L’Inde a ordonné aux fabricants et importateurs de téléphones destinés au marché intérieur de préinstaller l’application gouvernementale Sanchar Saathi sur les nouveaux appareils, dans le but de prévenir les fraudes télécoms et de renforcer la cybersécurité. Les entreprises devront également proposer son ajout sur les appareils déjà en circulation via des mises à jour logicielles. Si le ministre des Communications, Jyotiraditya Scindia, assure que l’application n’est pas obligatoire et peut être désinstallée, de nombreuses organisations dénoncent une mesure anticonstitutionnelle permettant de surveiller les citoyens.

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L’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information, la NSA et le FBI alertent sur la montée des logiciels espions capables de contourner les protections classiques des smartphones, allant jusqu’à simuler un redémarrage pour continuer à fonctionner à l’insu de l’utilisateur. Selon leurs dernières recommandations, un simple redémarrage ne suffit plus : seule une extinction complète et régulière — idéale chaque soir ou au moins plusieurs fois par semaine — permet de stopper efficacement ces malwares. Les agences appellent également à adopter quelques réflexes simples, comme couper le Wi-Fi, le Bluetooth et le NFC hors usage, éviter les réseaux publics, appliquer rapidement les mises à jour et rester vigilant face aux liens ou pièces jointes douteux. Des gestes basiques, mais décisifs pour réduire les risques d’intrusion.

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Le Parlement européen a adopté mercredi 26 novembre une résolution non contraignante proposant un cadre pour protéger les mineurs en ligne, notamment en suggérant un âge minimum de 16 ans pour accéder aux réseaux sociaux et en encadrant la prévention des abus sexuels sur enfants via une version revue de Chat Control (voir notre article). Cette résolution n’est pas une loi : elle fixe des orientations pour renforcer la sécurité des mineurs, lutter contre les pratiques addictives et le marketing ciblé, et permettre aux plateformes de signaler volontairement certains contenus jusqu’en avril 2026. Un futur Centre européen de lutte contre les abus sexuels sur enfants pourrait superviser la mise en œuvre de ces mesures, tandis que des inquiétudes subsistent concernant la vie privée, l’anonymat et le risque de surveillance généralisée.

Une vaste campagne d’État visant à imposer l’installation de la messagerie MAX — largement contrôlée par les autorités russes et développée par VK, entreprise proche du pouvoir — est actuellement en cours dans tout le pays. Le 11 novembre, le ministère de l’Éducation et de la Science a envoyé une directive aux universités leur ordonnant de basculer rapidement vers MAX et de rendre compte des résultats d’ici au 19 décembre, alors que des cas de pression exercée sur des étudiants et des employés avaient été signalés bien avant cette date. Le projet de défense des droits « Po sobstvennomu zhelaniyu » affirme que l’obligation d’installer MAX enfreint plusieurs dispositions légales et soulève de sérieux risques pour la sécurité et la vie privée. L’organisation a publié un guide pour aider étudiants et enseignants à résister à ces pressions et lancé une pétition demandant d’enquêter sur les cas de contrainte dans les universités. Contrairement à Signal ou Telegram, MAX ne propose pas de chiffrement de bout en bout. Cela signifie que les communications peuvent potentiellement être accessibles, stockées ou interceptées par les serveurs de l’application, et donc potentiellement par l’État.

À la suite d’un article du Parisien présentant GrapheneOS comme un outil prisé des narcotrafiquants, les développeurs du système d’exploitation sécurisé ont annoncé leur retrait immédiat de France et la migration de leurs serveurs auparavant hébergés chez OVH vers le Canada et l’Allemagne. Il dénonce un climat hostile aux initiatives open source de protection de la vie privée, alimenté par des amalgames techniques : l’article confondrait en effet GrapheneOS, un Android renforcé et open source, avec des versions piratées et modifiées par des revendeurs criminels. Dans ce contexte, et face aux débats français sur la surveillance des communications ou au discours sécuritaire visant le chiffrement, les développeurs affirment ne plus se sentir en sécurité pour opérer dans l’Hexagone. Cette décision n’a aucune incidence pour les utilisateurs en France.

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Au départ, AppCloud n’était qu’une gêne en plus pour les utilisateurs de Galaxy A, M et F : un service qui affiche des recommandations d’applications lors de la configuration du téléphone et qui est bien difficile à désactiver. Pour Samsung, c’est une source de revenus additionnels sur certains modèles aux marges très faibles. Mais l’entreprise qui développe AppCloud est ironSource, fondée en Israël et désormais propriété de Unity. AppCloud est profondément intégré au système, il ne peut normalement pas être désinstallé, et même sa désactivation peut être annulée par une simple mise à jour. La suppression nécessite des commandes ADB, une manipulation hors de portée de la majorité des utilisateurs. Selon une organisation libanaise de défense des droits numériques, SMEX, qui a adressé une lettre ouverte à Samsung, AppCloud collecte « des données sensibles », dont des informations biométriques, des adresses IP et des identifiants uniques, le tout sans consentement explicite. Ni Samsung ni ironSource n’ont publié de politique de confidentialité claire pour AppCloud, et l’utilisateur n’a aucun moyen simple d’y échapper. Les pratiques passées d’ironSource ajoutent à la suspicion : son ancien service « installCore », utilisé autrefois sur Windows et macOS, avait permis l’installation de logiciels tiers sans information explicite, au point d’être classé comme « programme potentiellement indésirable » par plusieurs outils anti-malware.

Une panne majeure de Cloudflare a rendu de nombreux sites et services inaccessibles le 18 novembre 2025, provoquant une vaste perturbation d’Internet. L’entreprise a signalé un pic de trafic inhabituel vers 12h20, entraînant des erreurs sur une partie de son réseau, sans cause encore identifiée. Plusieurs géants du web — de X à OpenAI, Facebook, Spotify ou encore League of Legends — ont été touchés, illustrant la dépendance mondiale à l’infrastructure Cloudflare, utilisée par près de 20% du web. Un correctif a été progressivement déployé dans l’après-midi, et Cloudflare a indiqué que les services revenaient peu à peu à la normale tout en poursuivant la surveillance et l’analyse de l’incident.

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Le système WhoFi, une technologie ultra-récente, est capable de vous identifier simplement en lisant comment votre corps interagit avec les ondes Wi-Fi environnantes. Projet académique, il n’existe actuellement aucun projet commercial ou gouvernemental pour le mettre en œuvre. Cependant, il est possible que nous voyions bientôt une application similaire, car ses avantages pour la surveillance sont importants. En effet, cette technologie peut fonctionner dans l’obscurité, à travers les murs et dans des zones obstruées ou cachées. Elle est également moins sensible aux facteurs tels que le brouillard ou la fumée et plus discrète que les caméras traditionnelles.

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Le vote sur le projet controversé Chat Control, prévu initialement le 14 octobre devant le Conseil de l’Union européenne (UE), a été retiré de l’ordre du jour de la réunion du Conseil « Justice et affaires intérieures ». En effet, ce projet suscite de vifs débats en raison du risque de surveillance de masse qu’il comporte (voir notre article). Ce report du vote s’explique car le projet n’a pas recueilli un soutien suffisant, notamment en raison  de l’Allemagne qui n’aurait pas approuvé la proposition actuelle. Cependant, la question n’est pas pour autant écartée. Le Danemark ou la prochaine présidence du Conseil de l’UE pourraient soumettre une proposition amendée. Pour être approuvé et poursuivre son parcours législatif, la proposition nécessite l’approbation de 15 des 27 États membres de l’UE.

Ce lundi 15 septembre en Afghanistan, les talibans privent près de 5 millions de personnes d’internet. Dans la province de Balkh, une interdiction totale a été imposée sur le câble de fibre optique. Ce mardi 16 septembre, la mesure est étendue dans les provinces de Badakhshan, Kandahar et Helmand. Le wifi ne fonctionne pas et la plupart des serveurs mobiles ont été coupés, privant notamment les femmes de toutes possibilités de suivre des cours en ligne malgré l’interdiction établie par le régime afghan. C’est la première fois, depuis la prise du pouvoir par les talibans en août 2021, qu’une interdiction de ce type est imposée. Une interdiction qui laisse toute la province de Balkh, dans le nord du pays, sans internet. La mesure pourrait être étendue à d’autres provinces dans les prochains jours.