Reçu sur la boîte mail du SR: ‘Ce dimanche 16 novembre, nous avons cadenassé et barricadé la porte de la Chambre de commerce suisse en Belgique, 24 rue des Nations, à 1050 Bruxelles, en solidarité avec Marco Camenisch. Marco est un militant révolutionnaire vert-anarchiste détenu en Suisse dans des conditions telles que plusieurs campagnes internationales de solidarité ont été organisées pour le soutenir, rassemblant des initiatives en France, Italie, Suisse, Argentine, Espagne et Belgique. C’est ainsi qu’un premier rassemblement de solidarité avec Marco Camenisch s’était tenu devant la chancellerie de Suisse de Bruxelles: pendant une heure, le 18 janvier, une vingtaine de membres et de sympathisants du Secours Rouge/APAPC et de l’Anarchist Black Cross/Gent avaient déployé sur le trottoir de la rue de la Loi des calicots en solidarité avec Marco. Un rassemblement similaire avait été prévu le 3 novembre, mais la police de Bruxelles est intervenue: les dix premiers manifestants furent encerclés et interpellés par des policiers en tenue anti-émeute, les calicots furent confisqués, les identités relevées, etc. La répression immédiate d’une manifestation pacifique aussi réduite (dans le temps, dans nombre des participants, dans les dérangements qu’elle pouvait occasionner) donne la mesure du caractère formel de nos ‘libertés‘ [une problème de logiciel et/ou de transmission a rendu illisible la suite du document]

Lundi 3 novembre 2003, le Secours Rouge/APAPC et l’Anarchist Black Cross de Gand avaient appelé à un rassemblement de solidarité avec le prisonnier vert-anarchiste suisse Marco Camenisch devant la chancellerie (ambassade) de Suisse à Bruxelles. Dès l’arrivée de la première dizaine de manifestants, la police de Bruxelles est intervenue. Les manifestants ont été encerclés par des policiers en tenue anti-émeute. Un contrôle d’identité général s’en est suivi, tandis que la police continuait à boucler le périmètre. Deux calicots du Secours Rouge et un drapeau communiste ont été confisqués. Quelques mesures d’intimidations ont été faites contre les manifestants.

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Tract pour Camenisch

Compte rendu de la manifestation:

Le samedi 13 septembre 2003, à l’appel de la Commission pour un Secours Rouge International, une soixantaine de personnes venues de Belgique, de Suisse et de France ont manifesté en fin de matinée devant la prison de Bapaume (France) en solidarité avec les militantes d’Action directe, Joëlle Aubron et Nathalie Ménigon. Ont participé à cette initiative, outre les sections de la Commission pour un SRI, des militants du Collectif ‘Ne laissons pas faire’, de la CNT (de Béthune et de Paris), de l’Anarchist Black Cross (Lille) et du Comité Secours Rouge (Paris).

Les manifestants réclamaient la libération des deux militantes et ont exprimé leur solidarité avec la militante basque Julia Morena Maquso également détenue à Bapaume. Ils ont déployé de grandes banderoles, brandi des drapeaux communistes et anarchistes, lancé des ballons porteurs de drapeaux rouges, allumé des fusées de détresse et provoqué un tintamarre de sifflets. Parmi les slogans: ‘Liberté pour Nathalie et Joëlle!’; ‘Prison partout justice nulle part!’; ‘Reprenez Papon, donnez-nous Ménigon!’; ‘Pierre par pierre, mur par mur, détruisons les prisons!’. Plusieurs messages de solidarité ont été lus au mégaphone à l’intention des prisonnières.

La manifestation était visible de toute une partie de la prison et audible pour le reste. Joëlle et Nathalie avaient déployé un drapeau rouge depuis la fenêtre d’une cellule pour saluer les manifestants. Les autres détenus répondaient avec enthousiasme aux slogans des manifestants et ont eux-mêmes scandé à maintes reprises: ‘Libérez Joëlle et Nathalie!’, appuyant leur propos par un concert de gamelles frappées sur les barreaux. La manifestation s’est terminée après une heure pour ne pas donner à la prison un prétexte pour supprimer les visites de l’après-midi. Elle s’est terminée sans incident; elle a donné lieu à un article important dans La Voix du Nord et a été mentionnée dans Libération.

Emprisonnées depuis seize ans, Joëlle et Nathalie ont toujours maintenu fermes les principes révolutionnaires, ont lutté avec un immense courage, par de dures grèves de la faim, contre l’isolement, et ont participé en prison à de nombreuses initiatives de solidarité, notamment avec les prisonniers révolutionnaires de Turquie en grève de la faim, de leur propre initiative ou dans le cadre de la Plate-forme du 19 juin 1999 des prisonniers révolutionnaires, communistes, antifascistes, anarchistes et anti-impérialistes.

Le Secours Rouge a décidé cette initiative en soutien à ces prisonnières particulières sans perdre de vue qu’en France, ce sont plus de 200 prisonniers anticapitalistes et anti-impérialistes qui sont confrontés à une répression brutale allant sans cesse s’aggravant. Le cas des militants antifascistes espagnols du PCE(r), des GRAPO et de l’AFAPP est particulièrement révélateur de cette offensive réactionnaire, mais nous pouvons également citer le cas des prisonniers bretons, basques, le cas du camarade Georges Ibrahim Abdallah détenu depuis dix-neuf ans, etc. La manifestation de Bapaume a permis de faire vivre les principes fondateurs du Secours Rouge. Il s’agit d’organiser des militants communistes, des sympathisants communistes, et des personnes faisant le choix de travailler avec des communistes sur la question de la lutte contre la répression de classe, dans le soutien à toutes les personnes qui sont victimes de la répression de classe en raison de leur engagement anticapitaliste et anti-impérialiste (militants syndicaux et ouvriers, révolutionnaires communistes ou anarchistes, combattants des luttes de libération nationale, etc.).

L’organisation de la solidarité à l’échelle internationale se heurte à beaucoup de difficultés, mais elle doit aller de l’avant, aussi bien en empruntant la voie de la construction d’un Secours Rouge International, qu’en empruntant celle du développement des relations de travail entre les forces du Secours Rouge et d’autres forces solidaires. La manifestation de Bapaume avait été précédée à Bruxelles, le vendredi 5 septembre 2003, par une soirée publique d’information sur la situation de Joëlle Aubron et Nathalie Ménigon organisée par le Secours Rouge/APAPC. Cette soirée s’est tenue à Saint Gilles (Bruxelles) dans la nouvelle salle de réunion de l’ASBL culturelle AURORA. C’est finalement une douzaine de membres et sympathisants du Secours Rouge/APAPC qui firent le voyage de Bruxelles à Bapaume.

Lire le communiqué du Secours Rouge sur cette mobilisation – format pdf

Manifestation devant la prison de Bapaume
Manifestation à la prison de Bapaume
Calicot pour Joëlle et Nathalie à Bapaume
Devant la prison de Bapaume

Le Secours Rouge/APAPC et l’Anarchist Black Cross/Gent organisent un rassemblement devant la Chancellerie (ambassade) de Suisse, 26 rue de la loi à Bruxelles, pour manifester leur solidarité avec le prisonnier politique anarchiste suisse Marco Camenisch, en grève de la faim contre l’isolement carcéral dans la prison-forteresse de Thorberg.

Communiqué de presse:

Bruxelles, 18 janvier 2003. Ce matin, à 10h, nous nous sommes rassemblés devant la Chancellerie (ambassade) de Suisse, 26 rue de la loi à Bruxelles, pour manifester notre solidarité avec le prisonnier politique anarchiste suisse Marco Camenisch. Détenu dans la prison-forteresse de Thorberg, Marco Camenisch suit un régime d’isolement total. Les autorités font entrave jusqu’aux visites de sa mère ou de celles de son avocat. Que ce soit dans les nouvelles prisons de type F en Turquie, dans les FIES d’Espagne ou dans le nid d’aigle de Thorberg, une même logique préside au régime de détention des prisonniers révolutionnaires: l’isolement. Ce régime d’isolement n’est pas conçu comme exception d’ordre punitif (comme l’était le cachot) mais comme un régime de longue durée visant clairement à briser le détenu en tant que militant politique, à l’amener à renier ses engagements et principes, ou, par sa prolongation indéfinie, à détruire purement et simplement la personne. Face à ce régime de détention inhumain et destructeur, Marco Camenisch, comme les prisonniers révolutionnaires de Turquie, a recours à cette extrême forme de lutte qu’est la grève de la faim. Marco Camenisch est en grève de la faim depuis ce 18 janvier. Nous nous solidarisons de cette grève et appelons à la suppression du régime d’isolement carcéral.

Le Secours Rouge/APAPC (section belge de la Commission pour un Secours Rouge International), l’Anarchist Black Cross/Gent et les autres participants au rassemblement de ce 18 janvier.

Pour plus d’informations sur Marco Camenisch, et ses conditions de détention, http://www.freecamenisch.net

Conséquence d’années d’isolement, un processus planifié de destruction physique et mentale, les états de santé de Georges Cipriani et de Nathalie Ménigon sont plus qu’alarmants. Nous dénonçons cette situation depuis plusieurs années en nous heurtant au cynisme de l’Etat qui a utilisé et mis en place un ensemble de mesures visant à anéantir les militants et militantes d’Action Directe.

Nathalie Ménigon, Joëlle Aubron, Georges Cipriani et Jean-Marc Rouillan sont incarcérés depuis 14 ans pour ‘association de malfaiteurs’ et pour les ‘assassinats’ du Général Audran, marchand d’armes, et de Georges Besse, PDG de Renault. Les membres d’Action Directe ont été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une peine de sûreté de 18 ans. Ces condamnations ont été prononcées, de manière rétroactive (!), en vertu de lois d’exception (les ‘lois anti-terroristes de Pasqua’, maintenues par les divers gouvernements de gauche) alors qu’ils n’avaient pas commis d’attentats aveugles, ils croupissent depuis 1987 dans les geôles de la République.

En août 2001, Georges Cipriani a été transféré de la centrale d’Ensisheim à l’Hôpital psychiatrique de Sarreguemines dans une ‘Unité pour Malades Difficiles’ qui reçoit les prisonniers dont l’état mental est incompatible avec le maintien en détention. Ce qui aurait dû être un premier pas vers une libération pour raison médicale, s’est avéré être un placement dans une mortelle oubliette, un simple changement de dénomination.

La défunte loi de réforme pénitentiaire de la ‘Gauche plurielle’ prévoyait la construction d’établissements différenciés dont des ‘Maisons centrales à effectifs réduits’ destinées, selon le député Floch (P.S. et membre d’Amnesty International), aux individus ‘pour lesquels les mesures de sécurité sont plus importantes que les mesures de réinsertion’. Les coups de mentons sécuritaires de l’actuel gouvernement intérimaire comme ceux des principaux candidats de ‘l’opposition’ laissent présager que, quels que soient les résultats des prochaines législatives, l’arsenal répressif de l’Etat sera bientôt agrémenté de super-QHS. Là, sans témoins, les techniciens de la Chancellerie et de l’Administration pénitentiaire tenteront tout type d’expérience pour briser les détenus, ‘droits communs’ ou ‘politiques’, rebelles à l’ordre carcéral. Ce qui fut et est toujours appliqué aux prisonniers et prisonnières d’AD sera reproduit sur un nombre de plus en plus étendu de détenus.

A droite comme à gauche, la récente campagne présidentielle s’est articulée autour du thème de l’insécurité. Et tous de disserter sur le laxisme de la magistrature et la permissivité de l’appareil judiciaire. Et tous de crier haro sur le ‘sauvageon’ de banlieue et d’en appeler à l’ordre républicain. Pas une de ces tristes figures n’a cité comme exemple de laxisme ou de permissivité la condamnation (le 6 septembre 2001) à 3 ans de prison avec sursis du policier Henri Bois, auteur du meurtre à Toulouse en décembre 98 du jeune Habib (17 ans). Soulignons que si ce verdict qui n’a ému aucune de ces bonnes âmes est juste, et si nous sommes tous égaux face à la Justice, les 4 d’AD n’auraient dû être condamnés qu’à deux fois 3 ans avec sursis.

L’enjeu de la mobilisation pour la libération des militantes et militants d’AD va bien au-delà de leur histoire particulière. Notre combat pour leur libération n’est pas simplement ‘en leur faveur’, c’est un pan de notre propre combat contre l’extension du flicage et de la répression dans des domaines de plus en plus quotidiens de notre vie. C’est un pan de notre combat contre l’exploitation capitaliste.

➔ NOUS DEMANDONS LA LIBERATION IMMEDIATE DE GEORGES CIPRIANI ET DE NATHALIE MENIGON DONT LES ETATS DE SANTE NE SONT PLUS COMPATIBLES AVEC LA DETENTION.

➔ NOUS DEMANDONS LA REDUCTION DE PEINE DE SURETE POUR JOELLE AUBRON ET JEAN-MARC ROUILLAN, AFIN QU’ILS PUISSENT ETRE LIBERES AU PLUS VITE.

Collectif NLPF