La répression s’intensifie une nouvelle fois à l’université de Lille, 2 syndicalistes de la FSE (Fédération Syndicale Étudiante) dont le secrétaire général, sont ciblés par des menaces et des intimidations. Une situation inacceptable qui s’inscrit dans une logique d’entrave à l’action syndicale. Depuis plusieurs mois, la FSE fait face à des obstacles administratifs injustifiés, leurs affiches sont arrachées par la sécurité, leurs actions sont surveillées et réprimées. Un nouveau cap a été franchi avec la mise en place de pratiques de fichage des militants à la faculté de Lille. Un dispositif qui marque une escalade répressive, et s’ajoute à la longue liste de violences et d’intimidations déjà subies : envoie de la police pour gazer les étudiants mobilisés, répression physique et administrative, fouille de sac à l’entrée. L’organisation est active contre les coupes budgétaires. Un militant autonome a également été ciblé par ce fichage. Face à ces tentatives d’intimidation, iels continueront à se mobiliser contre les coupes budgétaires, la sélection universitaire, la précarité étudiante et les partenariats de leur université avec Thales, Safran et les universités israéliennes. Les étudiant.e.s de la FSE restent déterminés à lutter pour une université libre, publique, ouverte à toutes et tous, peu importe la répression.

Les salariés de Neuhauser ont appris ce 25 mars que le groupe InVivo a été condamné pour avoir mis à pied Christian Porta, délégué syndical CGT chez Neuhauser, propriété d’InVivo. La direction reprochait à Christian d’avoir publié des tweets et des vidéos dénonçant les conditions de travail dans l’entreprise. Elle doit désormais lui payer ses jours de mise à pied.

Les faits reprochés à Christian remontent à 2021, lorsque le groupe InVivo rachète le groupe Soufflet et l’entreprise de boulangerie et viennoiserie Neuhauser. L’offensive antisyndicale a commencé dès le moment où InVivo a gradué les sanctions après le rachat, l’une des premières ayant été de le sanctionner pour des vidéos et des tweets faits par le syndicat. Dans ces tweets, le syndicat dénonçait les pratiques patronales dans l’entreprise et dénonçait les posts Twitter du DRH du groupe qui s’attaquait au SMIC. Les vidéos dénonçaient la répression et les conditions de travail dans l’entreprise. Le DRH reprochait que les vidéos étaient tournées dans l’usine, mais surtout le fait qu’avec Jul en fond sonore, il y avait des gestes « de mitraillettes en l’air » (en fait le mot « Jul » fait avec les mains – photo), que c’était « antisémite », un « appel à la haine », etc.

En 2020 que plusieurs aides à domicile, salariées de l’ADMR (Aide à domicile en milieu rural), ont mené une grève de plusieurs mois pour de meilleurs salaires et indemnités. Une section syndicale CGT a alors été créée. Précarisées et féminisées, les travailleuses de l’ADMR sont pourtant essentielles, surtout dans un département rural comme le Loir-et-Cher où la destruction des services publics de santé de proximité fragilise une population vieillissante. Les aides à domicile de la CGT ADMR 41 ont mené plusieurs autres luttes syndicales, qui ont conduit à une condamnation de l’ADMR avec versement de dommages et intérêts aux salariées lesées.

C’est dans ce contexte que la répression s’abat sur l’une de ses porte-paroles, Ana Fernandez, déléguée CGT à l’ADMR 41. A la fin de l’hiver, des syndicalistes de la section ont été auditionnéEs dans le cadre d’une enquête interne. Les syndicalistes CGT, en particulier Ana, sont accuséEs par des salariées, en réalité des syndicalistes de la CFTC, de harcèlement. La CFTC est un syndicat jaune essentiellement composée de membres de la direction de l’association et majoritaire au CSE, CVSE qui a demandé le licenciement d’Ana le 13 mars dernier.

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Lundi 17 mars au soir, sur son exploitation près d’Ajaccio, Pierre Alessandri, syndicaliste agricole engagé, figure incontournable du monde paysan corse, a été abattu. Victime de plusieurs tirs dans le dos, il est mort dans la nuit à l’hôpital d’Ajaccio. Membre depuis plus de 20 ans du syndicat « Via Campagnola », Il en avait été le secrétaire général pour la Corse-du-Sud. En avril 2019, sa distillerie avait été détruite par un incendie criminel en réaction à ces positions syndicales. Passé par le Rinnovu (Renouveau de la Corse), il était de tous les combats du mouvement nationaliste. Une enquête est ouverte pour déterminer les causes et trouver les auteurs du meurtre du syndicaliste.

Pour museler la colère qui s’organise face aux coupes budgétaires, la suppression de 500 postes, l’exécutif PS (Parti Socialiste ) du Conseil départemental de Haute-Garonne a coupé la possibilité pour les syndicats d’envoyer des mails au personnel. Une censure inédite et annoncée par la direction comme étant une mesure de « protection de la santé et la sécurité des agents de la multiplication de messages anxiogènes transmis à l’ensemble des agents de la collectivité par les organisations syndicales » cela après le suicide d’une agente ayant subi une suppression de poste. Les syndicats dénoncent cette mesure qui fait suite à la publication par la CFDT ( Confédération française démocratique du travail ) d’un message dénonçant un dialogue social inexistant et une critique de la direction. Depuis novembre 2024, suite à une grève d’environ 3000 travailleurs, trois grévistes, parmi lesquels des représentants syndicaux, ont été sanctionnés. Les syndicats Solidaires et Force Ouvrière ont connu une première mesure de censure en se voyant retirer l’accès à leur messagerie, vient ensuite la censure de l’ensemble des organisations syndicales, ces dernières sont privées de contact par mail avec le personnel.

 

Les enseignants de la région de Niena, au Mali ont entamé une grève illimitée ce lundi 3 mars. En cause, l’arrestation controversée de plusieurs d’entre eux. Les syndicats de l’éducation dénoncent des arrestations “injustes, illégales et inhumaines” d’enseignants par la gendarmerie. Ces arrestations auraient été ordonnées par le promoteur d’une école privée. En signe de protestation, les enseignants ont cessé le travail dans toutes les écoles de la région de Niena. La grève est illimitée, tant que les enseignants n’auront pas obtenu satisfaction. La situation met en lumière les tensions entre les enseignants du public et les établissements d’éducation privés.

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Quatre militants CGT de la centrale à charbon EDF de Cordemais (Loire-Atlantique) ont été sanctionnés et trois étaient convoqués en commission disciplinaire mardi 18 février. Cette répression syndicale intervient suite aux actions menées par les militants CGT pour la sauvegarde de l’emploi et la reconversion écologique de l’usine.

En novembre 2024, les 500 salariés de l’usine de Cordemais ont appris brutalement la fermeture de leur usine d’ici à 2027, alors qu’ils avaient porté le projet « Eco-Combust », accompagné par la CGT locale, qui  consistait à remplacer le charbon par un combustible nommé « black pellet », soit de petits morceaux de bois compressés issus des déchets de l’ameublement. Une cinquantaine de travailleurs se sont réunis devant la direction régionale d’EDF à Nantes en solidarité avec les trois derniers syndicalistes convoqués.

En décembre 2024, les dockers suédois du SDU ont effectué six jours de boycott des cargaisons militaires à destination et en provenance d’Israël. Un acte syndical fort, voté par l’ensemble des travailleurs, inacceptable pour les patrons. Le 3 février, Erik Helgeson, représentant syndical, a reçu son avis de licenciement de Gothenburg RoRo Terminal. Une attaque contre le droit de grève et la liberté syndicale, le 21 février, le syndicat SDU affrontera l’employeur pour empêcher cette répression et agir pour qu’Erik soit réintégré.

Une « médiation judiciaire » a été engagée par le parquet suite à une plainte de la direction de l’hôtel Radisson Blue qui entend ainsi stopper tout nouveau mouvement de grève des femmes de chambre de l’établissement. Ces dernières ont revendiqué, en mai dernier, et pendant 65 jours, de meilleures conditions de travail (voir notre article). « Cette procédure est présentée comme une alternative aux poursuites pénales qui faciliterait le règlement amiable d’un litige lié à une infraction pénale de faible gravité, écrivent les avocates des grévistes. La réalité, c’est que le parquet prend pour argent comptant les déclarations de la direction de l’hôtel et oblige à la médiation avec la direction de l’hôtel, sous menace d’être renvoyé devant une juridiction pénale.”

Des représentants de la CGT se sont réunis en nombre ce vendredi 24 janvier 2025 devant la gendarmerie de Bayeux (Calvados). Pour cause, deux des leurs, Yves Fernandez et Cédric Surire y sont convoqués suite à la manifestation du 15 mars 2023, à l’époque du mouvement contre la réforme des retraites. Les gendarmes ont abordé la question des tags qui ont été réalisés devant la permanence de Bertrand Bouyx, député (Horizons) du Calvados – considérées comme « dommages légers ». Ces types d’infractions sont passibles d’une amende de 3 750€ et de travaux d’intérêt général.  Il y avait eu des manifestations historiques sur Bayeux en 2023, on n’avait pas vu autant de monde dans les rues de la ville depuis mai 1968.