri de ralliement des manifestants de Ferguson. Des manifestations — largement préparées à l’avance, tant la décision du grand jury s’est faite attendre — ont également eu lieu à Boston, Philadelphie, Denver, Seattle, ou encore Chicago et Salt Lake City, pour la plupart sans heurts graves. A Oakland quelque 2.000 personnes ont bloqué une autoroute, et il y a eu de nombreuses arrestations. A Los Angeles, des manifestants ont sans succès tenté d’entrer sur les autoroutes mais les policiers les en ont empêchés.

Manifestation à Seattle

EDIT: Deux agents du FBI ont été touchés par des tirs près de Ferguson mercredi.

Manifestation à Seattle

Vendredi 21 novembre, Lomé, capitale du Togo, une manifestation qui réclamait une série de réformes au gouvernement, notamment une limitation du nombre de mandats présidentiels a été violemment dispersée par la police, on compte au moins deux blessés graves. L’autre rassemblement, en soutien au président Faure Gnassingbé, n’a bien sûr subit aucun assaut. Faure Gnassingbé a remplacé à la présidence du Togo son père, Gnassingbé Eyadéma, qui a dirigé le pays pendant 38 ans au service des intérêts français dans la sous région, et exécuté des centaines d’opposants.

Faure Gnassingbé, avec l’appui de l’armée, prendra le pouvoir au lendemain du décès de son père, mais la pression de la communauté internationale le forcera à se présenter comme candidat à l’élection présidentielle de 2005. L’armée, dévouée au clan Gnassingbé, fera irruption dans les bureaux de vote et des urnes disparaitront, mais la France se déclarera satisfaite du déroulement de l’élection, tandis que l’opposition sera massacrée. En 2010, c’est le système de transmission des résultats qui sera changé au dernier moment, suite à des « pannes », et le président sera « réélu ». Faure Gnassingbé a pour le moment la possibilité de se présenter de façon illimitée à des élections présidentielles qui, par fraude, lui donneront toujours la victoire. Fidèle soutien de la politique impérialiste de la France, il a envoyé, il y a peu, son armée combattre les civils révoltés au Burkina Fasso.

Togo: Manifestation anti-présidentielle réprimée

Des dizaines d’organisateurs étudiants du Pole Démocratique, le bloc de gauche (FPLP) des étudiants à l’Université de Bir Zeit à Ramallah, ont manifesté et se sont opposés à la visite du Consul français à l’Université le mercredi 19 novembre. Les étudiants l’ont déclaré indésirable à l’Université, en tant que représentant d’un État colonialiste. En outre, ils ont exigé la libération de Georges Ibrahim Abdallah, le prisonnier politique arabe libanais dans les prisons françaises, qui militait au Parti Communiste Libanais et au Front Populaire pour la Libération de la Palestine, et est emprisonné depuis 1984.

Palestine: Le consul de France interpellé pour Georges Abdallah

Samedi, une quatrième manifestation contre les violences policières a été organisée à Lille, à l’appel de l’assemblée réunie suite à la mort de Rémi Fraisse. La manifestation non autorisée de la place du Théâtre, qui comprenait un groupe d’une soixantaine de personnes cagoulées et masquées, a défilé aux cris de « On n’oublie pas, on pense à toi ; l’État tue, la lutte continue ». Des panneaux publicitaires ont été détruits et des façades taguées. L’arrivée massive des forces de l’ordre a disloqué la manifestation. Deux personnes ont été interpellées.

France: Incidents à la manifestation pour Rémi à Lille

Le 26 septembre 2014 à Iguala, au Mexique, plusieurs manifestants étudiants ont été encerclés par la police mexicaine. Les forces de l’ordre ont tiré, assassinant trois étudiants, dont l’un a de plus été retrouvé sans visage. Trois autres personnes prises à tort pour des étudiants ont également été tuées. Quarante-trois jeunes ont été emmenés par la police et sont à ce jour, introuvables. La plupart ont entre 17 et 22 ans.

Les autorités mexicaines ont tardé à réagir et promettent aujourd’hui que justice sera rendue. Mais un mois après la disparition forcée des étudiants, toujours aucune réponse ! Plusieurs fosses clandestines ont été découvertes sur les collines de la ville d’Iguala avec un nombre encore indéterminé de corps démembrés et calcinés, laissant présager une issue dramatique à ces enlèvements. Ce n’est pas la première fois que des groupes de sécurité de l’Etat, en coordination ou pas avec des groupes paramilitaires, exécutent extrajudiciairement des civils désarmés.

Rassemblement organisé par la communauté mexicaine de Belgique, devant l’ambassade du Mexique, Avenue Franklin Roosevelt 94 (un peu après l’ULB), 1000 Bruxelles.

Bruxelles: Rassemblement demain lundi pour les 43 manifestants étudiants disparus

Trois manifestants ont été arrêtés à Ferguson, au Missouri, la nuit dernière, alors que la population attend dans la fébrilité la décision d’un grand jury. Formé dans le cadre de l’enquête pénale sur les circonstances entourant la mort de Michael Brown, ce jeune Noir de 18 ans abattu en août dernier par un policier blanc, il doit déterminer si des accusations seront portées contre le policier.

De grands groupes de manifestants ont bloqué des routes à trois reprises au cours de la nuit. Les trois hommes arrêtés ont été inculpés d’attroupement illégal après que la police ait demandé la dispersion de la foule. L’annonce de la décision du grand jury est imminente et, pour parer à toute manifestation qui pourrait dégénérer, les autorités de l’État ne lésinent pas. e gouverneur du Missouri a lui décrété lundi l’état d’urgence et activé la Garde nationale, et le FBI a renforcé ses équipes sur place avec une centaine d’agents supplémentaires.

USA: État d’urgence et arrestations à Ferguson

Plus d’un millier de personnes ont manifesté samedi à Nantes contre les violences policières et judiciaires lors d’un défilé non autorisé, marqué par quelques incidents et 14 interpellations. La manifestation a pris fin aux environs de 19 heures quand les derniers contestataires ont levé un sit-in organisé devant préfecture de Loire-Atlantique, défendue par de très nombreuses forces de l’ordre. Quatorze personnes ont été interpellées. En milieu d’après-midi, les quelque 1.200 manifestants ont été immobilisés devant la préfecture par les forces de l’ordre. Visées par des projectiles, les forces de l’ordre ont fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogènes. Le face-à-face tendu a duré environ 45 minutes. Peu après 17H00, des groupes ont causé quelques dégâts dans les rues avoisinantes: des poubelles brûlées, une vitrine d’agence bancaire brisée.

A Toulouse deux manifestations ont eu lieu. L’une, a débuté à 11 heures. Intitulée « Non au barrage de Sivens non aux violences policières », autorisée et particulièrement tranquille, elle a rassemblé 300 personnes à l’appel des partis réformistes (EELV, PCF, PG, NP A). La deuxième manifestation toulousaine – non autorisée – a réuni plus de 400 personnes très encadrées par la police. Les manifestants se sont d’abord rassemblés sur une artère commerçante du centre-ville, près d’un mois après la mort de Rémi Fraisse. « Un meurtre n’est pas une bavure, Rémi Fraisse n’est pas un cas isolé, fin au permis de tuer », clamait une banderole.Une partie du cortège a traversé la Garonne et gagné le quartier Saint-Cyprien où le face-à-face s’est tendu. Les forces de l’ordre ont fait usage de grenades lacrymogènes quand certains manifestants tentaient de déborder le dispositif destiné à les contenir. En retrait, un manifestant a frappé à coups de masse la vitre protégée d’une agence bancaire. Un abribus a aussi été endommagé. Il y a eu au moins 12 interpellations.

Correctif : Le rassemblement aura lieu ce mardi et non ce lundi !

Alfon Fernandez est un jeune antifa qui avait été arrêté le 14 novembre 2012 lors de la grève générale européenne en se rendant à un piquet. Il était accusé de détention d’explosifs et placé en détention provisoire, sous un régime de haute sécurité (FIES), en attente du jugement. Dans les trois semaines qui ont suivi cette arrestation, ses amis et ses voisins mais aussi de nombreuses organisations politiques et sociales se sont mobilisées pour dénoncer un montage policier et réclamer sa libération dans des dizaines de villes espagnoles.

Suite à cette énorme mobilisation sous le mot d’ordre « Alfon Libertad ! », Alfon avait été libéré le 9 janvier 2013. A présent, le procès d’Alfon aura lieu le 25 novembre 2014, l’accusation demandant huit ans de prison sur base d’un dossier très largement dénoncé comme un montage. Rassemblement à Bruxelles ce mardi 25 novembre place du Luxembourg de 13H00 à 14H00.

Belgique/Espagne: Rassemblement pour Alfon mardi 25 (et pas lundi!)

Des heurts ont opposé des policiers à des manifestants mercredi à Hong Kong alors qu’un petit groupe de protestataires masqués tentait de faire irruption dans le Conseil législatif de l’ancienne colonie britannique. Une centaine de policiers ont fait usage de leurs bâtons et de gaz au poivre contre les manifestants aux premières heures mercredi. Quatre personnes ont été interpellées.

Ces heurts sont survenus quelques heures après le démantèlement de barricades par les autorités, suite à une première décision de justice visant à réduire l’étendue des sites occupés depuis le 28 septembre par les manifestants. Ces derniers réclament l’instauration d’un véritable suffrage universel dans le territoire sous tutelle chinoise. Les échauffourées ont éclaté lorsque une dizaine de personnes masquées ont forcé une porte d’entrée du Conseil législatif à l’aide de barricades. Au moins l’une d’entre elles a réussi à pénétrer dans le bâtiment avant d’en être expulsée. Une séance parlementaire prévue mercredi a été annulée, de même que les visites du public, a dit le gouvernement local.

Hong-Kong: Nouveaux affrontements