La plate-forme « Solidarité avec la grève de la faim » et le « Conseil des femmes Beritan » organisaient aujourd’hui à Zurich une manifestation en soutien à la grève de la faim contre l’isolement d’Öcalan. Les militant·e·s portaient des photos d’Öcalan et des grévistes de la faim. Pour rappel ce mouvement de grève de la faim a été lancé en novembre 2018 par Leyla Güven et a été massivement suivit. Il a permis plusieurs avancées dont l’annonce par le régime turc de la fin des procédures d’isolements appliquées contre Öcalan, une annonce qui reste à concrétiser (voir notre article).

La police est apparue vers la fin de l’action et a déclaré que celle-ci n’était pas autorisée. Deux personnes ont été arrêtées et emmenées au commissariat. Le reste est resté sur le lieux de la manifestation pour protester contre ces arrestations.

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Une affiche de solidairté avec Leyla Güven (archive)

Le 25 mars, le siège de la société d’armement Brügger & Thomet [B & T​] à Thoune (Suisse) a été attaquée aux feux d’artifice. B+T est un fabricant d’armes qui exporte, entre autres, le LBD 40 utilisé par les forces de l’ordre en France contre les Gilets Jaunes. L’action s’est fait en solidarité avec les Gilets Jaunes et pour dénoncer les exportations d’arme de B+T. Le texte de revendication mentionne que cette attaque s’inscrit dans le cadre de l’appel à faire de la violence policière le thème central des manifestations.

Texte en français

Attaque contre la société d’armement B+T à Thoune

Attaque contre la société d’armement B+T à Thoune

La grève de la faim menée dans et hors des prisons de Turquie pour obtenir la fin de l’isolement d’Abdullah Ocalan et des prisonniers politiques se poursuit. Les autorité turques répriment cette grève et tout mouvement de solidarité: six membres du HDP avaient annoncer commencer la grève de la faim à Amed (Dyarbakir), ils ont été aussitôt arrêtés.

En Europe, les manifestations de solidarités sont nombreuses. Rien que ces deux derniers jours, des manifestations et des rassemblements ont eu lieu à Paris, Karlsruhe, Londres, Bâles, Carhaix (Bretagne), Stockholm, Marseille, Cologne, Zurich, Braunschweig et Bruxelles.

Le rassemblement solidaire d’hier samedi à Bruxelles (St-Gilles)

Le rassemblement solidaire d'hier samedi à Bruxelles (St-Gilles)

Des groupes d’extrême droite, dont le Parti des Suisses nationalistes (PSN), avaient appelé au rassemblement sur la Messeplatz contre le Pacte de l’ONU sur les migrations. Ils avaient reçu une autorisation du canton de Bâle-Ville. Une trentaine de personnes ont répondu à l’appel. Toutefois, lorsqu’ils sont arrivés sur les lieux vers 14h00, quelque 300 antifas les attendaient. D’autres les ont rejoints plus tard. Dans les rues adjacentes, la police était déployée avec un important dispositif. Des renforts venus d’autres cantons étaient également présents. Un hélicoptère de la police survolait la ville. Aucune demande d’autorisation n’avait été déposée pour la contre-manifestation.

Les fascistes se sont déplacés via un étroit passage vers une rue voisine, protégé par la police a contenu la foule de contre-manifestants. Les antifas ont tenté de forcer le barrage de la police ce qui a provoqué de violents affrontements. Les antifas ont lancé des matériaux de construction et des bouteilles sur les policiers qui tiraient avec des balles en caoutchouc. Près de 200 personnes ont été contrôlées et deux mises en détention préventive. Deux participants à la contre-manifestation ont été légèrement blessés.

Les antifas dans la rues à Bâle

Les antifas dans la rues à Bâle

Jeudi 8 novembre 7 personnes, françaises, suisses et italiennes comparaissaient au tribunal de Gap dans le cadre de l’affaire « de Briançon » (voir notre article précédent). Accusé.es d’aide à l’entrée irrégulière d’étrangers sur le territoire français le procureur a demandé des peines de 12 mois de prison dont 8 avec sursis pour deux d’entre eux et des peines de 6 mois avec sursis pour les cinq autres prévenu.es.

Le procès s’est tenu dans une ambiance tendue. A l’intérieur du tribunal certains accusé.es ont voulu souligner le caractère politique de ce procès et ont tenu à parler du contexte global du problème migratoire. La présidente elle a tenu a écarter toute politique des débats, « Ici on fait du droit, rien que du droit ». A l’extérieur du tribunal des centaines de militant.es c’étaient réuni.es pour soutenir les accusé.es. Une manifestation et un rassemblement se sont tenus tout le long de la journée. La police était présente en nombre. Des barrages avec fouille et contrôle d’identité ont eu lieu toute la journée sur tous les accès de la ville de Gap plusieurs convois de soutien se sont retrouvé bloqués dans la région. La police a déclaré être à la recherche « d’armes, munitions et stupéfiants ».

Le verdict sera rendu le 13 décembre.

Manifestation de soutien aux 7 de Briançon

7 militant.es de France, Suisse et Italie seront à Gap le 8 novembre prochain. Ils/Elles risquent jusqu’à 10 ans de prison et 750.000 euros d’amende pour « aide à l’entrée sur le territoire français d’étrangers en situation irrégulière, le tout en bande organisée ». Ces militant.es avaient participé à une marche contre les frontières le 22 avril passé en réponse aux provocations d’un groupe néo-fasciste à la frontière franco-italienne.

Deux suisses et une italienne avaient été arrêté.es le jour même et ont déjà passé plus d’un mois en détention préventive (notre précédent article sur l’affaire). Par la suite et après une enquête 3 autres militant.es français.es ont été arrêté.es et devront aussi se présenter au tribunal. Plusieurs collectifs de soutien appellent à des mobilisations durant le procès et à se rendre à Gap le 8 novembre.

Manifestation solidaire des inculpés de Briançon

Manifestation solidaire des inculpés de Briançon

Le samedi 2 octobre, le Secours de Genève organisera une soirée de commémoration Andrea Wolf. Andrea Wolf était une militante révolutionnaire allemande, elle quitta sont pays natal en 1996 pour échapper à la répression. Elle rejoint les rangs de la guérilla du mouvement des femmes du PKK. Le 23 octobre 1998, Andrea Wolf dit « Ronahî » fut capturée puis exécutée par l’armée turc.

Un documentaire réalisé par ses camarades après sa mort sera projeté suivi de discussion sur la signification de son engagement et de l’internationalisme dans les mouvements révolutionnaires. L’événement aura lieu la Maison Internationale des Associations Genève (15 Rue des Savoises, 1205 Genève) à partir de 19h30. Plus d’infos ici

Soirée de commémoration Andréa Wolf

Soirée de commémoration Andréa Wolf

Deux types de grenades fabriquées par l’entreprise suisse Ruag ont été retrouvées aux mains de l’État Islamique dans la région d’Idlib. Après la prise d’une position de l’État Islamique, des membres de Hayat Tahrir al-Cham (alliance djihadiste proche d’Al-Qaeda) ont publié une photo d’un stock d’armes saisies dont des grenades OHG92 et HG85. Selon Ruag ces grenades auraient été vendues au Émirats Arabes Unis en 2002 ou 2003 puis auraient transité par la Jordanie avant de finir aux mains de Daesh. La Suisse continue de vendre des armes aux E.A.U même si il a été prouvé qu’une partie d’entre elles est utilisée dans les conflits en Syrie ou au Yémen.

Une grenade HG85

Une grenade HG85

Lors du week-end électoral en Turquie, trois observateurs suisses ont été arrêté par la police. Ils avaient été invité par le HDP a être présent lors des votations. Alors qu’ils avaient déjà visité trois locaux de votes où ils ont pu observer une forte présence militaire, ils se sont fait interpeller sur un check point dans la région de Urfa. Sans motif clair leur détention a duré toute la journée, elle prit fin à la fermeture des bureaux de vote.

Pour rappel des observateurs français ont eux aussi été interpellés le même week-end (voir notre article) et l’agence de presse turque Anatolie annonce que des « initiatives judiciaires » ont été lancée contre une dizaine d’étrangers français, allemands et italiens eux aussi observateurs lors des élections.

En rouge, l’opposition kemaliste, en orange l’AKP et ses alliés, en violet, l’HKP

En rouge, l'opposition kemaliste, en orange l'AKP et ses alliés, en violet, l'HKP

Les Genevois Théo et Bastien ainsi que l’Italienne Éléonora pourront rentrer chez eux. Le contrôle judiciaire qui les contraignaient à rester en France a été levé, a-t-on appris lors de l’ouverture de leur procès, ce jeudi matin, à Gap. C’est le soulagement pour les familles et leur comité de soutien. Le procès est renvoyé au 8 novembre 2018.

Le 22 avril dernier, plus d’une centaine de personnes dont les trois de Briançon avaient franchi la frontière italo-française avec des migrants au col de Montgenèvre. Le trio est accusé «d’aide à l’entrée irrégulière» d’étrangers, avec comme circonstance aggravante selon le parquet d’avoir commis ces faits «en bande organisée». Le Conseil constitutionnel devra examiner, probablement d’ici fin août, si le délit d’aide à l’entrée sur le territoire français est compatible avec le principe de fraternité garanti par la Constitution française. La défense comme le procureur ont plaidé pour le renvoi, dans l’attente de la réponse du conseil constitutionnel à cette question.

Bastien et Théo à la sortie du tribunal

Bastien et Théo à la sortie du tribunal