Au cours d’affrontements ce mercredi 18 février entre immigrés et forces de l’ordre, un des quatre pavillons du Centre d’Identification et d’Expulsion de l’île de Lampedusa, en Italie, a été incendié. Le bilan de la révolte est d’une cinquantaine de blessés légers. Certains ont dû être hospitalisés après avoir été intoxiqués par la fumée de l’incendie de l’un des quatre pavillons. Un nuage apparemment toxique s’est dégagé, ce qui a ravivé la colère des habitants de cette île située au sud de la Sicile. Depuis un mois, ils protestent contre la transformation de cette vieille caserne en véritable prison avec presque 900 immigrés, soit le double de ce qu’elle pourrait en accueillir.
Selon le préfet de police d’Agrigente, un groupe d’immigrés aurait tenté de forcer un portail du Centre. Repoussé par des policiers et des carabiniers, le groupe aurait alors lancé contre les forces de l’ordre tout ce qu’ils pouvaient arracher des structures puis auraient déclenché un incendie avec des matelas et des coussins. Une vingtaine d’immigrés ont été arrêtés et devaient être transférés à la prison d’Agrigente.
La plus grande partie des clandestins arrivant sur les côtes italiennes, 31.000 rien qu’en 2008, passent désormais par l’île de Lampedusa. Le gouvernement a transformé ce qui était jusqu’ici un centre d’accueil en Centre d’Identification et d’Expulsion. Les immigrés ne sont plus, comme par le passé, transférés rapidement vers d’autres centres de rétention italiens, où ils recevaient souvent un ordre d’expulsion non exécutoire avant de disparaître dans la nature. Désormais, les clandestins restent à Lampedusa d’où ils sont expulsés après leur identification. Du coup, le rêve italien de ces immigrés s’achève souvent sur l’île, en particulier pour les ressortissants de pays qui, comme la Tunisie récemment, ont signé des accords de rapatriement avec l’Italie. Pour toutes ces raisons, la situation est devenue explosive. Le 25 janvier, 700 immigrés avaient réussi à s’échapper du centre pour rejoindre la population locale en révolte contre le changement de la structure.
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