Quatre Israéliens ont été tués et 16 autres blessés lors du mitraillage d’un café à Tel Aviv par deux Palestiniens qui ont ensuite été arrêtés par les forces de sécurité israéliennes, l’un d’entre eux a été blessé par balle lors de son arrestation et a été emmené à l’hôpital. Les 83.000 permis accordés à des Palestiniens à l’occasion du Ramadan ont été suspendus ainsi que les permis accordés à des Gazaouis pour accéder au Mont du Temple. A coté de ça, l’armée israélienne a immédiatement encerclé le village de Yata au sud d’Hébron et l’a déclaré « zone militaire fermée », ce village est celui d’origine des deux assaillants, qui sont cousins. Les permis de 204 personnes appartenant à leurs familles ont été suspendus et elles seront arrêtées et interrogées sous peu.

Les deux attaquants seraient proches du FPLP (Front Populaire de Libération de la Palestine), le Front a d’ailleurs salué l’opération même si personne ne l’a pour l’heure revendiqué. L’action a été mené à l’aide de mitraillettes artisanales ‘Carlo’.

Carlo, la mitraillette artisanale

Carlo, la mitraillette artisanale

Khalida Jarrar, dirigeante du Front populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP) et militante féministe, avait été arrétée le 2 avril 2015, chez elle, par les forces d’occupation israéliennes (voir notre article de l’époque). Elle fut placée en détention admninistrative (sans procès ni chef d’inculpation). Face à une campagne internationale pour sa libération, elle passa en procès le 6 décembre 2015, une cours de justice militaire a condamné Khalida Jarrar à 15 mois de prison, avec une amende de 10.000 NIS et une peine avec de sursis de 12 mois sur une période de 5 ans pour appartenance à une organisation illégale et d’incitation à la violence (article). Elle est sortie de prison le 3 juin.

Khalida Jarrar à sa libération

Khalida Jarrar à sa libération

Alors que le Comité des Nations unies contre la torture rend ses conclusions sur Israël vendredi 13 mai, au sein de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine, l’ACAT, l’AFPS, la Ligue des droits de l’homme et le Yes Theater publient un rapport intitulé « Enfances brisées » sur les multiples violations des droits de l’Homme dont sont victimes les mineurs palestiniens aux mains des forces armées et de police israéliennes.

500 à 700 mineurs palestiniens, chaque année depuis 2000, passent dans les prisons militaires israéliennes. Fin février 2016, plus de 440 mineurs – dont 104 âgés de 12 à 15 ans – étaient ainsi emprisonnés, sans compter les nombreux autres arrêtés et relâchés après un interrogatoire violent. La majorité est accusée d’avoir jeté des pierres, un crime passible de 20 ans d’emprisonnement. 75 % des mineurs détenus subissent des violences physiques durant leur arrestation, transfert ou interrogatoire. Plus d’un dixième des mineurs arrêtés sont maintenus à l’isolement pendant une durée moyenne de treize jours. Le plus souvent, ils ne peuvent rencontrer ni leurs parents ni un avocat. Les tortures et mauvais traitements sont exercés en toute impunité. Sur 300 plaintes recensées, moins de 20 ont données lieu à des poursuites

Lire le rapport (.pdf)

Arrestation d’un enfant palestinien

Arrestation d'un enfant palestinien

Depuis octobre dernier et la reprise d’actions violentes, la contestation se développe au sein de l’OLP où le mouvement Fatah d’Abbas est de loin le plus important. Selon un récent sondage, 64% de l’opinion publique palestinienne (69% de la jeunesse) veut que Abbas démissionne. En cause la corruption mais aussi et surtout la politique de collaboration avec Israël. Dans une émission sur la chaîne d’information israélienne 2, le 31 mars dernier, Abbas a déclaré: « Si nous abandonnons la coordination sécuritaire, il y aura le chaos. Il y aura des fusils et des explosions et des militants armés surgissant de partout et se précipitant sur Israël (…) Sans la coordination, une Intifada sanglante éclatera. Je veux coopérer avec les Israéliens. Il y a un accord entre nous et je n’en ai pas honte. »

Au contraire, le FPLP, le FDLP, le Jihad Islamique, le Hamas ainsi que d’autres factions plus petites soutiennent ce dernier soulèvement, qu’ils qualifient de « Troisième Intifada ». En réponse aux critiques, l’Autorité Palestinienne a coupé le financement du FPLP et du FDLP. Début avril, les forces de l’AP ont commencé à réprimer les manifestants du vendredi à Bethléem, où les jeunes affrontent les forces israéliennes toutes les semaines depuis le début du soulèvement, en octobre. Selon le sondage, 65% des Palestiniens sont opposés à la coordination sécuritaire avec Israël, alors que 60% soutiennent une Intifada armée, et croient que la lutte armée les aiderait à réaliser à leurs droits nationaux là où les négociations ont échoué.

Manifestation du FPLP contre Mahmoud Abbas à Ramallah, avril 2016

Manifestation du FPLP contre Mahmoud Abbas à Ramallah, avril 2016

L’armée israélienne a remis à sa famille le corps de 45 ans Ebrahim Al Gharooz Baradeï, abattu par un soldat israélien jeudi près du camp de réfugiés d’Al Arroub entre Hébron et Bethléem, en Cisjordanie occupée. L’armée israélienne disent que l’homme a été abattu suite à un « malentendu ». Le Premier ministre israélien Netanyahu avait chargé son ministre de la Défense, il y a deux semaines, de retenir les corps de Palestiniens tués en Cisjordanie pour empêcher leurs funérailles de donner lieu à des manifestations, les autorité d’occupation ont hésité et tardé à remettre le corps. Ce meurtre a provoqué de nouveaux affrontements à Hébron vendredi et samedi.

Caillassage à Hébron

Caillassage à Hébron

Des affrontements entre jeunes manifestants palestiniens et soldats israéliens ont eu lieu jeudi à Ramallah. Tout a commencé lorsque l’armée israélienne a pris d’assaut un bureau de change de l’argent dans la ville de Ramallah en Cisjordanie occupée jeudi matin. Un porte-parole de l’armée israélienne a déclaré que l’entreprise avait été perquisitionné dans le but de confisquer «fonds terroristes». Après le propriétaire de l’entreprise, Hajj Ghazi al-Ajouli, ait refusé d’ouvrir un coffre-fort à l’intérieur, les troupes israéliennes ont tenté de l’ouvrir avec une détonation « contrôlée » qui a conduit à l’incendie. Le raid a provoqué des affrontements d’éclater entre jeunes Palestiniens et des soldats israéliens dans le centre de Ramallah, principalement sur la rue où se trouve l’entreprise, ainsi que dans la ville voisine d’al-Bireh.

Pompier palestinien devant le bureau de change incendié

Pompier palestinien devant le bureau de change incendié

Jean-Jacques Urvoas, actuel Ministre de la Justice en France et député PS de Quimper a voulu prouver sur France Inter que la « perpétuité réelle » existait en France, en prenant Georges Ibrahim Abdallah comme exemple. Il prétend que les 9 demandes de libération conditionnelle faites par Georges ont été refusées par les juges, alors que sa libération a été acceptée à trois reprises (en 2003, 2012 et 2013) avant d’être bloquée à l’échelon politique.

Meeting du 19 mars à Paris

Meeting du 19 mars à Paris

Jeudi à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie occupée, deux Palestiniens qui venaient de poignarder et légèrement blesser un soldat israélien. Ils avaient été blessés.
Ils gisaient sur le sol, remuant faiblement. Un soldat a alors achevé un des blessés. Deux officiers qui était présents lors de l’incident et ont vu le soldat tirer. Un premier rapport indiquait que « les deux terroristes avaient été mortellement touchés par des tirs de riposte ». Mais un vidéo de l’incident filmée par l’organisation Betselem a montré qu’il s’agissait d’une nouvelle exécution extra-judiciaire.

[Voir la vidéo
->http://www.btselem.org/firearms/20160324_soldier_executes_palestinians_attaker_in_hebron]

Le Palestinien blessé qui sera achevé un instant plus tard

Le Palestinien blessé qui sera achevé un instant plus tard

Les Palestiniens ont marqué la Semaine contre l’Apartheid israélien par de nombreuses manifestations vendredi, en Cisjordanie occupée. Les forces d’occupation ont attaqué plusieurs de ces marches de protestation à coups de grenades lacrymogènes et de tirs à balles réelles. A Kafr Qaddum, les soldats ont blessé Khalid Murad Shtewei, 12 ans, à la jambe droite, puis ont froidement tiré sur Mashhour Jumaa, 45 ans, le blessant à la hanche alors qu’il se précipitait pour secourir l’enfant. Une vidéo montre clairement des soldats surarmés tirant à courte distance sur un gamin qui était en train de fuir. De même pour les tirs sur Mashhour, qui court vers l’enfant et le prend dans ses bras, les soldats qui le visent étant derrière lui.

Les militaires tirant sur l’adulte emportant l’enfant

Voir la vidéo

Les militaires tirant sur l'adulte emportant l'enfant

Une nuit de lourds affrontements entre les troupes israéliennes et des Palestiniens a transformé le camp de réfugiés de Qalandiya en champ de bataille. Le combat, déclenché par une opération de sauvetage après que deux soldats soient entrés lundi par erreur dans le camp et ont alors été attaqués, a impliqué des centaines de soldats et des dizaines de véhicules blindés qui sont arrivés dans Qalandiya pour chercher dans les allées et les ruelles du camp les soldats égarés. Presque chaque jour, des unités d’élite de l’armée israélienne mènent des opérations à Qalandiya, sous couverture ou en uniforme. Ce camp de 0,35 km², qui est situés entre Jérusalem et Ramallah et qui héberge 11.000 personnes, est un des foyers de la Résistance.

Check point à Qalandiya

Check point à Qalandiya