En Grèce, chaque 6 décembre les militants commémorent l’assassinat d’Alexandros Grigoropoulous, jeune de 15 ans tué par la police, à cette date, en 2008. Cette année, la mobilisation était interdite par les autorités qui ont procédé à l’arrestation de plus de 400 personnes dans la journée (voir notre article). Un militant anarchiste français était dans le lot mais il n’a pas été relâché comme tous les autres à l’issue de sa garde à vue. Il s’est vu notifier un avis d’expulsion en tant que « danger à l’ordre public » ainsi qu’une interdiction de territoire de 7 ans. D’abord transféré dans les cellules des services de l’immigration à Petrou Ralli, il a depuis été envoyés dans le centre de rétention d’Amygdaleza dans la banlieue d’Athènes. Le tribunal administratif à entérinée l’avis d’expulsion et le compagnon est aujourd’hui dans l’attente de son recours en justice. Un rassemblement de solidarité a eu lieu. Voir un message d’Errol

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Saioa Sanchez Iturregi est une militante indépendantiste révolutionnaire basque incarcérée à Nantes. Elle purge depuis 2013 une peine de 28 ans de prison pour l’exécution de deux gardes civils par ETA, elle doit faire face à d’autres procédures judiciaires dans l’état espagnol pour ses activités dans la clandestinité. Elle est incarcérée à la prison pour femmes de Rennes comme d’autres femmes basques car c’est une des deux seules prisons pour femmes qui accueillent les longues peines. Si elle a été transférée à Nantes c’est pour accoucher, cet établissement étant plus adapté. Son enfant est né en septembre. Le 30 novembre dernier elle devait être transférée pour un examen gynécologique. L’escorte lui a signifié qu’elle ne pouvait faire ce transfert en compagnie de son enfant, puis lui a dit, après un premier refus de sa part, que ce transfert pouvait se faire en compagnie de son enfant si elle acceptait d’être entravée aux jambes reliées à la taille par une chaine. Saoia a refusé cette humiliation, l’examen n’a pu avoir lieu. Plus d’infos ici.

Saioa Sanchez Iturregi

Eric King est un antifasciste incarcéré depuis septembre 2014. Il a été condamné à 10 ans de prison après avoir été accusé de tentative d’incendie d’un immeuble gouvernemental (inoccupé) en soutien au soulèvement de Ferguson, dans le Missouri. En 2018, un lieutenant des services d’enquête spéciaux (SIS), un service fédéral qui surveille les personnes considérées comme des menaces pour le système carcéral s’en est pris à King, qui s’est défendu, entraînant l’intervention de quatre gardiens qui ont frappé King à la tête, au visage, au ventre et aux côtes. Il a été attaché pendant huit heures par les poignets et les chevilles, dans une mare de son propre sang et de son urine.

King s’est vu refuser à plusieurs reprises des soins médicaux, du courrier et des visites d’avocat. Un autre membre du SIS lui a dit qu’il se verrait refuser l’accès à son avocat jusqu’à ce qu’il signe une déclaration selon laquelle il avait frappé Wilcox en légitime défense. King a signé et a été transféré à la prison de Leavenworth au Kansas et l’a placé à l’isolement pendant environ un an, ce qui signifiait qu’il ne pouvait voir ni parler à personne et qu’il était interdit de lire des livres et de conserver des photos dans sa cellule. Il a ensuite été transféré à la prison de McCreary dans le Kentucky, une prison fédérale à sécurité maximale. Le personnel ne l’a laissé sortir de l’isolement que pour le conduire dans la cour à un groupe de suprémacistes blancs (Aryan Brotherhood) à qui ils avaient dit que King était antifa. King a été agressé et remis en isolement.

Le 29 août 2019, King a été inculpé pour « agression contre un fonctionnaire fédéral » lié à l’attaque du lieutenant du SIS. S’il est reconnu coupable, King risque jusqu’à 20 ans de prison fédérale en plus de sa peine de 10 ans. En août 2019, King a été transféré à la prison d’Englewood dans le Colorado, où les persécutions ont continué. En septembre, la prison a révoqué les droits de visite de son partenaire en raison de son « idéologie ». En savoir plus

 

 

La police espagnole a distribué plus de 100 amendes à des personnes ayant participé à deux mobilisations en solidarité avec le prisonnier Patxi Ruiz au moment où ce dernier était en grève de la faim et de la soif (voir notre article). Les autorités avaient interdit ces manifestations qui se sont tout de même déroulée. La police a alors prétendu que les mesures de sécurité imposées pour prévenir les infections à Covid-19 n’avaient pas été respectées et les agents affirment qu’ils ont pu identifier « sans aucun doute » les personnes qui y ont participé. Il s’agit là d’un mensonge puisque certaines des personnes condamnées à une amende ne participaient pas à ces mobilisations. Le nombre exact de personnes condamnées à une amende n’est pas encore connu. On sait cependant que le montant des amendes s’élève à 600 € chacune (300 € si payées dans les 15 prochains jours). Plus d’infos ici.

Patxi Ruiz

La quatrième tentative a été la bonne pour la justice de l’État espagnol. Après s’être vue refuser trois demandes d’extradition introduites en 2004, 2005 et 2015, la Cour d’appel de Gand avait finalement accédé à la demande d’extradition de Natividad Jauregui, accusée d’avoir participé à des actions d’ETA dans les années 80, et installée de longue date en Belgique (voir notre article). Elle avait été emprisonnée mercredi et ce samedi 21 novembre elle a été extradée. Ses voisins et ses amis s’étaient rassemblés en solidarité devant la prison.

Deux membres du Mouvement pour l’amnistie et contre la répression (Movimiento pro Amnistía y contra la Represión ATA) ont été arrêtés ce lundi en Biscaye sur ordre de l’Audiencia Nacional. Au cours de l’opération, plusieurs domiciles ont été perquisitionnés. ATA a déclaré que, selon les proches des détenus, il s’agit de Valentina Morisolli, qui vit dans le quartier d’Usansolo, à Galdakao, et de Gaizka Astorkizaga, une ancienne prisonnière d’ETA, d’Ibarrangelu. Le Département de la sécurité du gouvernement basque a confirmé ces arrestations dans le cadre d’une opération menée sur ordre de l’Audiencia Nacional et dans laquelle l’Ertzaintza fait office de police judiciaire. Ils devraient être mis à la disposition de la justiceAudiencia Nacional dans les prochaines heures.

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Le jeudi 5 novembre, plusieurs perquisitions de domiciles d’antifascistes ont eu lieu à Leipzig, ordonnées par le parquet général fédéral. Au cours de ces recherches, Lina a été arrêtée et mise en détention. L’accusation porte sur plusieurs attaques contre des fascistes et la constitution d’une association de malfaiteurs au sens de l’article 129 du code pénal, dont le but est de « perpétrer des attaques contre des personnes de la scène de droite ». Le 6 novembre, la Haute Cour fédérale a confirmé le mandat d’arrêt contre Lina. la nuit même, une manifestation surprise de 250 antifascistes a eu lieu à Leipzig, qui a amené à des affrontements avec la police (photo).

L’arrestation de Lina fait suite à des enquêtes qui avaient conduit à des perquisitions à Berlin, Weimar et Leipzig dès le 10 juin. Quatre personnes « de la scène de droite » auraient été attaquées par plusieurs personnes la nuit du 14 décembre 2019. Cette même nuit, cinq personnes, désormais accusées dans le cadre de la procédure, ont été arrêtées dans les environs d’Eisenach et placées en détention pendant 12 heures. Un mois après ces perquisitions, Lina a de nouveau été perquisitionnée, à deux reprises et à deux adresses, en juillet dernier et un mandat d’arrêt a été émis contre elle.
En savoir plus: https://freiheitfuerlina.noblogs.org

Après avoir mené une grève de la faim et de la communication du 9 septembre au 30 octobre 2020, le prisonnier politique basque Iñaki Bilbao Goikoetxea “Txikito” a décidé de commencer nouvelle grève, celle-ci de la faim et de la soif, à partir d’aujourd’hui. Le 9 septembre 2020, Iñaki Bilbao “Txikito” avait commencé sa grève de la faim et de la communication de 50 jours pour “revendiquer un Pays basque indépendant, socialiste, unifié et bascophone. Iñaki Bilbao ‘Txikito’, purge une peine dans la prison de Puerto III (une des prison les plus dures de l’État espagnol) et a passé un total de 36 années en prison. Les autorités judiciaires et carcérales espagnoles s’acharnent particulièrement contre lui en raison de ses positions critiques envers l’abandon de la lutte armée par ETA (voir notre article). Au Pays basque de nombreuses mobilisations, telles que la manifestation nationale du 10 octobre 2020 à Bilbao, ont eu lieu en solidarité avec Txikito.

Iñaki Bilbao 'Txikito'

G. N. Saibaba est l’un des prisonniers politiques les plus célèbre de l’état indien. Handicapé à 90%, de santé fragile, il purge une peine d’emprisonnement à perpétuité dans la prison de Nagpur, dans l’État du Maharashtra. Cet ancien professeur d’anglais à l’Université de Delhi a été condamné en mars 2017 pour ses liens supposés avec le Parti communiste d’Inde (maoïste) interdit (voir notre article). Il a décidé de commencer une grève de la faim, à partir du 21 octobre, suite au refus de la prison centrale de Nagpur de lui donner accès à des infrastructures médicales de base. Il proteste également contre le refus de la prison de lui laisser accès à des livres et aux lettres qui lui ont été envoyés par sa famille et ses ami·es. Les restrictions et le harcèlement auxquels il est confronté sont aggravés par l’incapacité de la famille ou des avocats à lui rendre visite en prison en raison de l’épidémie de Covid-19.

G. N. Saibaba