Le journaliste suédois Joakim Medin a été libéré après 51 jours de prison. Il avait été arrêté le 28 mars pour « terrorisme » après avoir écrit un article « pro-kurde » dans le passé, s’ajoutait à cela « insulte au président » et « appartenance à une organisation terroriste » (notre article ici). Arrêté alors qu’il entrait en Turquie, Medin a été condamné à 11 mois et 20 jours de prison lors de la première audience de l’affaire « insulte au président» ouverte contre lui le 30 avril, il a été libéré pour ce crime. Cependant, sa détention avait été prolongée en raison d’accusations d’« appartenance à une organisation terroriste » (notre article ici). Joakim Medin a atterri sur le sol suédois il y a quelques heures, il a été libéré sur objection de l’unité juridique de l’Association des médias et des études juridiques (MLSA). L’acte d’accusation contre le journaliste pour appartenance à une organisation terroriste a été envoyé à Istanbul par la 17e Haute Cour pénale d’Ankara, cette dernière s’est déclarée incompétente, de ce fait, la demande de libération du MLSA a été acceptée par la 13e Haute Cour pénale d’Istanbul. Suite à cette décision, Medin a été libéré de la prison de Silivri où il était détenu. Une première audience pour « appartenance à une organisation terroriste » se tiendra à Istanbul le 25 septembre.

Un tribunal d’Ankara a condamné, ce mercredi, Joakim Medin arrêté fin mars à l’aéroport d’Istanbul dès son arrivée en Turquie pour couvrir les manifestations antigouvernementales ( notre article ici ) , à onze mois de prison avec sursis pour «insulte au président ». Présent pour un reportage sur les lieux d’une manifestation où l’effigie d’Erdogan pendu par les pieds avait été exhibée, le journaliste a bien signé des articles sur l’événement mais, le choix des photos pour les illustrer ne lui incombe pas. Le reporter restera en détention provisoire jusqu’à son procès pour «appartenance à une organisation terroriste», dont la date n’a pas encore été fixée. La justice turque l’accuse d’avoir participé en janvier 2023 à une manifestation du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) à Stockholm, ce que dément Joakim Medin, affirmant «n’avoir jamais participé à cet événement» étant en Allemagne ce jour-là. Il risque jusqu’à 9 ans de prison.

Sindre est un activiste suédois pour les droits des animaux. En octobre 2003, il avait été condamné à des soins psychiatriques médico-légaux forcés, pour une durée indéterminée et à payer 10000 couronnes suédoises [un peu moins de 1000 euros] de dommages et intérêts. Cette condamnation fait suite à un procès pour des actions de 2021, contre l’éleveur d’animaux à fourrures Niklas Pettersson, un élevage maintenant fermé suite à des années d’actions. Sindre qui avait nié être l’auteur de l’action, avait été arrêté immédiatement après le procès et enfermé, sans une date de sortie. S’il n’avait pas été condamné à des soins psychiatriques médico-légaux, sa peine de prison aurait été de quatre mois. Au lieu de cela, il a été enfermé dans un établissement psychiatrique médico-légal pendant presque un an et demi.

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En décembre 2024, les dockers suédois du SDU ont effectué six jours de boycott des cargaisons militaires à destination et en provenance d’Israël. Un acte syndical fort, voté par l’ensemble des travailleurs, inacceptable pour les patrons. Le 3 février, Erik Helgeson, représentant syndical, a reçu son avis de licenciement de Gothenburg RoRo Terminal. Une attaque contre le droit de grève et la liberté syndicale, le 21 février, le syndicat SDU affrontera l’employeur pour empêcher cette répression et agir pour qu’Erik soit réintégré.

La Suède a mis au point une technologie militaire qui permet à un seul opérateur de contrôler 100 drones en même temps. Le ministère de la défense a révélé  il y a deux semaines que les dernières technologies d’essaimage seront présentées lors du prochain exercice Arctic Strike. Il a fallu cinq ans pour que le projet aboutisse, un seul soldat peut maintenant contrôler simultanément jusqu’à 100 drones pour recueillir des renseignements. L’essaim de drones est capable d’effectuer plusieurs tâches à la fois, il peut trouver, localiser et identifier des objets hostiles, des personnes. Les drones de l’essaim peuvent se répartir les tâches. Ils rentrent à leur base et rechargent leurs batteries en cas de besoin et retournent ensuite à leur tâche.

Le gouvernement suédois, gouvernement de droite soutenu par l’extrême droite, envisage de surveiller les communications et les échanges téléphoniques des jeunes de moins de 15 ans. La Suède se dit « confrontée à la violence des adolescents », c’est ce qui ressort d’une commission d’enquête. En novembre 2024, la commission a présenté son rapport et ses recommandations. Parmi celles-ci, surveiller les ados.

Pour la mise en pratique de cette idée, il faudra modifier la loi afin que la police puisse surveiller secrètement les appels téléphoniques et les communications électroniques des jeunes. Surveiller électroniquement les adolescents suscite pas mal de réactions dans la société.

Il y aura des consignes à suivre, celles des services sociaux, comme l’obligation pour l’adolescent de rester à la maison entre 18 heures et 7 heures le lendemain. Seuls les jeunes de 15 ans et plus y seraient soumis et ce pour une durée maximale de six mois par an. Pour « protéger » les jeunes, le gouvernement entend aussi leur mettre un bracelet électronique, si besoin.

Autres mesures, l’introduction d’obligations pour les parents des adolescents suivis par les services sociaux, ils devront participer à des réunions ou à des formations parentales, s’assurer que leurs enfants font leurs devoirs ou participer à des activités de loisirs, sous peine de devoir payer des amendes. Ces mesures sont déjà en application au Danemark, la Grèce renforcera le contrôle parental dès avril 2025.

En Suède, un militant kurde a été condamné à quatre ans et demi de prison. Il était accusé de collecter des fonds pour le PKK, y compris sous la menace. Le tribunal de district de Stockholm a déclaré jeudi que l’homme devait également quitter définitivement le pays. C’est la première fois en Suède qu’une personne est condamnée pour avoir tenté de financer le PKK. Le jugement peut encore faire l’objet d’un appel devant une juridiction supérieure. La Suède a récemment adopté une législation antiterroriste plus stricte en réponse aux conditions posées par la Turquie pour approuver l’adhésion du pays à l’OTAN. Le champ d’application étendu de la loi comprend la criminalisation de toutes les activités qui peuvent être interprétées comme un soutien au PKK.

La Cour suprême suédoise a donné son feu vert à l’extradition vers la Turquie d’un premier partisan du PKK, répondant à une condition posée par la Turquie à l’entrée de la Suède dans l’OTAN. Il appartient désormais au gouvernement suédois de décider d’extrader l’homme, qui serait le premier partisan du PKK extradé par la Suède vers la Turquie. La nouvelle loi entrée en vigueur en Suède le 1er juin introduit des poursuites pour “participation à une organisation terroriste”, renforçant la législation du pays dans ce domaine, une des conditions posées par la Turquie pour lever son veto sur l’entrée dans l’OTAN. Réélu le 28 mai à la tête de la Turquie, le président Erdogan réclame notamment l’extradition par la Suède de plusieurs dizaines de militants kurdes.

Le demandeur d’asile kurde Mahmut Tat, qui a migré en Suède en 2015, était un membre actif du Parti démocratique des peuples (HDP). Il a été jugé et condamné à six ans et dix mois de prison en Turquie il y a sept ans. « Le terrorisme est mentionné à de nombreuses reprises tout au long de votre dossier. Le PKK est également une organisation terroriste pour nous. La République de Turquie vous a jugé équitablement. Vous êtes une menace pour notre pays et vous ne pouvez pas rester ici », lui ont déclaré les institutions suédoises. Le 22 novembre, elles l’ont placé en détention, puis l’ont emmené au centre de détention de Märsta le 1er décembre, d’où il a été transféré en Turquie.

L’extradition de Tat vers la Turquie a eu lieu au milieu des négociations de l’OTAN entre la Turquie, la Suède et la Finlande. Après l’invasion de l’Ukraine, les deux pays scandinaves ont demandé à adhérer à l’OTAN. Toutefois, Erdoğan avait déclaré qu’il gèlerait le processus d’adhésion si les deux pays ne prenaient pas de mesures contre l’exil politique kurde. Le nouveau Premier ministre suédois, qui s’est récemment rendu à Ankara, a promis de respecter toutes les obligations que son pays a contractées envers la Turquie, notamment l’extradition de dissidents, en échange de l’approbation de la candidature de son pays à l’OTAN. Le parlement suédois a également annoncé un vote le 16 novembre sur des amendements constitutionnels qui pourraient conduire à un renforcement des lois antiterroristes, une autre étape vers le respect des exigences de la Turquie. La Suède accueille une diaspora kurde dont les estimations varient entre 85 000 et 100 000 personnes, soit 1% de la population suédoise.

Le réfugié kurde, Resul Ozdemir a été extradé vers la Turquie. La Suède a collaboré avec les renseignements turcs (MIT) pour son extradition. Ozdemir, qui a survécu aux massacres de Cizre de février 2016 (voir notre article), avait été condamné à près de 15 ans de prison par un tribunal turc. Enfermé depuis 6 mois, il a été extradé, il y a quelques jours, sans que sa famille ou ses avocats ne soient prévenus. Plus d’infos ici.

Resul Ozdemir