La direction de la SNCB a annoncé vendredi prendre des sanctions contre une centaine de travailleurs ayant participé aux actions spontanées à La Louvière, Charleroi et Liège. Les cheminots ayant participé aux « grèves sauvages » se verront retenir 12,50 euros sur leurs primes et recevront une réprimande sévère. Le direction de la SNCB indique « appliquer les règles prévues dans le statut disciplinaire tel que négocié avec les syndicats ».
L’usine-ferme dites « des mille vaches », est un projet de une concentration d’animaux sans précédent en France: 1.000 laitières et une unité de méthanisation de 1,3 mégawatt au nord d’Abbeville, dans la Somme. Un tel élevage reviendrait à éliminer 20 fermes de 50 vaches qui maintiennent l’activité économique et sociale de 20 villages au profit d’une usine où les animaux sont enfermés 365 jours par an et nourri de soja. En libéralisant le marché et en supprimant les quotas laitiers, l’U.E. incite à une nouvelle concentration des fermes, et la rentabilité d’une telle ferme-usine ne tient que grâce à la production de méthane subventionnée par l’U.E.
Ce projet rencontre une forte opposition et, le 12 septembre 2013, lors d’une action de la Confédération paysanne, une vingtaine de personnes immobilisent les engins tandis qu’au cours de la seconde, une cinquantaine d’agriculteurs démontent une partie des installations. Le 28 octobre, à Amiens, sept d’entre eux seront jugés pour dégradations. La Confédération paysanne appelle à un rassemblement de soutien mardi 28 octobre, à 11H00, devant le palais de justice d’Amiens, 14 rue Robert de Luzarches.
La N-VA a dénoncé mardi les grèves sauvages qui perturbent le trafic ferroviaire depuis vendredi dernier. La députée De Coninck veut couler dans une loi un protocole d’accord interne à la SNCB, conclu il y a quelques années, visant à éviter les grèves impromptues et minimiser les désagréments pour les usagers du rail. Lors de la législature écoulée, le Sénat avait envisagé la possibilité de le rendre contraignant sous forme d’une loi, avant que le projet ne soit renvoyé au Conseil d’État à la demande du PS.
D’autre part, HR Rail, la société des ressources humaines du groupe SNCB a fait approuver une note précisant une notification des sanctions dans un délai de 10 jours maximum en cas de grève sauvage. La procédure prévoit que le jour suivant la grève, la direction dont dépend le cheminot doit fournir au service RH de la SNCB et au directeur général de HR Rail un rapport circonstancié avec divers éléments (motif de l’action, formes de concertation sociale formelle et informelle, etc.). Dans les mêmes délais, la direction concernée doit disposer de la liste nominative des grévistes et connaître la durée de l’action. Le patron de HR Rail doit ensuite communiquer sa décision motivée au CEO, lequel arrête, le cas échéant, les sanctions à infliger aux grévistes le 5e suivant la grève.
La procédure pourrait être appliquée aux cheminots ayant participé aux grèves de ces derniers jours. Comme sanctions, une amende de 12,50 euros et une retenue sur salaire d’un 1/5e de jour sont prévues. À l’avenir, les actions sauvages seront considérées comme des absences injustifiées.
Belgique: Offensive contre les cheminots grévistes
Philippe Billard, est délégué du personnel et membre du CHSCT pour la CGT chez Endel, une entreprise spécialisée dans la maintenance nucléaire, chimique et pétrochimique. Travailleur sous-traitant depuis trente ans, il subit depuis des années, des formes plus ou moins déguisées de discrimination antisyndicale. Il a déjà fait face à plusieurs procédures de licenciement qui ont toutes essuyé un refus de l’Inspection du travail d’abord puis du Ministère du travail et du Tribunal administratif de Versailles.
Il a donc été réintégré, mais s’est vu interdire le secteur nucléaire où il était pourtant employé depuis une vingtaine d’années. Coupé de son collectif de travail, sans possibilité d’intervenir sur les chantiers avec ses collègues, il n’a pas pour autant abandonné son combat pour des conditions de travail, de salaire et de vie conformes au droit du travail. A travers l’association « Santé Sous-traitance Nucléaire-Chimie », il apporte son appui à des travailleurs engagés dans des procédures de reconnaissance en maladies professionnelles de leurs pathologies, travailleurs sous-traitants, mais aussi agents EDF et épouses d’agents EDF décédés. Parce qu’il a soulever ces problèmes de santé au travail, parce qu’il n’a pas accepté les transactions visant à le faire quitter l’entreprise, il se trouve maintenant privé de travail et d’une partie de son salaire.
Ce matin, une centaine de syndicalistes et de militants solidaires se sont rassemblés devant le siège de la SNCB pour exiger la réintégration des 5 travailleurs – dont deux délégués syndicaux – du sous-traitant BM&S. L’accès aux parking a été bloqué et une délégation a été reçue par l’administrateur général.
Ce matin toujours, une grève spontanée a éclaté à La Louvière, générant de grosses perturbations sur le rail. Des conducteurs et accompagnateurs de train occupent les voies et sont soumis à une forte pression policière. La grève est suivie aussi dans les TEC louviérois. Le débrayage a des répercussions en cascade sur toute la dorsale wallonne, puisque aucun train ne démarre de la gare ou n’y entre. Les grévistes s’opposent aux mesures d’économies voulues par le nouveau gouvernement, qui les a estimées à 2 milliards pour la SNCB.
Le groupe Nutrixo a assigné 2 travailleurs des Moulins Maurel ce vendredi. Ils sont accusés de s’être interposés au démantèlement de leur usine. Chassés par les vigiles de Nutrixo il y a quelques semaines, les salariés des Moulins Maurel en lutte contre la fermeture de l’usine l’avaient reprise le 25 septembre. Par là, ils voulaient peser sur la préfecture afin que celle-ci oblige Nutrixo à négocier avec le repreneur déclaré.
Le 2 octobre, des dizaines de CRS ont investi le site, accompagnés des vigiles du patronat et de leurs chiens. À 9 heures, plus de 150 personnes étaient sur place pour prêter main forte aux salariés. Aux alentours de midi, une vingtaine de cars de CRS ont convergé vers l’usine et bouclé le quartier. Une échauffourée s’en est suivi, puis un autre lorsque la police repoussait violemment la centaine de manifestants qui s’opposaient à la sortie d’un camion emportant le « cœur électronique » de l’usine. Le 4 octobre, environ 300 personnes se sont rassemblées devant l’usine. Il s’en est suivi une réoccupation des Moulins.
France: Deux grévistes des moulins Maurel assignés
Trois syndicalistes accusés d’avoir séquestré trois membres du directoire de la Caisse d’épargne lors d’une grève en 2010 ont été relaxés mardi par le tribunal correctionnel de Paris. La présidente a expliqué que le tribunal avait fait une « réponse en droit » au regard de la jurisprudence de la chambre criminelle de la Cour de cassation qui « exige une participation individuelle » et non « seulement une association aux actes de séquestration » pour que le délit soit constitué.
Le 15 avril 2010, après trois jours d’un mouvement social qui a duré quatre semaines, une centaine de grévistes de la Caisse d’Epargne d’Ile-de-France avaient « retenu » pendant moins de deux heures des membres du directoire dans l’un des sièges de l’entreprise à Paris. Les dirigeants se sont désistés et n’étaient pas parties civiles au procès. A l’audience le 16 septembre, le parquet avait requis une amende de 1.000 euros avec sursis à l’encontre de chacun des prévenus. Il était également reproché aux trois syndicalistes d’avoir tenté d’extorquer la signature d’un accord. Le 16 avril 2010, environ 150 grévistes avaient manifesté au pied du domicile parisien du président du directoire de l’époque. Ils ont également été relaxés de ce chef.
France: Les 3 syndicalistes de la Caisse d’Épargne relaxés
Le 7 novembre 2012, quelques 250 ouvriers grévistes et syndicalistes de chez Ford Genk se sont rendus sur le site de l’usine Ford à Cologne où se tenait le conseil d’entreprise européen de Ford, pour protester contre la fermeture de leur usine. La police est rapidement intervenue pour les empêcher d’accéder au site et a chargé à plusieurs reprises en direction des manifestants, lesquels ont lancé des pétards. Les policiers ont répliqué à coups de matraque avant de parvenir à encercler la délégation belge.
Le tribunal de Cologne tiendra sa première audience le 20 octobre à 11H30, au palais de justice de Cologne, Luxemburger strasse 101. Un meeting solidaire se tiendra le 19 octobre au Bürgerzentrum Alte Feuerwach, Merlchiorstr. 3 (métro Ebertplatz). Une présence solidaire sera aussi assurée durant les audiences.
Allemagne/Belgique: Procès des ouvriers de Ford-Genk à Cologne
Les grévistes de la Cilam qui avaient bloqué le site de production en juillet 2014 ont été relaxés par le tribunal de Saint-Pierre. Pour rappel, 24 grévistes de la Cilam ont été assignés en justice par la direction de l’entreprise et avaient comparu le 26 septembre dernier. La direction de l’entreprise réclamait 34.000 euros aux 24 grévistes poursuivis. Le verdict est tombé vendredi matin: tous les grévistes été relaxés. Seuls deux leaders syndicaux – ne faisant pas partie de l’entreprise – ont été condamnés. Ces deux militant de l’UR 974 devront payer des amendes, à hauteur de 1000 et de 4000 euros.
Jeudi matin, les travailleurs de l’entreprise UTI Logistics, département logistique de Dow Corning, ont décidé de débrayer pour protester protestent contre le licenciement de deux travailleurs de l’entreprise, des délégués syndicaux de la CSC Transcom. L’entreprise se situe à cheval sur Familleureux et Feluy, dans l’entité de Seneffe, et emploie près de 150 travailleurs. En 2013, la société avait déjà soulevé la colère des syndicats en voulant supprimer 500 emplois à l’échelle mondiale dont 70 sur le site de Seneffe. Finalement, seuls 20 emplois avaient été sauvés sur les 70.
Belgique: Grève contre le licenciement de deux délégués syndicaux à UTI Logistics