Un cortège de jeunes agriculteurs, certains au volant de tracteurs, a forcé les barrages de police à Shahjahanpur, à la frontière Rajasthan-Haryana, jeudi après-midi, pour poursuivre la marche vers Delhi. La police de l’état du Haryana a tenté de les arrêter, en utilisant des canons à eau et des gaz lacrymogènes. Des milliers d’agriculteurs du Rajasthan, de l’Haryana et du Madhya Pradesh manifestent sur l’autoroute Jaipur-Delhi depuis le 13 décembre, depuis que la police les a empêchés de se rapprocher davantage de la capitale pour se joindre à la grande mobilisation contre les lois de dérégulation des marchés agricoles. La police a pu par la suite refermer ses barrages, et la grande masse des manifestants est toujours bloquée à Shahjahanpur.

Dossier(s): Inde-Népal Tags: ,

Des milliers de manifestants, comprenant des membres de diverses organisations paysannes et de groupes anticapitalistes, ont défilé dans Patna (capitale de l’état du Bihar). Il y avait déjà eu quelques heurts en raison de la volonté de la police d’étroitement bloquer le flot des manifestants au Gandhi Maidan, point de départ du rassemblement, un vaste terrain public. L’administration du district y avait placé des barricades pour bloquer ceux qui y campaient déjà depuis quelques jours. Mais de nombreux de nouveaux fermiers ont atteint Patna mardi et se sont rassemblés eux aussi près du Gandhi Maidan avant de lancer une grande marche vers le siège du gouvernement de l’état.

Lorsqu’ils ont atteint le point de passage de Dak Bungalow, à environ un kilomètre et demi de leur point de départ, les autorités ont dit aux manifestants qu’ils ne pouvaient pas aller plus loin. Les paysans, très nombreux, ont franchi les barrages et la police les a brutalement chargé. Un nombre indéterminé de manifestants blessés ont été emmenés dans des hôpitaux pour y être soignés, tandis que quelques-uns ont été arrêtés. Les paysans manifestent depuis plusieurs semaines dans toute l’Inde pour protester contre la dérégulation des marchés agricoles (voir notre article).

Les affrontements de mardi à Patna

 

Dossier(s): Inde-Népal Tags: ,

Des dizaines de Palestiniens ont souffert de suffocation samedi 26 décembre lors de la répression, par l’armée israélienne, de la manifestation pacifique hebdomadaire anti-colonies dans le village de Kufr Qaddoum, au nord de la Cisjordanie (voir quelques uns de nos articles sur les répressions de cette manifestation qui se tient chaque semaine depuis des années ici, ici, ici et d’autres encore). Les manifestants dénoncent également la fermeture par Israël, depuis 2003, de la route principale qui relie Kufr Qaddoum à la ville de Naplouse. Les forces ont tiré des cartouches de gaz lacrymogène et des grenades assourdissantes en direction des manifestants, provoquant donc la suffocation de dizaines de personnes en raison de l’inhalation de fortes concentrations de gaz lacrymogènes.

Répression à Kufr Qaddoum (archives)

Les forces israéliennes ont tiré des balles en caoutchouc ainsi que des bombes lacrymogènes pour disperser des dizaines de Palestiniens qui manifestaient contre les colonies israéliennes à Deir Jarir, à Ramallah. Cette intervention a provoqué des affrontements entre les forces d’occupation et les manifestants. De nombreux Palestiniens ont dû être soignés après avoir inhalé des doses massives de gaz lacrymogènes. Des manifestations anti-implantations ont également eu lieu dans les zones rurales des provinces de Ramallah, Naplouse et Qalqilya. En tout, 10 manifestants ont été blessés.

manifestants près du village de Beit Dajan

Les travailleurs agricoles travaillant dans le secteur produisant des denrées pour l’exportation dans les région d’Ica et de La Libertad ont réoccupé, pour la deuxième journée consécutive, deux segments de la route Panamericana. 700 policiers anti-émeutes ont été déplacés vers Ica et La Libertad mardi 22 décembre. Lorsqu’ils ont manoeuvré pour chercher à débloquer les routes, ils se sont heurté à la résistance des manifestants, en particulier dans le sud du pays. Les ouvriers agricoles exigent l’adoption d’une loi agraire qui revaloriserait leurs revenus.

Les enseignants pakistanais manifestent samedi à Islamabad pour que leurs emplois contractuels soient déclarés permanents. Dans la capitale fédérale Islamabad, la police, qui avait bloqué la route menant à Bani Gala a chargé les manifestants à la matraque, procédant à 44 arrestations et utilisant des gaz lacrymogènes. Les manifestants ont résisté en lançant des pierres sur la police. Après les négociations, l’administration a décidé de libérer tous les manifestants arrêtés.

Dimanche 20 décembre, se tenait la cinquième manifestation hebdomadaire lancée par des proches de détenues pour revendiquer leurs droits. La Clac, Genepi Belgique, la Ligue des droits humains et Bruxelles Laïque était également présentes. Alors que la manifestation s’était déroulée tranquillement, la police a procédé à des contrôles abusifs sur des gens qui rentraient chez elleux. Ces manifestant·es risquent donc de recevoir des amendes. Plus d’infos ici.

Des militant·es anti-carcéraux risquent des amendes

Des militant·es anti-carcéraux risquent des amendes

Un rassemblement devant le ministère de l’Intérieur à Paris, appelé par la Campagne unitaire pour la libération de Georges Abdallah a regroupé, jeudi 17 décembre, plus de 60 militants venus rappeler au ministre de l’Intérieur l’impérieuse nécessité de signer l’arrêté d’expulsion conditionnant la libération de Georges AbdallahEn lien avec l’appel à ce rassemblement, d’autres initiatives en France ont eu lieu devant les préfectures des villes de Clermont-Ferrand, Lyon, Saint-Etienne, Bordeaux et Mérignac.

Des affrontements ont eu lieu samedi 19 décembre à Beyrouth entre la police anti-émeute libanaise et des étudiants qui manifestaient contre la décision d’universités d’adopter un nouveau taux de change du dollar pour fixer le prix des frais de scolarité, les augmentant de facto. Près de l’entrée de l’Université américaine de Beyrouth (UAB), dans le quartier de Hamra, les forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants qui tentaient d’approcher la porte principale. Les étudiants ont répondu en jetant des projectiles sur la police qui a formé un bouclier humain pour leur barrer le passage. La manifestation fait suite à la décision de deux universités privées de fixer les frais de scolarité sur un taux de change à 3900 livres libanaises pour un dollar, plutôt que sur le taux officiel (1500 livres pour un dollar), entraînant une forte hausse de ces frais. Les étudiants craignent que d’autres universités suivent cet exemple et provoquent ainsi un exode vers les établissements publics qui manquent déjà de fonds et sont débordés.

Des centaines d’étudiants s’étaient rassemblées dans la journée à Hamra pour le «jour de la rage des étudiants». Ils ont chanté des slogans contre le gouvernement et réclamé une éducation à des prix abordables dans un pays englué dans sa pire crise économique depuis la guerre civile de 1975-1990. Selon les Nations unies, plus de la moitié de la population au Liban vit désormais dans la pauvreté. Plus tard dans la soirée, des manifestants ont mis le feu à des poubelles et se sont attaqués à des banques avant d’être repoussés par la police.

Samedi 19 décembre, les Gilets Jaunes organisaient une manifestation sauvage à Namur. Cette manifestation avait pour thème : « Travaille, consomme et ferme ta gueule ». Elle rappelait notamment que les mesures sanitaires étaient instrumentalisée par l’état et la police pour réprimer la contestation sociale. La police est intervenue en nombre avec 9 véhicules pour nasser la petite centaine de manifestant·es. Les unités spéciales des GIS (Groupe d’Interventions Spéciales, anciennement les deltas) étaient également présentes. Plus d’infos ici.

Répression d'une manifestation de Gilets Jaunes à Namur

Répression d’une manifestation de Gilets Jaunes à Namur