Une explosion, qui aurait été provoquée par un motocycle piégé, s’est produite aujourd’hui jeudi près d’un poste de police dans le quartier de Yenibosna dans la partie européenne d’Istanbul, non loin de l’aéroport international Atatürk. L’explosion a fait dix blessé. De nombreuses ambulances ont été dépêchés sur les lieux. Des témoins ont dit CNN-Turk qu’ils ont entendu une puissante explosion, ainsi que des coups de feu. La police turque a bouclé la zone. L’opération semble être le fait de la guérilla urbaine du PKK, même si ce commissariat avait déjà été attaqué en 2012 par un commando du DHKP-C.
EDIT: L’action a été revendiquée par les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK).

Le point de l'explosion

Deux militaires (un officier et un sous-officier) ont été tués et trois autres ont été blessés, aujourd’hui mardi, lors d’une attaque de la guérilla du PKK, dans le district de Lice de la province kurde de Diyarbakir. Les combattants du PKK ont ciblé une base de gendarmerie de Kıllıh, en utilisant des armes longues et des roquettes. Les forces de la sécurité ont répliqué et un accrochage a éclaté. Les soldats blessés ont été emmenés par ambulance dans les hôpitaux de Diyarbakir. Des renforts appuyés par les hélicoptères Cobra ont été envoyés pour essayer d’accrocher le commando.

Combattants du PKK

Trois « gardiens du village » (miliciens antiguérilla) ont été tués et deux autres ont été blessés lors de l’attaque de la guérilla du PKK dans le district de Yuksekova (province de Hakkari). Les miliciens étaient chargés de la protection des engins de travaux publics près du village Yeniisikquand ils ont été attaqués à l’arme automatique. Une importante opération de ratissage a lieu dans la région, avec blindés et appui aérien.

A Yuksekova

Dix soldats turcs ont été tués et 7 autres blessés lundi au Kurdistan dans deux attaques distinctes. Six militaires ont été tués et un autre a été blessé lors d’une attaque à l’arme automatique qui a ciblé un point de contrôle de l’armée turque dans le district d’Uludere, de la province de Sirnak. Plus tôt dans la journée, quatre autres soldats ont péri et six ont été blessés dans la province de Mardin lorsque des combattants du PKK ont fait sauter un IED au passage d’un autocar de l’armée sur la route reliant Kiziltepe à Derik.

Le cratère de l'explosion sur la route Kiziltepe-Derik

La police des Pays-Bas va ficher les habitants soupçonnées de « sympathie » avec le PKK. Elle fera probablement de même avec le DHKP-C turc. La question de savoir si des policiers hollandais sympathisants du régime turc auront l’occasion de donner ces informations à Ankara a &été balayée d’un revers de main par un porte-parole déclarant qu’il avait « toute confiance dans les règles garantissant l’intégrité des agents de police ».

Dans un tout autre registre: le Ministre des Affaires Etrangères hollandais a rencontré le chef du KNC à La Hague ce jeudi. Le KNC (Kurdish National Council) est le parti kurde syrien lié au PDK irakien de Barzani, c’est donc le parti de la droite kurde très minoritaire au Rojava, régulièrement accusé de connivences avec le régime turc et affectionné par les forces de la coalition internationale (« contre Daesh ») qui verrait en lui un groupe « rebelle modéré » s’il n’était pas si minoritaire.

Réunion Pays-Bas et KNC à propos de

Onze membres des forces de sécurité ont été tués dans différentes actions de la guérilla du PKK dans la province de Ağrı et dans celle de Mardin le 15 septembre. La guérilla a ainsi attaqué à l’arme automatique et à la roquette un poste de la contre-guérilla dans la région Tendurek (district der Doğubayazıt de la province d’Ağrı): sept gardes de village (miliciens anti-guérilla), un sous-officier, un soldat et un civil ont été tués, tandis que trois soldats et un civil ont été blessés. Les soldats blessés ont été emmenés à l’hôpital d’Etat Doğubayazıt, où l’un d’eux, qui était dans un état critique, a succombé à ses blessures. Par ailleurs, un milicien anti-guérilla a été tué dans le district Yenişehir de la province de Mardin, par l’explosion d’une bombe dans sa maison.

De leur côté, les forces de sécurité affirment avoir tué cinq combattants du PKK dans le district de Semdinli de la province de Hakkari. Il s’agirait des membres du comando qui a abattu un politicien de l’AKP. Par ailleurs, trois autres militants du PKK auraient été tués dans le district de Çukurca de Hakkari, où les affrontements entre forces de sécurité et les guérilleros du PKK se sont intensifiés ces derniers jours.

Evacuation des blessés de l'attaque de Tendurek

La date et l’heure ne sont pas connues, mais Mehmet Öcalan pourra rendre visite à son frère Abdullah Öcalan durant la semaine de Bayram qui commence lundi. Les informations concernant les conditions de vie d’Abdullah Öcalan sont de plus en plus parcellaires : sa famille n’a pas pu lui rendre visite depuis deux ans, ses avocats ne sont plus autorisés à le visiter depuis la fin du cessez-le-feu à l’été 2015. Seuls les membres d’une ONG ont pu se rendre en avril dernier sur l’île-prison près d’Istanbul, là où il est maintenu dans l’isolement. Une cinquantaine de personnes ont d’ailleurs entamé une grève de la faim la semaine dernière pour exiger plus d’informations sur ses conditions de vie.

11.285 instituteurs ont été suspendus de leurs fonctions après avoir été accusés de lien avec le PKK. Cette purge fait suite à l’annonce par le Premier Ministre turc que 14.000 instituteurs étaient accusés de liens avec le PKK. La manoeuvre a aussitôt été pointée du doigt pour une tentative évidente de remplacement des profs kurdes par des profs turkophones. Ces 11.285 nouveaux purgés s’ajoutent aux plus de 100.000 personnes démises de leurs fonctions ou arrêtées suite à la « tentative de coup d’état ».

Une estimation de l'étendue des purges (20 juillet 2016)

Les combats se poursuivent au Kurdistan Nord entre les forces turques et les guérillas du PKK. Un total de 22 soldats turcs ont été tués dans plusieurs affrontements. Samedi 3 septembre, trois soldats turcs ont été tués dans la province de Hakkari, au sud-est. La veille, huit militaires turcs et treize combattants kurdes avaient été tués dans la province orientale de Van, à la frontière avec l’Iran. Dans une autre opération, vendredi, deux soldats et un « gardien de village » (une milice anti-guérilla) ont été tués à Mardin. Trois autres gardiens ont également été blessés.

En représailles, l’aviation turque a bombardé dix objectifs présentés comme des positions du PKK dans l’est du pays. Les avions turcs auraient frappés quatre positions du PKK près de Cukurca, dans la province de Hakkari, près de la frontière irakienne. Six autres objectifs ont été bombardées dans la région du Mont Tendurek, entre les provinces de Agri et Van.

Un militaire turc blessé dans les affrontements de samedi

De hauts cadres militaires turcs ont annoncé que les combattants étrangers qui luttent aux côtés des YPG seraient combattus comme des « terroristes » et que ce qui pourrait leur arriver serait la responsabilité des gouvernements qui les auraient laissé passer en Syrie. Cette déclaration se fait alors que l’armée turque est rentrée en Syrie et qu’une nouvelle brigade (intégrée à l’IFB), la « Bob Crow Brigade » fait la une des journaux au Royaume-Uni en envoyant des messages à Owen Smith (un candidat à la tête du parti travailliste qui propose de « négocier » avec Daesh), lui disant « Tu veux parler à IS ? Dis ça aux martyrs de Manbij ».

Yasin Aktay (un porte-parole d’AKP) a lui déclaré « Il est difficile de comprendre ce qui pourrait les motiver. Ils sont dans l’illusion qu’ils vont aider à créer un petit état kurde séculaire pro-occidental au cœur des terres islamiques. Ces personnes sont soit motivées par la mentalité croisée, soit ce sont des agents secrets occidentaux qui veulent faire progresser le projet du PYD/YPG. Tous ces discours à propos de combattre Daesh ne font aucun sens« . Si le PYD n’est pas inscrit sur les listes antiterroristes européennes, certains pays -comme l’Espagne- ont choisi de considérer que le PYD était la même organisation que le PKK.