Dans la nuit de dimanche à lundi, un grand nombre de portes et de vitres de l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration ont été brisées. Cette attaque fait suite à l’expulsion, la semaine dernière, de neuf immigrés afghans qui ont été renvoyés à Kaboul. Sur la façade du bâtiment, les activistes ont bombé le message suivant: ‘Feu aux CRA (Centre de Rétention Administrative), Non aux expulsions‘.

Jeudi matin, une dizaine de militants s’étaient donné rendez-vous au marché matinal de Molenbeek afin d’y tenir une table de presse concernant la construction d’un nouveau centre fermé à Steenokerzel. Appelée par un surveillant du marché, la police est rapidement intervenue. S’en prenant au hasard à l’une des personnes présentes, ils lui ont demandé de décliner son identité. Ce dernier ayant refusé, il fut fortement maintenu par quelques policiers. Plusieurs personnes se sont interposées. La tension est alors rapidement montée, les forces de l’ordre ont surenchéri en sortant matraques, lacrymogènes, et enfin en arrêtant cinq autres personnes.

Sur les cinq personnes arrêtées, trois comparaissaient ce matin pour ‘rébellion‘,’tract diffusé sans éditeur responsable‘ et ‘attroupement illégal‘. Ils ont été libérés ce vendredi matin vers 11h après être passés devant le procureur. Ils seront poursuivis pour rébellion et outrage à agent.

Quelques une des banques qui livrent régulièrement leurs clients sans-papiers à la police ont été la cible dune vaste offensive qui a eu lieu dans la nuit du 4 au 5 décembre dans divers quartiers de Paris. Plus de soixante distributeurs de billets ont été dégradés, soit obstrués à la soudure à froid ou avec des cartes bloquées, soit détruits à l’acide sulfurique. Sur chaque écran a été apposé un autocollant sur lequel était écrit: ‘Hors service. Cette banque balance des sans-papiers aux flics. Sabotons la machine à expulser. Liberté pour toutes et tous‘.

Aminatou Haidar, expulsée du Maroc vers les Canaries le 13 novembre et en grève de la faim à l’aéroport de Lanzarote depuis le 16 novembre s’est à nouveau vue refuser le droit de rentrer au Maroc, son pays d’origine. Les autorités marocaines ont opposé une sèche fin de non-recevoir à la demande de Madrid de lui remettre un document d’identité.

La militante saharaouie, partisane de l’indépendance du Sahara occidental, a été arrêtée à son retour d’un voyage aux Etats-Unis. Sur sa fiche d’entrée, elle avait inscrit qu’elle était résidente du Sahara occidental, ce qui a été interprété comme ‘un déni de nationalité marocaine‘ par les autorités, qui lui ont retiré son passeport et l’ont mise dans un avion pour les Canaries. Dépourvue de papiers d’identité, elle y est bloquée depuis. Son état de santé, après vingt jours de grève de la faim, est aujourd’hui jugé très préoccupant par les autorités espagnoles. La militante indépendantiste connait en outre de sérieux problèmes de santé après des séjours dans les prisons marocaines de 1987 à 1991 et en 2005. Pour le ministre marocain des Affaires Etrangères, elle s’est mise elle-même dans cette situation. ‘Elle doit assumer seule les conséquences juridiques et morales de son comportement‘. Selon le consul du Maroc aux Canaries, Aminatou Haidar recevrait son passeport dans la demi-heure si elle demandait pardon au roi du Maroc.

Aminatou Haidar

Aminatou Haidar

Une centaine de manifestants (parmi lesquels une délégation de notre Secours Rouge) étaient présents ce jeudi matin devant le palais de justice en solidarité avec les trois membres du Comité d’Actions et de Soutien aux sans-papiers (CAS) qui passaient en jugement pour s’être interposé pacifiquement devant une rafle de sans-papiers le 16 octobre 2008. Ils devaient répondre de ‘rébellion’, ‘coups et blessures avec effusion de sang’ et ‘incitation à l’émeute’. Le commissaire Vandersmeessen posait en victime (il affirme avoir ‘pris une droite’ et avoir eu son blouson déchiré) – mais en victime indulgente en demandant ‘l’euro symbolique’.

Le procureur a eu une attitude assez écoeurante, alternant paternalisme (expliquant que des étudiants en science politique devaient connaître leurs droits et devoirs, et parmi ces dernier, celui d’obéir à la police) et appel à la connivence de classe (expliquant qu’il ne demandait que des heures de travaux d’intérêts généraux mais que pour ‘n’importe qui’, il aurait demandé six mois de prison). Pénalement, cela coûtera moins cher aux inculpés et tant mieux, mais le spectacle était pénible. Prononcé le 24 décembre.

C’est demain jeudi à 9h que trois membres du Comité d’Actions et de Soutien aux sans-papiers (CAS) passent en jugement pour s’être interposé pacifiquement devant une rafle de 54 sans-papiers qui protestaient en occupant le hall du Commissariat Général aux Réfugiés et Apatrides le 16 octobre 2008 (photos).

Mobilisation du CAS au CGRA

[rouge]Rassemblement à 8h30 devant le palais de justice de Bruxelles![/rouge]

Mobilisation du CAS au CGRA

La police a débarqué en force dans l’immeuble de la rue de Stassart occupé par les anciens occupants de la place Morichar. Une trentaine de demandeurs d’asile Indiens et Pakistanais ont été embarqués de manière très rude (les poignets attachés avec des colsons, etc.). Cette opération prenait place dans une vaste offensive contre des réseaux de passeurs. Les personnes interpellées n’ont été considérés que comme témoins potentiels (et l’agressivité des procédés policiers visait sans doute à faire pression pour qu’ils témoignent contre leurs supposés ‘passeurs’). Après quelques heures, toutes les personnes interpellées ont été libérées.

Trois membres du Comité d’Action Solidaire (avec les sans-papiers) passent en jugement ce jeudi 26 pour s’être interposé pacifiquement devant une rafle de 54 sans-papiers.

Le jeudi 16 octobre 2008, suite au dédain politique dont sont victimes les sans-papiers de Belgique, 54 Afghans et Iraniens en grève de la faim depuis 57 jours, envahirent le Commissariat Général aux Réfugiés et aux Apatrides (CGRA). Tous, hommes, femmes, enfants, entassés dès 11h30 dans le hall du CGRA dans l’attente de leur Carte Orange promise depuis des jours. Sur place, pas une caméra, pas une radio de diffusion, pas un journaliste en vue. Le sort de ces sans-papiers allait se jouer dans un hall aux portes vitrées embuées, fermées de l’intérieur. Sans manger depuis des jours, sans boire depuis des heures et sans aucun appui d’aucune opinion publique présente.

A défaut de la presse, c’est la police qui fît son apparition en masse sur le coup de 15h45. Le quartier fût bouclé avec une rapidité et une efficacité impressionnante: plus d’une vingtaine de fourgonnettes se déployèrent tout autour de la zone du CGRA. A leur bord, une centaine de policiers en ‘armures de Plexiglas et de kevlar armés chacun d’une matraque et d’une dizaine de colsons. A leur tête, le Commissaire de la Ville de Bruxelles : M. Vandersmissen. Il lança aux assiégés dépités un ultimatum d’un quart d’heure, après quoi tous, hommes, femmes, enfants, seraient ‘arrêtés et envoyés en centres fermés’. A 16h, les policiers se mirent en mouvement, resserrant pas à pas l’étaux sur la porte d’entrée du CGRA désormais béante.

Entre les policiers et les sans-papiers une dizaine d’étudiants du CAS scandant ‘On est là, on reste, on ne partira pas’, assis, coincés entre la devanture du CGRA et un demi-cercle de boucliers. Tout alla très vite: les policiers procédèrent bratelement à des arrestations. Les étudiants furent empilés les uns derrière les autres, assis à même les pavés, sur-menottés, blessés pour certains. Trois d’entre eux, sans doute les plus reconnaissables, furent désignés arbitrairement du doigt par le chef policier comme étant les leaders et écopèrent dès lors d’une arrestation judiciaire contrairement aux six autres qui furent, eux, arrêtés administrativement. Six chefs d’inculpation, tout aussi arbitrairement répartis furent attribués aux trois étudiants poursuivis.

Soyons présent le jeudi 26 novembre à 8h30 devant le Palais de Justice de Bruxelles, pour soutenir les trois inculpés.

Environ 200 personnes, dont une délégation de notre Secours Rouge, avaient répondu présentes ce dimanche à l’appel au rassemblement contre la construction d’une nouvelle prison pour sans-papiers à Steenokerzeel. Au départ du marché du midi, le cortège s’est mis en route, traversant les communes d’Anderlecht et de Molenbeek, encadré par de nombreuses voitures banalisées des différentes zones de police de la capitale. Les manifestants ont marché au son des tambours et des slogans pour la fermetures des prisons et contre l’ouverture de nouveaux centres fermés. Quelques véhicules de sociétés impliquées dans les constructions pénitentiaires ont été bombés le long du parcours.

Cortège contre les centres fermés

Bombage en marge du cortège contre les centres fermés

L’annonce d’une assemblée ouverte contre les centres fermées a été faite durant le rassemblement. La soirée se déroulera le mardi 24 novembre, à partir de 18h au Pianofrabriek (35, rue du Fort à Saint-Gilles)

Cortège contre les centres fermés
Bombage en marge du cortège contre les centres fermés