La grève des travailleurs de la Sucrerie africaine de Côte d’Ivoire (SUCAF) de Ferkéssédougou (Nord, région du Tchologo), déclenchée le 8 janvier dernier, s’est durcie hier vendredi. De violents affrontements avec les forces de l’ordre ont fait un mort et trois blessés parmi les grévistes qui ont incendié deux fourgons de la gendarmerie, du matériel d’irrigation et plusieurs hectares de cannes à sucre.

Créée en 1997 à la suite du programme de restructuration et de privatisation du secteur sucrier ivoirien, la SUCAF dispose de deux unités sucrières: l’usine de Ferké 1 produit du sucre granulé blanc et du sucre en morceaux et celle de Ferké 2 qui produit du granulé roux. Les plantations et l’usine qui emploie quelque 3500 personnes dont 1200 postes permanents. Les travailleurs de la SUCAF protestent notamment contre le non respect d’un accord obtenu avec les autorités des ministères de l’Industrie et de l’Intérieur qui prévoyait l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Cet accord obtenu après moult négociations n’a pas été respecté par les responsables de la SUCAF.

Raffinerie de la SUCAF

Une astreinte de 1.686,89 euros a été imposée à un cheminot affilié à la CGSP pour non-respect d’une ordonnance de justice lors de la première des deux journées de grève sur le rail organisées par les syndicats francophones les 6 et 7 janvier derniers. L’huissier envoyé par Infrabel aurait constaté que le cheminot incriminé et d’autres grévistes empêchaient les agents d’Infrabel, dont un directeur, d’accéder au bâtiment du « traffic control » à Bruxelles. La CGSP-Cheminots devrait quant à elle décider « rapidement » des suites juridiques à donner à cette affaire.

Piquet devant le

Piquet devant le

Onze des 18 employés des cantines scolaires marseillaises, licenciés par leur employeur Sodexo pour abandon de poste alors qu’ils se disaient grévistes, devraient être finalement réintégrés, après un accord entre la CGT et le groupe. Ces 18 employés, avaient porté l’affaire aux prud’hommes, qui avaient renvoyé l’affaire devant le juge du fond, lors d’une première audience en urgence, mi-décembre (voir notre article). Ces salariés avaient été licenciés pour faute lourde pour n’avoir pas repris le travail au lendemain d’une grève à la cuisine centrale des cantines marseillaises et de la signature par plusieurs délégués syndicaux d’un protocole de fin de conflit, qui prévoyait notamment des augmentations de salaires.

« Ils n’ont pas émis de revendication » montrant qu’ils étaient en grève, avait expliqué Sodexo.. Certains salariés « ont tout perdu pour trois heures de grève », avait relevé leur avocat, soulignant que certains cumulaient jusqu’à « 38 ans d’ancienneté » professionnelle. « Le droit de grève appartient aux salariés », qui n’ont pas à suivre les consignes d’un syndicat, avait-t-il souligné, ajoutant que dans le privé, hors secteur des transports, le dépôt d’un préavis n’est pas obligatoire.

La grève à Sodexo

La grève à Sodexo

Des affrontements entre les forces de l’ordre et les ouvriers saisonniers grévistes de la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS). ont eu lieu lundi à Richard-Toll. Les revendications des 1.000 saisonniers coupeurs de canne en grève tournent essentiellement autour de l’amélioration de leurs conditions de travail et de l’augmentation de leur salaire.

Les ouvriers, très remontés contre la direction de la CSS qui a licencié 69 saisonniers pour des motifs relatifs à cette grève (décrétée illégale parce que sans préavis), ont manifesté leur colère et ont tenté de bloquer tous les chemins qui mènent aux champs et à l’usine, empêchant ceux qui veulent travailler d’accéder aux différents casiers de l’entreprise. Les forces de l’ordre sont intervenues à coups de grenades lacrymogènes. Des échanges de projectiles entre les gendarmes et les coupeurs de canne ont eu lieu sur les terrains de Thiabakh, de Campement et à l’entrée de l’usine. Un gendarme légèrement blessé et un ouvrier grièvement atteint ont été admis à l’infirmerie.

Affrontements à Richard-Toll

Affrontements à Richard-Toll

Suite à la répression des instituteurs stagiaires à Marrakech, Casablanca et dans d’autres villes du Maroc, un rassemblement appelé par le Mouvement du du 20 février (M20F) et Le Collectif des progressistes marocains (CPM) aura lieu à la Place Anneessens, à Bruxelles,ce samedi 16 janvier à 15h.

Répression des instituteurs stagiaires

Répression des instituteurs stagiaires

Deux ans de prison avaient été requis le 24 novembre dernier contre les travailleurs de l’usine Goodyear de Amiens-Nord qui avaient séquestré leur DRH pendant 30h. Les peines ont été appliquées ce mardi: les 8 inculpés ont été condamnés à 24mois de prison (9 fermes et 15 de sursis).

Deux des inculpés ont également été inculpés pour « violence en réunion » mais n’ont pas écopé de peines supplémentaires. Les 6-7 janvier 2014, le DRH et le directeur de production de l’usine avaient été retenus par les ouvriers, quelques jours avant la fermeture de l’usine qui comptait 1.143 travailleurs.

Le DRH à sa libération

Le DRH à sa libération

Une action de grève paralyse pendant deux jours une grande partie du réseau ferroviaire. De nombreux métiers du rail sont représentés, qui luttent contre la diminution de la dotation de 3 milliards sur les 5 prochaines années et la réduction de 7000 emplois prévus par le groupe SNCB. A Bruxelles, des piquets de gréves ont bloqué le centre de signalisation à la gare du midi et les ateliers de Forest. Des groupes de grévistes (et de militants venus les soutenir) ont tenté, parfois avec succès, de bloquer à quai les trains qui transitaient par la gare à partir de 22h. Quelques (légers) incidents ont éclatés lors du blocage des trains. La police était présente en force, ainsi que les vigiles de la SNCB. Un huissier est venu pour constater les blocages (mais n’a pu prendre aucune identité) ainsi qu’un employé d’INFRABEL qui photographiait les grévistes.

A la gare du midi

EDIT: 11H00
Le piquet devant le dépôt atelier de Forest a été levé ce mercredi matin à la suite d’un constat d’huissier. Jusqu’à 07h, 7 trains sur 10 roulaient en Flandre et moins de 1 sur 10 en Wallonie.

A la gare du midi

Jeudi 31 décembre des employés municipaux en grève ont bloqué l’entrée de la Banque Nationale à Guaymallén. Les employés dénoncent le non-paiement de leur salaire et le licenciement de 80 travailleurs. Malgré le dispositif policier, ils ont manifesté dans la ville, brûlé des pneus, jeté des pétards, bloqué des administrations et provoqués plusieurs incidents.

La succursale de la Banque Nationale à Guaymallén

La succursale de la Banque Nationale à Guaymallén

La loi Diard de mars 2012 impose aux salariés des transports de se déclarer individuellement grévistes 48 heures avant le début d’un conflit pour concilier l’exercice du droit de grève et une bonne information des passagers. Sans pour autant instaurer un service minimum, elle permet aux entreprises d’optimiser l’utilisation des personnels non grévistes et d’adapter les plans de transport.

Air France a été condamnée cette semaine en appel pour avoir détourné cette la loi afin d’assurer un maximum de vols lors de la grève des pilotes de 2014. La Cour d’appel de Paris reproche à la compagnie d’avoir utilisé les déclarations individuelles des salariés 48 heures à l’avance pour recomposer des équipages avec des non-grévistes, avant la grève prévue des pilotes à partir du 15 septembre 2014. « La cour nous a donné raison, Air France a contourné la loi Diard en s’en servant pour organiser le trafic et moins pour informer les passagers », a déclaré le porte-parole du Spaf (deuxième syndicat de pilotes à Air France), à l’origine du recours en référé. Celui-ci avait été rejeté le 24 septembre 2014 et le syndicat avait fait appel. La compagnie, qui devra verser 27.000 euros pour réparer le préjudice du syndicat, a indiqué qu’elle allait se pourvoir en cassation.

La grève à Air France

La grève à Air France

A Marseille la Sodexo a obtenu le marché de la production et de la livraison de 45.000 repas par jour aux élèves des écoles. L’entreprise est florissante, 490 millions d’euros de résultat pour 2014, les conditions de travail et les salaires y sont médiocres. Les chauffeurs-livreurs se lèvent tous les matins à 4h pour charger leur camion et faire ensuite la tournée. Leurs salaires est très bas et ils sont dans l’obligation, alors que la charge utile maximum de leurs véhicules est de 635 kg, de charger les camions jusqu’à plus de 2 tonnes (trois fois plus que ce que la loi autorise) pour ne pas faire deux tournées mais une seule, et cela en CDII (contrat de travail à durée indéterminée intermittent). Le CDII est un statut de précaire à vie : le salarié alterne des périodes travaillées et non travaillées, et sa rémunération sera « lissée » sur l’année. Un contrat est bien pire qu’un CDD (pour lequel est prévu une prime de précarité) ou qu’un contrat saisonnier qui permet de percevoir des allocations chômage quand on ne travaille pas.

Le 16 novembre dernier les chauffeurs-livreurs, lancent un avertissement à la direction. Pas de réaction. Le 24 la grève commence. Le soir même, la direction réunit enfin les délégués du personnel et signe avec eux un accord qui, s’il peut satisfaire une partie des services, ne répond pas aux demandes du service logistique, qui a lancé la grève. Le 25, flanqué d’un huissier, le directeur régional se présente devant l’assemblée de grévistes pour leur annoncer la mise à pied de tous les grévistes pour…abandon de poste. 23 procédures de licenciement sont déclenchées pour ce même motif par la direction qui fait interdire l’entrée de l’entreprise au délégué syndical CGT, embaucher des intérimaires pour remplacer les grévistes, et ceinturer l’entreprise par des vigiles accompagnés de chiens de garde. Les prud’hommes saisis par les salariés n’ont pas réussi à se départager et une nouvelle audience est prévue ce mercredi 16 décembre. Le tribunal de grande instance (saisi par l’employeur pour « blocage » à cause d’un rassemblement d’une heure devant les grilles) doit lui aussi se prononcer.

La grève à Sodexo