En Israël, le procès d’Ahed Tamimi s’est ouvert à huis clos devant le tribunal militaire israélien de la prison d’Ofer. La jeune fille, elle n’est âgée de que 17 ans, est devenue l’emblème de la résistance palestinienne à l’occupation israélienne. Ahed Tamimi est passée à la postérité via une vidéo dans laquelle on la voit frapper un soldat israélien dans son village de Nabi Saleh, en Cisjordanie, ce qui lui a valu d’être arrêtée (voir notre article). A l’ouverture du procès ce mardi matin, la petite salle d’audience était pleine. Signe que le cas d’Ahed Tamimi suscite beaucoup d’intérêt, journalistes et diplomates étaient venus en nombre pour suivre les débats.

L’adolescente est tout d’abord entrée sous le regard des caméras. Puis les forces israéliennes ont ordonné aux journalistes et diplomates de quitter la salle: seuls les membres de la famille ont été autorisés à suivre l’audience. Contrairement aux précédentes comparutions d’Ahed Tamimi, le juge a ordonné un huis clos, invoquant le fait que l’accusée est mineure. Un débat public n’est pas dans l’intérêt de la jeune fille, a t-il estimé. Une interprétation contestée par la défense d’Ahed Tamimi. Son avocate juge qu’un débat public n’est en réalité pas dans l’intérêt de la cour et souligne que sa cliente, comme sa famille, souhaitent une audience publique. Pour l’avocate, il y a là une volonté de détourner les regards internationaux de ce dossier. Une affaire dont l’avocate entend faire un procès de l’occupation illégale israélienne des territoires palestiniens, ce qui amène à contester la légitimité de ce tribunal militaire pour juger Ahed Tamimi. Les débats ont été suspendus et renvoyés au mois prochain.

Ahed Tamimi

Hülya Emeç, journaliste kurde, est en détention depuis le 15 janvier 2018, retenue à l’aéroport de Zürich. Reporter de l’agence de presse Dicle (DIHA) qui a été fermée en 2016, elle est sous procès en Turquie depuis 2009 pour appartenance à une organisation terroriste. Le 9 octobre 2017, la décision d’une peine de prison de 7 ans et 6 mois a été approuvée. Avant cela, la reporter travaillait pour l’agence de presse Firat (ANF) et la chaîne de télévision Van TV. Les autres procès ouverts par les tribunaux turcs dus aux différents articles écrits par Hülya sont actuellement en cours.

Après que le tribunal ait décidé de détenir Hülya Emeç, elle s’est vue contrainte pour sa sécurité de fuir la Turquie dans des conditions difficiles, pour aller au Pérou puis au Brésil. Elle a ensuite acheté un billet pour la Turquie, avec escale en Suisse à l’aéroport de Zürich, sans visa. Durant cette escale, la police zurichoise, ayant appris que Hülya avait l’intention d’immigrer en Suisse, a cherché à la renvoyer en Turquie. Elle a donc été mise en garde en vue, où elle a ouvertement informé la police de son intention de demander asile. Cela fait une semaine que Hülya est en détention, privée de son téléphone, et elle n’a pas le droit d’entrer en contact avec des personnes à l’extérieur, même ses avocats.

Hülya Emeç

En octobre 2017 à Penza six anarchistes et antifascistes étaient arrêtés par des agents du Service fédéral de sécurité sur une accusation de création d’un groupe terroriste. A cette époque, des raids policiers avaient visé des maisons d’anarchistes et d’antifascistes dans toute la Russie. Une nouvelle offensive policière a commencé en janvier. Un antifasciste Victor Filinkov a été enlevé par le service de sécurité à Saint-Pétersbourg. Les agents l’ont torturé dans la forêt proche de la ville jusqu’à ce qu’il admette sa participation à ce prétendu groupe anarcho-terroriste appelé le « net » qui aurait des cellules dans plusieurs villes. L’avocat de Filinkov dit qu’il n’a jamais vu d’aussi graves traces de torture sur un détenu. Un autre antifasciste, Ilya Kapustin, a également été menacé et maltraité par les agents de la sécurité, mais a refusé de s’incriminer et a été libéré sous caution.

Une campagne de solidarité avec les anarchistes réprimés en Russie aura lieu du 5 au 12 février. Adresse de contact: media_ns@riseup.net
Pour écrire à Viktor en prison: VIKTOR SERGEEVICH FILINKOV,
UL. SHPALERNAYA, D. 25, G. SANKT-PETERBURG,
191123, FÉDÉRATION DE RUSSIE
Collecte de fonds: Pay Pal abc-msk@riseup.net (Attention! Envoyer avec un tag « 205 »)

Semaine de solidarité avec les anarchistes russes

Semaine de solidarité avec les anarchistes russes

Le 25 janvier 2018, Tamara Sol a été à nouveau transférée, cette fois de la prison de Rancagua à la section de sécurité maximale de la prison de Santiago. L’origine de ce transfert est une tentative d’évasion de la prison de Valparaiso. Cette section à sécurité maximale se trouve à l’intérieur de l’unité de haute sécurité d’une division pénitentiaire dans une prison pour hommes, avec un régime disciplinaire strict. Une autre prisonnières politique, Marcela Mardones, liée au FPMR (Front Patriotique Manuel Rodriguez, une organisation de guérilla issue -et en rupture- du Parti communiste chilien) et condamnée pour l’exécution du sénateur d’extrême droite Guzman en 1991, y est déjà détenue depuis juin 2017.

Tamara Sol

Ce dimanche, la police du district de Bhadradri-Kothagudem (Telengana) a déclaré avoir contrecarré la tentative de dirigeants maoïstes de se procurer des matériaux explosifs et de déclencher des attaques contre les forces de l’ordre grâce à l’arrestation de trois sympathisants maoïstes. Sur base de renseignements reçus durant le week-end affirmant que les maoïstes cherchaient à obtenir des explosifs pour mener des attaques à la frontière entre le Telengana et le Chhattisgarh, la police avait intensifié ses patrouilles à divers endroits du district. C’est lors d’un contrôle routier que trois hommes ont été arrêtés dimanche matin. Plus tard dans la journée, ils ont été présentés à la presse. Le commissaire local a déclaré que ses hommes avaient saisi des bâtons de gélatine, des détonateurs, des bobines de fil électrique. Les trois hommes ont été inculpés en vertu de divers articles du Code Pénal Indien.

District de Bhadradri-Kothagudem

District de Bhadradri-Kothagudem

L’Association des Prisonniers Bulgares (BPRA) a été fondée en 2012 à l’initiative de Jock Palfreeman, un prisonnier antifasciste d’origine australienne. En Bulgarie en décembre 2008, il avait assisté à l’agression de deux jeunes garçons roms par une 15 militants d’extrême-droite. Jock s’est interposé et un nazi a été tué dans l’altercation. Il a ainsi été condamné à 20 ans de prison.

L’Association des Prisonniers Bulgares (Bulgarian Prisoners’ Rehabilitation Association), appelle à la solidarité internationale alors qu’elle se mobilise contre les abus qui ont lieu notamment dans la prison de Sofia. La situation déjà difficile des prisonniers a empiré depuis avril 2017, quand Peter Krestev a été réinstallé comme directeur de la prison. Celui-ci avait été démis de ses fonctions et son remplaçant avait procédé à plusieurs réformes, les premières depuis le début des années 1990, comme l’installation de caméras dans des locaux où les matons torturent les prisonniers. Mais ces réformes n’ont pas fait long feu au retour du directeur Krestev. Son administration protège également les gangs de narcos qui font la loi dans la prison. Récemment, ceux-ci ont violé un autre prisonnier avec du piment, au beau milieu de la cour de promenades, sous l’oeil des caméras complices. Les rackets, agressions et viols avaient déjà lieu auparavant, mais le fait qu’elles ne se produisent plus derrière le secret de portes closes en dit long sur la complaisance de l’administration pénitentiaire. Qui plus est, le directeur diminue les temps dans la cour, interdit aux prisonniers de jouer au football, ferme l’accès aux espaces de travail et diminue l’accès aux activités religieuses. L’Association des Prisonniers Bulgares se mobilise donc (c’est la première fois d’histoire récente qu’une telle mobilisation a lieu dans les prisons bulgares) pour la destitution du directeur Krestev. Cette mobilisation a lieu alors que la Bulgarie prend pour six mois la présidence du Conseil de l’Union Européenne. En plus des exactions régulières commises par son système pénitentiaire, la justice bulgare démontre clairement ses logiques racistes et anti-prolétaires: la majorité des prisonniers sont d’origine rom. Elle appelle à la solidarité internationale et notamment à des manifestations devant les représentations bulgares, afin que le mouvement des prisonniers ne soit étouffé par la répression dans le silence.

Deux dates à Bruxelles:
– Ce vendredi 26 à 18h: Manifestation devant la représentation bulgare auprès de l’UE.
– Ce samedi 27 à 19h: Soirée d’info avec une intervention téléphonique avec Jock Palfreeman, militant antifasciste emprisonné en Bulgarie. Cette soirée aura lieu au Sacco-Vanzetti

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Le tribunal de Marrakech a décidé, mardi, de reporter au 13 février prochain le procès des étudiants sahraouis détenus, justifiant sa décision par l’absence de 4 détenus. Par ailleurs, les forces d’occupation marocaine sont intervenue brutalement le 12 janvier contre un groupe de personnes qui s’étaient rassemblées pour accueillir le prisonnier politique sahraoui libéré, Belaid Babeit, dans la ville occupée de Boujdour.

Les étudiants sahraouis emprisonnés

Les étudiants sahraouis emprisonnés

Un rassemblement a eu lieu hier à Bruxelles pour dénoncer un des derniers décrets-loi promulgué par Erdoğan qui rétablit le port de l’uniforme obligatoire dans les prisons. Les prisonniers ont commencé la résistance contre cette mesure à laquelle ils avaient résisté dans le passé par de dures luttes au cours desquelles des prisonniers avaient perdu la vie. Cette pratique de déshumanisation dans les prisons, “à l’américaine”, comme aime à le souligner Erdoğan s’étendra aux prévenus et, pour la première fois, aux femmes. Les premiers prisonniers politiques à qui on a voulu imposer l’uniforme, İlker Altundal et Gökhan Keskin, ont refusé de le porter et se sont fait agresser par les gardiens.

Dans les années ’70, les militants accusés d’appartenir au Parti-Front Révolutionnaire de Libération du Peuple refusant l’uniforme comparaissent en sous-vêtements devant le tribunal

Dans les années '70, les militants accusés d'appartenir au Parti-Front Révolutionnaire de Libération du Peuple refusant l'uniforme comparaissent en sous-vêtements devant le tribunal

Le samedi 13 janvier, comme chaque année depuis 2008, une grande manifestation a fait le tour de Bilbao pour exiger le rapatriement des prisonniers basques. Plus de 95.000 personnes ont répondu à l’appel de la Plate-forme civique Saré exiger la fin de la « violation des droits des prisonniers et des prisonniers politiques basques et leurs familles ». Ni la pluie ni le froid n’ont empêché des dizaines de milliers de personnes de participer à cette manifestation massive qui a lieu chaque année en janvier.

Les familles de prisonniers participant à la manifestation brandissaient des panneaux indiquant les destinations et distances qui leur étaient imposées pour visiter leur proches pendant à peine 40 minutes (« Grenade 875 km », « Almeria 1.040 km », etc.). Depuis 1989, il y a eu 16 décès dans des accidents de la route parmis les familles visitant les 300 prisonniers liés à l’ETA et à la gauche indépendantistes. Sur ces 300, seuls cinq sont actuellement détenus au pays basque.

La manifestation de samedi à Bilbao

La manifestation de samedi à Bilbao

Un tribunal militaire israélien a prolongé lundi pour au moins deux jours la détention d’Ahed Tamimi avant de décider mercredi si la jeune palestinienne impliquée dans une vidéo devenue virale restera ou non en prison jusqu’à son procès. Ahed Tamimi, 16 ans, est l’une des protagonistes d’une vidéo qui la montre, avec sa cousine Nour, 20 ans, bousculer deux soldats israéliens envahissant leur maison, puis leur donner des coups de pieds et de poings le 15 décembre en Cisjordanie occupée. Ahed Tamimi, sa mère et sa cousine ont été arrêtées les 19 et 20 décembre. Ahed Tamimi a été inculpée le 1er janvier par la justice militaire israélienne de douze chefs d’accusation, liés à l’incident du 15 décembre mais aussi à des faits antérieurs présumés, comme des jets de pierres.

Ahed Tamimi