Après onze jours de soulèvement populaire, qui s’est étendu à 156 villes, 240 manifestants auraient été tués et le nombre de personnes arrêtées aurait dépassé les 12.000. Suite à l’arrestation massive d’étudiants à travers l’Iran, lundi, au douzième jour du soulèvement, de nombreux professeurs et étudiants se sont mis en grève dans les universités du pays. Ils ont annoncé qu’ils continueraient la grève jusqu’à la libération de toutes les personnes arrêtées.

Au moins 13 personnes ont été tuées et une cinquantaine blessées, dont des femmes et des enfants, dans des frappes iraniennes ciblant mercredi 28 septembre au Kurdistan d’Irak des groupes armés de l’opposition kurde iranienne. Ces frappes, effectuées par de l’artillerie, des missiles et des drones armés ont touché un camp de réfugiés kurdes à Koysinjaq, à l’est d’Erbil. Le Parti démocratique du Kurdistan d’Iran (PDKI), un des groupes visés par les bombardements sur la région de Koysinjaq, à l’est d’Erbil, a fait état de deux morts dans ses rangs. Le Komala et le Parti pour une Vie Libre au Kurdistan (ce dernier proche du PKK) ont également été ciblés.

Un nouveau rassemblement de soutien au soulèvement populaire iranien aura lieu ce vendredi 30 septembre en face de l’ambassade d’Iran, 15 avenue Franklin Roosevelt, 1050 Ixelles, de 16H30 à 18H30

Malgré le déploiement massif des Pasdarans, des miliciens du Bassidj et des agents en civil, les manifestations nocturnes et les escarmouches se poursuivent dans de nombreuses villes d’Iran durant le 10e jour du soulèvement, notamment à Téhéran et d’autres grandes villes comme Tabriz, Chiraz, Machad, Ispahan, Racht et Karadj. Dans la soirée du 25 septembre dans au moins dix points de Téhéran, dont Narmak, Sadeghieh, Hafthoz, Ekbatan, Sattar Khan et la voie rapide Shariati, des heurts ont éclaté entre les jeunes insurgés et les Pasdarans. Les manifestants scandaient « à bas Khamenei, à bas le dictateur », « à bas la milice, n’ayez pas peur, nous sommes tous ensemble ». A Téhéran, un grand panneau de propagande du régime et une moto des forces répressives ont été incendiés par les jeunes rebelles dans la rue Shariati. A Narmak, la jeunesse insurgée a incendié deux motos et une voiture des forces répressives. À Pounak, Pardis et Ekbatan, malgré la forte présence d’agents, les manifestations continuent. Les étudiants de l’Université de Téhéran ont manifesté sur le campus en scandant : « nous nous battons et nous mourrons mais nous reprendrons l’Iran ». Pour empêcher la poursuite du soulèvement à Karadj, les agents ont coupé l’électricité dans de nombreux quartiers, mais les jeunes ont continué à manifester.

Les policiers en tenue antiémeute ont arrêté le défilé des étudiants à Colombo, quelques heures après que le gouvernement eut déclaré le centre-ville « zone de haute sécurité », interdisant les manifestations dans les environs. Les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes et utilisé des canons à eau pour disperser les manifestants qui demandaient la libération des militantes emprisonnés. Des dizaines de manifestants ont été arrêtés au cours de ce rassemblement. Le nouveau président Ranil Wickremesinghe a adopté une ligne très dure à l’encontre des militants qui ont forcé son prédécesseur, le président déchu Gotabaya Rajapaksa, à fuir à l’étranger et à démissionner de son poste sous la pression des manifestations dans un contexte de chaos économique.

Le pays de 22 millions d’habitants a été secoué pendant des mois par une crise économique historique, marquée par de sévères pénuries de nourriture, carburant et médicaments, faute de devises pour financer les importations de produits essentiels. Au plus fort du mouvement de contestation, des milliers de manifestants ont pris d’assaut en juillet la résidence officielle de Gotabaya Rajapaksa, l’obligeant à se réfugier à l’étranger d’où il a annoncé sa démission. Peu après la prise du pouvoir par M. Wickremesinghe, l’armée a démantelé un site occupé par les manifestants devant la présidence et arrêté des centaines de personnes ayant pris part aux manifestations. L’ex-président  Rajapaksa est rentré début septembre au Sri Lanka, et vit depuis sous la protection du gouvernement, alors que des opposants ont réclamé sa comparution en justice pour les crimes commis pendant l’interminable guerre civile au Sri Lanka et des faits de corruption à l’époque où il était au pouvoir.

Les manifestations se sont poursuivies hier samedi en Iran après une semaine de protestations déclenchées par la mort Mahsa Amini arrêtée par la police des mœurs. La répression a déjà fait 55 victimes dont les noms et les photos commencent à circuler.
Ci-dessous de gauche à droite: Ghazaleh Chalabi tuée par balle à Amol à l’âge de 33 ans. Hadis Najafi qui avait été filmée en train de s’attacher les cheveux face aux forces de l’ordre lors d’une manifestation, dans une vidéo devenue virale, a été tuée à Karaj par six balles tirées par les forces de l’ordre. Hananeh Kian, 23 ans, a été abattue jeudi à Noshahr.
Dans la province de Guilan, dans le nord du pays, 739 personnes, dont 60 femmes, ont été arrêtées, a annoncé samedi le chef de la police locale. Le régime fait état de 5 morts parmi les forces de l’ordre. Les connexions internet ont été filtrées par le régime, avec le blocage de WhatsApp et Instagram.

La manifestation de ce dimanche en soutien au peuple iranien a rassemblé plusieurs milliers de personnes dans les rues de Paris. À l’approche de l’ambassade d’Iran, la police française a plusieurs fois gazé la manifestation pacifique et procédé des arrestations. A Londres également, la police a gazé les manifestants qui se dirigeaient vers l’ambassade. Cinq manifestants ont été arrêtés.

Des heurts entre manifestants et l’armée israélienne ont blessé 11 Palestiniens, et causé des cas d’asphyxie à des dizaines d’autres personnes, ce vendredi, dans le nord de la Cisjordanie. Parmi les 11 blessés, une personne a été touchée par un tir à balle réelle et 10 autres ont subi des blessures suite à des tirs de balles en métal recouvertes de caoutchouc. Les affrontements dans la ville de Kafr Qaddum, à l’est de Qalqilya (nord) sont réguliers: ces villages, ciblés par les colons sionistes, sont le théâtre de manifestations hebdomadaires.

 

Au moins 50 personnes ont été tuées en Iran dans les manifestations, réprimées par les forces de sécurité depuis maintenant sept jours, après l’assassinat par la police des moeurs d’une jeune femme de 22 ans, Mahsa Amini. Six personnes ont été tuées par arme à feu par les forces de l’ordre dans la ville de Rezvanshahr, dans la province septentrionale de Gilan jeudi soir, et d’autres morts ont été enregistrés à Babol et Amol (Nord). Des commissariats de police et des véhicules des forces de l’ordre ont été incendiés jeudi dans plusieurs villes iraniennes, à Téhéran notamment. Au départ limité au Kurdistan iranien, où une grève générale a été décrétée, le mouvement de septembre a essaimé dans d’autres parties du pays et concerne désormais 80 villes au moins, dont la capitale, Téhéran. A Mashhad, dans le nord-est, un membre des Basij, une force paramilitaire iranienne placée sous l’autorité de l’ayatollah Ali Khamenei, a été poignardé. Un autre bassidji a été tué mercredi à Qazvin, portant à quatre le total de membres des forces de sécurité tués depuis le début de la contestation. Les autorités ont décidé de restreindre l’accès à internet dans l’espoir de limiter la propagation des manifestations.

Edit: L’ambassade d’Iran à Bruxelles a été attaquée la nuit de jeudi à vendredi: plusieurs cocktails Molotov ont été lancés contre elle avec succès:

Vendredi après-midi, 300 personnes se sont rassemblées devant cette même ambassade. Un manifestant a été interpellé pour avoir tenté d’atteindre l’ambassade malgré le dispositif policier.

 

Des affrontements entre militants nationalistes et les forces de l’ordre ont eu lieu mercredi soir à Bastia, devant la préfecture. Entre 150 et 200 personnes étaient réunies à la base devant le bâtiment à l’appel du mouvement Ghjuventù Libera, six mois jour pour jour après la mort d’Yvan Colonna le 21 mars. Cette manifestation survient la veille de l’arrivée en Corse du Garde des Sceaux. Les mots d’ordre de cette manifestation étaient la « reconnaissance du peuple corse », « la libération des prisonniers politiques », et « justice et vérité pour Yvan Colonna ». De jeunes manifestants cagoulés et équipés de sacs remplis de cocktails Molotov ont commencé à lancer des engins incendiaires sur les forces de l’ordre qui ont répliqué avec des tirs de lacrymogène, plongeant le quartier de la gare de un nuage de gaz. Sept à huit compagnies de CRS ont été opposées aux manifestants.

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Les manifestations se sont étendues en Iran pour la cinquième nuit consécutive contre le décès brutal de Masha Amini, une jeune femme arrêtée par la police des mœurs chargée de faire respecter le port du voile obligatoire pour les femmes. Des hommes et des femmes, dont beaucoup avaient ôté leur foulard, sont sortis dans les rues d’une quinzaine de villes, notamment à Téhéran, Mashhad (nord-est), Tabriz (nord-ouest), Rasht (nord), Ispahan (centre) et Kish (sud), bloquant la circulation, incendiant des poubelles et des véhicules de police, lançant des pierres sur les forces de sécurité, détruisant les portraits des ayatollahs, et scandant des slogans hostiles au régime. La police est intervenue partout brutalement. Au total, six personnes ont trouvé la mort lors des manifestations selon le bilan officiel, probablement sous-estimé.

En soutien aux luttes du peuple iranien et en hommage à Mahsa, un rassemblement se tiendra ce vendredi 23 septembre, de 16h à 18h devant l’ambassade d’Iran, 15 avenue Franklin Roosevelt (à hauteur du campus ULB Solbosch).

Plus de mille manifestants ont été arrêtés aujourd’hui mercredi en Russie lors de manifestations spontanées contre la « mobilisation partielle » pour l’offensive en Ukraine, annoncée dans la matinée par le président Vladimir Poutine. Les mobilisations ont eu lieu dans au moins 38 villes du pays. Il s’agit des plus importantes protestations en Russie depuis celles ayant suivi l’annonce de l’offensive de Moscou en Ukraine fin février.

Les forces de sécurité ont dispersé samedi à coup de gaz lacrymogènes et de balles réelles une manifestation dans le Kurdistan iranien après l’assassinat d’une jeune femme arrêtée à Téhéran par la police des mœurs. Mahsa Amini, 22 ans, a été arrêtée mardi par l’unité de police chargée de faire respecter le code vestimentaire de la République islamique pour les femmes. Elle a été inhumée samedi dans sa ville natale de Saghez, dans la province du Kurdistan. Lors des funérailles, les femmes ont retiré leurs voiles dans une foule scandant « À mort la dictature ». Du cimetière, la foule s’est dirigée vers le bureau du gouverneur local. Des manifestants ont jeté des projectiles sur le portrait du guide suprême iranien Ali Khameneï. Un rassemblement du même ordre a eu lieu à Sanandaj, la capitale de la province du Kurdistan.  Comme à chaque manifestation, la foule a été violemment réprimée, les forces de sécurité ayant tiré à balle réelle. 38 personnes ont été blessées, dont au moins une par balle, tandis que treize ont été arrêtées. A Téhéran, des étudiants se sont également rassemblés. Les partis politiques kurdes ont donc appelé à la grève générale ce lundi dans la région.