Le 1er mai, le prisonnier politique Kevin « Rashid » Johnson membre de la section Prison du New Black African Panther Party (voir nos articles précédents sur Rashid ici et ici) a été transféré à l’établissement correctionnel Perry en Caroline du Sud. Pendant le transport, il a subi une grave blessure à la jambe gauche, probablement une fracture, mais il n’a reçu aucun soin médical. Placé en isolement, il dort sur une dalle de béton nue et n’est autorisé qu’à passer un seul appel téléphonique par semaine. Un soutien s’efforce de le connecter via l’application « GTL Getting Out » afin qu’il puisse communiquer avec le monde extérieur. Dès son arrivée, Rashid a entamé une grève de la faim pour protester contre le traitement inhumain qu’il a subi et subit encore. Ses soutiens et les défenseurs des droits de l’homme attirent l’attention sur son état et exigent des soins médicaux immédiats, ainsi que l’arrêt des traitements inhumains.

Thomas Joseph Moore, de Farren Park, un agent de sécurité de 35 ans est accusé d’avoir dirigé les militants en uniformes lors de la commémoration effectuée par les républicain dissident, proches de la Nouvelle IRA, à Derry le lundi de Pâques (photo). Les chefs d’accusation sont: avoir organisé un défilé en soutien à une organisation interdite, l’IRA, le 21 avril, avoir aidé et encouragé le port de tenues militaires en soutien à une organisation interdite et avoir aidé et encouragé la violation des dispositions de la Commission des défilés. Il devait être remis en liberté sous caution par les magistrats mais suite à un appel du parquet, sa libération a été suspendue, le temps que la police complète l’enquête.

 

Depuis quelques mois, Alfredo fait face à une limitation progressive des possibilités déjà exiguës de viabilité, dans le régime de détention 41-bis où il a été envoyé en 2022, comme le blocage pratiquement total du courrier de/vers l’extérieur, l’impossibilité d’accès à la bibliothèque interne (même s’il en avait reçu l’autorisation par la Direction), le blocage des livres achetés en librairie par le biais de la prison, conformément au règlement (comme prévu par le régime 41-bis), et d’autres denrées d’usage quotidien, comme la farine ou les vêtements.

Quelques prisonniers en 41-bis ont le droit de passer du temps ensemble ; la composition de chaque groupe est décidée par l’Administration pénitentiaire. Les discussions d’Alfredo avec d’autres détenus, condamnés pour mafia, étaient enregistrées par l’AP. Début 2023, pendant la grève de la faim d’Alfredo, Giovanni Donzelli, député de Fratelli d’Italia, avait fait écouter au Parlement des extraits des enregistrements, obtenus illégalement grâce à son camarade de parti Andrea Delmastro, secrétaire d’État à la Justice. Le durcissement des conditions de détention d’Alfredo surviennent, comme par hasard, au même moment que la condamnation en première instance de Delmastro, pour violation du secret professionnel pour les écoutes d’Alfredo. Signalons aussi le retour au commandement de la section 41-bis de Bancali de l’officier des GOM (unités de gardiens anti-émeutes) qui avait été transféré à cause de son implication dans la divulgation des écoutes.

Le 25 mars 2025, la Cour suprême de Pennsylvanie, a définitivement écarté tout recours contre la condamnation de Mumia Abu Jamal. En septembre 2024, cette juridiction, qui l’avait déjà condamné à mort en 1982, avait déjà rejeté sa requête sans examiner les nouvelles preuves d’innocence. Ces dernières corroboraient le caractère raciste dont ont fait preuve, tout au long des procédures judiciaires, les magistrats et les juges. Sous la pression de la police corrompue de Philadelphie et des dirigeants politiques de Pennsylvanie, ils ont refusé d’examiner la requête au motif qu’elle était hors délai, alors que de nouvelles preuves n’ont été découvertes que tout récemment.

Mumia a été incarcéré pendant 29 ans dans le couloir de la mort. Deux fois sur le point d’être exécuté, il ne doit la vie sauve qu’à une forte mobilisation dans le monde entier. En 2011, sa peine de mort a été commuée en prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle. Bien qu’affaibli par la maladie, Mumia, 71 ans, poursuit inlassablement à écrire, à étudier et à conseiller les prisonniers pour leur défense. Les mobilisations se poursuivent: San Francisco, Oakland et San Jose ont tenu avec son fils aîné Jamal de grandes protestations. D’autres initiatives auront lieu à Philadelphie, à Houston et dans le monde (Mexico et Berlin). Comme chaque premier mercredi du mois, un rassemblement sera organisé le 7 mai (18 heures) place de la Concorde, à proximité de l’ambassade des États-Unis.

Notre dossier sur Mumia

Nouvelles inquiétantes de la colonie pénitentiaire IK-10 de Krasnokamensk, où est incarcéré Alexander Snezhkov, l’un des accusé.es dans l’affaire des « anarchistes de Tchita », condamné à des peines de prison en avril 2024 avec Lyubov Lysunova pour des tags antirégimes et avoir administré des canaux anarchistes sur Telegram (voir notre article ici). Depuis plus de 58 jours, il est détenu en isolement en SHIZO, un quartier d’isolement punitif. Durant les premières semaines, Alexander a été maintenu en isolement complet, ensuite, un autre détenu l’a rejoint. De faux rapports sur des « violations » présumées du règlement maintiendrait l’anarchiste en isolement, l’administration pénitentiaire souhaite faire transférer Alexander au SUS, sous conditions de détention strictes, c’est le régime le plus sévère d’une colonie à régime général.

Pour lui écrire (en russe obligatoirement ):
Snezhkov Aleksandr Evgenevich (né en 2003) [Снежков Александр Евгеньевич (2003 г.р.)]
FCU IK-10 UFSIN [Service pénitentiaire fédéral] de Russie [ФКУ ИК-10 УФСИН России]
674673, Krasnokamensk, kraï de Transbaïkalie [г. Краснокаменск, Забайкальский край] (Russie)

Le mardi 22 avril, les familles de prisonniers politiques condamnés à mort ont une nouvelle fois organisé une manifestation devant la prison d’Evin à Téhéran. Cette mobilisation hebdomadaire vise à dénoncer la généralisation des condamnations à mort en Iran, la coupure des contacts téléphoniques et les restrictions imposées aux prisonniers politiques en matière d’accès aux services financiers. Les manifestants brandissaient les portraits de leurs proches emprisonnés ainsi que des pancartes portant des slogans tels que « Non à la peine de mort » et « Abolition de la peine capitale ».

Esila Ayik, étudiante en photographie à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Gand (KASK), avait décidé de se rendre en Turquie pour 3 semaines afin d’y voir sa famille et participer aux manifestations contre le régime du président Recep Tayyip Erdogan. Des milliers d’étudiants et citoyens turcs sont descendus dans les rues d’Istanbul et d’autres villes, la répression ne s’est pas fait attendre et des centaines d’étudiants ont été arrêtés dans la foulée, dont Esila Ayik ( voir article ici ). Lors de la manifestation anti-gouvernementale à Istanbul, elle avait brandi une pancarte où il était mentionné « Dictateur Erdogan ». Elle est détenue sans perspectives de procès à ce stade et pour l’unique accusation « d’offense au chef de l’État ». Incarcérée dans des conditions difficiles, elle ne bénéficie d’aucun soin alors qu’elle souffre d’une affection cardiaque et de problèmes rénaux. Esila Ayik est citoyenne turque et ne possède pas la nationalité belge. Le corps professoral de la KASK appelle néanmoins l’ambassade belge au dialogue avec les autorités turques en vue d’obtenir sa libération.

 

Un ordre a été donné pour forcer Pablo Hasel à partager une cellule. Depuis qu’il est entré en prison en 2021 (voir notre article), il était seul dans une cellule grâce à la campagne de solidarité. L’enfermement dans une cellule individuelle est un droit reconnu par la législation pénitentiaire. Pablo a été clair : s’ils veulent le priver de ce droit, ils devront l’isoler.

Hamid Hossein Nejad Heydaranlu, prisonnier politique kurde a été exécutée en secret ce dimanche 20 avril à l’aube, à la prison centrale d’Urmia. Durant son incarcération, il avait été soumis à la torture, privé d’avocat et de visites, le régime avait fabriqué de fausses preuves, accusants Hamid Hossein d’avoir participé à des affrontements armés contre les gardes-frontières iraniens et d’avoir tué au moins huit d’entre eux. Il a été transféré en isolement le mercredi 16 avril, peu avant, Hamid Hossein avait pu avoir un bref appel téléphonique avec sa famille. Elle s’était alors rassemblée et avait effectué un sit-in.Dimanche, il a été exécuté secrètement, sans que sa famille n’en soit informée. Quelques jours avant, il avait pu remettre des documents prouvant son innocence et prévoyait de leur envoyer des enregistrements audio mais il a été rapidement placé en isolement et cette possibilité lui a été ôtée.

Agissons pour la liberté maintenant ! Tout le jeu de l’État allemand contre les camarades Daniela Klette, Ernst Volker Staub et Burkhard Garweg est une opération de guerre psychologique, ce qu’ils appellent, selon leur terminologie, des « psy ops ». Outre la tentative toujours vaine de la contre-insurrection d’isoler la lutte révolutionnaire, elle cherche dans cette traque à torturer l’histoire vivante, à l’enterrer sous le béton, afin de répandre l’idée que toute résistance est finalement anéantie, et d’instiller la terreur parmi les nouvelles générations révolutionnaires. Se soustraire aux filets de la contre-insurrection constitue une résistance importante : elle prive l’État de la possibilité d’accomplir le rituel de « l’acte final ». C’est pourquoi sa vengeance contre l’histoire rebelle, désormais manifestée sur le corps et la personne de la camarade Daniela, est omniprésente. Les fugitifs prouvent que le chemin vers la liberté est inéluctable. Malgré la capitulation de l’organisation révolutionnaire, les trois camarades luttent depuis des décennies pour l’auto-organisation de la vie prolétarienne contre les chaînes de la discipline de classe et de la civilisation bourgeoise qui tue pour l’argent. Il nous appartient désormais à tous de transmettre l’histoire de ces camarades aux résistances actuelles. Les cœurs qui refusent de vivre en esclavage ne laissent aucun maître décider de l’acte final. Et parce que chaque « dernier mot » de l’État, politique, judiciaire, économique, scientifique, signifie l’écrasement du corps commun, nous ferons tout pour mettre fin à la captivité de Daniela Klette.

L’héritage politique le plus important du mouvement révolutionnaire allemand est l’internationalisme stratégique et organique. Burkhard, aujourd’hui encore, ne se cache pas, il chante pour le corps ensanglanté de la Palestine, du Kurdistan, du prolétariat polyethnique et de la Terre. La vieille Europe, familière de la guerre coloniale, du nationalisme et de l’impérialisme, veut faire le procès de Daniela. Que les vampires comprennent que notre peuple n’est pas fait pour leurs dents.

Dimitris Chatzivasileiadis , 20-03-2025, Prison de Domokos

Collage à Bruxelles