En 2011, au moment de la révolution qui a fait chuter Ben Ali, Sonia Jebali monte un syndicat UGTT soutenu par l’ensemble des ouvriers et ouvrières de l’usine Latelec, une filiale de Latécoère cliente de Airbus et de Dassault Aviation. Le syndicat stoppe les multiples violations commises à l’encontre des travailleurs, mais la répression patronale s’abat contre les ouvrières et les syndicalistes les plus combatives qui sont licenciées. Elles mènent la lutte qui a un écho international et se mettent en grève de la faim. Finalement, les ouvrières sont réintégrées, mais pas les syndicalistes (voir notre article).

Depuis, Sonia Jebali s’acharne à retrouver du travail, mais elle est blacklistée dans toutes les entreprises privées du pays. Atteinte d’une maladie grave et onéreuse, non prise en charge par la sécurité sociale tunisienne, elle demande à être embauchée dans la fonction publique. Sonia Jebali en grève de la faim depuis le 17 juin à la Ligue tunisienne des droits de l’homme, avec Besma Mahmoudi une autre tunisienne privée d’emploi qui a également entamé une grève de la faim dans les mêmes locaux.

Sonia Jebali

Sonia Jebali

Neuf syndicalistes avaient été condamnées en décembre 2017 pour séquestration et violence ((voir notre article). Ce vendredi 28 juin, la cour d’appel de Versailles a rendu sa décision. Elle a abandonné l’accusation de séquestration mais a retenu l’accusation de « violence psychologique » donnant moins de 8 jours d’arrêt maladie. Les neuf syndicalistes ont été condamnés à 3 mois de prison avec sursis, 5 ans de mise à l’épreuve et 11 700 € d’amende au total.

Manifestation de soutien de novembre 2017 (archive)

Manifestation de soutien de novembre 2017 (archive)

Mardi 25 juin, une délégation syndicale de sept personnes employée de Luminus à Seraing ont séquestré durant plusieurs heures quatre membres de la direction de l’entreprise après l’échec de négociations au sujet du licenciement abusif d’un de leurs collègues. La police est intervenue pour déloger les travailleurs, mais une grève spontanée continue de se poursuivre.

Piquet de grève chez Luminus à Seraing

Piquet de grève chez Luminus à Seraing

Depuis l’aube de mardi, le département du La Guajira est isolée, en raison d’une grève avec plusieurs barrages routiers effectués par des transporteurs, des marchands, des organisations syndicales et les communautés locales. Les revendications portent sur le besoin criant d’équipements collectifs (eau potable, école, hôpitaux) ainsi que la réfection d’une grande route sur laquelle de nombreuses personnes ont perdu la vie. Une précédente mobilisation avait été suivie de promesses d’investissements à hauteur de 37 milliards de pesos, mais rien n’a été fait dans ce département à la fois riche (mines d’argent et de charbon) et déshérité. Les forces anti-émeutes sont intervenues pour lever les barrages, ce qui a provoqué de violents affrontements et, en représailles, l’assaut du commissariat de la ville de Fonseca.

Barricade en feu au La Guajira

Barricade en feu au La Guajira

Des affrontements ont eu lieu samedi matin sur et aux environs du port d’Ajaccio entre les grévistes de La Méridionale et les forces de l’ordre. La police a fait reculer les manifestants de l’entrée du port. Des bombes lacrymogènes ont été utilisées. Les grévistes sont prêts a durcir le mouvement en plein lancement de la période estivale, à l’appel du STC, de la CGT et de la CFTC qui demandent « l’arrêt de la procédure d’appel d’offres » pour la délégation de service public (DSP) de continuité territoriale entre la Corse et le continent. La Méridionale été écartée de « trois lots » desservant Ajaccio, l’Ile-Rousse et Bastia, au profit de son concurrent Corsica Linea.

Lacrymogènes sur le port d’Ajaccio

Lacrymogènes sur le port d’Ajaccio

Mardi 18 juin, après plus de 10 ans de procédures, le bureau du procureur de Séville a retiré les accusations contre les 35 membres de l’Union andalouse des travailleurs (SAT) à l’encontre de qui avait été requis pour chacun 23 mois de prison et une amende, pour l’ensemble, de 107 000 euros.

En 2008, à la suite du licenciement de deux équipes de travailleurs, des membres du SAT avaient lancée une grève et occupée la ferme La Jarilla pendant 3 jours. Plus de 200 policiers mettront fin à cette occupation. L’affaire débutera suite aux dégâts constatés après l’occupation. Ne pouvant établir qui avait causé les dégâts, le ministère public a finalement mis fin à la procédure pour l’ensemble des accusés.

Osca Reina, porte-parole du SAT, et Diego Canamero, un des co-accusés de l’affaire La Jarilla

Osca Reina, porte-parole du SAT, et Diego Canamero, un des co-accusés de l'affaire La Jarilla

Ce samedi matin, vers 10h, un agent de sécurité de l’hôtel appelle la police alors que les femmes de chambre, en grève depuis 2 mois pour demander un 13e mois et de meilleures conditions de travail, tiennent leur piquet de grève devant l’hôtel NH Collection (du groupe Elior) à Marseille. Un premier véhicule de police arrive, le ton monte, jusqu’à une première algarade… Les policiers gazent les membres du piquet et arrêtent quatre personnes: deux femmes de chambre, et deux membres du syndicat CNT-SO, Walter et Camille. Camille – visiblement – enceinte de six mois, a été fermement menottée et s’est retrouvée au sol lors de son arrestation, malgré son état. Elle a été transférée à l’hôpital de la Conception pour un examen.

C’est la deuxième fois que la juriste du CNT-SO subit une arrestation dans le cadre de ce mouvement. La première date du 25 mai dernier, lorsque les forces de police ont tenté de déloger le piquet de grève. Cette deuxième intervention musclée intervient au lendemain d’une « négociation » avec la direction par l’intermédiaire de l’inspection du travail. Plusieurs manifestants, y compris des syndicalistes de la CGT et des Gilets jaunes, se sont rassemblés en protestation devant le commissariat de Noailles. Les 4 personnes ont été libérées, ce dimanche à 11h. Il semblerait qu’aucune charge n’ait été retenue contre eux.

Le rassemblement solidaire devant le commissariat de Noailles

Le rassemblement solidaire devant le commissariat de Noailles

Les syndicats enseignants du Chili ont annoncé une deuxième semaine de mobilisations, considérant l’absence de toute volonté de dialogue dans le chef des autorités. Une grande manifestation d’enseignants, mobilisant des dizaines de milliers de personnes, a ainsi eu lieu à Santiago. Des incidents ont opposés manifestants masqués, lançant des cocktails Molotov, aux forces anti-émeutes des carabiniers.

Les syndicats revendiquent 45.000 manifestants

Les syndicats revendiquent 45.000 manifestants

Après plusieurs jours de manifestations dans différentes régions du Honduras (voir notre article), les travailleurs de l’enseignement et de la santé ont remporté une première victoire avec la publication au journal officiel de l’abrogation des décrets PCM ouvrant la voie aux privatisations dans leur secteur. Cependant, des affrontements ont encore eu lieu entre des manifestants et les forces de police à San Pedro Sula, dans le nord du Honduras. il semblerait que des enseignants qui s’étaient rassemblés dans le but de s’informer de la suite des événements, aient quitté leur assemblée en cortège, ce qui a provoqué l’intervention violente de la police. Les affrontements ont alors embrasé cette partie de la ville.

Lacrymogènes à San Pedro Sula

Lacrymogènes à San Pedro Sula

Quatre syndicalistes de la CGT, poursuivis pour «violences en réunion» à l’encontre du député Rassemblement national (RN) du Nord Sébastien Chenu, ont été relaxés ce mercredi par le tribunal correctionnel de Valenciennes. Fabrice, Nicolas, Roland et Yohan étaient accusés d’avoir violemment exclu l’élu RN d’une manifestation organisée en mars 2018 à Valenciennes par la CGT Métallurgie. Dès le début de ce rassemblement, visant à protester contre ontre la fermeture de la tuberie de Saint-Saulve, en banlieue de Valenciennes. Sébastien Chenu avait été fermement prié de partir, bousculé et s’était retranché dans une agence de voyages. Une dizaine de policiers étaient intervenus pour le protéger. Chenu a 10 jours pour faire appel.

Chenu protégé par les policiers après son expuslion de la manfiestation

Chenu protégé par les policiers après son expuslion de la manfiestation