Erdal Gökoglu a été incarcéré comme prisonnier politique e juin 1995, alors qu’il était étudiant. A Ulucanlar, le 26 septembre 1999, dix de ses compagnons de chambrée ont été massacrés par les militaires. Erdal a été blessé par les balles. Les militaires l’ont cru mort et ont mis son corps avec celui des détenus tués dans les douches de la prison. Après avoir découvert qu’il était vivant, ils l’ont déporté vers la prison de Burdur. Le 5 juillet 2000, l’armée intervient cette fois à la prison de Burdur avec des bulldozers après que les prisonniers politiques aient refusé de comparaître à leur procès en raison des mauvais traitements qu’ils subissaient sur le chemin du tribunal. Erdal Gökoglu a une nouvelle fois été blessé.

Lorsque le gouvernement a annoncé l’ouverture de prisons d’isolement, Erdal a participé au vaste mouvement de grève de la faim qui s’est soldé par la mort de dizaines de détenus. Le 19 décembre 2001, l’armée est intervenue dans 20 prisons pour mater la grève. Erdal Gökoglu, a été gravement blessé mais a malgré tout poursuivi sa grève de la faim. Après plusieurs mois de grève de la faim, Erdal Gökoglu a été alimenté de force. Aujourd’hui encore, il souffre de séquelles de cette intervention. En 2001, il est libéré plus mort que vif suivant une loi qui prévoit une remise en liberté de six mois (éventuellement renouvelable) pour raisons médicale. Erdal est exfiltré du pays par ses amis pour qu’il puisse recevoir des soins médicaux adéquats. En 2002, Erdal introduit une demande d’asile politique en Belgique, demande reconnue en 2007. Erdal a participé à plusieurs des activités du CLEA en Belgique et a figuré parmi les intervenants du Festival du film d’Attac.

Il a été arrêté le 24 janvier dernier à la frontière germano-polonaise alors qu’il se rendait au mariage de l’un de ses amis. Il est menacé d’extradition vers la Turquie sur base d’un mandat d’arrêt international turc pour son appartenance présumée au DHKP-C. Il est jugé dans la ville de Gorzow Wielkopolski ou il comparaît dans une cage en verre, menottes aux poignets et chaînes aux pieds. Il est détenu à la prison de Goleniow. Erdal Gökoglu est en grève de la faim. Il demande la fin de ses mauvais traitements et son rapatriement en Belgique.

Manifestation pour Erdal Gökoglu devant l’ambassade de Belgique à Berlin

Manifestation pour Erdal Gökoglu devant l'ambassade de Belgique à Berlin

Le matin du 20 avril, les unités antiterroristes de la police polonaise sont rentrés brutalement dans une maison squattée par des activistes, rue Mariacka à Katowice. La police a utilisé des balles en caoutchouc, des gaz et des grenades assourdissantes. Au total, 21 personnes ont été battues puis arrêtées, 3 d’entre elles ont dû être hospitalisées, et l’une a même fait une crise d’épilepsie. Immédiatement, les prisonniers ont déclaré le commencement d’une grève de la faim contre leur emprisonnement. La raison de l’arrestation est d’avoir ‘brisé la tranquillité publique’, dans l’immeuble auparavant vide que constituait le squat.

Les activistes s’étaient réunis dans cette maison pour organisé un ‘Forum Economique Alternatif’, un contre-sommet envers le Congrès Economique Européen qui devait entre autres discuter du traité TTIP. Ce contre-sommet s’est fait dans l’une des nombreuses maisons vides en attente de démolition pour être transformé en immeuble de bureaux. Sur la façade, les anarchistes et syndicalistes avaient accroché une banderole « Le capital humain résiste ! ».

Pologne : 21 anarchistes et opposants au TTIP arrêtés lors d’une opération antiterroriste

Une trentaine de prisonniers politiques grecs sont en grève de la faim depuis le 2 mars dernier, cela fait donc un mois. Certains d’entre eux sont très affaiblis et ont dû être hospitalisés. Hier soir, des dizaines de manifestants en mobylette ont sillonné Athènes en scandant sous leurs casques. La manifestation s’est rendue jusqu’à l’hôpital où plusieurs prisonniers ont été transférés.

A Varsovie, de la peinture a été lancée sur l’ambassade grecque en solidarité avec la grève de la faim.

L’ambassade grecque a Varsovie.

L'ambassade grecque a Varsovie.

Une manifestation spontanée contre la violence policière a eu lieu à Varsovie, le 19 mars. Les manifestants ont pu marcher près de 2 km, puis ont été pris dans un kessel par la police. Certains manifestants ont été arrêtés pour « participation à un rassemblement illégal ». À l’heure actuelle tous les détenus sont libérés.

Pologne: Manifestation contre les violences policières

Le 12 février, le tribunal a décidé que la grève de plusieurs milliers de mineurs de la Compagnie charbonnière de Jastrzebie (Jastrzebska Spolka Weglowa, JSW), au sud de la Pologne, est illégale. Le même jour, la ville a été traversée par une manifestation des femmes et des enfants des mineurs, en soutien à leurs proches en lutte. Cette grève qui dure depuis 16 jours. Envoyées contre les mineurs, des forces spéciales de la police ont tenté d’écraser la protestation avec une brutalité inouïe, utilisant sans aucun prétexte les canons anti-émeute de 37 mm à balles en caoutchouc, les canons à eau et les gaz lacrymogènes. Plus de 20 mineurs ont été blessés, certains gravement.

Dans le même temps, les procureurs ont ouvert les poursuites contre les organisateurs de la protestation, les menaçant de conséquences financières liées aux pertes de la compagnie touchée par la grève. Parmi les poursuivis, il y a le syndicaliste Krzysztof Labadz, un des dirigeants de la grève de la mine « Budryk », qui a duré 46 jours il y a sept ans. Les mineurs grévistes exigent le renvoi du PDG de la Compagnie dont la gestion a conduit la compagnie au bord du gouffre. Le gouvernement, qui possède plus de la moitié des actions de la compagnie, ne veut pas céder.

Pologne: Répression contre les mineurs en grève

La Cour européenne des droits de l’homme a accepté d’examiner une deuxième affaire relative à la prison secrète de la CIA en Pologne. La cour examinera une demande d’un islamiste qui affirme avoir été détenu illégalement et torturé au centre de détention secret de la CIA en Pologne, à Stare Kiejkuty (180 kilomètres de Varsovie). Les autorités polonaises ont jusqu’à présent refusé de répondre aux questions du tribunal, invoquant des risques pour la sécurité nationale et le danger d’interférer avec une l’enquête pénale menée par la justice polonaise.

On parle du centre de rétention de Stare Kiejkuty depuis 2005. Il a fallu trois ans pour que soit diligentée une action en justice. Et celle-ci n’a pas débuté sans encombre : remplacement des enquêteurs, transfert de juridiction entre Cracovie et Varsovie, manque de coopération des autorités étasuniennes qui ont invoqué régulièrement le « secret défense ». Cependant, comme membre du Conseil de l’Europe, la Pologne est censée répondre aux interpellations et questions de la cour de Strasbourg.

prison secrete cia en pologne

prison secrete cia en pologne

Le squat « Elba » était depuis plusieurs années un lieu important dans la vie culturelle de Varsovie. Il y avait des concerts, expositions, spectacles, débats, projections de films, des festivals et des ateliers. Chaque semaine, des repas étaient préparés pour les sans-abri. Le 16 mars il a été attaqué par des agents de société.
 Plusieurs personnes ont été attaquées et forcées à sortir des bâtiments. La sécurité a détruit l’intérieur de la maison, détruisant les biens des habitants et a jeté le reste dehors.

Cette évacuation était illégale (sans ordre d’expulsion) et pourtant elle était soutenue par la police qui a empêché les gens de se défendre. Un groupe de plusieurs dizaines de personnes est venu soutenir en manifestant pacifiquement contre cette expulsion illégale.
Ils manifestants ont été expulsés, frappés avec des matraques et à coups de poing et gazés. Un manifestant a été “tazé”, un autre a dû être hospitalisé. Face à l’émeute, la police a ensuite utilisé des canons à eau. Trois personnes ont été arrêtées et détenues. Elles sont accusées d’avoir frappé et envoyé à terre une policière et ont été libérées sous contrôle judiciaire.

210 personnes avaient été arrêtées au cours de la Fête nationale de l’Indépendance de la Pologne, le 11 novembre dernier. Les affrontements entre fascistes, antifascistes et policiers avaient été extrêmement violents (une quarantaine de policiers blessés et 14 voitures de police endommagées, 39 personnes hospitalisées).

Le parquet de Varsovie a intensifié son activité, ouvrant en session extraordinaire le week-end, en vue d’auditionner les personnes détenues. Parmi elles, on compte 92 anarchistes en provenance d’Allemagne, 1 anarchiste en provenance d’Espagne, un autre venant de Hongrie et un autre du Danemark. Des poursuites ont également été entamée contre des sites antifascistes qui appelaient à la contre-manifestation. En outre, le Président Bronisław Komorowski a demandé à ce que la législation concernant les rassemblements publics soit modifiée, en suggérant que les personnes qui participaient à des manifestations publiques ne soient pas autorisées à couvrir leur visage.

Il y a une semaine Amnesty International publiait un rapport intitulé Europe : « Open Secret : Mounting evidence of Europe’s complicity in rendition and secret detention » concernant les détentions secrètes menées par la CIA avec la complicité de certains gouvernements européens. Ces détentions secrètes sont couplées à des disparitions et des actes de torture.

Certaines de ces personnes kidnappées et maintenues secrètement en détention par la CIA, ne sont toujours pas réapparues et on est toujours sans nouvelles de ces disparus. D’autres anciens « kidnappés » ont tous affirmés avoir subi des tortures ou d’autres mauvais traitements.

Déjà les premières enquêtes menées sur le sujet et des procédures judiciaires visant à établir les responsabilités individuelles ou celles d’états ont mis à jours quelques dossiers, parmi lesquels (liste non exhaustive) :

L’Allemagne s’est rendue complice de la détention secrète de Muhammad Zammar, interrogé par des agents allemands alors qu’il était maintenu en détention secrète en Syrie. Les responsables allemands ont reconnu le recours à la torture. Zammar n’a toujours pas obtenu justice, malgré la tenue d’une enquête parlementaire allemande.

L’Italie a inculpé des agents américains et italiens pour l’enlèvement d’Abou Omar à Milan et son transfert illégal vers l’Egypte, où il a été maintenu en détention secrète et torturé. Mais ces affaires, impliquant de hauts responsables américains et italiens ont été classées sans suite, en raison du secret d’Etat ainsi que de l’immunité diplomatique. A l’heure actuelle le gouvernement Berlusconi continue d’utiliser le secret d’Etat pour faire obstruction aux injonctions du Parquet.

La Lituanie a reconnu l’existence de deux prisons secrètes de la CIA sur son territoire. L’action en justice suit son cours.

La Macédoine a participé à la détention illégale, puis à la livraison orchestrée par la CIA vers l’Afghanistan du ressortissant allemand Khaled el Masri, qui a déposé une plainte devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Une première dans l’histoire : c’est en effet la première fois que cette cour devra examiner la complicité de l’un des Etats membres du Conseil de l’Europe dans les programmes de la CIA.

La Pologne : la police des frontières a révélé mi-2010 que sept avions de la CIA, transportant des « passagers » ont atterri à l’aéroport de Szymany, près du site d’une prison secrète à Stare Kiejkuty. En septembre 2010, Abd al Rahim al Nasiri s’est vu accordé par le bureau du procureur le statut de « victime », c’est qui est une première dans toute cette affaire.

La Roumanie a hébergé une prison secrète, mais décline fermement toute implication et ce malgré que de nouveaux éléments mis à jour prouve sa participation à ce programme de la CIA.

La Suède est accusée de ne pas avoir enquêter comme il se devait sur sa complicité avec le programme de kidnapping de la CIA concernant Ahmed Agiza et Mohammed al Zari envoyés en Egypte, où ils ont été torturés. Malgré cela, ces hommes ont obtenu de la Suède des indemnisations, sans que celles-ci à l’heure actuelle soient pleines et entières.

Le Royaume-Uni a également mi-2010 reconnu l’implication de responsables britanniques dans le programme de la CIA. Le gouvernement a promis de diligenter une enquête sur ces responsables de mauvais traitements à des personnes qui auraient été détenues à l’étranger aux mains de services secrets étrangers. Le gouvernement britannique a également admis que les Etats-Unis avaient utilisé le territoire britannique pour ces opérations.

Pour accéder au rapport complet (.pdf, en anglais), cliquer ici