Sept personnes sans-papiers ont été arrêtées hier soir, le 9 février, aux locaux de l’association « Globe Aroma », qui expose régulièrement les œuvres d’artistes sans-papiers et qui se veut un lieu d’échange entre les migrants et le domaine des arts. La police est rentrée au motif d’un contrôle de l’ASBL, mais avec la volonté claire de rafler des personnes sans-papiers. Parmi les sept personnes arrêtées, quatre ont été libérées et les trois autres ont été emmenées au Centre Fermé 127bis et sont donc menacées d’expulsion. Parmi les trois se trouve Mounir, un militant syndical à la CSC depuis plusieurs années, ainsi que Jihed Sheikh, l’artiste qui exposait hier soir avec son frère jumeau, également arrêté. Le bourgmestre de Bruxelles Philippe Close aurait normalement dû être présent à l’exposition mais ne s’y est pas présenté, il a donné un ordre « d’inspection sociale » qui a servi de prétexte à la police pour entrer sur les lieux.

Une manifestation aura lieu demain 11 février à 15h devant le Centre Fermé 127bis.

Les rafles se poursuivent très régulièrement au Parc Maximilien, devant l’Office des Étrangers. Suite à une fuite annonçant une vague d’arrestation par la Police Fédérale, 2.500 personnes se sont rassemblées en 48h pour former une chaîne humaine et protéger les migrants de la grosse rafle qui devait avoir lieu hier dimanche soir. La majorité des migrants menacés a pu trouver refuge chez des volontaires qui les ont hébergé, et les 2.500 manifestants ont formé une chaîne humaine du Parc jusqu’à la Gare du Nord. Un site d’extrême-droite avait appelé ses sympathisants à venir prendre en photo les manifestants.

La police fédérale a finalement organisé sa rafle au même moment sur les quais des gares bruxelloises, 17 sans-papiers ont été arrêtés.

2500 personnes rassemblées contre les rafles

Le 17 août 2016, une quarantaine de passagers d’un avion s’apprêtant à décoller de Bruxelles vers le Cameroun, s’étaient levés de leurs sièges en entendant les cris d’un homme. Ce dernier, menotté et escorté par des policiers au fond de l’avion, était expulsé de Belgique. Le commandant de bord avait ensuite demandé à chacun de se rasseoir. Il avait également demandé aux policiers et à leur détenu de descendre de l’avion et à son personnel de désigner aux policiers restés sur le tarmac les « récalcitrants » parmi les passagers. Six de ces derniers avaient alors été arrêtés par la police, sur base uniquement des désignations de membres du personnel de bord. Ces personnes avaient été menottées bien qu’elles n’opposaient aucune résistance aux policiers et avaient passé une nuit en détention, manquant ainsi leur avion.

Le tribunal correctionnel de Bruxelles a acquitté ce mercredi ce six personnes poursuivies pour entrave méchante à la circulation aérienne et pour non-respect des directives du commandant de bord d’un avion. Le tribunal a suivi la défense, mais aussi le procureur, selon lesquels il n’existait aucune preuve qu’il y avait eu une intention d’entraver méchamment la circulation aérienne dans le chef des prévenus.

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C’est probablement une première à Bruxelles, la police a fait usage d’un fusil flashball (identifié par des témoins comme un FN303). Au moins 4 personnes ont été blessées. La Brigade anti-banditisme a ainsi attaqué des sans-papiers de la « Voie des Sans-papiers » qui déménagaient vers une nouvelle occupation (autorisée par la commune). Des personnes ont emprunté la mauvaise entrée de la nouvelle occupation, passant par un bâtiment mitoyen. La BAB a d’abord gazé le bâtiment en question (dans lequel se trouvaient déjà plusieurs occupants, dont des enfants de deux ans. Un policier a sorti son arme de service et plusieurs coups de flashball ont été tirés. Quatre personnes ont été blessées, dont une à l’entre- jambe, partie vers laquelle il est interdit tirer. Les munitions utilisées sont des projectiles de peinture.

La police attaque au flashball à Bruxelles

En août 2016, la police avait tenté d’expulser un sans-papier camerounais, l’homme était ligoté et suffoquait. De nombreux passagers ont refusé de s’asseoir et tenté de venir en aide au prisonnier visiblement en détresse. Six des passagers passaient ce matin en procès pour « entrave méchante à la circulation aérienne » et « non respect des instructions du commandant de bord ». Ce matin, le procureur a plaidé l’acquittement, le jugement sera prononcé le 13 décembre prochain.

Bruxelles: Le procureur plaide l’acquittement des 6 personnes qui avaient empêché l’expulsion d’un sans-papier

La loi anti-squat a été votée ce 5 octobre à la chambre des représentants. Cette loi visant à criminaliser l’occupation d’immeubles ou d’habitations vides permettra des peines allant de 15 jours à 2 ans d’emprisonnement et une amende allant de 26 à 300€. Elle supprime aussi l’inviolabilité du domicile de fait qui protégeait jusqu’alors les occupations contre la police et les propriétaires.

Manifestation contre la loi anti-squat ce vendredi 13 octobre, Porte de Namur (Bruxelles) à 18h. Une autre manifestation aura également lieu le 1e novembre, lieu à déterminer.

Manifestation contre la loi anti-squat

Abou Bakry, l’un des porte parole de la Voix des Sans-papiers, et Abou Diallo ont été arrêtés. Un appel à un rassemblement d’urgence devant le commissariat d’Etterbeek est lancé (chaussée Saint-Pierre, 122 à 1040 Bruxelles arrêt STIB : Leman)

EDIT (1/8): Le rassemblement, auquel ont participé plusieurs dizaines de personnes, s’est tenu de 19h00 à 21h15. L’affaire semble avoir commencé par un contrôle de police à la suite duquel un sans-papier a interpellé et été conduit au commissariat. Le représentant de la Voix des sans-papiers s’y est alors rendu pour s’enquérir de son cas et il a été interpellé.

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A Nuremberg, 300 étudiants ont tenté d’empêcher l’expulsion d’un réfugié afghan également étudiant. Les étudiants ont tenté d’immobiliser la patrouilleuse qui embarquait le réfugié avant d’être matraqués, gazés, plaqués au sol et brutalisés. Les nombreux policiers déployés auront finalement arrêté le réfugié après plusieurs heures. Le même jour, le 31 mai, l’Allemagne a du repousser un vol charter destiné à l’expulsion de réfugiés en raison d’un attentat au camion piégé qui a fait plus de 90 morts et 400 blessés à Kaboul.

Cinq étudiants ont été arrêtés dans l’action, l’un d’entre eux était membre de Young Struggle.

La police forçant le blocage des étudiants.

À Vintimille (Ventimiglia), trois bénévoles français sont accusés d’avoir donné à manger à des migrants et font désormais l’objet d’une enquête. Les personnes migrantes passent par cette ville espérant franchir la frontière et entrer sur le territoire français. Un décret municipal, signé en août 2016 par le maire de la ville interdit de donner de la nourriture aux migrants en dehors du centre officiel. Mais cet arrêté n’a jusqu’à présent jamais été appliqué. Ce décret fait partie des nombreux « crimes de solidarité » ayant été adoptés en Italie et à travers l’Europe : il participe à la criminalisation de la solidarité envers les personnes en situation de migration et les réfugiés.

Les forces de l'ordre italiennes face à des migrants et des activistes réfugiés sur les rochers de Vintimille (archives)