Un vaste déploiement policier avait été mis en place à Sofia dès mercredi matin. Cinq manifestations distinctes pour dénoncer un gouvernement corrompu et exiger sa démission se sont déroulées simultanément à Sofia, chaque défilé ayant par ailleurs des revendications propres (meilleurs conditions de travail, accès à l’éducation,…) Les premiers affrontements avec la police ont eu lieu lorsque cette dernière a fait usage de la force pour déloger une cinquantaine d’étudiants qui bloquaient le traffic sur une route du centre-ville. Les policiers leur ont marché dessus et ont frappé avant de forcer le passage avec des véhicules. Plus tard, de violents affrontements ont opposé les forces de l’ordre aux étudiants qui tentaient de rejoindre une manifestation syndicale devant le Parlement où un vaste périmètre de sécurité avait été établi.

Déploiement policier à Sofia

Déploiement policier à Sofia

Les dirigeants français et italiens s’étaient réunis hier à Rome pour évoquer, notamment, les avancées du projet de TGV Lyon-Turin. Plusieurs centaines de personnes opposées au projet s’étaient rassemblées sur la place Campo de’Fiori pour dénoncer l’inutilité et les dépenses mirobolantes de la liaison ferroviaire. Lorsqu’ils ont tenté de démarrer un cortège, les manifestants se sont confrontés à un solide cordon policier. Les forces anti-émeute les ont empêché de passer à coups de matraque, entrainant une riposte par des jets de pierre et des tirs de fumigène et de pétards.

Opposition police vs NO-TAV

Opposition police vs NO-TAV

Près de 140 usines étaient restées fermées lundi alors que des milliers d’ouvriers s’étaient réunis à Gazipur, banlieue industrielle du nord de Dacca. En milieu d’après-midi, des membres de la sécurité ont battu une ouvrière, entrainant une vive réaction des manifestants qui ont tenté de la secourir. Les forces de l’ordre ont alors ouvert le feu. Deux ouvriers ont été tués et de nombreux autres blessés. D’après un témoin, une partie des blessés ont été emmenés à l’intérieur d’un bâtiment par les autorités de l’usine et les ouvriers étaient sans nouvelles de leurs collègues hier soir.

Hier, plusieurs villes du pays ont été la scène de violents affrontements entre forces de l’ordre et manifestants. Ces derniers étaient descendus dans la rue pour exiger la démission du président ainsi qu’une amélioration de leurs conditions de vie. La police ainsi que les troupes de la mission de l’ONU (Minustha) avaient été déployées en nombre. A Cap-Haïtien, les forces de l’ordre ont d’abord fait usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule avant de tirer à balles réelles. Au moins six personnes ont été blessées par balles. A Port-au-Prince, la police a dès le matin utilisé du gaz lacrymogène contre des étudiants hostile au pouvoir en place, avant de faire de même plus tard dans la journée contre les manifestants de l’opposition.

Police contre manifestants à Cap-Haïtien

Police contre manifestants à Cap-Haïtien

La Middle Easter Technical University (ODTU) d’Ankara a été le théâtre de vives tensions tard dimanche soir quand la police a fait usage de canons à eau et a tiré des gaz lacrymogène contre des manifestants qui dénonçaient la construction d’un mur à la frontière turco-syrienne. La répression policière est devenue récurrente depuis que les autorités ont lancé leur projet urbanistique qui entrainera la destruction de 3000 arbres sur le campus. Les étudiants et les militants ont exprimé leur désaccord par de nombreuses mobilisations qui ont toutes été violemment réprimées. Dimanche, un groupe a organisé un rassemblement à proximité de l’entrée A1 du campus pour exiger des autorités qu’elles interrompent la construction d’un mur dans le district de Nysaybin (province de Mardin) qui se trouve en vis-à-vis de la ville syrienne de Qamishli. Les manifestants dénonçaient également le meurtre, par les forces de sécurité, de trois Syriens qui tentaient de traverser la frontière. Ils ont érigé des barricades auxquelles ils ont mis le feu pour empêcher l’intervention policière. De nombreux manifestants ont été affectés par les gaz lacrymogène.

Répression à l’université d’ODTU

Répression à l'université d'ODTU

Dans la province de Gharbiya, des centaines d’ouvriers de la Samanoud Felt Fabric Company ont entamé leur troisième semaine de grève. Ils dénoncent des retards dans le paiement de leurs salaires ainsi qu’une détérioration de leurs conditions de travail. Certains ouvriers n’ont pas encore touché leur paye du mois de septembre. Samedi, à l’issue de négociations qui n’ont pas abouti, les ouvriers ont réoccupé les voies de chemin de fer qui relient les province de Damietta, Daqahlia et Gharbiya. Les forces de l’ordre ont tiré des grenades lacrymogène sur les grévistes qui bloquaient les voies et leur lançaient des pierres. Quatre policiers et six manifestants ont été blessés, d’après les médecins, certains de ces derniers par balle. Trois ouvriers ont été interpellés.

Des milliers de personnes ont battu le pavé à Athènes et dans plusieurs autres villes grecques en mémoire du sanglant soulèvement estudiantin contre la junte militaire en 1973 et pour dénoncer les mesures d’austérité actuelles du gouvernement. Les manifestants brandissaient des calicots ‘FMI, UE, dehors!’ ou ‘Le fascisme, plus jamais’. A Athènes, plus de 7000 policiers avaient été déployés pour encadrer les 16000 manifestants. Ils étaient également soutenu par plusieurs hélicoptères. A l’issue de la manifestation, des affrontements ont opposé des dizaines de manifestants masqués aux policiers anti-émeute. A Patras, quelques 200 manifestants ont fait un crochet par les locaux du parti d’extrême-droite Aube Dorée pour lancer des pierres contre le bâtiment. Les forces anti-émeute les ont dispersé à coups de gaz lacrymogène.

Manifestation anti-austérité à Athènes

17 personnes, neuf policiers et huit villageois ont été blessés dans des affrontements qui les ont opposé dans la région de Sagaing, dans le nord-ouest du pays. Depuis le début de la semaine, les autorités construisent des barricades sur la route reliant les villages de Moegyo Pyin et de Setel. Ces installations font partie de l’implémentation d’un vaste projet de mine de cuivre mené par la société chinoise Wanbao Mining Ldt en partenariat avec une société privée birmane. Jeudi, plus de 150 villageois se sont rendus sur place, exigeant que les policiers cessent leur travail et qu’ils enlèvent les barricades déjà érigées. Cette route est utilisée quotidiennement par les villageois que ne peuvent donc plus circuler librement. Par ailleurs, selon eux, elle n’est pas située dans la zone du projet minier. Les policiers ont répliqué à la demande villageois par la force, tirant des coups de feu pour disperser la foule. Les villageois leur ont lancé des pierres et ont utilisé de petites armes artisanales pour tenter de leur faire face alors que 400 policiers supplémentaires arrivaient en renfort par camion. Tous les blessés ont été transférés à l’hôpital pour y être soigné.

Heurts entre villageois et policiers en Birmanie

Ce 15 novembre avait été déclaré ‘Journée nationale de mobilisation des étudiants’ avec pour mot d’ordre la poursuite du mouvement entamé le 19 octobre dernier contre l’austérité. De vastes rassemblements ont été organisé à Palerme, à Bologne, à Turin et dans diverses autres villes du pays. Tous ont été pris pour cible par les policiers anti-émeute qui ont chargé les manifestants pour les disperser. A Palerme, plusieurs étudiants ont été arrêtés. Tout comme le 19 octobre dernier, les autorités ont violemment empêché la tenue de ces manifestations anti-austérité et anti-gouvernementale.

Le 13 novembre au soir, les propriétaires d’usine ont annoncé une prochaine augmentation du salaire minimum des ouvriers du textile. Alors que les syndicats réclament, depuis le début du mouvement de contestation, un salaire minimum de 100 dollars (alors qu’il est de 38 dollars actuellement), les propriétaires ont annoncé une augmentation de 76% pour le fixer à 68 dollars, ce qui est bien inférieur à la demande originale. Dès lors, des centaines d’ouvriers ont une nouvelle fois bloqué la circulation sur les routes entourant les usines dans la banlieue de Dacca, une partie des syndicats ayant catégoriquement rejeté la proposition. La police anti-émeute a fait usage de gaz lacrymogène et a tiré des balles en caoutchouc pour disperser les barrages et réouvrir la circulation routière.

Répression d’ouvriers du textile à Dacca

Répression d'ouvriers du textile à Dacca