Le 12 octobre 2010, cinq membres es forces de sécurité enlevaient chez elle, à Essaouira, Ilham Hasnouni. Les yeux bandée, elle a été battue pendant le trajet jusqu’à un endroit non identifié où elle a été interrogée, insultée et une nouvelle fois battue. Les interrogatoires portaient sur les protestations estudiantines à l’Université de Marrakech, après les événements du 14 mai 2008, lorsque les forces de l’ordre ont investi la cité universitaire. L’Union Nationale des Etudiants Marocains (Unem) avait appelé à une grève après des dizaines de cas d’intoxication alimentaire dans le restaurant universitaire. L’administration de l’Université avait alors refusé de prendre en charge les frais médicaux des étudiants hospitalisés.
La nuit suivante, elle a été transférée dans un endroit inconnu de Marrakech où les interrogatoires ont recommencés : identité, études, opinions politiques, fréquentations, complicités, etc. Les questions pleuvent, ponctuées de coups de poings. Puis nouveau transfert, dans un endroit qu’elle a deviné être commissariat de Jemâa El Fna. Sous la place emblématique du tourisme Marocain, sur un fond sonore de chants, flûte et tambour, Ilham est une nouvelle foisi nterrogée et battue. Elle perdra conscience sous les coups à plusieurs reprise, et sera ranimée pour être à nouveau passée à tabac. Les interrogatoires ont durée deux jours au commissariat de Jemâa el Fna. Deux jours de passages à tabac, deux jours sans manger. Elle a fini par être conduite devant le juge d’instruction qui lui a lu une longue liste d’accusations : responsabilité d’incendie, destruction de biens de l’Etat, rassemblement armé…“. Elle a été ensuite transférée à la prison de Boulmharez.