A l’occasion du 32ème anniversaire du YÖK, ou Conseil de l’Enseignement Supérieur, les étudiants se sont mobilisés ce 6 novembre. Le YÖK est l’institution qui constitue l’entité de prise de décision pour toutes les universités turques. Elle est vivement controversée et contestée car il s’agit, pour les étudiants, d’un vestige de l’héritage autoritaire et anti-démocratique du 12 septembre 1980. Un groupe d’étudiants de l’université d’Ankara a occupé les locaux de la Language History and Geography Faculty. Ils ont investi le bureau du doyen, ont forcé les professeurs à quitter le bâtiment et ont mis le feu à des papiers dans le bureau. Ils ont ensuite déployé à la fenêtre un califat avec le slogan ‘No to YÖK’. La police a fait usage de gaz lacrymogène pour faire sortir les étudiants du bâtiment. Onze d’entre eux ont été interpellés. Egalement à Ankara, des milliers d’étudiants ont défilé dans les rues pour dénoncer le YÖK. Les forces de l’ordre, qui avaient pris des mesures de sécurité extrêmes, sont intervenues à plusieurs reprises et ont tiré des gaz lacrymogène sur un groupe de jeunes qui souhaitaient marcher avec leurs calicots alors que les policiers tentaient de leur saisir. Dans une manifestation distincte dans la province d’Antalya, des centaines d’étudiants ont défilé jusqu’au bureau du recteur de la Akdeniz University après avoir fait un sit-in dans le centre-ville. Dans les affrontements qui se sont déclenchés entre les gardes de sécurité privés et les étudiants, trois agents ont été blessés et cinq étudiants placés en garde à vue.

Comme à Paris et à Londres, des centaines de personnes s’étaient réunies dans le centre d’Erevan à l’appel du collectif Anonymous à l’occasion de la ‘Journée internationale de la désobéissance civile’. Les affrontements ont commencé entre les manifestants et les forces de l’ordre lorsque les premiers ont tenté de marcher vers le palais présidentiel. Les autorités n’ayant pas autorisé le défilé au préalable, les quelques 200 policiers déployés ont empêché les manifestants de défiler. Ceux-ci ont tenté de forcer le passage en lançant des cocktails Molotov. Une vingtaine de personnes ont été interpellées, et les forces de l’ordre ont déclaré une dizaine de blessés dans leur camp. Plusieurs manifestants ont également été blessés, dont un jeune homme de seize ans très grièvement. Souffrant d’un traumatisme crânien, il a été hospitalisé.

Affrontements à Erevan

Affrontements à Erevan

Ce 5 novembre avait été déclaré ‘Journée internationale de la désobéissance civile’. A l’appel du collectif international Anonymous, des rassemblements ont eu lieu dans plusieurs grandes villes dont Paris et Londres. A Londres, des centaines de personnes ont marché vers Buckingham Palace et Parliament Square encadrées par des policiers anti-émeutes. Les manifestants ont fait des feux et lancé des feux d’artifice tout le long du parcours, entraînant des heurts avec les forces de l’ordre. Onze personnes ont été interpellées pour ‘troubles de l’ordre public’ ou ‘dommages criminels’. A Paris, une vingtaine de personnes ont également été interpellées. Les manifestants s’étaient réunis près d’un immeuble de la Banque de France et une partie d’entre eux ont été placés en garde à vue dans différents commissariats parisiens après avoir tenté d’y écrire des slogans anti-austérité.

Journée internationale de la désobéissance civile

Journée internationale de la désobéissance civile

Quelques 30.000 personnes se sont rassemblées cet après-midi à Quimper contre l’écotaxe et pour l’emploi en Bretagne. Des centaines de policiers et de gendarmes mobiles avaient été déployés à proximité du lieu de rassemblement. Une trentaine de fourgons de CRS, un camion lanceur d’eau et six fourgons de la gendarmerie avaient été mobilisés. Des manifestants à bord de tracteurs et de camions ont été empêchés de rallier le centre-ville. Dès le début de la manifestation, de violents affrontements ont éclaté. Les jets de pierres, pavés, chrysanthèmes et fusées de détresse ont répliqué aux tirs de canons à eau et de gaz lacrymogène. Des manifestants ont également mis le feu à des palettes devant la préfecture. Au moins deux manifestants ont été blessés par les tirs des forces de l’ordre. Par ailleurs, en fin de matinée, des manifestants avaient fait un feu de pneus au pied du portique écotaxe (qui repère les camions soumis à cet impôt) de Saint-Allouestre qui s’est écroulé.

Gaz lacrymogène à Quimper

incidents quimper

Gaz lacrymogène à Quimper
incidents quimper

La police d’Izmir a interpellé 35 jeunes qu’elle suspectait de projeter un rassemblement en marge du 5ème Izmir Economic Congress auquel devaient notamment participer le président Abdullah Gül et son premier ministre. Cette action policière est la première du genre depuis l’adoption d’une nouvelle disposition autorisant les autorités à interpeller toute personne qui ‘risque de conduire une manifestation’ pour 12 à 24 heures sans intervention du juge. Quelques heures avant le début du congrès, la police a été informée de la potentielle organisation d’un rassemblement au moment de l’arrivée de Gül et Erdogan à l’hôtel où se déroulait la réunion. La police est alors intervenue et a interpellé ces 35 jeunes qui se trouvaient à quelques centaines de mètres du bâtiment quelques minutes avant l’arrivée des deux hommes.

La mobilisation était forte Bretagne contre l’écotaxe, (prélevée sur les poids lourds de transport de marchandises). Dans le Finistère, le dernier des trois portiques écotaxe, qui repèrent les camions soumis à cet impôt, a été la cible, samedi 26, d’une manifestation à l’appel du « Collectif pour l’emploi en Bretagne ». Plus d’un millier de personnes dont des salariés d’entreprises en difficulté comme Gad SAS, ou encore des agriculteurs étaient présents. Avec quelque 250 camions, des tracteurs et des remorques, les manifestants sont arrivés sur le portique situé entre Brest et Quimper, avec l’intention de le faire tomber. Sur place, quelque 150 gendarmes mobiles ont protégé le site et ont été renforcés à 18h30 par une centaine de CRS.

Les agriculteurs, qui avaient pour la plupart enfilé des bonnets rouges en référence à la révolution antifiscale en Bretagne au XVIIe siècle, ont lancé l’assaut peu après 14 heures. Les affrontements ont duré tout l’après-midi. Un homme a eu la main arraché après avoir semble-t-il tenté de saisir une grenade envoyée par les forces de l’ordre pour disperser les manifestants. Un autre manifestant avait légèrement été blessé au cou par un tir de flashball, ainsi qu’un gendarme mobile. Après ces événemebnts, le premier-ministre a annoncé la suspension de l’éco-taxe.

affrontements contre l’éco-taxe en Bretagne

affrontements contre l'éco-taxe en Bretagne

Cinq véhicules militaires ont envahi mardi matin le village de Silat al-Harithiya, près de Jénine, et tiré des gaz lacrymogènes dans le centre du village. Les forces israéliennes ont mis en place un poste de contrôle le long d’une route reliant les zones du village et fouillé les véhicules qui passent. Les habitants ont jeté des pierres et des bouteilles vides sur les forces israéliennes.

Un mois après l’occupation de la Place de Jaude par des réfugiés et des demandeurs d’asile à Clermont-Ferrand, plusieurs familles se retrouvent à nouveau à la rue. La mairie de Clermont-Ferrand a été occupée aujourd’hui par des militants réclamant un logement pour ces familles. La mairie a rapidement été encerclée par la police. Des incidents ont alors opposés la police (puis des renforts de CRS) à des sympathisants qui tentaient de rejoindre les occupants, notamment un groupe d’antifascistes qui venaient de se rassembler devant le local du FN. L’affrontement a donné lieu à matraquages et gazages à bout portants de la part des policiers, autodéfense, barricades et jets de bouteilles de la part des manifestants. Après des heures d’affrontements et de négociations, toutes les familles et personnes à la rue ont été relogées… pour la nuit dans des hôtels.

Lundi soir, des centaines d’habitants du district Jacana de Sao Paulo sont descendus dans la rue pour dénoncer le meurtre de Douglas Rodrigues, un adolescent de 17 ans abattu par un policier alors qu’il marchait devant un bar où la police avait été appelée pour tapage. L’officier affirme que son tir était ‘accidentel’. Hier, les manifestants ont bloqué l’autoroute Fernao Dias et ont incendié plusieurs véhicules, réclamant justice. Un homme a été grièvement blessé par un tir policier et a dû être emmené d’urgence à l’hôpital. Au moins 90 personnes ont été arrêtées pour vandalisme, destruction de biens et pillage.

Emeutes à Sao Paulo suite à la mort d’un ado au main d’un policier

Emeutes à Sao Paulo suite à la mort d'un ado au main d'un policier