La Haute Ecole Erasme et le Groupe S sont deux propriétaires d’immeubles à l’abandon, qui avaient été squattés par les sans-papiers. L’un et l’autre avaient demandé à la justice d’ordonner l’expulsion des sans-papiers, et à chaque fois, la police avait procédé à cette évacuation. Le 12 juillet, à Jette et à Erasme, l’un et l’autre ont été la cible d’une action de représaille (tags, et nombreuses vitres brisées).

Bombage du Groupe S

La police de Bruxelles (des dizaines de policiers, une vingtaine de véhicules) a évacué mercredi un bâtiment occupé par quelque 400 demandeurs d’asile rue Antoine Dansaert. Les sans-papiers se savaient menacés d’expulsion depuis qu’un huissier leur avait signifié une ordonnance en ce sens jeudi dernier. L’évacuation de l’immeuble s’est déroulée sans heurt, selon la police et l’Union de Défense des Sans-Papiers. Seuls quelques occupants ont opposé une résistance face aux policiers. Une quinzaine de personnes étaient montées sur le toit du bâtiment avant de redescendre d’eux-mêmes. La Haute Ecole Erasme est le propriétaire du bâtiment qui a fait procéder à cette expulsion. Le groupe des ex-occupants de l’immeuble de la rue Dansaert a finalement investi un immeuble de la rue des Ursulines inoccupé depuis juillet 2008. Le propriétaire du bâtiment squatté, l’ASBL Groupe S, a déposé plainte mercredi après-midi auprès de la police.

Voir la vidéo de l’expulsion sur RTL

Une prochaine évacuation se prépare sur les campus universitaires de la VUB et de l’ULB. Les deux universités bruxelloises qui sont occupées depuis respectivement le 3 décembre et le 18 novembre 2008, avaient fixé aux occupants sans-papiers un nouvel ultimatum au 30 juin. À la VUB, on n’exclut pas le recours aux forces de l’ordre pour faire évacuer les 24 derniers occupants même si la voie du dialogue est toujours actuellement privilégiée. Les autorités de l’ULB et de la VUB travaillent en concertation sur ce dossier, notamment pour éviter qu’un groupe d’occupants ne déménage d’un site universitaire à l’autre.

Expulsion de sans-papiers rue Dansaert

Les médiateurs fédéraux ont rendu le rapport d’audit sur les centres fermés pour demandeurs d’asile que leur avait demandé le Parlement en février 2008. Les conclusions tirées par cette instance officielle sont particulièrement accablantes et rejoignent très largement le constat des ONG. Les médiateurs y pointent notamment la séparation absolue entre les hommes et les femmes et l’interdiction de toute forme de contact entrer les occupants des différentes ailes qui ‘contribuent à une aggravation de l’atmosphère carcérale‘. Ils dénoncent également le recours ‘abusif‘ à l’isolement des occupants difficiles à des fins disciplinaires, ainsi que l’enfermement de personnes souffrant de troubles psychologiques. ‘Les conditions de détention de ces personnes sont susceptibles de constituer un traitement inhumain et dégradant‘, estiment-ils.

Les No Border, samedi à Calais, manifestaient contre l’Europe forteresse, et pour l’ouverture des frontières aux migrants. Le trajet avait été négocié entre les syndicalistes de Sud et la Préfecture sur le mode ‘c’est ça ou rien’ et la manif est passée par les rues, voire les routes les moins habitées de la ville. Tout le long, un mur de casques, bottes, boucliers, et même de camions-boucliers. La police dans tous les intersitices de la ville: aux entrées de rues, des cours d’immeubles, sur les quais, sous un panneau publicitaire, et même des policiers à cheval, dans un champ de colza. Enfin, un hélicoptère pour surveiller tout ça de haut. Les No Border étaient autour de 2000, les policiers plus nombreux. Installés dans un campement autogéré au Beau Marais, les No Border avaient été harcelés toute la semaine, plusieurs dizaines arrêtés. Le matin même, fouilles au corps avant le départ des jeunes vers le point de rendez vous. Les bâtons qui servaient à tenir les banderoles et les drapeaux, confisqués. Avant la manif, un arrêté préfectoral interdisait d’être plus de 4 dans les rues, des militants ont été arrêtés alors qu’ils tractaient dans Calais. Les flics qui ont empêché les No Borders de sortir du camp pendant une demi-journée, ont même lancé une attaque contre le camp à coup de lacrymo et de grenades.

Suite au blocage du centre de rétention administratif pour les migrants de Lesquin le mercredi 24 juin, vingt-six personnes ont été arrêtées et placées en garde à vue. Quinze ont été libérées après 24 heures de garde à vue avec un rappel à la loi pour organisation d’une manifestation sans déclaration préalable, et onze sont encore en rétention au commissariat central de Lille. Aucune dégradation ne leur est reprochée mais leur garde à vue a été prolongée de 24 heures ce matin pour des raisons qui nous restent inconnues, sauf qu’une majorité d’entre eux refusent de déposer leurs empreintes digitales. Les avocats de l’équipe juridique ne parviennent pas à avoir de nouvelles et parlent d’éventuelles comparutions immédiates. D’après les témoignages des personnes libérées, les conditions de détention ne sont pas respectées (pas d’eau ni de boissons, aucune nourriture pendant 24 heures pour les nombreux végétariens, refus d’accès à un médecin, obligés de dormir sur le sol nu sans couverture, provocations…).

Ce mercredi matin à 5h15, une trentaine de personnes ont bloqué le camp pour étrangers de Lesquin. La grille d’accès du camp est bloquée à l’aide de lock-ons, c’est-à-dire des tubes en métal dans lesquels ces personnes ont introduit leurs bras. Dans le cadre du camp No Border de cette semaine qui réclame la liberté de circulation pour tous, des personnes ont voulu passer à une action de désobéissance en empêchant l’expulsion des migrants prévues cette journée du 24 juin.

La police est intervenue et a débloqué le centre à 7h15. 26 jeunes manifestants ont tous été interpellés et placés en garde à vue pour ‘délit de participation à une manifestation non autorisée’. Ils s’agit de militants venus de Belgique, d’Italie, d’Allemagne et d’Espagne. Il n’y avait, parmi eux, aucun ‘sans-papiers’. Une manifestation est prévue ce samedi, à Calais. Environ 2.000 militants de la cause des migrants, venus d’Allemagne, des Pays-Bas, de Belgique, de France, d’Italie et d’Espagne sont attendus dans les rues de Calais, actuellement quadrillées par un important dispositif policier.

Le camp No Border de Calais est un projet mené par des militant(e)s français(es) et belges, et des groupes de soutien français en coopération avec le réseau No Borders britannique. Il vise à mettre en lumière la situation à Calais et dans le nord de la France, construire des liens avec les communautés de migrant(e)s, contribuer à développer les liens entre les groupes qui les soutiennent, et enfin défier les autorités sur le terrain pour protester contre la répression croissante contre les migrant(e)s et les militant(e)s de la région. Le camp aura lieu dans le parc de la rue Normandie-Niemen dans l’est de Calais.

Les camps No Border sont organisés dans le monde entier depuis une quinzaine d’années. Chacun(e) est convié(e) à se joindre au camp pour discuter et débattre de la question des frontières et de la liberté de circulation et d’installation, à imaginer et participer à des actions symboliques, vivre collectivement avec les migrant(e)s du Calaisis et les militantEs et participer à la grande manif du samedi 27 juin!

Le camp NO BORDER se tiendra du 23 au 29 juin. Un trajet en car à partir de Bruxelles est organisé par la CRER. Départ: 7h15 du matin en façe de la station du métro ‘TRONE’. Retour: vers 21h. Prix libre.

Info et réservation: 0477/591945 / 0474 08 85 35 – coord100papiers@hotmail.com. La réservation est plus que souhaitée car le nombre de places est limité.

Ce mercredi 17 vers 9h00, la police nationale, la PAF et des agents du port autonome de Dunkerque ont une nouvelle fois dévasté les campements de réfugiés de Loon Plage situés face au terminal ferry. Le campement abritait une centaine de migrants. Personne n’a eu le temps de sauver quoique ce soit de l’engin destructeur venu écraser tentes, cabanes, nourriture, vêtements, et surtout effets personnels, papiers, argent, photos. Il y a certes une volonté affichée de faire régner un climat de terreur et d’insécurité chez les réfugiés. La méthode est bien rodée depuis plus de 5 ans, mais elle n’a en rien éloigné les réfugiés de la jungle du terminal ferry de Loon Plage.

Destruction du camp de réfugiés à Dunkerque

Fortis a demandé l’expulsion de l’immeuble occupé par les sans-papiers place Saint-Lazare. Le fait qu’il y ait en permanence des gens sur le toit (jour et nuit qu’il vente ou qu’il pleuve) rend l’expulsion très compliquée. Des occupants sont allés voir la police lundi en prévision de l’expulsion et ont négocié un rendez-vous avec l’office des étrangers vendredi. En attendant les résultats de ce rendez-vous, un sursis d’une semaine a été donné pour l’expulsion. Les occupants ne reçoivent que peu de soutien – et aucun soutien juridique ou médical pour l’instant.

Un millier de personnes se sont rassemblées ce vendredi midi au rond-point Schuman afin de réclamer une application immédiate de l’accord du gouvernement fédéral sur la régularisation des sans-papiers. La manifestation a quitté le rond-point vers 12h15 pour rejoindre à pied le cabinet de la ministre de la politique d’Asile et de Migration, Annemie Turtelboom (Open VLD) où une délégation a été reçue. La manifestation était organisée par le Forum Asile et Migrations, les syndicats de la FGTB et de la CSC et l’Union de défense des sans-papiers (UDEP). Celle-ci a organisé vendredi matin une nouvelle occupation par des sans-papiers d’un immeuble situé rue du Rempart des Moines à Bruxelles.