25.000 personnes ont répondu à l’appel du collectif d’associations « Bassines non merci », des « Soulèvements de la Terre » et la Confédération paysanne. La manifestation, interdite comme la dernière à l’automne, a convergé vers la « bassine » de Sainte-Soline, ce réservoir d’eau prélevée dans la nappe phréatique pour l’irrigation de l’agriculture industrielle en période de secheresse. 3.200 gendarmes et policiers et 9 hélicoptères avaient été mobilisés par les autorités pour défendre le site. Les  manifestants ont réussi à encercler le chantier et un des cortèges a réussi à s’introduire brièvement dans le chantier, les affrontements ont éclaté à coups de  jets de projectiles, de tirs de mortier et de cocktails Molotov d’un côté; de gaz lacrymogènes, de grenades de désencerclement et de canon à eau de l’autre. Des binômes de policiers en quad ont massivement bombardé les manifestants de grenades de désencerclement. Plusieurs véhicules de gendarmerie ont été incendiés (photos) par les manifestants qui ont forcé le premier cercle de défense sans parvenir à forcer le deuxième.

Au final, plus de 200 blessé.e.s sont recensé.es pour cette journée dont une quarantaine avec des plaies profondes (délabrantes) et des éclats surtout au niveau des jambes et du visage (dues aux grenades de désencerclement et aux tirs de LBD). Une dizaine de blessés graves ont été transférés au CHU. Un manifestant est dans le coma avec son pronostic vital engagé, deux autres ont leur pronostic fonctionnel engagé. Des équipes de medic ont été la cible de la police. La police ayant également bloqué la route aux secours et retardée la prise en charge des blessés. Le Samu a été interdit d’aller chercher les manifestants blessés. Certains ont du attendre plus d’une heure avant d’être évacué dans des voitures personnelles. 16 gendarmes ont également été blessés, dont six évacués vers les hôpitaux de la région et un grièvement touché qui a été héliporté.

Avant de repartir du chantier, les manifestant.e.s ont excavé et désarmé une pompe et une canalisation centrale de la bassine de Sainte-Soline. La Confédération paysanne a planté 300 m de haies et également monté une serre maraîchère afin d’aider à l’installation d’un paysan sur une parcelle proche de la bassine.

 

Plus de trois millions de personnes ont manifesté dans plus de 300 villes de France pour cette 9e journée d’action contre la réforme des retraites, la première depuis que le gouvernement a utilisé une disposition constitutionnelle, le recours à l’article 49.3, pour faire passer le texte sans vote de l’Assemblée. A Paris, des affrontements ont éclaté en tête de la manifestation, banques et supermarchés et McDo ont été attaqués. Des incidents étaient toujours en cours en début de soirée.

A Rouen (nord-ouest), une manifestante d’une trentaine d’années, qui travaille avec des enfants handicapés, a eu un pouce arraché  par une grenade de désencerclement lancée par les forces de l’ordre. A Nantes, des manifestants se sont introduits dans le tribunal administratif, saccageant l’accueil et brisant vitres et portes. A Lorient, le commissariat et les forces de l’ordre a été pris pour cibles par des manifestants. Des vitres du bâtiment ont été cassées par des jets de projectiles et le feu a été mis à l’entrée. Des affrontements ont aussi eu lieu à Rennes, Toulouse, Strasbourg, Lille et Bordeaux (où l’entrée de la mairie a été incendié).

La colère ne retombe pas. Contre la réforme des retraites, des dizaines de milliers de personnes étaient encore mobilisées ce mardi 21 janvier au soir, au lendemain de l’adoption définitive du texte à l’Assemblée nationale. A Paris, des tensions ont débuté autour de 20h30, place de la République, à la fin du rassemblement syndical. Jets de projectile et de grenades lacrymogènes ont été échangés. Plusieurs charges de police ont été menées sur la place quadrillée à ses extrémités par des unités de police et de gendarmerie. Les forces de l’ordre ont procédé au total à 81 interpellations. Des petits groupes de manifestants se sont dispersés dans les rues proches de la place de la Bastille, où de nombreuses poubelles ont été brûlées. 109 personnes ont été verbalisées et les pompiers ont procédé à 89 interventions pour des départs de feu.

À Nantes, où 10.000 manifestants ont participé à un cortège avec des flambeaux, des gaz lacrymogènes ont été tirés peu après le début de la manifestation par les forces de l’ordre, qui essuyaient de nombreux tirs de mortier. Des slogans comme « 49.3 ça passera pas » ou « Macron ne comprend que l’émeute » ont été tagués. À Clermont-Ferrand, la fin d’un rassemblement a été marquée par une charge policière. Il y a eu d’autres manifestations à Grenoble, Rennes, Le Mans, Lille, etc.. Hors Paris, 47 personnes ont été interpellées dans la soirée et 55 policiers ont été blessés, notamment à Nantes et Lyon.

Mardi 21 mars, Alfredo Cospito a été victime d’une crise cardiaque. Son état général se dégrade après plus de 150 jours de grève de la faim. Selon les médecins, il risque la paralysie à vie, et a peut-être déjà des répercussions irréversibles pour sa santé.

Vendredi dernier, Alfredo Cospito avait décidé de prendre les suppléments en vue de l’audience de ce vendredi 24 mars. Cette audience devant le tribunal de surveillance de Milan discutera de la demande de la défense de reporter la peine pour des raisons de santé sous forme d’assignation à résidence. Si les magistrats acceptaient la demande, le régime 41bis dans lequel est enfermé Alfredo Cospito depuis le printemps 2022 serait en fait abrogé. Alfredo Cospito avait pris la décision de prendre un complexe multivitaminé pour arriver lucide à l’audience mais avait finalement décidé de se limiter uniquement à de l’eau et du sucre. La semaine dernière, le médecin consultant qui avait examiné Cospito, avait indiqué aux avocats que ses « conditions nutritionnelles » « s’aggravaient » et qu’il avait fait part de son inquiétude concernant les « dommages irréversibles » dus à la longue période de grève de la faim.

Le jeudi 23 mars, des mobilisations s’organisent dans plusieurs villes d’Europe.
À Bruxelles, un rassemblement est prévu à 15h devant l’ambassade d’Italie, rue Joseph II, 22/24 à 1000 Bruxelles.

Alfredo Cospito

Au moins 142 personnes ont été interpellées, lundi soir à Paris, en marge des cortèges sauvages qui déambulent depuis le début de la soirée dans toute la capitale pour protester contre l’adoption de la loi sur les retraites par l’article 49.3. 2 000 policiers et gendarmes sont déployés pour venir à bout de ces manifestations non déclarées. Parti de la Place Vauban en fin d’après-midi, le cortège s’est dans un premier temps dirigé vers la Gare Saint-Lazare avant de rejoindre le quartier de l’Opéra. Le défilé s’est ensuite rendu aux abords du Louvre, de la place de la République et de Châtelet, en plusieurs petits groupes. Dans la matinée, plusieurs manifestations ont provoqué d’importantes perturbations du trafic à Rennes. En attendant une nouvelle journée d’actions le 23 mars à l’appel de l’ensemble des syndicats, la grève s’est durcie dans les raffineries et les éboueurs poursuivent leur mouvement à Paris, Rennes ou Nantes. Depuis jeudi, plus de 600 personnes ont été interpellées pour leur participation au mouvement de contestation.

Des centaines de manifestants se sont rassemblées samedi après-midi derrière la gare à Genève pour une manifestation non autorisée contre le parti d’extrême-droite UDC (« Union Démocratique du Centre ») qui tenait son assemblée à Meyrin, en périphérie de Genève. Le rassemblement a eu lieu dès 15h00 dans le parc des Cropettes. Vers 15h30, quelques incidents ont eu lieu entre des manifestants masqués et des photographes indiscrets dont les objectifs ont été sprayés. La manifestation s’est mise marche, d’abord en direction de la gare et ensuite vers le quartier des Grottes. C’est à ce moment qu’elle a été bloquée par la police. Les militants ont chargé à deux reprises, derrières des banderoles renforcées, les forces de l’ordre qui ont fait usage de tirs de balles en caoutchouc, de matraques de gaz lacrymogène et de grenades. La police a pu tenir sa position, et les manifestants se sont repliés dans le Parc des Cropettes.

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« En raison de risques sérieux de troubles à l’ordre et à la sécurité publics (…) tout rassemblement sur la voie publique place de la Concorde et à ses abords ainsi que dans le secteur de l’avenue des Champs-Élysées est interdit », a déclaré la préfecture de police de Paris. « Les personnes qui tenteraient de s’y regrouper seront systématiquement évincées par les forces de l’ordre » a-t-elle ajouté. La place avaient été le lieu de rassemblement contre le recours au 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites. Ces rassemblements avaient donné lieu à des affrontements. A Lyon des manifestants ont fait irruption dans une mairie d’arrondissement et ont essayé de mettre le feu, mais la police a rapidement éteint l’incendie et arrêté six personnes. D’autres incidents ont eu lieu dans la ville qui ont donné lieu à 36 interpellations. A Strasbourg aussi, les forces de l’ordre sont intervenues contre des manifestants après un rassemblement contre la réforme des retraites et le recours à l’article 49.3.

De violents heurts ont à nouveau opposé, hier jeudi à Athènes, la police à des manifestants plus de deux semaines après la catastrophe ferroviaire qui a fait 57 morts et suscité l’indignation en Grèce. Des manifestants ont jeté des cocktails Molotov et des policiers ont répliqué par des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes non loin du Parlement, dans le centre de la capitale. Des bennes à ordures ont également été incendiées sur une avenue près de l’université, dégageant d’importantes fumées noires, des vitrines de magasins ont été brisées. Des gaz lacrymogènes ont été lancés dans la zone autour de l’université par la police anti-émeutes. 40 000 personnes, dont quelque 25 000 à Athènes, avaient manifesté leur colère plus de deux semaines après la collision qui a mis à jour les graves dysfonctionnements dans les chemins de fer. Des affrontements avaient déjà émaillé des rassemblements notamment mercredi 8 mars, en marge d’une manifestation de quelque 40 000 personnes à Athènes (voir notre article).

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Pour la quatrième journée consécutive, une manifestation estudiantine tenue à la Faculté des Sciences Ben M’Sick de Casablanca à l’occasion du « 17e Forum national des étudiants », a été brutalement réprimée. La manifestation, organisée par l’Union nationale des étudiants du Maroc (UNEM) a été attaquée par les forces de l’ordre qui encerclaient l’enceinte de la Faculté. Le ministère de l’Enseignement supérieur avait publié une circulaire appelant les présidents des universités à n’autoriser aucune partie extérieure à utiliser les installations de l’université et les institutions affiliées pour organiser des manifestations de quelque nature que ce soit.

Aujourd’hui, 16 mars, le gouvernement français a passé la réforme des retraite via l’article 49.3 de la constitution permettant au gouvernement de faire adopter un texte sans vote au Parlement. Des manifestations se sont organisées rapidement dans toutes les villes de France. À Paris, un rassemblement autour de la place de la Concorde. Des manifestants ont défilé dans les rues se rapprochant de l’Élisée. La police et la gendarmerie ont été mobilisées en force avec la BRAV (brigades mobiles à moto) en soutien. Jusqu’à présent près de 120 personnes ont été interpellées à Paris. Pour ralentir les policiers et gendarmes, les rues ont été bloquées par des feux dans les rues, sur des véhicules, poubelles et mobiliers urbains. Les forces de l’ordre sont entrées en action, notamment avec des canons à eau. Leurs charges et l’utilisation de gaz lacrymogènes ont éloigné les manifestants du pont qui mène à l’Assemblée nationale (photo), et les ont repoussés de l’autre côté de la place. Les manifestations se poursuivent.

Des affrontements ont aussi éclaté dans d’autres villes. A Nantes, où environ des milliers de personnes se sont rassemblées en début de soirée, les forces de l’ordre ont charge, faut usage de gaz lacrymogène et essuyé des tirs de cocktails Molotov et de feux d’artifices. A Rennes, une manifestation a marché jusqu’à la mairie qui a eu ses vitres brisées. Il y a eu cinq interpellations. A Marseille sur la Canebière, où des jeunes manifestants ont fracassé la vitrine d’une agence bancaire et un panneau publicitaire aux cris de « à bas l’Etat, les flics et le patronat ». Les CRS ont fait usage de gaz lacrymogène également à Amiens et Lille. A Dijon, il y a aussi eu des affrontements.